Saint Marcoux : Aélys et la cabre d'or

Bonjour,

Je viens de terminer ce livre, je suis heureux ! encore du très très bon Saint Marcoux.

Cette satisfaction est à la fois très personnelle et également dûe au livre lui même.

Le livre lui - même : une histoire qui démarre gentiment, un reportage dans le sud de la France, par deux jeunes journalistes.
On y découvre que l'autoroute du soleil n'existait pas encore non plus que le TGV.
Saint Marcoux nous fait visiter Arles, les saintes Maries de la mer et les Baux de provence.
Nos deux reporters découvrent les beautés de ces villes du sud, on s'enlise gentiment dans une gentille histoire quand soudain on pressent un drame, on nous cache quelquechose, notre attention est en éveil.
MAIS LE dénouement m'a complêtement bluffé ! si je m'attendai à l'identité des coupables. BRAVO ! belle enquête, bon scénario.

Et personnellement : car nous plongeons dans la méditerrannée, nous avons droit à deux illustrations pleine pages sur les merveilles sous marines découvertes par nos deux héros. Plus deux petits croquis l'un d'un mérou, fort bien croqué, l'autre d'une épave.
Et encore là Saint Marcoux nous montre la supériorité de sa documentation ou de ses connaissances sur la plongée sous marine. Pas d'oxygène dans les bouteilles, mais de l'air comprimé (ENFIN un écrivain qui ne se mélange pas les pinceaux ! ), la narcose que tout le monde découvrit dans le monde du silence de J.Y. Cousteau est par contre un peu mélodramatiquement décrite, mais bon, c'est acceptable.
Et cerise sur le gâteau, nous finissons par faire un peu de spéléo dans les grottes du Val d'enfer (serait-ce d'ailleurs le même val d'enfer où Michel, Daniel et Arthur nous entraineront quelques années plus tard ?).

Vous comprendrez donc que je suis entièrement satisfait de ce livre. Un des tous meilleurs de Saint Marcoux que je connaisse.

Je le recommande donc chaudement à ceux qui ne connaisent pas.

Spéléo qui va attaquer la guitare Andalouse.

Comme je ne connais pas, et que j'aime le visuel, j'ai regardé dans les images de Vulchain, et j'ai trouvé,
Merci a Vulchain et sa superbe collection d'images.
je crois que quand j'aurai fini de lire les cinq livres: "Jacques Rogy", (qui sont aussi des histoires de journaliste,) je vais voir pour le trouver..

Bon, désolée encore de casser l'ambiance, mais j'ai à nouveau trouvé à ce roman tous les défauts déjà dénoncés ailleurs.

Voyons les points forts: c'est vrai, le cadre est joliment planté, les lieux respirent, sont incarnés: c'est souvent ce que Saint-Marcoux réussit le mieux, nous le savons.

Mais quelle intrigue mélodramatique, cousue à gros points !! Prisonnier évadé caché dans une vieille demeure dont l'innocence ne fait évidemment aucun doute pour personne, car, preuve évidente, son visage "respire l'honnêteté", trésor volé, bêtement jeté à la fin dans un gouffre par le coupable dans un mouvement d'humeur enfantin ("comme cela, personne ne l'aura"(sic)) -sans que d'ailleurs personne ne s'en émeuve- découverte des coupables inattendue, certes, mais par le truchement totalement invraisemblable d'un dictaphone opportunément laissé allumé dans une pièce où l'on tramait un complot, et tout aussi opportunément tombé entre les mains du principal personnage, justement de passage ce jour-là Là, franchement, l'histoire policière est vraiment maladroite, on est bien loin de la malice et de l'originalité de Paul Berna !

Et puis tous les personnages sont encore bien conventionnels : la servante au grand coeur (toujours la même), ainsi que la tante aristocrate, la jeune gitane "fadade", et Aelys, la fraîche adolescente (de 14 ans !) dont le héros tombera amoureux: aucune personnalité particulière ne se détache.. Bref, fadeur et invraisemblance: encore un Saint-Marcoux que j'ai trouvé mauvais (pardon Spéléo! ).

Voilà qui est bien !

Si ses livres finissent par avoir leur fiche de lecture sur le blog, (ce que je souhaite), il y aura deux fiches de lectures...
Des appréciations différentes...
Le lecteur les lira, lira le livre... et se fera son opinion !

Bonjour,

Et bien non Cuauhtli, ne pense pas pardon Spéléo, je suis bien content de lire tes commentaires, le seul point où je te rejoins, est le jet du trésor dans le puits de la grotte, là en spéléo j'ai réagi : si seulement elle me disait où était cette grotte, j'irai moi le rechercher ce trésor....

Par contre, j'ai trouvé du très positif, le coupable ? avais-tu trouvé qui c'était ? ben moi non, j'ai été promené jusqu'au bout.

Je retrouve toujours ta même grille de lecture, tu veux CROIRE à ce que tu lis, moi, je crois déjà avant d'avoir ouvert le livre.

Deux niveaux de lecture, et qui se valent tous les deux, bien sûr.

Sinon, bien sur que tout est télécommandé, mais ce défaut je le retrouve dans de nombreuses lectures, et pas seulement dans les livres pour enfants.

Allez, je t'aime bien, continue à ne pas lire comme moi, sinon ce serait trop fadasse... té !

Spéléo

Bonjour Spéléo,

Tu as raison, je relis dans doute ces livres d'enfants avec le regard critique d'une adulte qui traque l' invraisemblance, alors que par définition la littérature jeunesse s'appuie sur le merveilleux, et sans doute une connivence telle que les clichés qui me gênent tant plaisent(aient?) au contraire aux adolescents? Après tout, les péripéties du Club des 5, des 6 compagnons, de Michel, etc. ne sont pas plus crédibles.

Mais tout de même, dans les années 50 il existait parallèlement, dejà depuis longtemps, des romans pour la jeunesse plus subtils, où les bons et les méchants n'étaient pas immédiatement reconnaissables à leur regard franc ou fuyant , où toutes les mères n'étaient pas douces et soumises, les servantes pittoresques, les familles aristocratiques, etc. Pourquoi diable Saint-Marcoux donne-t-elle là-dedans, alors qu'elle avait justement toute la délicatesse de touche nécessaire pour créer des personnages d' une personnalité plus complexe, ancrés dans un quotidien plus vrai ? (ce qu'elle fera d'ailleurs, ensuite, dans les années 60)

Bon, je réponds à Serge:

Admin-Serge a écrit:

Voilà qui est bien !

Si ses livres finissent par avoir leur fiche de lecture sur le blog, (ce que je souhaite), il y aura deux fiches de lectures...
Des appréciations différentes...
Le lecteur les lira, lira le livre... et se fera son opinion !

Serge, je suis absolument d'accord pour mettre des fiches de lecture sur le blog, mais j'attends que Maryland à qui j'ai envoyé les corrections que je désire pour les "reportages photos" sur St-M les y ait déjà reportées. On verra ensuite.

Sinon, je vais m'attaquer maintenant à Princesse Cactus, écrit quasiment la même année (1954). J'espère que cette fois-ci je ne serai pas trop déçue par rapport à mes souvenirs. A suivre.

Cuauhtli a écrit:

Serge, je suis absolument d'accord pour mettre des fiches de lecture sur le blog, mais j'attends que Maryland à qui j'ai envoyé les corrections que je désire pour les "reportages photos" sur St-M les y ait déjà reportées. On verra ensuite.

Si tu veux, je peux reporter les modifs...
Je crois que Maryland est très occupée actuellement, et n'a pas assez de temps pour le blog...
Tu peux m'envoyer cela en MP ou à cette adresse :
serge.passions@orange.fr
Ou tu peux aussi envoyer les modifs à Cédric/Corso...
Je ne sais pas ce que devient Marina, sinon, elle peut aussi faire cela !

Merci Serge, je te les envoie tout de suite à ton adresse mail, sous doc Word

Cuauhtli a écrit:

Bonjour Spéléo,

Mais tout de même, dans les années 50 il existait parallèlement, dejà depuis longtemps, des romans pour la jeunesse plus subtils, où les bons et les méchants n'étaient pas immédiatement reconnaissables à leur regard franc ou fuyant , où toutes les mères n'étaient pas douces et soumises, les servantes pittoresques, les familles aristocratiques, etc. Pourquoi diable Saint-Marcoux donne-t-elle là-dedans, alors qu'elle avait justement toute la délicatesse de touche nécessaire pour créer des personnages d' une personnalité plus complexe, ancrés dans un quotidien plus vrai ? (ce qu'elle fera d'ailleurs, ensuite, dans les années 60)

Ben sans doute qu'elle a vieilli. Marié jeune vers 13 ans, elle considérait son mari comme un Dieu.
Dix ans plus tard, le vilain mari a pris la place du prince charmant, elle a pris un amant et du coup ses aventures ont pris plus de profondeur...
c'est de l'humour hein ?
n'allez pas copier çà sur sa page WIKI.....
Spéléo

Ca doit être ça ...

speleo26 a écrit:

(...) continue à ne pas lire comme moi, sinon ce serait trop fadasse... té !

Spéléo

Spéléo, aie la bonté d'expliquer le sens des mots en caractères gras.
Merci d'avance...

Sree : fadasse veut dire : terne et sans saveur. Autrement dit c'est bien que Cuauthli ait un autre avis que Spéléo , sinon on s'ennuierait !....

Le "té" est une syllabe que les gens du midi emploie à la fin de leurs phrases mais ca ne veut rien dire de spécial ..té!

comme le livre qu'il vient de lire se passe dans le midi, Spéléo doit se croire encore dans l'ambiance des baux de provence !

Bonsoir,

Cinéjil a très bien expliqué ce que je voulai dire ...

Ici, (je suis à moins d'une heure de voiture des Baux de Provence...), nous ponctuons beaucoup nos phrases de petits mots, interjections, borborigmes, qui ne veulent rien dire du tout, mais qui sont obligatoires pour ponctuer une conversation, par ici.

Fadasse, vient de fade.
Té, vé lou, con, sont des ponctuations dénuées de tout sens injurieux.

C'est du soleil dans les mots, une éclaircie dans la phrase.

Un étranger qui ne dit pas ces mots est repéré comme le loup dans la bergerie.

C'est comme dans les Schtis, finir sa phrase par hein ! où en Belgique par une fois !

Après bien sur viennent des combinaisons avec Pu..n, qui comme aux states remplace Fuc...g , c'est idem.

C'était la petite leçon de provençal.....

Spéléo

C'est comme dans les Schtis, finir sa phrase par hein ! où en Belgique par une fois !

Après bien sur viennent des combinaisons avec Pu..n, qui comme aux states remplace Fuc...g , c'est idem.

C'était la petite leçon de provençal.....


speleo, c'est pas schtis, mais ch'ti, qui vient de toi (ti), moi (mi) hein !!!
cela dit, j'adore entendre le provençal, j'ai d'ailleurs pas mal de famille en provence, dont plusieurs des vrais provençaux d'origine..

Oui, tu as raison, m'avait paru bizarre ce mot quand je l'ai tapé, et puis la flemme de vérifier...
Spéléo