Floraline se présente ...

2 ans, en Bretagne avec mon père ... mon héros



10 ans ...Toujours en Bretagne. Le costume était celui de ma grand-mère, le jour de son mariage

MAI 1968 .. 12 ans .... avec mon petit frère ...

and now ??????

Bonne journée ...

Merci pour ces photos très bien choisies Floraline !

Floraline a écrit:

2 ans, en Bretagne avec mon père ... mon héros

... au sourire si doux,
enserrant sa fillette qu'il aimait entre tous
pour sa jolie frimousse et son sourire canaille,
parcourait du regard, les cheveux en bataille,
les landes de Bretagne sur qui tombait la nuit.

horrible pastiche, excusez moi

Caribou a écrit:

Floraline a écrit:

2 ans, en Bretagne avec mon père ... mon héros

... au sourire si doux,
enserrant sa fillette qu'il aimait entre tous
pour sa jolie frimousse et son sourire canaille,
parcourait du regard, les cheveux en bataille,
les landes de Bretagne sur qui tombait la nuit.

horrible pastiche, excusez moi

Moi, j'aime beaucoup ton pastiche !

Pour tout dire (et j'espère que ce cher Victor ne m'en voudra pas), je préfère le pastiche à l'original

Sur ces belles paroles

Caribou a écrit:

Floraline a écrit:

2 ans, en Bretagne avec mon père ... mon héros

... au sourire si doux,
enserrant sa fillette qu'il aimait entre tous = 13 syllabes
pour sa jolie frimousse et son sourire canaille, = 13 syllabes (+ une vilaine liaison "ssé/son" à la césure)
parcourait du regard, les cheveux en bataille,
les landes de Bretagne sur qui tombait la nuit= 13 syllabes

HORREUR, Caribou ! Et Serge, d'ordinaire si puriste!! Ces alexandrins sont abominablement boiteux : ils ont 13 syllabes (ce que l'on appelle improprement "pieds"), ne l'avez-vous pas vu? Et les LIAISONS ?

Dans un autre sujet, j'avais relevé les vers qui émaillaient nos livres de jeunesse (Berna, Rauzier-Fontayne, etc.) Ils étaient parfois plats, mais on n'y voyait JAMAIS ce genre d'erreur, impensable autrefois !


Corrige vite cela, Caribou !!

Ben non, ça ne me choque pas !
J'aime aussi des poètes comme Prévert, alors...
Je suis loin d'être un puriste de la versification !

... pas grave Cuauthli... Ce sont des vers écrits au débotté
Et puis c'est vrai que j'avais une jolie frimousse et un air canaille... Sinon les photos, vous en pensez quoi ?

C'est tout à fait grave au contraire: de telles fautes de versification, c'est exactement comme des fautes d'orthographe. Ou une phrase musicale dans laquelle il manquerait des notes: cela fait grincer des dents à tous ceux qui ont un peu d'oreille.

Serge, tu parles de Prévert; ça n'a rien à voir: Prévert écrit des vers libres avec un rythme qui fonctionne différemment, et le nombre de syllabes dans ses vers est volontairement irrégulier. Cela dit, Prévert sait parfaitement compter les syllabes, et les organiser à sa guise: il ne le fait pas par défaut! Pas plus qu'Eluard, ou aucun grand poète

Et je peux t'assurer que lui, il fait toujours les liaisons. TOUS les poètes font les liaisons: ce n'est pas là de la versification, c'est du français.

En outre, il s'agit ici d'un "pastiche" de Victor Hugo. Dans ce cas, on observe les memes règles que Victor Hugo. Si on ne sait pas le faire, mieux vaut ne pas (mal) pasticher un auteur.

Voilà, j'ai rétabli une métrique correcte: ce sont là des alexandrins: il ont tous 12 syllabes :

(...) au sourire si doux,
Enserrant son enfant qu'il aimait entre tous = 12
Pour sa jolie frimousse et son rire canaille, = 12
Parcourait du regard, les cheveux en bataille, =12
Les landes de Bretagne où descendait la nuit.= 12

Floraline j'aime beaucoup la photo si tendre avec ton papa.. Et aussi celle où tu sembles attendre les korrigans sur la lande . Caribou Bravo pour ton malicieux pastiche même s'il n'est pas écrit dans les règles de l'art !

... merci Oldpuck

Cuauhtli a écrit:

Voilà, j'ai rétabli une métrique correcte: ce sont là des alexandrins: il ont tous 12 syllabes :

(...) au sourire si doux,
Enserrant son enfant qu'il aimait entre tous = 12
Pour sa jolie frimousse et son rire canaille, = 12
Parcourait du regard, les cheveux en bataille, =12
Les landes de Bretagne où descendait la nuit.= 12

Oui, c'est beaucoup plus joli comme cela, merci
Floraline c'est cette version qu'il faut garder dans tes annales!
(J'avais beau me creuser la cervelle, je ne trouvais rien d'autre à proposer que fillett', frimouss', bretagn' pour équilibrer ces vers boiteux... )

C'est promis, Cuauhtli je ferai bien attention la prochaine fois et je te soumettrai mes prochains essais pour approbation et correction (car je compte bien récidiver, hé hé hé )

... et comme je suis un petit caribou malicieux, je vais me permettre de te proposer également une petite correction de tes écrits, par exemple en utilisant SAPERLIPOPETTE, pauvrement, et dommage à la place de HORREUR, abominablement, et grave, que l'on pourrait réserver à des évènements ou des sujets plus tristement sérieux?
Par contre, vilain, c'est mignon (enfin je me comprends)

Encore merci pour tes remarques et ta contribution,
Caribou

Caribou,

Ton post, ton fair-play et ton humour me font très plaisir et me rendent un peu confuse. Hier soir, j'étais déjà bourrelée de remords, je trouvais rétrospectivement que je n'avais guère été sympa, jouant les vieux profs acariatres, et j'envisageais de t'envoyer un mp d'excuse et de te proposer d'enlever du sujet tout cet échange public. Nous pouvons encore le faire si tu veux, mais à mon avis ce n'est plus nécessaire, tant tu mets ici les sourires de ton coté .

Et tu as parfaitement raison en ce qui concerne mes hyperboles tragiques et mon ton péremptoire. A l'avenir, j'adopte de préférence SAPERLIPOPETTE, pauvrement, et dommage . Foi de Cuauhtli !

Pas de problème, Cuauhtli, j'en ai tiré une bonne leçon de versification qui me servira pour l'avenir. (comment avais-je pu oublier tout cela! )

Et pour conclure, voici de la vraie de vraie bonne poésie... après la bataille...

Mon père, ce héros au sourire si doux,
Suivi d'un seul housard qu'il aimait entre tous
Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,
Parcourait à cheval, le soir d'une bataille,
Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.
Il lui sembla dans l'ombre entendre un faible bruit.
C'était un Espagnol de l'armée en déroute
Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,
Râlant, brisé, livide, et mort plus qu'à moitié.
Et qui disait: " A boire! à boire par pitié ! "
Mon père, ému, tendit à son housard fidèle
Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,
Et dit: "Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. "
Tout à coup, au moment où le housard baissé
Se penchait vers lui, l'homme, une espèce de maure,
Saisit un pistolet qu'il étreignait encore,
Et vise au front mon père en criant: "Caramba! "
Le coup passa si près que le chapeau tomba
Et que le cheval fit un écart en arrière.
" Donne-lui tout de même à boire ", dit mon père.

Victor Hugo

Ah Victor Hugo!!

Je ne résiste pas (petite vanité d'auteur, pardon ), et je vous recopie ci-dessous un texte que j'ai écrit sur lui en novembre dernier, après avoir vu au ciné le film de Guédiguian Les Neiges du Kilimandjaro:


Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, les voilà »
Victor Hugo : Les Pauvres gens

Toi, qui fus le premier à déployer un monde
Où l’on passe d’un coup du sublime à l’immonde
Dans le balancement de ton alexandrin ;
Toi qui forgeas des mots calibrés au mandrin,
Et qui sut projeter sur des murs de théâtre,
Les nuées de Cain et les braises de l’âtre ;
Toi qui as fait surgir de ton creuset ardent
Aymerillot, Roland, Neptune et son trident ;
Frappé tes épopées, légendes séculaires,
De coups d'épée tombant en vagues laminaires,
Tu as fait de ton verbe un torrent si puissant
Que dans l’encre des vers tu as versé du sang.

… Je garde à tout jamais au fond de ma mémoire
Quelque chose de toi, caché comme un grimoire ;
Car en chantant l'amour, l'Espagne, ou les palais
Tu détestais déjà les fourbes, les valets.
On sait qu’à Guernesey, en regardant la France
Darder son Cotentin dans la luminescence
D'un ciel si transparent qu'il en trompait l'exil,
Tu t'es pendant vingt ans exposé au péril,
Sans jamais transiger, et sans lâcher la trace,
Exhalant ton dégoût devant la fin de race
Du grand Napoléon : Badinguet, le petit.
Dans tous Les Châtiments, son nom n'est jamais dit.

Déjà, tout jeune encore, en chef de choeur honni,
Tu choquas le bourgeois par les vers d’Hernani
Et puis, sur ton violon résonnant en sourdine
Tu cassas cet archet que fut Léopoldine.
Tu parlas quelque temps au guéridon muet,
Tu hantas bien des lits, et Juliette Drouet ;
En remède à tes maux, à tes peurs, à ta rage,
Ton œuvre a tout empli, entière et chronophage :
Parce que tu as su transcender ces douleurs,
Ont jailli sous tes doigts de multiples splendeurs :
Cette attention portée à tous les pauvres diables,
Tes récits, tes romans, surtout Les Misérables.

Sans peur devant l’outré, le risible, l’excès,
Jamais dans la litote, et crevant les abcès,
Non, tu n'as pas suivi l'évolution commune :
Tu défendis tout seul, ou presque, la Commune...
Si je n’étais pas née, pour suivre au Panthéon
Ton cercueil, aujourd'hui transi sous le néon,
Dans Lagarde et Michard, j’ai tant goûté tes phrases
Que je rime par toi : ce furent là mes bases;
Je te dois mes talents, mes vers, et même en sus
Mon cœur battant à gauche est né de tes refus :
Je te dois mon mépris des peurs et des reproches
Communs aux bonnes gens vomissant les gavroches.

Je te dois de m'avoir, immortelle faveur
Appris ce que c'était, surtout, que la ferveur.

Claudine Sigler, alias Cuauhtli :-)

Et bien, quels talents il y a sur ce forum!

Cuauhtli a écrit:

Ah Victor Hugo!!

Je ne résiste pas (petite vanité d'auteur, pardon ), et je vous recopie ci-dessous un texte que j'ai écrit sur lui en novembre dernier, après avoir vu au ciné le film de Guédiguian Les Neiges du Kilimandjaro:

...tu voulais dire fierté, je suppose? c'est plus approprié et parfaitement légitime
Un bien bel hommage au poète favori et grand père d'adoption de tous les francophones.
Tu écris beaucoup? Peut on te lire quelque part?
Encore bravo, Claudine.

PS: de toi-z-à moi, et cela ne regarde personne d'autre: un petit tréma sur le i de Caïn serait le bienvenu. Sinon V.H. aurait du écrire: "l’œil était dans la tombe et regardait Quinquin"

Merci, Caribou .

Oui, on a pu me lire par-ci, par-là dans des revues locales (notamment à l'Alliance française de Mexico, quand j'y travaillais), ou des posts sur quelques blogs, mais rien de plus. Bon, j'ai actuellement plusieurs projets sur le feu, on en reparlera en aparté, si tu veux. J'ai déjà posté un texte (assez médiocre, je le dis sincèrement: c'était pour faire "avancer le schmilblick") sur le forum à propos de mes livres de jeunesse:

https://livres-d-enfants.1fr1.net/t2381-les-romans-de-mon-enfance-ballade#35481


(et à propos de ton PS, je suis bien d'accord: la rime finale de Victor Hugo est très pauvre dans La Conscience: c'est presque une assonance ! Et pourtant, ce dernier vers est l'un des plus célèbres de la poésie française, à juste titre. Ce qui prouve bien que le talent d'un écrivain ne se résume pas à son respect des régles )

Floraline, merci pour les photos J'ai l'impression de te connaître un peu mieux maintenant...





Cuauhtli, Caribou... bravo pour vos échanges, à la fois courtois et érudits J'aime vous lire, vos propos ensoleillent ma journée (bien grise aujourd'hui à Montpellier)

Merci pour tes photos Floraline, j'aime beaucoup voir les photos anciennes, et ma préférée est celle ou tu as mis le costume de mariage de ta grand-mere.