J'ai lu récemment "Trois sans toit" dédicacé à ma mère par Jean Duché (1954). Malheureusement cela a terriblement vieilli et n'est plus drôle du tout, malgré l'annonce sur la couverture : "la collection Pschitt fait rire aux éclats".
C'est l'histoire d'un jeune couple avec un bébé qui cherche en vain un logement. Le récit (autobiographique) est écrit à la première personne du singulier par le mari. Le portait de l'épouse, Juliette, est assez affligeant.Voici un extrait de dialogue entre le mari et sa femme au foyer :
-tu verras, annonçait Juliette, quand j'aurais un métier!Tu t'en mordras les doigts.
-On eût dit qu'elle me menaçait d'attraper un microbe: "quand j'aurais une broncho-pneumonie, tu seras bien avancé".
-Ah! soupirait elle, les femmes qui travaillent ont bien de la chance! Elles sont indépendantes, comprends tu?
-Ouais, elles dépendent d'un patron.Si tu crois que ça les amuse!
-Mais elles ne dépendent pas de leur mari, c'est ça qui compte!Songe qu'elles peuvent acheter une paire de bas nylon sans avoir à lui expliquer pourquoi les bas filent.
Ou encore la scène qui suit l'accouchement :
Juliette prend un air contrit et dans un murmure : "Mon chéri, ce n'est qu'une fille, tu ne m'en veux pas?"
Bref cela a un intérêt d'ordre sociologique pour comprendre les années cinquante mais hélas je n'ai pas ri une seconde!!