Dire ou faire

marina a écrit:

Je suis en train de réecrire un "Six Compagnons" (pour mes élèves dys)

Je ne comprends pas bien le pourquoi du comment... Tu simplifies, tu coupes? J'ai du mal à m'imaginer à quoi peut ressembler la réécriture.

Citation :

Deux constatations me sont venues, la première c'est que Bonzon utilise beaucoup la tournure "fait" au lieu de "dit" ce qui ne m'avait jamais particulièrement frappé. La deuxième, c'est qu'il utile assez souvent les points de suspension après les points d'interrogation ou points d'exclamation.

Tiens, je n'avais jamais vraiment remarqué. Va falloir que j'y retourne mais pour l'instant je relis "à la Tour Eiffel". Je vais essayer de voir si j'en trouve.

Cet exercice me fait penser à un de mes instituteurs en primaire qui nous retirait un point en rédaction à chaque fois que nous utilisions le verbe Faire.

Citation :

Je ne comprends pas bien le pourquoi du comment... Tu simplifies, tu coupes?

Oui je me pose la même question.  
J'ai trouvé les conseils suivants sur internet pour des dyslexiques de 6e-5e :

Citation :

– dans la marge du récit (idéal pour les récits courts, contes ou nouvelles), notez le schéma narratif au fur et à mesure des paragraphes correspondants. Votre élève dys va ainsi voir comment l'histoire progresse. En efet, il est tellement concentré sur les mots, qu'il ne peut pas retenir ce qu'il se passe ! Mettre en avant, dans la marge, le déroulement logique, va l'aider à se repérer. De même, n'hésitez pas à schématiser dans la marge tout ce qui peut être schématisé.

– Utilisez des couleurs. Par exemple, faites colorer à votre dys tous les points en rose et toutes les virgules en vert. Ensuite, faites-lui colorer les guillemets en jaune. Il va ainsi véritablement voir les moments où la phrase s'arrête (et donc les moments où une autre idée est apportée) et les moments où le personnage parle (apportant donc d'autres types d'informations). En l'aidant à trier ainsi de façon très visible la ponctuation, vous l'aidez à repérer les articulations du texte.

– Les pronoms posent d'immenses problèmes aux dys (parfois jusqu'à un âge avancé), ce qui les amène à se perdre dans leur lecture car ils ne savent plus de qui l'on parle. Vous pouvez utiliser des petits symboles. Par exemple, au personnage Jean, vous associez le symbole + Vous demandez ensuite à votre dys de repérer tous les pronoms qui indiquent Jean en ajoutant le symbole + au-dessus.

Guide de survie du professeur confronté à des élèves dys

Pat, ton article est intéressant mais possible uniquement pour un court texte.
Là tous mes élèves ont un Bibliothèque Rose ou Verte à lire pour les vacances (choisis dans ma collection personnelle, avec un "questionnaire" à remplir, mais deux de mes élèves sont totalement incapables de lire un roman entier or les priver du plaisir de lire à cause de leur difficulté, handicap est fort dommage.
Donc je résume chaque chapitre sur une à deux pages en format A4, police comic ms (la plus simple des écritures courantes pour un élève dys), taille 13 ou 14 et interligne 1,5. C'est évidemment très résumé, mais j'ai essayé de garder certaines tournures, un minimum de dialogue et quelques mots de vocabulaire un peu résistants. Cela leur fait découvrir des histoires qui leur seraient interdites sinon. Ils sont en CM2, je ne veux pas qu'ils soient limités à lire uniquement des livres niveau CE1 en terme de difficulté, car les thèmes, les centres d'intérêt ne sont pas les mêmes pour ces tranches d'âge. 
Ça n'a rien d'un travail d'auteur, c'est juste pour leur rendre la version accessible et leur redonner le goût de lire. Je peux envoyer la version par mail.

Tu es très dévouée à tes élèves dys !

Pat a écrit:

Tu es très dévouée à tes élèves dys !

Non à tous, ils ont tous une richesse incroyable, quels qu’ils soient, ils ont tous un potentiel, même s'il n'est pas scolaire. C'est fou ce qu'ils peuvent avoir comme émotions à cet âge-là déjà. Je sais pertinemment que je ne les "sauverai" pas tous, que la majorité m'auront oubliée dans quelques années, mais si je peux leur transmettre ne serait-ce qu'un minimum de ce que j'ai en moi, de ce qui m'a sauvé quand j'étais moi-même gosse, alors ce sera un beau pari de gagné.

marina a écrit:

[...] que la majorité m'auront oubliée dans quelques années, [...]

Là, je crois que tu te sous-estimes. Et tu sous-estimes également la reconnaissance de tes élèves! Une instit comme toi, moi je ne l'oublierais certainement pas!

En tout cas, je comprends beaucoup mieux maintenant ce que tu veux dire. Et je dis bravo, car ce n'est pas facile!

Je suis d'accord avec Anne. Dans sa tête, on n'oublie pas une instit dévouée, même si on ne fait pas forcément le geste d'aller la revoir. Camus avait dédié son prix Nobel de littérature à son instituteur. Quant à moi, je me souviens de la maitresse de maternelle grande section, plus les instits de CP, CE1-2, CM1-2  (en particulier leur nom)

Comme Anne et Pat, je me souviens très bien de mes "maîtresses" et "profs" préférés et il m'arrive d'en parler encore parfois à mon mari ou mes filles qui elles aussi parlent parfois de leurs "chouchous" et des beaux souvenirs qui y sont attachés !

Bonjour

Tu le connais certainement déjà Marina mais j'ai lu récemment un très beau roman "Comme un poisson dans l'eau" de Linda Mullaly HUNT chez Castelmore qui raconte justement l'histoire d'une petite fille dyslexique qui veut à tout prix cacher qu'elle ne sait pas lire et est en grande souffrance. Elle réussit, grâce à un formidable professeur, à reprendre confiance en elle et arrive peu à peu à apprendre à lire. C'est très juste,  émouvant et drôle à la fois et au-delà de la dyslexie cela parle aussi du droit à la différence et de l'accueil que font nos sociétés à ceux qui ne sont pas "comme les autres"..  Castelmore le publie aussi en édition dyslexie, c'est à dire avec une police de caractères adaptée où les caractères sont détachés. Une très beau roman qu'on peut lire à tout âge.

Philippa