Livres d'enfants
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Livres d'Enid Blyton, Paul-Jacques Bonzon, Anthony Buckeridge...
 
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 Un article sur Enid Blyton

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AuteurMessage
philippa
Mini Rose
philippa

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MessageSujet: Un article sur Enid Blyton   Un article sur Enid Blyton EmptyMar 31 Jan 2012 - 17:38

Bonjour

Vous l'avez peut-être déjà repéré, mais la revue "Livres-Hebdo", qui est LA revue des libraires, éditeurs et bibliothécaires et qui recense chaque semaine tous les nouveaux titres édités en France, a fait paraître sur son site (dans la partie réservée aux abonnés je pense) un article sur le Club des 5 et ses traductions... Je l'ai repéré gràce au CRLIJ, Centre de Recherche et d'information sur la littérature jeunesse, qui fait une excellente veille documentaire autour de la littérature jeunessehttp

Je n'ai pas trouvé comment insérer un fichier Word donc je vous mets le texte dand le corps du message, désolée si c'est un peu long. Le blog du professeur évoqué dans lle texte ci-dessous apparaît à la fin de l'article

Cordialement

Philippa

[/quote]Le Club des Cinq et les traîtres immondes

"Enid Blyton est morte un 28 novembre, nous apprenait hier l'Express. La créatrice de Oui-Oui, du Club des Cinq et de Jojo Lapin est en effet décédée le 28 novembre 1968, à l'âge de 71 ans, après une carrière d'auteure bien remplie. Cinquième écrivain le plus traduit dans le monde, Enid Blyton écrivait à tour de bras, si l'on ose dire : plus de 800 livres et 5000 nouvelles, qui totalisent, à ce jour, plus de 400 millions d'ouvrages vendus dans le monde. Et sa popularité, dans son pays natal, ne faiblit pas : en 2008, un sondage réalisé l'année du quarantième anniversaire de sa disparition, révélait qu'elle était l'auteure britannique la plus aimée.

Le problème, c'est qu'une vaste entreprise de trahison de son œuvre est aujour- d'hui menée, tant du côté des textes originaux que de leurs traductions. C'est un ami professeur qui m'avait alerté, voici quelque temps : il m'avait forwardé le blog d'un autre professeur (signalons, au passage, qu'Enid Blyton était elle-même ensei-gnante de formation) dont un billet dénonçait les multiples "corrections" dont a fait l'objet la nouvelle traduction du Club des Cinq proposée par la "Bibliothèque Rose". L'analyse de ce professeur s'appuyait sur un titre en particulier - Le Club des Cinq et les saltimbanques - dont il comparait la nouvelle édition française ("traduction revue", précisait du reste la couverture) avec celle d'origine. Je reproduis ci-dessous quelques-unes de ses constatations, pour le moins édifiantes.

D'abord le titre. Le Club des Cinq et les saltimbanques est rebaptisé le Club des Cinq et le Cirque de l'Etoile. Probablement que "saltimbanque" ne faisait pas assez politiquement correct.

Ensuite, le temps de narration. Le présent remplace partout le passé simple. "Claude soupira" devient "Claude soupire".

Mais surtout, un appauvrissement généralisé de la langue. Les "nous" deviennent systématiquement des "on" et le vocabulaire est revu à la baisse. "Donc, nous n'irons pas à Kernac cet été, conclut François. Qu'allons-nous faire, alors ?" devient "On n'ira pas à Kernac cet été, conclut François. Alors, qu'est-ce qu'on fait ?". "Quand ils furent en vue" devient "Quand ils s'approchent". "Nous resterons ici aussi longtemps qu'il nous plaira" devient "On restera ici aussi longtemps qu'on voudra". "Nous aurons du mal à l'empêcher de s'en prendre à ces messieurs" devient "Nous aurons du mal à l'empêcher de vous sauter dessus." "Mon bon Dabogert !" devient "Salut, toi !". Etc.

Les descriptions sont par ailleurs simplifiées - sans doute parce que trop "chiantes" : "Ils passèrent une heure à discuter, puis le soleil disparut dans un flamboiement d'incendie, et le lac refléta de merveilleux tons de pourpre et d'or" devient "Ils passent encore une heure à discuter, puis le soleil disparaît derrière les sommets alpins, et le lac prend des reflets dorés

J'arrête là - mais je renvoie au blog de ce professeur, pour ceux qui voudraient d'autres détails. Une telle entreprise marketing d'abâtardissement de l'œuvre d'Enid Blyton est non seulement écœurante, mais elle témoigne d'un parfait mépris pour le lectorat visé, les 10-12 ans.

Malheureusement, la "Bibliothèque Rose" n'est pas seule coupable.

J'ai eu, en effet, l'idée de remonter aux textes originaux. Et quelle ne fut pas ma stupéfaction de constater que l'éditeur anglais du Club des Cinq (The Famous Five, en vo), la maison Hodder, s'est lancée, en 2010, dans une "modernisation" (updating) systématique des 21 titres de la série - dont on suppose qu'elle a évidemment reçu l'assentiment des ayants-droit d'Enid Blyton. Outre que le vocabulaire est, là encore, outrageusement simplifié et "djeunisé" ("Mother" ou "Father" sont à chaque fois remplacés par "Mum" ou "Dad", par exemple), et que les descriptions sont allégées,



nos sympathiques jeunes héros se voient désormais munis de téléphones portables si ! si !) et le politiquement correct y fait des ravages insensés. Certes, la série du Club des Cinq est "datée" : elle fut écrite entre 1942 et 1963, par une romancière qui n'a jamais été une féministe combattante, et qui nourrissait par ailleurs des préjugés volontiers racistes et snobs. Fallait-il pour autant réécrire ses livres ?

L'initiative a provoqué un débat passionné outre-Manche - et largement en défaveur de cette "modernisation" vulgaire. "A trop vouloir expurger ces textes, il ne reste plus qu'un squelette, dépourvu de la chair dont l'avait habillé l'auteure", expliquait par exemple une contributrice du site du Guardian, qui précisait pourtant : "Quand j'étais petite, les romans d'Enid Blyton passaient pour de la littérature de contrebande, car ils étaient bannis de la maison féministe dans laquelle j'ai été élevée. (...) Et c'est sûr qu'ils sont odieusement sexistes. Mais si on commence à les réécrire, pour vouloir absolument les adapter aux enfants d'aujourd'hui, autant, aussi, bannir tout le vocabulaire misérabiliste des romans de Dickens, pour ne pas heurter les consciences sensibles." Et un lecteur d'ajouter : "Quand j'ai lu le Club des Cinq, au début des années 1980, ces récits étaient déjà affreusement datés. Mais le principe d'un roman n'est-il pas de vous transporter dans un autre monde, afin de regarder d'un œil différent le monde dans lequel nous vivons ? Et un livre capable de vous transporter à une époque donnée y parviendra à toutes les époques, et réussira toujours à trouver ses lecteurs".

par Daniel Garcia
(Livres-hebdo- me(rcredi 30 nomvezmbre 2011)



COMMENTAIRES

Par la magie d'Internet, les professeurs français se mettent à défendre bec et ongles un texte qu'ils méprisaient allègrement il y a quelques années, comme toute littérature populaire. Le Graal ? Que rien ne change. Ces textes originaux ne seront pas lus par les enfants d'aujourd'hui, mais à choisir, on préfère qu'ils tombent dans l'oubli. Les ayants-droit de E. Blyton ? Des imbéciles sans doute, puisqu'ils consentent à ce massacre. Peut-être connaissent-ils mieux l'œuvre de l'auteur et ses intentions, mais qu'importe. La vérité sort de la bouche des indignés. Aujourd'hui, leur cause est importante : qu'on nous laisse nos gitans voleurs de poule !
(Clémence - mercredi 30 novembre 2011)

Premier commentaire et déjà un troll. Ainsi, les instituteurs détesteraient la littérature de jeunesse parce qu'elle serait "populaire" ? Mais pourquoi la donnent-ils à lire dans ce cas ? Enyd Blyton comme les autres. Et le fait que le texte de, disons, la comtesse de Ségur ne soit pas modernisé signifierait que plus personne n'y vient ? Voyons... c'est vrai quoi, Sophie aurait plus de succès si au lieu de torturer des insectes elle allait télécharger des vidéos de triples-sodomies avec l'iPhone de son père. Quant aux ayants-droit, ils sont comme tous les ayants-droit et se foutent de l'intégrité du texte original, ce n'est pour eux qu'un business qui doit rapporter le plus de dividendes possibles.
(Aliocha - mercredi 30 novembre 2011)

Il y a largement assez de textes écrit au présent omniprésent, avec "on" obligatoire, pour ne pas simplifier abusivement le texte du Club des Cinq. Il est significatif que cette série sympathique mais à juste titre considérée comme le degré zéro de l'écriture à l'époque, paraisse trop élaborée de nos jours... Malgré l'évolution du langage, des enfants peuvent encore comprendre "Qu'allons nous faire" plutôt que la locution lourde "qu'est-ce-que"associée au solécisme généralisé du "on" pluriel .Décervelons décervelons !
(Christie - mercredi 30 novembre 2011)

Je lis avec intérêt et avec consternation vos constatations sur les rééditions d'Enid Blyton : ces pratiques douteuses d'éditeur semblent se généraliser.Dans la bibliothèque municipale où j'exerce, il y a quelque temps, à la suite de donations, j'ai trié les volumes de la collection "Contes et légendes" de Nathan, qui avait enchantés ma jeunesse. Pour le volume "Contes et légendes de la naissance de Rome" de Laura Orvieto, j'ai constaté des différences entre l'édition de 1962 et l'édition en poche de 1991. la première histoire (Histoire du roi Procas) se réduit à 4 pages dont une d'illustration, quand l'édition ancienne avait 8 pages ! le nouveau texte est parfaitement insipide quand l'ancien contenait des descriptions poétiques qui emportaient l'imagination. De 26 histoires, on est passé à 24. En, plus, la couverture de la première édition comportait pourtant, sous le nom de l'auteur, la mention "seule traduction autorisée" ! C'est vraiment injuste pour un auteur de voir son texte tronqué, et injuste de proposer aux enfants de telles inepties !
(Bouvart Christiane - jeudi 1ier décembre 2011)

La lobotomisation rampante s'accélère, sous l'impulsion des groupes éditoriaux qui ne cherchent que le profit immédiat et servent déjà leur "soupe" indigeste à nos enfants! Alors qu'en sera-t-il lorsque les librairies indépendantes et les bibliothécaires ne seront plus là pour se dresser devant eux? Je vous laisse l'imaginer! Voilà pourquoi ces mêmes groupes ne veulent absolument pas défendre la librairie, et font le lit d'internet et des "chaines" qui vont servir à nous asservir!
(Le libraire masqué - vendredi 2 décembre 2011) "

http://www.livreshebdo.fr

[url=http://celeblog.over-blog.com/article-le-club-des-5-et-la-baisse-du-niveau-85677083.html]http://celeblog.over-blog.com/article-le-club-des-5-et-la-baisse-du-niveau-85677083.html
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MessageSujet: Re: Un article sur Enid Blyton   Un article sur Enid Blyton EmptyMar 31 Jan 2012 - 19:16

Il y a un post sur le sujet:

https://livres-d-enfants.1fr1.net/t2321-le-club-des-cinq-et-les-traitres-immondes-debat

Il y est dit pas mal de choses qui t'intéresseront.
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Monsieur X
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MessageSujet: Re: Un article sur Enid Blyton   Un article sur Enid Blyton EmptySam 4 Fév 2012 - 11:47

Bel article, merci Philippa. C'est vrai que j'ai énormément de mal à comprendre (et à accepter) cette volonté délibérée d'abêtir les foules au mépris du respect de l'oeuvre d'un auteur de surcroit.
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