Citations

J'ai cherché sur le forum un fil qui pourrait se rattacher ; j'ai trouvé le fil "jouer avec les mots" (https://livres-d-enfants.1fr1.net/t314-jouer-avec-les-mots) mais je n'ai pas voulu le détourner.

J'adore les citations ; je les collectionne depuis mon adolescence, et je me disais que nous pourrions partager ici nos mots d'esprit favoris - cela peut aussi être des répliques de films.

Je ressors mon cahier Clairefontaine tout jauni et je vous donne un petit aperçu, par ordre alphabétique :

A... comme ALLEN (Woody)
And I wondered if a memory is something you have or something you've lost (Et je me suis demandé si la mémoire était quelque chose qu'on avait ou quelque chose qu'on avait perdu). Monologue final de Gena Rowlands dans Another Woman (Une Autre Femme) - 1988.

B… comme BREL (Jacques)
Je crois qu'on ne quitte absolument jamais l'enfance. Ça n'existe pas les adultes. C'est une attitude. On n'en finit pas de courir après les rêves qu'on avait quand on était petit, c'est sûr. C'est pour cela qu'un homme qui ne tremble pas devant une femme… Il ne faut pas venir me dire que c'est de la virilité. C'est de la sottise! Il faut rembler jusqu'à sa mort devant les femmes. Sûrement. Extrait de Radioscopie, avec Jacques Chancel, 1973 (ceux qui sont intéressés par le fichier mp3 intégral peuvent me contacter en MP).

C… comme CHURCHILL (Sir Winston Spencer)
Democracy is the worst form of Government except all those other forms that have been tried from time to time (La démocratie est le pire des systèmes de gouvernement, à l'exception de tous les autres déjà essayés au cours des âges). Discours à la Chambre des Communes, 11/11/1947.

D… comme DESPROGES (Pierre)
La nostalgie, c'est comme les coups de soleil. Ça fait pas mal pendant, ça fait mal le soir.
Combien d'innocents courraient encore s'il n'y avait pas l'erreur judiciaire? Tribunal Des Flagrants Délires, 1982.

E… comme EDEN (Sir Anthony)
We are not at war with Egypt. We are in an armed conflict (Nous ne sommes pas en guerre avec l'Égypte. Nous sommes en conflit armé).

F… comme FOUREST (Georges)
Dieu! soupire à part soi la plaintive Chimène
Qu'il est joli garçon l'assassin de papa
À propos du Cid, de Corneille, dans La Négresse Blonde, 1909.

F… comme FIELDS (W. C.)
I am free of prejudice : I hate every one equally (Je n'ai aucun préjudice : je déteste tout le monde de la même façon).

Bon, j'arrête là pour l'instant mais j'en ai plein d'autres, et j'attends vos contributions.

Je n'en ai pas d'originale en tête en ce moment (ou que des connues, donc inutile de les donner ici), mais j'avais beaucoup apprécié ce recueil publié par Agnès Michaux dans les années 90 sous le titre "Le dictionnaire misogyne". Il y en avait de fameuses dedans !

Je me rappelle avoir bien aimé un recueil de la correspondance (extraits) de Groucho Marx avec sa fille, publié il y a pas mal d'années.

Ces dernières années, on a aussi pu se procurer de gros pavés de citations de Coluche ou Jean Yanne. Sans parler d'intégrales de sketchs (Devos ou Métayer). Et on trouve toujours un très épais volume regroupant les textes de Pierre Desproges (avec un DVD en supplément).

... Guitry était impitoyable !

"Il fallait que le puits fût très profond ou que sa chute fût très lente car elle eut tout le temps de regarder autour d'elle et de s'inquièter de ce qui allait lui arriver" Lewis Carroll /Alice

Depuis longtemps cette phrase fait echo en moi mais pour des raisons trop perso pour que je les expose ici.

"Il y a une différence entre connaître le chemin et arpenter le chemin." (Morpheus, dans MATRIX).

J´en ai plein !!!

"Il y a les sachants et les savants. C´est la mémoire qui fait les uns, c´est la philosophie qui fait les autres" Dumas

"Il est bien difficile de parler quelque temps de son prochain sans finir par en dire du mal" Mme D´arconville

"Que Jésus dise donc à ses fidèles exaspérés qu´il a pardonné aux Juifs et qu´ils sont des hommes" Zola

et bien d´autres...

Je cherche une citation que j´avais notée mais que j´ai perdue. Je ne me souviens plus de l´auteur, mais c´est un écrivain (francais, j´en suis sûre), car j´avais trouvé la phrase dans un roman que je lisais. En gros, elle disait ceci :
Le ventre des malheureux n´a pas besoin de pain mais d´illusions, alors laissons-les acheter de notre aumône une bouteille de vin plutôt que de se féliciter de leur donner du pain de la veille.
Cette citation m´avait frappée, car c´est toujours ce que j´ai pensé, surtout en réponse aux gens qui ne donnent pas aux "pauvres" dans la rue sous prétexte qu´ils ne s´achèteront pas de quoi manger, mais de quoi s´enivrer. Et alors !!!
C`est donc certainement un auteur francais, peut-être Bernanos, un type de cette époque... Si quelqu´un pouvait me la retrouver, ce serait cool.

Et bien sûr :
"Le monde a commencé sans l´homme et il s´achèvera sans lui".

Et sans oublier :
"Fremd ist der Fremde in der Fremde" Karl Valentin, que j´avais en signature

Coucou, Georgina, ça me fait plaisir de te voir sur ce fil.

Pas de citations en breton?

Pourrais-tu traduire la citation en allemand?

Oh DCM, moi aussi je dois avoir un vieux cahier jauni rempli de citations....
Mais il est chez mes parents!
Je ne le récupèrerai que mi-octobre quand je remontrai!
J'ai commencé à les recueillir au lycée grâce à ma prof de chimie qui les "collectionnait" aussi.

Très bonne idée que ce post!

« Quand un vrai génie apparaît en ce bas monde, on le peut reconnaître à ce signe que les imbéciles sont tous ligués contre lui. »


Citation de Jonathan Swift, mise en exergue du roman culte "La Conjuration des imbéciles" de John Kennedy Toole

Comment une des innombrables que Coluche nous a laissé en héritage:
Dieu a dit: "les riches auront la nourriture les pauvres l'appêtit".
Etune que j'aime bien de Churchill déjà cité par D.C.M:
Aux journalistes qui lui demandaient le secret de sa forme légendaire,il répondait :"le sport ,le sport"..............."jamais de sport" devant les journalistes éberlués.
"never sport's"

hervé 41 a écrit:

Comment une des innombrables que Coluche nous a laissé en héritage: Dieu a dit: "les riches auront la nourriture les pauvres l'appêtit".

Ah, Hervé, j'en ai une de Coluche que j'aime beaucoup :
Chez ma grand-mère, tout le monde faisait la prière avant la bouffe. Faut dire que la bouffe était dégueulasse!

hervé 41 a écrit:

Et une que j'aime bien de Churchill déjà cité par D.C.M

Churchill est une mine pratiquement inépuisable - comme du reste Clemenceau, et les mots de l'un sont souvent attribués à l'autre et vice-versa.

Une petite de Sir Winston : Men occasionally stumble over the truth, but most of them pick themselves up and hurry off as if nothing ever happened (Les hommes trébuchent parfois sur la vérité, mais la plupart d'entre eux se relèvent et continuent leur route comme si de rien n'était).

hervé 41 a écrit:

Comment une des innombrables que Coluche nous a laissé en héritage:

"Y en aura même qui seront noirs, petits et moches, et pour eux ça sera très dur ! "

@DCM : si, j´en ai quelques-unes en breton, mais pas de tête, faut que je cherche.

Karl Valentin, grand comique bavarois, disait donc : "Un étranger est étranger à l´étranger" À méditer...

J´ai retrouvé un autre cahier dans lequel je notais non pas des citations, mais des passages entiers. Je vous en livre un, un peu long (DCM, tu me le permettras je l´espère) et pourtant raccourci , mais qui plaira à nombre d´entre vous. Il est question des greniers :

"Quelles excellentes cachettes, quelles impénétrables retraites nous nous ménagions dans celui où, blottis en toute sécurité, nous bravions le cri vague et lointain qui nous appelait soit à l´école, soit à notre tâche journalière, plongés que nous étions dans la lecture délicieuse de quelque roman que des tantes prudentes avaient eu soin d´enfouir tout au fond de ces malles !"
Harriet Beecher Stowe. La fiancée du ministre.

Dans ce cahier, j´ai surtout des extraits de Proust, mais aussi de l´excellent Georges Duhamel, Maurias, Druon, Romain Rolland...

Je viens d´y relire avec délices un extrait de Sur la lecture, de Proust. EXTRAORDINAIRE !!! Il écrit sur le moment où l´on termine la lecture d´un livre, où l´on doit se séparer des personnages "à qui on avait donné plus de son attention et de sa tendresse qu´aux gens de la vie [...] pour qui on avait haleté et sangloté". Trop long pour être cité ici, mais vraiment MAGIQUE.

Désolée, DCM. À peine t´es-tu réjoui que je poste dans cette discussion que je la pollue avec mon bavardage !


Une petite dernière pour la route

"Ces mots français que nous sommes si fiers de prononcer exactement ne sont eux-mêmes que des cuirs faits par des bouches gauloises qui prononçaient de travers le latin ou le saxon".
Sodome et Gomorrhe. Du GRAND Marcel.

Une me revient que j'aime beaucoup :



"Je ne retomberai jamais en enfance, j'y suis toujours resté " Tristan Bernard

Celle-ci, de Georges Clémenceau, que je reprends souvent à mon compte:

"Pour prendre une bonne décision, il faut être un nombre impair de personnes, et trois c'est déjà trop."

Georgina a écrit:

Désolée, DCM. À peine t´es-tu réjoui que je poste dans cette discussion que je la pollue avec mon bavardage !

George, tu es bretonne et tu aimes l'uchronie, par conséquent tu ne pollues jamais!

Et puisque tu m'y incites, je m'en vais à mon tour convoquer le grand Marcel, pour un long extrait de Du Côté De Chez Swann :

Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir.

Personnellement, ces lignes m'émeuvent aux larmes.

Caribou a écrit:

Celle-ci, de Georges Clémenceau, que je reprends souvent à mon compte

Caribou, je vais faire mon gros pédant, et je m'en excuse, mais Clemenceau ne prend pas d'accent aigu sur le "e" - je sais, c'est illogique, mais c'est ainsi, et je crois que cette vieille langue de pute mérite qu'on respecte son patronyme.

Vous connaissez son mot à la mort du président Félix Faure? Ce Président de la République aimait le faste (il était bling-bling avant la lettre), avait voulu réaffirmer la prééminence du Président par rapport au chef du gouvernement et il est mort dans les bras de sa maîtresse. D'où l'"épitaphe" de Clemenceau : "Il voulait être César, il a fini Pompée".

Sous Linux/ Unix, un système d'exploitation concurrent à Windows, il y a un petit programme qui s'appelle fortune
Il affiche juste une citation.

Voici une partie de ces citations triées par thème (<- Lien)

Attention: C'est en anglais.

Sinon actuellement celle qui m'a marqué (parce que reprise en 1994-1996 par Steve Jobs, ex-patron d'Apple)
"Good artists copy, great artists steal" [Pablo Picasso mais pas sûr]

cinejill a écrit:

Une me revient que j'aime beaucoup :



"Je ne retomberai jamais en enfance, j'y suis toujours resté " Tristan Bernard

Ah ! Je ne suis pas le seul ?

DCM a écrit:

cela peut aussi être des répliques de films.

"Je n´aime pas dire du mal des gens, mais effectivement, elle est gentille !"

Ai-je vraiment besoin de dire de quel film s´est tiré ?

DCM a écrit:

George, tu es bretonne et tu aimes l'uchronie, par conséquent tu ne pollues jamais!

DCM a écrit:

Mais,
quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres,
après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces,
plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la
saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à
attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans
fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du
souvenir.

Personnellement, ces lignes m'émeuvent aux larmes.

Aucun écrivain ne me touche autant que Proust. Quand il ne m´émeut pas aux larmes, il me fait rire, notamment dans ses descriptions de la Verdurin.

Une que j'aime beaucoup - depuis longtemps :

"Il y a des affections que l'on appelle amour, comme il y a des tisanes que l'on baptise champagne." (Etienne Rey)

Mais l'une de mes préférées est - et restera certainement - cette célèbre phrase de Saint-Exupéry, emprunte d'une profonde sagesse :

"On ne voit bien qu'avec le coeur. L'essentiel est invisible pour les yeux."

Je crois qu'elle me résumerait peut-être même assez bien...

Mais ce roman magique comporte bien d'autres réflexions mémorables. Comme :

"Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé."

ou

"C'est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait ta rose si importante."

DCM a écrit:

Caribou a écrit:

Celle-ci, de Georges Clémenceau, que je reprends souvent à mon compte

Caribou,
je vais faire mon gros pédant, et je m'en excuse, mais Clemenceau ne
prend pas d'accent aigu sur le "e" - je sais, c'est illogique, mais
c'est ainsi, et je crois que cette vieille langue de pute mérite qu'on
respecte son patronyme.

Dont acte! Merci pour cette précision.

DCM a écrit:

Vous connaissez son mot à la mort du président Félix Faure? Ce Président de la République aimait le faste (il était bling-bling avant la lettre), avait voulu réaffirmer la prééminence du Président par rapport au chef du gouvernement et il est mort dans les bras de sa maîtresse. D'où l'"épitaphe" de Clemenceau : "Il voulait être César, il a fini Pompée".

... et à mon tour de faire assaut de pédanterie, avec la suite de l'anecdote (véridique):
Quand le médecin de Président, appelé d'urgence, s'est présenté à l'Elysée, il a demandé en arrivant: "Monsieur le Président a-t-il encore sa connaissance?", et un huissier lui a répondu: "Rassurez vous, Docteur, elle est sortie par la petite porte."

L'anecdote est peut-être apocryphe, mais elle est tellement drôle! J'avais gardé le souvenir d'une version où c'était le curé venu donner l'extrême-onction qui s'enquérait de la connaissance du Président.

Et toujours Clemenceau . Il a dit en parlant du maréchal Lyautey " c'est un homme qui avait des couilles au cul ..... mais ce n'était pas toujours les siennes "

Génial! Je ne connaissais pas celle-là!

Il y a aussi celle sur Aristide Briand, qu'il détestait : "Même quand j'aurai un pied dans la tombe, j'aurai l'autre dans le derrière de ce voyou."

Je reprends mon abécédaire à la lettre F...

F... comme FIELDS (W. C.)
A man with no woman is a neck without a pain.
(dois-je préciser que l'expression "a pain in the neck" signifie en anglais un emmerdeur - ou une emmerdeuse)

F... comme FRANKLIN (Benjamin)
Democracy is two wolves and a lamb voting on what to have for lunch (La démocratie, c'est deux loups et un agneau qui votent pour décider ce qu'il y aura au déjeuner).

F... comme FLAUBERT (Gustave)
Il y a tant de gens dont la joie est si immonde et l'idéal si borné que nous devons bénir notre malheur, s'il nous fait plus dignes.

F... comme FERRÉ (Léo)
La mélancolie, c'est un désespoir qu'a pas les moyens.

... Et que pensez-vous de :

"Le snobisme, c'est une bulle de champagne qui hésite entre le rot et le pet." (S. Gainsbourg)



Et, bien évidemment, j'apprécie beaucoup les mots d'esprit d'Oscar Wilde:

"La seule différence entre un simple caprice et une passion éternelle, c'est que le caprice dure un peu plus longtemps !"

"Un gentleman est quelqu'un qui ne blesse jamais les sentiments d'autrui sans le faire exprès."