Discussion Magie

Je déplace ici des messages déposés dans le fil bibliothèque :

Snarkhunter: Autre centre d'intérêt pour moi, qui se traduit donc inévitablement par
une autre accumulation de livres : les casse-tête (tant mécaniques que
mathématiques ou logiques) et la magie !

Pat: C'est sympa comme centre d'intérêt la magie. Quelque part dans mon fourbi, j'ai les boites seventies Magie 2000 et Le Maître Sorcier. Dans cette dernière, il y a un numéro de Tintin truqué pour faire apparaitre des foulards


Snarkhunter: Ah, oui... mais je ne pensais pas à ce genre de magie-là, moi ! Je parlais plutôt de matériel, de tours et d'ouvrages tels que les magiciens professionnels utilisent. Mais attention, hein ! Pas question de magie de scène, façon "Siegfried et Roy" : moi, c'est plus la magie de proximité (ce qu'on appelle le "close-tup") qui m'intéresse en particulier. Voire aussi la magie dite "de salon", c'est-à-dire celle que l'on peut pratiquer en milieu domestique. Exit "la femme coupée en deux", donc ! (quoique... même cet effet a été adapté en version de poche - pour les petits budgets !)

C'est vrai qu'il y a eu une grande vogue des "boîtes de magie", dans les années 70 : je pense que cela était lié en partie à la médiatisation par la télé de magiciens professionnels d'un excellent niveau, comme Gérard Majax, Garcimore, Kassagi, et tant d'autres. Et, plus tard, Gilles Arthur.

Aujourd'hui, si l'on souhaite voir de l'excellente magie (en dehors des festivals), il reste une merveilleuse émission télévisée : "Le plus grand cabaret du monde". Son présentateur et la plupart de ses invités sont absolument insupportables, mais on peut y voir d'extraordinaires numéros de music-hall.

Je ne sais pas si Bernard Bilis, grand magicien français, s'y produit encore, mais il est un nom bien connu et révéré dans le milieu. Il en existe beaucoup d'autres que le grand public connaît en général rarement, mais tous également très talentueux. La notiriété de certains s'est d'ailleurs plutôt faite à l'étranger...

... Et pour revenir au sujet des livres, on se rend compte de l'évolution en constatant qu'un érudit comme Montaigne, par exemple, possédait l'une des plus importantes bibliothèques privées de son époque (16e siècle)... riche d'environ 1000 volumes ! Aujourd'hui, c'est un chiffre facile à atteindre par n'importe quel particulier (ce qui ne veut pas dire pour autant qu'ils soient nombreux à disposer d'une telle collection).


Pat: Effectivement, Magie 2000 est associée à Kassagi. Cela dit, je suis bon public et tous les genres de magie m'épatent quand il s'agit des meilleurs, des tours de cartes de Bilis au grand guignol de Dani Lary

j'avais le même !!! je reconnais le coffret.

Quelques tours étaient pas mal mais je ne m'en souviens plus.

On trouve sur le net (à commencer par l'inévitable "YouTube", bien entendu) des vidéos en ligne de tours excellents. Si vous le souhaitez, je pourrai vous en rechercher quelques-unes...

Mais la magie est un domaine dont il est globalement assez difficile de parler très en détail - ou de façon très utile : soit on est néophyte et on peut exposer un point de vue qui risque d'être un peu "naïf" (... au sens premier du terme : ce n'est donc pas faire insulte à qui que ce soit que de l'employer dans ce contexte), soit on s'y connaît un peu et, dans ce cas, si l'on est également honnête, on aura sans doute à coeur de ne rien révéler des secrets qui se transmettent par l'enseignement (celui qu'on reçoit, ou celui qu'on se donne soi-même).

Contrairement à une idée reçue, il est très facile d'accéder à certains "secrets" de la magie : la littérature technique, les vidéos, le matériel, sont faciles à obtenir, pour peu qu'on se donne vraiment la peine de chercher et qu'on soit prêt à investir quelque argent (... pas des fortunes : on peut très bien réaliser de merveilleuses choses avec un simple jeu de cartes ou quelques pièces de monnaie !).

Ce qui peut facilement décourager les volontaires, par contre, c'est la grande difficulté de la pratique : la magie est un art qui exige une absolue perfection de la technique et ne souffre pas "l'à peu près". Un apprenti magicien passe des années à acquérir et perfectionner les "techniques de base" avant de pouvoir envisager de se produire en public. C'est un peu comme pour un art martial : il faut répéter les mêmes gestes des centaines, des milliers de fois (voire davantage), afin d'atteindre un niveau qui les rende enfin utiles. Ce n'est donc pas pour les impatients !

Navré si je m'avère décevant en ne "révélant" rien : bien que je n'aie jamais prêté le moindre serment, le seul fait d'avoir acquis certaines connaissances m'a par là-même donné conscience de tous les efforts et recherches qu'auront nécessités ces merveilleux effets qui nous fascinent toutes et tous depuis l'enfance. Et je me sens donc le devoir moral de respecter de la même façon cette discrétion que les autres ont acceptée d'emblée.

Et puis... je peux bien vous le dire : je considère que la position du "candide" qui n'y connaît rien et s'émerveille de ce que de talentueux artistes réalisent sous ses yeux reste encore la plus privilégiée ! Une fois qu'on connaît le "truc", une partie de la magie disparaît à jamais. Même si elle est alors remplacée par une autre forme d'émerveillement : celle découlant de la prise de conscience de l'inventivité et de la subtilité de ceux qui ont conçu, puis développé, ces effets et ces matériels.

Effectivement, pour situer la quantité de travail, je dirais qu'un magicien doit entraîner ses doigts comme un pianiste, plus son corps et sa voix comme un comédien. Sinon, le truc aussi ingénieux soit-il ne suffit pas à réussir un tour.
J'ai quelques tours chez moi, comme par exemple le portefeuille enflammé. Le truc est simple et spectaculaire, mais il est difficile à réaliser parfaitement, en particulier pour montrer au public un portefeuille normal, juste avant ou juste après les flammes

Cela dit, je suis bien content d'ignorer quel est le truc pour 99% des tours de magie pro!

Les "tours automatiques" (c'est-à-dire ceux qui fonctionnent par eux-mêmes, sans qu'il soit besoin d'appliquer une technique particulière) sont rarement présentés en public dans un contexte professionnel : cela parce qu'ils ne sont tout simplement pas assez "spectaculaires". Entrent dans cette catégorie beaucoup de tours basés sur les propriétés des nombres. Mais il y a aussi des tours plus "mécaniques" qui relèvent de la catégorie.

Effectivement, l'exercice de la magie fait appel à d'autres techniques relevant des arts du spectacle en général : la parole et le geste y sont très importants. Surtout pour la magie de proximité (close-up) ou ce qu'on appelle le "mentalisme". Les grandes illusions présentées sur scène se suffisent en général à elles-mêmes et n'ont pas besoin d'être décrites : chacun peut facilement en comprendre la nature !

Ce qui est très drôle, en revanche, c'est lorsqu'un magicien prétend expliquer le secret d'un tour : parfois, il le fait effectivement... mais sur un tour devenu éculé et dont tout le monde connaît le principe. Sauf que ce n'est alors que pour mieux nous mystifier en complétant l'effet connu d'un autre qui, lui, nous "bluffe" d'autant plus que nous étions persuadés d'avoir tout compris !

La magie, c'est avant tout l'art d'amener le spectateur à voir ce qu'on veut qu'il croie avoir vu ! C'est le grand principe de ce qu'on appelle "misdirection", sur laquelle tout repose. Un autre grand principe, c'est le fait d'être toujours légèrement en avance sur la "pensée" du spectateur (et c'est étonnant de constater à quel point on peut la conditionner et l'orienter, mais cela tient aux mécanismes naturels qui régissent nos réactions et aux limitations de nos sens physiques).

Sur ce dernier point, on en revient à ce qui avait déjà été dit sur le fil du "Viewmaster", par exemple : ce dernier fonctionne en exploitant une faille du mécanisme de la vision. Tout comme les illusions d'optique fonctionnent en trompant notre cerveau, auquel les yeux envoient des informations contradictoires que ce dernier est alors bien obligé d'interpréter "au mieux" - et souvent très mal !

... Voici un tour de cartes que j'avais découvert dans l'émission "Le plus grand cabaret du monde", il y a de cela plusieurs années, et qui m'avait absolument stupéfié.

Le magicien qui nous le présente ici, René Lavand (qui est argentin, malgré son nom à consonnance française, mais son véritable nom est en fait Héctor René Lavandera) présente une particularité assez rare : après la perte de son bras droit pendant l'enfance, il a malgré tout appris - seul - la magie, jusqu'au niveau exceptionnel d'un tour tel que celui-ci.

Intitulé "No se puede hacer mas lento" (qui signifie "On ne saurait être plus lent"), ce numéro nous mystifie à plusieurs reprises avec des transpositions de cartes, en apparence tout à fait impossibles. Et pourtant.

... Mais voyez plutôt !



Comme démonstration discrète de sa grande dextérité digitale, on appréciera éventuellement ce mélange "Faro" qu'il réalise initialement (mélange parfait de deux demi-jeux de cartes)... d'une seule main. Pour ma part, même avec deux mains valides, je n'y suis jamais parvenu ! Evidemment, je ne dispose pas non plus de l'entraînement "de forçat" qu'il a dû s'imposer pendant des années pour y parvenir...

En tout cas, il est très impressionnant.

Très fort, Snarkhunter !

A mon tour, de vous présenter un tour de magie. Je n'ai toujours pas compris le "truc", mais j'espère que des initiés sauront nous mettre sur la voie. Il a été réalisé par le grand prestidigitateur monsieur H. (qui souhaite garder l'anonymat).


NIVEAU EXPERT ! Manchot s'abstenir.

Monsieur H. choisit 3 cartes qu'il montre au public :




Là, Monsieur H. prononce sa formule magique, esquisse un tour de passe-passe, et soudain :














# POUF #


























Moi j'en reviens toujours pas !

Mer** H a loupé son tour !
Comme quoi on peut être puissant et célèbre et rater son affaire !
D'habitude, on change un mouchoir en colombe, un bout de tissu en quelque chose de beau et vivant, là, c'est le contraire !

Admin-Serge a écrit:

D'habitude, on change un mouchoir en colombe, un bout de tissu en quelque chose de beau et vivant, là, c'est le contraire !

... Ben quoi ? Elles ne te plaisent pas, mes colombes ?!