Sabotage industriel de la BR et de la BV

Bonjour à tous,

Je crois qu'il est temps de révéler aujourd'hui une affaire d'espionnage et de sabotage industriel jusqu'ici tenue secrète, aux conséquences incalculables, dont fut victime la maison Hachette il y a quelques décennies.
Cette affaire est aussi mystérieuse et grave que l'affaire Philby, et constitue un épisode majeur de la guerre froide, injustement méconnu des historiens.

Nous sommes à la fin des années 60. Le KGB, inquiet du succès de la littérature anglaise chez les jeunes français, décide d'infiltrer chez Hachette une équipe d'agents dormants dont la mission est, sur décision de Moscou, de procéder périodiquement à des actes de sabotage sur la production littéraire destinée à la jeunesse.
Ces actes doivent être discrets, de façon à ne pas être remarqués, et le but politique est de dénaturer très progressivement la littérature impérialiste et de contribuer à son déclin.

Cette équipe était constituée d'un reprographiste et d'un typographiste. Chacun, dans son domaine, avait pour mission de modifier et dégrader les épreuves qui lui passaient entre les mains.

Le reprographiste fut vite démasqué. Il faut dire qu'il avait un penchant naturel pour la vodka, et que dans ses moments d'ivresse, il se laissait aller à des modifications trop visibles qui furent vite remarquées et sur lesquelles il dut rendre des comptes. Voici quelques exemplaires de sa production, je suis sûr qu'en cherchant bien vous en avez du même genre dans votre bibliothèque.

Ceci est assez discret et peut passer inaperçu: c'est manifestement un travail effectué à jeun.



Par contre, voici un exemple de sabotage effectué après une nuit de libations:



Il est évident que cela ne pouvait durer très longtemps...

Un jeune dessinateur, Jean Sidobre, fut à l'origine de sa dénonciation. Pour la petite histoire, ce jeune homme, arriviste et sans scrupules, profita dans un premier temps des anomalies qu'il avait remarquées pour semer le doute sur l'état mental des dessinateurs historiques de la maison, Jeanne Hives et Simone Baudoin, et les faire tomber en disgrâce à son profit. Puis, en démasquant le traitre, il s'assura une position de confiance auprès de la direction, et imposa pendant plusieurs années sa propre production. Ce qui fait penser que, paradoxalement, l'objectif du KGB fut pleinement rempli...

Le deuxième membre de l'équipe, plus discret et plus fin que son collègue, n'a jamais été démasqué, et continue encore maintenant dans l'ombre son travail de sabotage. Il n'est que d'ouvrir une édition actuelle du "Club des cinq" et la comparer aux éditions originales, pour voir l'étendue du désastre...

Caribou, tu n'as pas peur pour ta sécurité personnelle, après ces révélations?

J'espère que tu auras pris tes précautions et que tu as posté ton message depuis l'île secrète du Pacifique où sont réunis Elvis Presley, John Lennon et John Kennedy... (si du reste tu pouvais faire une bise à Lennon de ma part - d'avance, merci!)

Caribou a écrit:

Le deuxième membre de l'équipe, plus discret et plus fin que son collègue, n'a jamais été démasqué, et continue encore maintenant dans l'ombre son travail de sabotage. Il n'est que d'ouvrir une édition actuelle du "Club des cinq" et la comparer aux éditions originales, pour voir l'étendue du désastre...

Tout me semble excellent dans ton enquête, mais il est vrai que la fin me semble encore meilleure ... et mieux étayée que le reste
Félicitations pour cette enquête d'investigation qui s'apparente à celle du Watergate...

Caribou, un ami aux RG m'a dit que tu venais d'être placé sur écoute, à la demande d'Hachette, après ces révélations particulièrement explosives !

Voici la preuve qu'il m'a envoyée qu'Hachette utilise les écoutes téléphoniques ! Cliquer sur le lien pour voir cette preuve.

Damned! je suis fait comme un rat!!!

@ DCM: si je pouvais trouver cette île... j'y louerais une concession à perpétuité

Quel joli Caribou !

OUI BRAVO Caribou ! j'ai adoré, c'est joliment monté et savoureusement ironique ! j'ai juste une petite question : maintenant que le KGB n'existe plus (ou je me trompe?) pour qui travaille actuellement le saboteur rescapé ? pour Gallimard Jeunesse ?

pour prolonger autrement la vodka..

Un poisson d'avril très réussi, Caribou !

fan_indien, mouette, Sally, merci!
Sally, mon ordi est lent à l'affichage, et pendant quelques secondes, avant de voir le poisson, j'ai contemplé interloqué un 'Quel joli Caribou!" que j'ai trouvé incongru mais très flatteur...

Mouette, tu poses la vraie bonne question, et en voici la réponse, elle est terrible comme tu vas le voir:

Cet espion, patriote convaincu et méfiant, a toujours pensé que l'annonce de la chute du mur de Berlin et de l'effondrement du bloc communiste n'était qu'une vaste tentative de désinformation visant à le démasquer.
A l'instar des GI's américains qui pendant des années ont continué à faire la guerre aux japonais en se terrant dans les îles perdues du Pacifique, il a imaginé que le silence de ses chefs n'était destiné qu'à protéger habilement sa sécurité.
Paranoïaque et farouchement obstiné, il poursuivit dans l'ombre son travail avec acharnement et méthode.

Le drame, c'est que, l'âge venant, il oublie progressivement le français qu'il a appris il y a 50 ans, et qui devient donc de plus en plus rudimentaire, et qu'il confond les grammaires et syntaxes russe et française.
Voici un extrait d'une prochaine édition du club des cinq que j'ai pu me procurer au péril de ma vie:

"Voï, Dagoberrrt! Petit pèrre, arrrrète de lécher figurrre quand moi fairre sieste! dit Anniouchka"

...à mon avis, ses jours sont comptés... triste, triste...

Mes amis, le problème est encore plus grave que ce que je pensais.
Une exploratrice et auteur célèbre, enquêtant sous couvert de reportages sur les lions dans la brousse (vous comprendrez que je ne peux pas en dire plus pour ne pas compromettre sa sécurité), a réussi à s'échapper d'une sinistre clinique où elle était retenue prisonnière par un médecin fou en l’assommant avec son marteau à réflexes.

Elle me fait parvenir par la valise diplomatique le document suivant:


Qui aurait pu imaginer cela?

Tu as une imagination débordante, Caribou !

"une sinistre clinique où elle était retenue prisonnière par un médecin fou", mince, ça me rappelle un livre, mais je ne sais plus lequel!!!!,
Comme dit Sally, ton imagination est débordante,

Ce n'est pas la clinique du docteur H de Mary Higgins Clark ?

Non, je pense à un livre d'enfant, mais je confonds peut-être,

joyadamson a écrit:

"une sinistre clinique où elle était retenue prisonnière par un médecin fou", mince, ça me rappelle un livre, mais je ne sais plus lequel!!!!,

Michel mousquetaire? la clinique du Dr Phillain.

Caribou a écrit:

joyadamson a écrit:

"une sinistre clinique où elle était retenue prisonnière par un médecin fou", mince, ça me rappelle un livre, mais je ne sais plus lequel!!!!,

Michel mousquetaire? la clinique du Dr Phillain.

En plein dans le mille, caribou.

Bravo Caribou, quelle belle fin mais combien cruelle pour cet espion détraqué... ça me fait aussi penser à une assez terrible nouvelle (de Fredric Brown?) où le héros reste enfermé, disons vingt ans, dans son abri anti-atomique et en sort pour découvrir que finalement la bombe n'avait jamais explosé...

J'aime bien aussi l'hommage à notre célèbre exploratrice... qui heureusement a regagné sa base, en reine lionne qu'elle est !

mouette a écrit:

Bravo Caribou, quelle belle fin mais combien cruelle pour cet espion détraqué... ça me fait aussi penser à une assez terrible nouvelle (de Fredric Brown?) où le héros reste enfermé, disons vingt ans, dans son abri anti-atomique et en sort pour découvrir que finalement la bombe n'avait jamais explosé...

Merci Mouette! j'ai toujours bien aimé ces tristes histoires de soldats ou d'espions trahis par l'histoire (ou abandonnés à leur sort par leur hiérarchie) et qui se débrouillent pour survivre.
Dans le genre, il y a aussi "L'île aux fossiles vivants" de André Massepain dans la coll. Plein vent, dans lequel deux frères débarquent sur une île du pacifique dans les années 70, accueillis par une troupe de soldats américains maintenus dans l'ignorance de la fin de la guerre par leur chef, pour des raisons vénales et de pouvoir personnel.
Je vais chercher dans la biblio de F Brown. Un souvenir du titre, peut être?

Non, Caribou, je ne me souviens pas du titre, il me semble seulement me rappeler que c'est de Fredric Brown... mais peut-être parce qu'en considération du sujet et de la chute ça pourrait bien être du Fredric Brown !
merci pour tes recherches, j'en ferai autant si j'en ai l'occasion !