- Sally a écrit:
- Que veux-tu dire par là, Couik ? tu sais que Oldpuck habite en Savoie ?
J’ai écrit « ces contrées transalpines », je décris donc seulement une partie des Abruzzes. Le climat, le relief engendrent des pratiques sociales qui pourraient expliquer cette rudesse. Si cette région est situé géographiquement à l’est de Rome, au centre du pays, elle ressemble par beaucoup d’aspects aux régions du Sud, L’économie, les rapports sociaux, la politique, la culture, la religion, pour ce que j’en connais (niveau « touriste amélioré ») ont des caractères méridionaux.
L'activité économique est proche du néant, certains travaillent dur, parfois très dur, dans les champs pendant que les autres passent le temps au café, les plus doués arrivent à pratiquer les deux activités:lol: . Dans certains milieux, plutôt, âgés, on produit encore pour sa consommation personnelle ; j’ai d’ailleurs –largement- goûté la piquette locale. Le petit commerce est encore bien présent.
La famille au sens large comprenant les liens religieux (tout le monde s’appelle compare et commare, c'est-à-dire parrain et marraine), l’appartenance à une même classe (d’âge) et un à un même quartier sont souvent à la base des comportements.
Sur le plan politique, ce qui me frappe le plus, en bon jacobin que je suis, c’est l’étroitesse du périmètre d’intervention de la sphère publique.
Je ne dirais rien à propos de la culture, et encore moins de la « culture cultivée » car je ne fréquente que des gens simples, paysans ou issus du monde paysan. De plus, mon niveau d’italien m’empêche d’utiliser de manière construite et suivie les abstractions et les concepts. Cependant, je peux signaler le fait que le folklore est réellement vivant. Par exemple, les pièces de théâtre et les chansons en patois sont comprises et par la grande majorité de la population.
L’influence de la religion ou le poids de celle-ci (vous choisirez l’option qui vous siéra le plus) est importante. Les sacrements catholiques qui revêtent un caractère quasi-obligatoire et le nombre de pratiquants est élevé. L’Eglise intervient dans beaucoup de domaines et travaille toute la société. Parfois, elle cohabite joyeusement avec les superstitions : bienvenue au Moyen-âge ! Pour finir, je précise que je parle d’un petit pays et non d’une région et encore moins de l’Italie. Les caractéristiques que j’ai brièvement énumérées varient d’un individu à un autre, d’une couche sociale à une autre. Le consumérisme de masse et ce que je qualifie de sous-culture mondiale viennent concurrencer la société traditionnelle. La célèbre enseigne de restauration rapide, qui n’existait pas il y a dix ans, est maintenant à moins de 30 km, dans le même temps une demi-douzaine de grandes surfaces ont été ouvertes.
Dernière image empreinte de mélancolie : pendant que des jeunes tournent en rond avec leurs voitures dans les rues étroites du centre historique, un vieil homme revient sous la pluie avec les quelques œufs que lui ont donné ses trois poules. Et là se pose, comme toujours, la question du sens de la vie.