La gourmandise dans les livres d'enfants

Suite aux parenthèses gourmandes du sujet " Deux livres de la collection spirale ", j'ouvre ce nouveau sujet qui pourrait être élargi au thème de la nourriture en général.
Mon premier souvenir dans ce registre vient de la comtesse de Ségur, plus précisément de Gourmandinet, le petit page de Blondine (Histoire de Blondine, de Bonne-biche et de Beau-minon, je recommande pour ceux qui ne connaissent pas). La reine Fourbette promet à Gourmandinet un coffre plein de bonbons s'il conduit Blondine dans la forêt des lilas. Et un fois son forfait commis, ce dernier ne peut même pas savourer sa récompense ! A l'époque, j'essayais de me faire une idée de ce que pouvait représenter un coffre (et non un coffret ) rempli de friandises et j'étais en même temps attristée par le sort de ce pauvre garçon, si facile à manipuler.

Bonne idée Chamane, pour moi, c'est Hans et Gretel avec la maison de Pain d'épice dans les bois, je m'imaginais entrain de manger la maison de pain d'épice.
 ce conte ressemble d'ailleurs à celui du petit poucet, j'ai trouvé un lien intéressant et mis deux scans.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hansel_et_Gretel

J'avais le même quand j'étais, petite, Joy, et je ne savais pas ce que c'était que le sucre candi.

Chamane a écrit:

J'avais le même quand j'étais, petite, Joy, et je ne savais pas ce que c'était que le sucre candi.

 Ma mère coupait des rondelles de carottes et ajoutait du sucre candi, ça faisait un excellent sirop pour la gorge quand j'étais petite.

Merci, Joy pour le lien Wikipédia très intéressant. A présent que nous sommes adultes, il est possible d'aller regarder du côté de l'envers du décor pour nous interroger sur tout ce symbolisme. J'ai acheté récemment à Emmaüs plusieurs livres sur le sens des contes de fées qui reviennent aussi sur ces questions.

Merci beaucoup Chamane pour ton initiative !

Ah oui Monsieur X, les fameux goûters du Cd5.... il faut dire qu'ils se dépensent assez intensément, et c'est vraiment un leitmotiv, on dirait que leur vie est en jeu s'ils en manquent un !

Chamane, j'adore les noms dans ton conte, en particulier "Fourbette" et "Gourmandinet"... j'imagine la déconvenue du pauvre garçon ! Comme pour Joy, le premier conte qui me vient à l'esprit c'est "Hansel et Gretel" et la maison en pain d'épice... et enfant je ne connaissais pas non plus le sucre candi, c'était un mot un peu magique !
La gourmandise est souvent châtiée dans les contes, surtout pour le pauvre loup - les trois petits cochons, les sept chevreaux, le petit chaperon rouge... - même Blanche-Neige est punie alors qu'elle voulait simplement consommer son cinquième fruit et légume de la journée !

Je lirai le lien Wiki de Joy et participerai davantage au sujet dans quelques jours car je pars dans le Finistère pour une semaine sans connexion ou presque, et surtout sans canicule.... Courage à ceux qui vont avoir bien chaud - ça ne devrait pas être trop long... - belles lectures si possible à l'ombre et bon forum !

Monsieur X a écrit:

Je ne fais qu'un bref passage pour vous donner une piste pour des histoires dans lesquelles il y a des repas ... bien consistants : prenez n'importe quel Club des Cinq !, mais notamment Le Cd5 au bord de la mer, dans lequel il y a un adulte (M. Penlan) qui est comparé à Gargantua ou Pantagruel !  

C'est drôle, je n'ai pas spécialement de souvenirs de repas dans les Cd5, peut-être parce que j'ai plutôt lu les Cd7 mais là non plus Mais je me rappelle bien des grosse tartines de Poulou dans la famille HLM.

@ Mouette
J'ai lu l'histoire de Blondine dans ce volume (C'est la deuxième, après La Cabane Enchantée, qui décrit les ravages de la curiosité...)

C'est vrai que quand on parle nourriture dans les livres d'enfants, je pense aussitôt au CD5 avec leurs gouters et pique-nique qui me faisaient rêver....
La nourriture est extrêmement présente aussi dans les Fantômette avec le personnage de Boulotte. Je crois que c'est dents Fantômette contre Charlemagne où elle rentre dans une pâtisserie et qu'elle y trouve 1001 délices!

Voici quelques images de mon PLA préféré (Le petit âne) : Je ne sais pas vous, mais moi elles me mettaient toujours l'eau à la bouche

Coucou à tous,

Merci Chamane pour tes images de lapin gourmand, oui, bien appétissantes ! Et pour tes précisions et ton illustration de  "La Cabane enchantée (joli titre)  si j'ai bien compris, le titre du livre reprend celui de la première histoire du recueil ? ou alors, comme c'était trop bien là-bas, suis-je encore complètement à l'ouest ?
 
A ce propos, l'un de mes souvenirs les plus "gourmands" de lectures d'enfances ce sont les crêpes que préparait Mère Barberin pour le plus grand plaisir et la plus grande nostalgie du petit Rémi... c'était en même temps que l'évocation gustative toute la chaleur humaine, toute la tendresse infinie de la maman adoptive qui faute de mots l'exprimait si bien ainsi... et avec laquelle ne pouvait rivaliser aucune famille "biologique" si noble et riche fût-elle...

Comme ces souvenirs très affectifs ne sont tout de même pas d'une précision extrême j'ai cherché le ou les volumes de "Sans Famille" que j'étais persuadée d'avoir "quelque part"... et à ma grande surprise non, pas de Vitalis ni de Joli-Cœur dans mes étagères, seulement les deux tomes d'"En Famille" - au passage belle histoire aussi, délicieusement illustrée par le cher Albert -.
Voici donc en attendant mieux un petit extrait pêché sur le Net... Ce serait sans doute plus adapté aux temps d'hiver, mais la chaleur étant redevenue honnête, on peut  sans déplaisir humer l'odeur des crêpes de l'enfance...

Mère Barberin mit la poêle au feu, et ayant pris un morceau de beurre au bout de son couteau elle le fit glisser dans la poêle, où il fondit aussitôt.
– Ça sent bon, s’écria Mattia qui se tenait le nez au-dessus du feu sans peur de se brûler.
Le beurre commença à grésiller :
– Il chante, cria Mattia, oh ! il faut que je l’accompagne.
Pour Mattia tout devait se faire en musique ; il prit son violon et doucement en sourdine il se mit à plaquer des accords sur la chanson de la poêle, ce qui fit rire mère Barberin aux éclats.
Mais le moment était trop solennel pour s’abandonner à une gaieté intempestive, avec la cuiller à pot mère Barberin a plongé dans la terrine d’où elle retire la pâte qui coule en longs fils blancs ; elle verse la pâte dans la poêle, et le beurre qui se retire devant cette blanche inondation la frange d’un cercle roux.
À mon tour, je me penche en avant : mère Barberin donne une tape sur la queue de la poêle, puis d’un coup de main elle fait sauter la crêpe au grand effroi de Mattia ; mais il n’y a rien à craindre ; après avoir été faire une courte promenade dans la cheminée, la crêpe retombe dans la poêle sens dessus dessous, montrant sa face rissolée.
Je n’ai que le temps de prendre une assiette et la crêpe glisse dedans.
Elle est pour Mattia qui se brûle les doigts, les lèvres, la langue et le gosier ; mais qu’importe, il ne pense pas à sa brûlure.
– Ah ! que c’est bon ! dit-il la bouche pleine.
C’est à mon tour de tendre mon assiette et de me brûler ; mais, pas plus que Mattia je ne pense à la brûlure.

Bonsoir à tous,

Pour la Cabane enchantée, je confirme : le titre du livre est bien celui de la première histoire (il y en a quatre dans ce volume).
Merci, Mouette, pour cet extrait de "Sans Famille" dont je connais en gros l'histoire et les personnages mais sans l'avoir jamais lu !
Ces crêpes m'en rappellent d'autres :

Coucou les gourmands,

Un livre de mon enfance.

C'est l'histoire de Pistache et Dame Tartine par Noëlle Lavaivre (connue pour ses livres d'activités manuelles)

Dame Tartine a besoin d'un chien de compagnie pour ses filles. Elle embauche Pistache, le chien de la famille Melba. Seulement, voilà, Pistache est très gourmand... et au royaume de Dame Tartine TOUT se mange !
Les murs du palais sont de nougat, les barrières de réglisse et le parc est recouvert de sucre glace...
Vous devinez la suite !! ...