La Croix D'or de Santa Anna

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Depuis qu'il a donné asile, une nuit, dans son chalet savoyard, à un jeune Italien accusé d'avoir volé la croix d'or de Santa Anna, Vincent connaît l'inquiétude. Celui qu'il a hébergé était-il coupable ou innocent?
Résolu à en avoir le coeur net, Vincent se rend dans le petit village piémontais d'où venait le fugitif, Alberto. Rosalba, la soeur d'Alberto, réussit à le convaincre que son frère a été victime d'une machination. Tout de suite, un lien de sympathie s'établit entre la jeune fille et Vincent, qui décide d'employer tout son courage à découvrir le vrai coupable, seul moyen de disculper l'innocent.
La chaleur de l'amitié soutiendra Vincent au cours de cette lutte, périlleuse, dans le cadre grandiose et sauvage de la haute montagne.

N'ayant jamais lu de Bonzon "hors série" pendant mon enfance, je m'y suis mis récemment. Je suis agréablement surpris par ce que j'ai lu jusqu'à présent. L'éventail de Séville, la ballerine de Majorque et le voyageur sans visage, que de très bons titres. Mais la croix d'or de Santa Anna m'a vraiment beaucoup touché. Ce jeune garçon d'à peine 14 ans qui va passer deux mois, seul dans un chalet d'alpage est vraiment courageux. Il va même jusqu'à traverser les montagnes pour aider une famille italienne dans la tourmente. L'atmosphère y est particulière, et les paysages grandioses. En le lisant, j'avais l'impression de ressentir la solitude de Vincent. Et le moment ou il descend dans la grotte noir est vraiment angoissant. Un superbe titre, je trouve, et une belle histoire d'amitié et de solidarité dans des paysages superbes. Un régal!

Tu me donnes très envie de le trouver ! Je me mets en quête !

jeanmaille a écrit:

N'ayant jamais lu de Bonzon "hors série" pendant mon enfance, je m'y suis mis récemment. Je suis agréablement surpris par ce que j'ai lu jusqu'à présent. L'éventail de Séville, la ballerine de Majorque et le voyageur sans visage, que de très bons titres. Mais la croix d'or de Santa Anna m'a vraiment beaucoup touché. Ce jeune garçon d'à peine 14 ans qui va passer deux mois, seul dans un chalet d'alpage est vraiment courageux. Il va même jusqu'à traverser les montagnes pour aider une famille italienne dans la tourmente. L'atmosphère y est particulière, et les paysages grandioses. En le lisant, j'avais l'impression de ressentir la solitude de Vincent. Et le moment ou il descend dans la grotte noir est vraiment angoissant. Un superbe titre, je trouve, et une belle histoire d'amitié et de solidarité dans des paysages superbes. Un régal!

Parmi les HS de Bonzon, j'aime aussi beaucoup les titres évoqués par Jeanmaille, avec une nette préférence pour l'Eventail de Séville. Par contre j'ai un peu moins apprécié La ballerine de Majorque, que j'ai lu il y a bien longtemps de cela mais qui, pour autant qu'il m'en souvienne, ne m'avait pas marqué. Mais il faudra que je le relise pour voir si mon impression première ne change pas, ce sera en tout cas l'occasion d'admirer les dessins de Paul Durand qui a illustré cet ouvrage.

En attendant, je mets La Croix d'or de Santa-Anna sur le dessus de ma pal, en espérant avoir le temps de le bouquiner !

Sree; le brochet et la tortue sont ils partis en voyage?  

Caribou a écrit:

Sree; le brochet et la tortue sont ils partis en voyage?

Eh oui, leur projet a fini par aboutir ;-)

Bonjour à toutes et à tous,

J'ai fini de lire cette histoire, que j'ai vraiment beaucoup aimée. Un livre passionnant comme tout ! Le jeune montagnard - héros du roman - réunit semble-t-il les meilleures qualités de la terre : l'esprit d'entr'aide, le dévouement, la gentillesse, le courage, et j'en passe ! Et il faudra qu'il les déploie toutes, à tour de rôle, pour trouver le fin mot de l'énigme et tirer cette affaire au clair.

Un seul petit regret (mais alors vraiment très petit !) : PJB aurait pu nous faire une épilogue en fin de roman, genre remise en liberté de la mère d'Alberto et de Rosalba, retrouvailles familiales dans la maison aux volets rouges située dans les Alpes italiennes et, pour couronner le tout, une sympathique fête à grands renforts de plats typiquement italiens et dont l'invité d'honneur n'aurait été nul autre que Vincent !

Je recommande chaudement !
 

fan_indien a écrit:

Un seul petit regret (mais alors vraiment très petit !) : PJB aurait pu nous faire une épilogue en fin de roman, genre remise en liberté de la mère d'Alberto et de Rosalba, retrouvailles familiales dans la maison aux volets rouges située dans les Alpes italiennes et, pour couronner le tout, une sympathique fête à grands renforts de plats typiquement italiens et dont l'invité d'honneur n'aurait été nul autre que Vincent !

Sree, une suggestion: pourquoi ne pas prends tu ta plus belle plume pour nous écrire cette fin?  

Caribou a écrit:

fan_indien a écrit:

Un seul petit regret (mais alors vraiment très petit !) : PJB aurait pu nous faire une épilogue en fin de roman, genre remise en liberté de la mère d'Alberto et de Rosalba, retrouvailles familiales dans la maison aux volets rouges située dans les Alpes italiennes et, pour couronner le tout, une sympathique fête à grands renforts de plats typiquement italiens et dont l'invité d'honneur n'aurait été nul autre que Vincent !

Sree, une suggestion: pourquoi ne pas prends tu ta plus belle plume pour nous écrire cette fin?  

Moi, rédiger l'épilogue de ce roman ? Décidément, tu me fais trop confiance, mon cher Caribou, enfin je vais essayer.

Chouette! J'attends ça avec impatience.   Je vais relire le livre en attendant.

A la demande de Caribou, je vous livre l'épilogue que j'ai imaginé à cette histoire. Je ne sais pas ce que cela vaut. A vous de juger !

EPILOGUE
 

Nous sommes en juin, presqu'au début de l'été. Il y a tout juste six semaines, finissait le drame dont nous avons été témoins, mais qui, grâce à la miséricorde de Santa Anna, grâce surtout au dévouement et au courage d'un jeune montagnard français, a connu un dénouement heureux. La maison aux volets rouges - demeure d'Alberto, de Rosalba et de leur mère - a pris au cours de ces dernières six semaines un air tout différent. On ne dirait pas, à la voir ainsi sous le beau soleil de printemps, qu'elle avait abrité une famille malheureuse et injustement accusée de vol. C'est que ses habitants, tout à leur joie d'être délivrés de leur angoisse, ne sont pas restés inactifs : ils se sont employés à retaper entièrement la maison familiale qui aujourd'hui a vu arriver un jeune homme, venu de l'autre côté de la frontière. Point n'est besoin de présenter cet invité, qui n'est autre que Vincent, celui qui a sauvé les trois Italiens. Et, cette fois, il ne s'est pas introduit en fraude dans cette partie italienne des Alpes, tous ses papiers sont en règle ; d'ailleurs, c'est le chef des douaniers lui-même qui l'a reçu au passage de la frontière et qui l'a accompagné, au long des pentes où Vincent a vécu des heures périlleuses, jusque chez Alberto.
 
Vincent n'a pas franchi seul le seuil de la belle propriété à l’aspect si engageant, car son chien Miski, qui lui aussi a pris une part active à l'aventure, est de la partie. Jamais le petit chien n'a été à pareille fête. Après l'accueil chaleureux que leur ont fait Alberto, Rosalba et leur mère, tous quatre - pardon, cinq, en comptant Miski ! sont passés dans la salle à manger à travers les fenêtres de laquelle le soleil de ce clair matin de juin ruisselle et fait briller les cuivres de la vaisselle d'un éclat particulièrement lumineux. Les visages des convives déjà rayonnant de joie n'en paraissent que plus radieux encore. Pendant que Rosalba et sa mère portent les plats sur la table, les deux garçons eux se remémorent cette étrange aventure. Miski n'est pas en reste, il va de l'un à l'autre, quêtant ici une caresse, là un câlin. Voici enfin l'heure du déjeuner. Tout le monde s'installe autour de la grande table où s'étale une multitude de bonnes choses. Un vrai festin ! Rosalba, dans son français encore scolaire, détaille par le menu – c'est le cas de le dire ! – les différents plats italiens à l'intention de Vincent qui les trouve succulents. Au dessert, il murmure une excuse et sort de table pour aller chercher la bouteille de champagne qu'il a apportée de chez lui. Un moment plus tard, les Italiens portent un toast en l'honneur de Vincent.
 
L'après-midi s'écoule rapidement, il est déjà temps pour le jeune Français de songer au départ, s'il veut être rentré à Lauzière avant la tombée de la nuit. D'ailleurs, la température fraîchit, signe que la nuit est proche. Mais il ne s'agit pas d'une séparation définitive : les jeunes gens ont fait de beaux projets pour l'été. En effet, ils ont décidé que les trois Italiens passeraient la frontière et feraient un séjour chez leur ami. Tandis que la mère se reposerait au calme, dans le chalet d'alpage du père de Vincent, ses enfants descendraient à la ferme de Vincent passer leurs vacances en compagnie de leurs amis français. Ce serait pour Rosalba l'occasion de parfaire son français qu'elle apprend déjà en seconde langue au lycée d'Argentera. Alberto, lui, aiderait aux travaux de la ferme, ce qui lui permettrait de gagner de quoi payer le loyer du chalet où sa mère prendrait pension.
 
Les cloches de l'église de Santa Anna sonnent quatre coups. Cette fois, Vincent ne s'attarde plus. Tout en prenant congé de ses hôtes, il porte la main à sa poche et caresse d'un geste presque machinal la statuette de la Santa Anna, qu'il ne quitte plus. Ainsi, ce n'était pas une bondieuserie banale que lui avait donnée Rosalba quelques semaines plus tôt, puisqu'il s'agissait véritablement d'un talisman porte-bonheur. Les acteurs de cette aventure aux péripéties si dangereuses n'en sont-ils pas finalement sortis triomphants ?

Parfait! Bravo et merci!  

Bravo, du bon et beau français...
Joli épilogue !  

Merci bien de vos compliments, Caribou et Serge. J'y suis très sensible.

Pour infos, ce livre a été traduit en anglais, et publié sous le titre : Pursuit in the French Alps.

fan_indien a écrit:

Merci bien de vos compliments, Caribou et Serge. J'y suis très sensible.

Pour infos, ce livre a été traduit en anglais, et publié sous le titre : Pursuit in the French Alps.

J'ai le livre en anglais!



Pursuit in the French Alps
By Paul-Jacques Bonzon
Illustrations : Margery Gill

Lothrop, Lee & Shepard CO., Gill 1963

Bravo Sree, je suis vraiment épatée de tes dons d'écrivain en langue française, alors que tu es né et que tu habites si loin de la France. C'est un bel épilogue,  

 Que du beau et bon français....Certains petits plaisantins du net devraient bien s'en inspirer!

@Joy et Tali : grand merci pour vos appréciations qui me font vraiment très plaisir   

Bonjour,
Je viens de le lire il y a peu : très sympa en effet, une belle oeuvre de PJ Bonzon, bien dans son style (la montagne et ses ambiances si bien décrites) !

Il faudra vraiment que j'en lise d'autres pour ceux qui sont en dehors des 6C : vous recommanderiez plutôt lesquels ? (à coup sûr il faudra que je lise mon Vercors en feu, massif que j'ai tant parcouru, et je serais sans doute curieux de celui sur Nagasaki, pour le titre). Mais il y en a peut-être d'autres à ne pas rater ?

Pourquoi pas les orphelins de Simitra ?

De toute façon tout est bon chez P.J. Bonzon, il n'y a rien à jeter.
Si tu veux lire Mon Vercors en feu, essaie de te procurer la première version, celle de 1957 chez Sudel.
Un excellent roman, plus violent, mais aussi plus adulte que celui en BV de 1975.
Mais l'un ou l'autre tu ne seras pas déçu.

Merci pour vos avis ! Je n'avais du reste pas cette subtilité en tête pour mon Vercors...