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Livres d'Enid Blyton, Paul-Jacques Bonzon, Anthony Buckeridge...
 
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 The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)

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MessageSujet: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyDim 17 Mar 2019 - 23:07

Bonsoir à tous/toutes!
Je suis en train de lire le livre de Blyton The children of Kidillin (1940) en portugais, intitulé "O rio misterioso" ("La rivière mystérieuse). Je l'avais déjà lu en anglais il y a quelques années... Quelqu'un l'a-t-il lu? En France il n'a pas été publié Sad Et en Espagne non plus.
Ce n'est pas l'un des meilleurs Blyton mais je crois que c'est le seul où on cite la Guerre (la Seconde Guerre Mondiale) et où il y a des espions (l'un d'eux allemand prénommé Karl). C'est une histoire pas trop longue, de la taille d'autres comme Le mystère de la grotte aux sirènes ou le mystère des Sept Coffres.
Les héros sont deux couples de cousins (2 filles et deux garçons, frères et soeurs entre eux). Deux de ces cousins habitent en Écosse et les coussins de Londres vont passer là-bas le reste de la guerre, car Londres est devenu dangereux.
Voici les couvertures:
The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) The_ch10
The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) O_rio_10
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyLun 18 Mar 2019 - 6:43

Désolé ! Inconnu au bataillon...  Rolling Eyes
Si je saisis bien tes explications, il s'agit d'un one-shot ne faisant partie d'aucune série (type Barney ou Adventure). Chez nous il aurait été publié sous le bandeau "Mystère" ?
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyLun 18 Mar 2019 - 10:07

Oui, c'est une histoire indépendante comme la grotte aux sirènes ou les sept coffres qui ne fait partie d'aucune série. Non, en France il n'a pas été publié, tu peux vérifier dans l'article "œuvres de Blyton" sur Wikipédia.
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyLun 18 Mar 2019 - 22:14

Je me suis mal exprimé, désolé.  Wink
Je voulais dire : si il avait été édité en France il l'aurait été dans la série Mystère ?
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyMar 19 Mar 2019 - 5:39

Bonjour Monsieur X! Oui, bien sûr, en France il aurait été publié sans aucun doute dans cette collection "fourre-tout" Mystère chez Hachette.
J'ai fini hier le livre. Les méchants étaient des espions qui avaient un poste émetteur très puissant et moderne pour l'époque avec lequel ils envoyaient des messages en Allemagne pour qu'un sous-marin coule les bateaux britanniques près de la côte écossaise ! Ils l'avaient caché dans de grottes à l'intérieur de la montagne où coulait une rivière de difficile accès (une idée celle de la rivière à l'intérieur de la montagne de difficile accès exploitée par Blyton par la suite dans d'autres livres).
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyMar 19 Mar 2019 - 7:00

pontusveteris a écrit:
Les méchants étaient des espions qui avaient un poste émetteur très puissant et moderne pour l'époque avec lequel ils envoyaient des messages en Allemagne pour qu'un sous-marin coule les bateaux britanniques près de la côte écossaise !
Une thématique inhabituelle pour Blyton !  Shocked
Dommage que je ne l'ai pas lu enfant, car nul doute qu'il m'aurait séduit !  bounce (enfant j'adorais tout ce qui se rapportait à la Seconde guerre mondiale)
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyMar 19 Mar 2019 - 13:48

Monsieur X a écrit:
Une thématique inhabituelle pour Blyton !  Shocked
Dommage que je ne l'ai pas lu enfant, car nul doute qu'il m'aurait séduit !  bounce (enfant j'adorais tout ce qui se rapportait à la Seconde guerre mondiale)
Oui, c'est une thématique tout à fait inhabituelle pour Blyton! En tout cas l'histoire est assez simple (100 pages en tout environ). Tout d'abord les méchants ont cette machine dans une cabane dans la montagne écossaise mais quand les enfants la découvrent ils les menacent (en plus ils ont un grand chien méchant) et ensuite la font disparaître et la cachent dans les grottes où coule la rivière souterraine! Je connais seulement les versions anglaise et portugaise, n'ayant pas été publié en espagnol ni en français... Comme dans d'autres livres blytonniens les enfants ont une professeure particulière à la maison, Miss Mitchell, étant plus doués pour les leçons le frère et soeur londoniens que ses cousins écossais qui par contre se débrouillent mieux dans la nature sauvage écossaise!
Voici un résumé et une critique assez complets en anglais si tu veux en savoir davantage:
The children of Kidillin
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyDim 8 Déc 2019 - 16:30

pontusveteris a écrit:
Bonsoir à tous/toutes!
Je suis en train de lire le livre de Blyton The children of Kidillin (1940) en portugais, intitulé "O rio misterioso" ("La rivière mystérieuse). Je l'avais déjà lu en anglais il y a quelques années... Quelqu'un l'a-t-il lu? En France il n'a pas été publié Sad  Et en Espagne non plus.

Je l'ai lu, moi, ce roman, dans le texte. Et oui, je confirme : cet ouvrage est inédit en France.

pontusveteris a écrit:
Ce n'est pas l'un des meilleurs Blyton mais je crois que c'est le seul où on cite la Guerre (la Seconde Guerre Mondiale) et où il y a des espions (l'un d'eux allemand prénommé Karl). C'est une histoire pas trop longue, de la taille d'autres comme Le mystère de la grotte aux sirènes ou le mystère des Sept Coffres.
Les héros sont deux couples de cousins (2 filles et deux garçons, frères et soeurs entre eux). Deux de ces cousins habitent en Écosse et les coussins de Londres vont passer là-bas le reste de la guerre, car Londres est devenu dangereux.
Voici les couvertures:
The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) The_ch10
The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) O_rio_10

@pontusveteris : Figure-toi que ce récit avait d'abord été publié sous le pseudonyme de Mary Pollock (nom de plume d'Enid Blyton) ! Si tu veux en savoir plus, je t'invite à lire la fiche initialement rédigée en anglais et que j'ai traduite en français pour le site de Serge. Clique sur le lien suivant pour la lire en français :
http://serge-passions.fr/mary_pollock.htm
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MessageSujet: Re: The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais)   The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) EmptyDim 8 Déc 2019 - 16:52

pontusveteris a écrit:
Monsieur X a écrit:
Une thématique inhabituelle pour Blyton !  Shocked
Dommage que je ne l'ai pas lu enfant, car nul doute qu'il m'aurait séduit !  bounce (enfant j'adorais tout ce qui se rapportait à la Seconde guerre mondiale)
Oui, c'est une thématique tout à fait inhabituelle pour Blyton! En tout cas l'histoire est assez simple (100 pages en tout environ). Tout d'abord les méchants ont cette machine dans une cabane dans la montagne écossaise mais quand les enfants la découvrent ils les menacent (en plus ils ont un grand chien méchant) et ensuite la font disparaître et la cachent dans les grottes où coule la rivière souterraine! Je connais seulement les versions anglaise et portugaise, n'ayant pas été publié en espagnol ni en français... Comme dans d'autres livres blytonniens les enfants ont une professeure particulière à la maison, Miss Mitchell, étant plus doués pour les leçons le frère et soeur londoniens que ses cousins écossais qui par contre se débrouillent mieux dans la nature sauvage écossaise!
Voici un résumé et une critique assez complets en anglais si tu veux en savoir davantage:
The children of Kidillin

J'ai même traduit en français, il y a quelques années de cela, les premiers chapitres de ce roman, juste pour le plaisir. Je recopie ces pages traduites ici :

LES  ENFANTS  DE  KIDILLIN


CHAPITRE PREMIER



Où les quatre cousins font connaissance

Deux enfants, escortés de leur chien, dévalaient dans une course folle la grand-rue du village, en direction de la confiserie. Arrivés devant la boutique, ils en poussèrent la porte et pénétrèrent à l’intérieur.
« Bonjour, dit Mme MacPherson, la marchande, de sa douce voix d’Écossaise, vous avez l’air bien agités, vous deux.
— Nous le sommes, répondit Sandy un grand garçon au visage couvert de taches de rousseur et à l’expression sympathique. Figurez-vous, madame MacPherson, que nos cousins anglais viennent habiter chez nous jusqu’à la fin de la guerre. Et nous ne les avons encore jamais vus !
— Ils ont sensiblement le même âge que nous, dit Jeanie, la sœur de Sandy. Notre cousin s’appelle Tom et la cousine, Sheila. Ils vivent à Londres, mais, comme c’est la guerre, leurs parents ont décidé de les envoyer dans notre pays qui est plus sûr et qui est éloigné des zones dangereuses. Ils arrivent demain.
— Alors nous venons acheter de vos berlingots à la menthe pour leur en offrir, fit Sandy.
— Et ces cousins, est-ce qu’ils vont prendre des leçons avec votre gouvernante, Miss Mitchell ? demanda la confiseuse en prenant son grand bocal de berlingots (suçotes ?) à la menthe sur un rayon. Je suis sûre que vous vous plairez en leur compagnie. »
Et, tendant aux deux enfants un gros sac plein de berlingots par-dessus le comptoir, Mme MacPherson ajouta :
« Pourvu que ces petits Londoniens ne trouvent pas la vie trop monotone dans un trou perdu comme celui-ci. »
Frère et sœur dévisagèrent la brave dame avec surprise.
« Monotone, la vie ici ? interrogea Jeanie d’un ton presque fâché. Au contraire, les distractions ne manquent pas, à Kidillin. D’abord il y a le torrent qui coule à travers notre village ; ensuite, nous sommes entourés de collines. Enfin, plus loin, il y a la mer !
— Oui, mais il n’y a pas une seule salle de cinéma à une vingtaine de kilomètres à la ronde, et uniquement trois magasins. La gare de chemin de fer la plus proche est à quinze kilomètres d’ici ; aucun autobus ne passe jamais dans notre localité. Alors, à quoi vont-ils s’amuser, vos cousins des villes, dans ce pays endormi, je vous demande un peu ? »
Sandy paya, puis les deux enfants, suivis par leur chien, quittèrent la petite boutique. En passant devant les deux autres échoppes, ils jetèrent un coup d’œil machinal à leur vitrine : l’une et l’autre étaient des magasins d’alimentation qui vendaient un peu de tout. Les deux enfants prirent la direction de leur maison, chacun suçant un berlingot.
Sandy tout autant que Jeanie s’indignaient à la seule pensée que l’on pût s’ennuyer à Kidillin. Tous les deux, pour leur part, se plaisaient bien dans ce coin paisible de l’arrière-pays écossais. Ils aimaient aussi beaucoup leur maison, la villa de Kidillin, et adoraient les leçons de leur gouvernante —  la vieille demoiselle Mitchell — qui leur servait d’institutrice. Ils connaissaient au centimètre près les collines entourant leur demeure, les fleurs qui y poussaient, les animaux et les oiseaux dont c’était l’habitation ainsi que tous les paysans des alentours.
Le lendemain, les deux enfants descendirent à la ville voisine chercher leurs cousins. Miss Mitchell les y conduisit dans son tonneau tiré par un poney. Le trajet, quoique long, fut plein de charme par cette belle journée d’automne, claire et ensoleillée. Les montagnes qui s’élevaient tout autour n’en paraissaient que plus majestueuses. Sandy et sa sœur chantaient à tue-tête et leurs voix se mêlaient joyeusement au claquement des sabots du cheval qui sonnaient en cadence sur la route.
Le tonneau de Miss Mitchell s’était à peine arrêté devant la gare que Sandy et Jeanie sautèrent vivement à terre… Déjà ils entendaient le sifflement strident du train. D’un même élan, ils se précipitèrent par le portillon et passèrent sur le quai au pas de course.
Et là, debout au milieu d’une pile de bagages, attendaient un garçon et une fille, tenant un chien en laisse.
« Bonjour ! cria Sandy. Seriez-vous Tom et Sheila ?
— Oui, c’est nous, répondit le jeune garçon. Je suppose que tu t’appelles Sandy et toi Jeanie. Voici notre chien, Paddy. Cela ne vous fait rien, j’espère, que nous l’ayons amené avec nous. Nous ne pouvions tout de même pas l’abandonner, notre cher Paddy.
— Ma foi, pourvu qu’il s’entende avec notre chien à nous, répondit Sandy d’un ton dubitatif. Notre Mack n’a pas l’habitude des autres chiens. Bah ! on verra bien. Mais venez donc. La voiture de miss Mitchell nous attend devant la gare. Le porteur se chargera de vos bagages. »
Les quatre enfants, accompagnés du chien et suivis du porteur, se dirigèrent vers la sortie. Ils furent accueillis au-dehors par Miss Mitchell qui, tout en serrant la main des nouveaux venus, les détailla du regard. Elle trouva Sheila très belle mais bien trop pâle et Tom plus grand et plus élancé que les autres garçons de son âge. Cependant, ils paraissaient gentils et elle jugea qu’ils étaient bien élevés ; aussi lui furent-ils tout de suite sympathiques.
« Soyez les bienvenus en Écosse, mes futurs élèves ! dit Miss Mitchell. Montez vite. Bonté divine ! Il est à vous, ce chien ? Pourvu qu’il ne se batte pas avec Mack. »
À voir les deux chiens cependant, on eût dit tout le contraire ! Ils firent entendre des grondements qui ne présageaient rien de bon, se défiaient du regard, montraient les crocs. Leur poil sur le cou était hérissé et ils offraient un aspect des plus sauvages.
« Quelle vilaine bête, ce Mack ! » déclara Tom.
C’étaient là hélas ! des paroles bien imprudentes qu’il venait de prononcer. Sandy prit aussitôt un air irrité :
« Dis plutôt que c’est votre chien qui est méchant ! Notre Mack lui aurait fait un accueil cordial si Paddy n’avait pas poussé cette espèce de grondement en guise de salutation.
— Mack va s’installer à côté de moi, sur le siège du conducteur, intervint hâtivement Miss Mitchell qui ne tenait pas à ce que les quatre cousins se missent à se chamailler dès leur première rencontre.
— Alors c’est moi qui vais conduire », décréta Sandy.
Pour rien au monde, il n’allait prendre place dans le tonneau pour faire la conversation avec un garçon qui venait de traiter son chien de vilaine bête.  
« C’est vrai que tu es capable de conduire tout seul cette voiture ? demanda Sheila avec surprise.
— Bien sûr, répondit Sandy, j’ai appris à l’âge de quatre ans. »
Il se faisait la réflexion que cette cousine était bien gentille, mais Jeanie n’était pas du tout de cet avis ! Elle trouvait la jeune Londonienne bien trop pomponnée.
« Si c’est avec ces souliers qu’elle croit qu’elle va courir la campagne, elle se trompe ! » se disait Jeanie avec mépris.
Elle jeta un coup d’œil aux jolis boutons qui garnissaient les chaussures de sa cousine.
« Et cette robe de poupée ! Qu’elle est froufroutante ! Mais Tom, je l’aime bien, lui. Et comme il est grand ! »
Tout le monde installé dans la petite charrette, Sandy saisit les rênes et, fouette cocher, l’attelage démarra. Miss Mitchell posait une foule de questions à Tom et à Sheila et les interrogea sur leur maison de Londres qu’ils venaient de quitter. Ils lui répondirent le plus gentiment du monde, tout en admirant le paysage.
« Que tout paraît grand, n’est-ce pas, Sheila ? fit Tom. Regarde ces montagnes. Oh ! voici un minuscule village ! Comme il est curieux ! Comment s’appelle-t-il ?
— C’est le village de Kidillin, répondit Jeanie. Notre maison n’est plus très loin. Vous voyez ces toits qui émergent au-dessus des arbres, là-bas ? »
Sheila et Tom suivirent la direction de son doigt et aperçurent une maison en pierres d’apparence banale bâtie à flanc de coteau. Sa seule vue suffit à inspirer aux deux enfants une vive répugnance. L’été dernier, quand ils avaient fait un séjour chez leur oncle dans la campagne anglaise, ils avaient habité une chaumière ravissante, coquette et cossue. Par comparaison, cette vieille baraque avait l’air inhospitalière, rébarbative presque.
« J’espère que la guerre sera bientôt terminée » dit Tom.
Ce qu’il espérait surtout, c’était qu’il ne serait pas obligé de rester longtemps à Kidillin. En entendant ses paroles, Sandy et Jeanie furent indignés et blessés.
« Ils sont presque aussi méchants que leur chien, ces cousins, chuchota Jeanie à l’oreille de son frère, en sautant à bas de la charrette. Ils ne me sont pas du tout sympathiques ! »
« Je souhaite ne jamais être venue en Écosse, murmura Sheila à Tom, tandis qu’ils gravissaient les marches du perron. Je sens que notre vie ne sera pas drôle, ici. »






   





















CHAPITRE II



La vieille maison sur la colline


Les premiers jours qui suivirent l’arrivée de Tom et de Sheila chez leurs cousins furent pénibles pour les quatre enfants mais aussi pour les deux chiens. Ils le furent encore davantage pour la pauvre Miss Mitchell, leur gouvernante. Sandy et Jeanie d’ordinaire se querellaient rarement ; et voici qu’elle avait sur le dos quatre enfants qui se disputaient à longueur de journée !
Quant aux chiens, il fallait les tenir éloignés, car l’un était prêt à tout instant, semblait-il, à mettre l’autre en pièces. Aussi Mack ou Paddy se retrouvait-il tour à tour attaché ou libéré, afin qu’ils n’eussent pas l’occasion de se battre entre eux.
« Et je me demande si je ne devrais pas aussi attacher les enfants, confia Miss Mitchell à la mère de Sandy, Mme MacLaren. Car ils ne valent pas mieux que les chiens, je vous assure. Toujours à chercher chicane les uns aux autres ! »
Mme MacLaren éclata de rire.
« Donnez-leur le temps de s’habituer, conseilla-t-elle, et, en attendant, leurs premières leçons. Vous feriez bien de commencer dès demain. Cela les empêcherait de faire des bêtises. »
Sandy et Jeanie n’avaient pas eu le triomphe modeste quand ils s’étaient aperçus, à la suite d’une longue promenade au cours de laquelle ils avaient fait gravir à leurs cousins les pentes escarpées d’une montagne particulièrement difficile d’accès, qu’ils manquaient d’entraînement. Haletant et pantelant, les jeunes citadins avaient suivi leurs cousins écossais le long de sentiers qui montaient et descendaient sans cesse, tel le manège des montagnes russes. Gênée par ses souliers qui n’étaient pas faits pour la marche, la pauvre Sheila avait les pieds tout meurtris.
« Arrêtons-nous un court instant, le temps de retrouver mon souffle, supplia Sheila hors d’haleine. Je suis tellement fatiguée ! Qu’est-ce qu’on peut bien éprouver d’agréable à se promener dans ces chemins pierreux ? Pour moi, c’est plutôt éprouvant ! Décidément, je préfère les allées d’un jardin public.
— Les allées d’un jardin public ! répéta Sandy d’un ton plein de mépris. Tu en as de bonnes ! Ces sentiers couverts de bruyère si douce, on les dirait faits tout exprès pour les promenades. Et ce panorama ! Regardez, on peut voir la mer ! »
Les jeunes promeneurs firent halte. On pouvait distinguer au loin le miroitement bleu de la mer. Les mouettes et les goélands qui volaient au-dessus de la crique en décrivant de grands cercles remplissaient l’air de criaillements assourdis. N’accordant qu’un bref instant d’attention à ce décor pourtant si grandiose, Tom s’allongea sur le sol, exténué.
« Ouf ! ce que je suis las ! dit-il. Rentrons !
— Mais vous n’avez pas encore vu le torrent que nous voulons vous montrer, Sandy et moi » répondit Jeanie.
La proposition de Jeanie n’eut pas l’heur d’exciter la curiosité de Sheila et de Tom. Vexés, Sandy et Jeanie se levèrent pour partir. Leurs cousins, qui ne se sentaient pas le courage de les imiter, furent pris de colère.
« Que vous êtes égoïstes tous les deux ! cria Tom. Vous savez pourtant que ma sœur et moi n’avons pas, comme vous, l’habitude du grand air ! Vous pouvez quand même bien nous attendre encore un petit moment. »
Ce fut au tour de Sandy et de Jeanie de s’emporter.
« Et puis après ! Nous qui croyions vous faire plaisir ! répondit Sandy sur le même ton. Viens, Jeanie, n’attendons pas ces flemmards ! »
Tom et Sheila, qui ne connaissaient pas le chemin du retour, furent obligés de se lever et de suivre leurs cousins. Ce fut une nouvelle occasion pour se disputer, car les cousins des villes, encore très fatigués, reprochèrent à Sandy et à Jeanie de manquer de cœur. Ceux-ci, à leur tour, accusèrent leurs cousins d’être ingrats au lieu de se montrer reconnaissants, pour la peine qu’ils se donnaient pour eux. Leur énervement se communiqua à Mack qui chercha Paddy des yeux afin de se battre avec lui. Or, le chien de Tom et de Sheila, laissé à la maison, n’avait pas été de la promenade, à la grande contrariété de Mack !
« Tais-toi ! intima Tom à Mack. Quand tu commences à donner de la voix, je ne m’entends plus ! Hep Sandy, moins vite, attends-nous !
— Voilà la quatrième fois que nous nous arrêtons, répliqua l’interpellé. À ce train-là, nous n’achèverons jamais la promenade à temps. Quels lambins, vous autres Londoniens !
— Eh bien, tant pis, fit Tom qui sentait la moutarde lui monter au nez. Allez-y, vous deux, admirer votre beau torrent, puisque vous y tenez tant. Nous restons ici, Sheila et moi, à vous attendre.
— Oh ! vi-ens Tom, dit Sheila en détachant les syllabes. Ce torrent, à lui seul, vaut le détour. Vous verrez comme c’est joli. L’eau coule en jaillissant d’une source située au flanc de la colline, comme d’un robinet qu’on a tourné.
— Alors, soyez gentils, ne gravissez pas si vite la côte, répondit Tom. Je suis sûr d’ailleurs que vous ne cherchez qu’à nous jeter de la poudre aux yeux. C’est pour nous faire nous sentir stupides. Vous marchez sûrement moins vite quand vous êtes seuls tous les deux, je le parierais. »
Jeanie se sentit rougir jusqu’à la racine de ses cheveux. Si elle et Sandy avaient fait faire à leurs cousins de Londres cette longue randonnée en montagne à cette allure folle, c’était bien pour leur montrer de quoi étaient capables les enfants écossais élevés au grand air. Tom avait fini par deviner leurs véritables intentions.
« Allons, venez ! » dit Sandy impatient.          
Les jeunes excursionnistes abordèrent une rude montée. Quand ils l’eurent escaladée, ils firent le tour d’un crag1, puis se laissèrent glisser, avec force cahots, le long de l’autre versant, où poussait en abondance de la bruyère d’une belle couleur mauve. En arrivant en bas, les souliers de Sheila furent absolument hors d’usage.
Soudain le claquement d’un coup de tonnerre provenant d’une cime toute proche déchira le silence. Tom leva les yeux vers le ciel, l’air soucieux.
« Dites donc, vous autres, est-ce qu’il va y avoir un orage ? Sheila risque d’attraper un rhume si elle est surprise par la pluie. Il faut trouver un abri.
— Allons vite nous réfugier dans la vieille bicoque décrépite, dit Sandy. Elle n’est pas loin d’ici. Courons ! »
Au même instant, la pluie se mit à tomber. Un véritable déluge. Escortés de Mack, les enfants grimpèrent à travers les bruyères d’une pente, en franchirent une autre, contournèrent un boqueteau de jeunes sapins tordus par le vent et débouchèrent enfin devant une maisonnette appuyée contre le flanc de la montagne.
Ils s’élancèrent vers la porte qu’ils ouvrirent à toute volée et entrèrent en trombe dans l’habitation. Pour se sécher, les quatre cousins se mirent à s’ébrouer ; Mack en faisait autant. Des milliers de gouttelettes de pluie volèrent de tous côtés.
Soudain Sandy poussa un cri de surprise.
« Ça alors ! Quelqu’un vit ici. Regardez ! »
Les enfants promenèrent un regard autour d’eux dans la petite construction en pierres du pays. Elle était sommairement meublée de chaises, d’une table de travail, de deux lits de camp. On voyait, dans un coin, un réchaud à pétrole qui supportait une casserole ; au grésillement qu’elle faisait entendre, les enfants devinèrent qu’un plat cuisait dedans.
« C’est vraiment bizarre ! s’exclama Jeanie en jetant un coup d’œil circulaire dans la pièce. La maison est vide. Et pourtant, cette casserole fume !
— Qui sait s’il n’y a pas quelqu’un, là-bas, dans cette petite pièce du fond », fit Sandy qui ouvrit la porte et passa la tête par l’entrebâillement.
Alors l’étrange spectacle qui s’offrit à ses yeux au-delà du battant de bois le cloua sur place. Pas plus que les autres pièces de la maison, celle-ci n’était habitée. Pourtant, une énorme machine aux allures étranges et dont la surface était garnie d’une multitude de boutons, de manettes et de leviers occupait à elle seule presque toute la pièce. Sandy était sur le point d’inviter son cousin à venir voir, quand il entendit marcher.
Il se hâta de refermer la porte de cette minuscule pièce. Il était temps ! Le jeune garçon fut à peine revenu sur ses pas que déjà la porte d’entrée de la maison s’ouvrait, pour livrer passage à un homme corpulent. En voyant cet attroupement d’enfants, il fut si étonné qu’il ne put articuler un mot. Planté au milieu de la pièce, il les contemplait d’un air ahuri. Son visage rougi par l’émotion prit soudain une teinte violacée sous le coup de la colère et il empoigna Tom par l’épaule.
Tout en émettant de drôles de bruits, il poussa le jeune garçon hors de la porte, avec tant de violence que celui-ci faillit en perdre l’équilibre. L’homme allait faire subir le même sort à Jeanie quand Sandy, s’interposant entre sa sœur et lui, l’empêcha d’achever son geste. L’air furieux, les yeux brillants de colère, le jeune Écossais en kilt lança à la figure de l’assaillant :
« Surtout, ne vous avisez pas de toucher à ma sœur ! Qu’est-ce qui vous prend ? Un orage allait éclater et nous sommes venus trouver refuge, ici, pour nous abriter de la pluie. Nous ignorions que la maison était habitée. Elle ne l’a jamais été. Eh bien, puisque vous ne semblez pas vouloir nous donner asile, même par ce temps à ne pas mettre un chien dehors, nous allons partir. »
D’autres pas résonnèrent devant la maison. Un second homme fit son apparition. Il resta un moment sur le seuil de la porte, les yeux fixés sur les enfants. Puis il se mit à crier sur eux à pleins poumons.
« Qu’est-ce que vous fabriquez ici, vous autres gosses ? Décampez, et en vitesse ! Si vous revenez, je lancerai mon chien à vos trousses ! »
Effrayés par ce ton menaçant, les quatre cousins, suivis de Mack, sortirent de la maison d’un pas chancelant.
Le deuxième gaillard prit Tom par le bras et le secoua sans ménagement.
« Avez-vous été fouiner dans la pièce du fond ? demanda-t-il. Hein ? Allez, répondez ! Si vous êtes venus pour nous voler, il vous en cuira.
— Bien sûr que non ! répondit Tom que cette fausse accusation indignait. Non, nous sommes seulement entrés dans la pièce où vous nous avez trouvés. Nous ne soupçonnions même pas l’existence d’autres pièces. Gardez vos secrets pour vous, ils ne nous intéressent pas. »
L’inconnu allait marcher sur Tom, mais Mack ne lui en laissa pas le temps. Il se jeta dans ses jambes et le fit trébucher. L’autre se releva, se tenant le pied par la main, la mine plus sombre que jamais.
« Détachez le chien, Carl ! se récria-t-il. Détachez le chien !
— Dépêchons-nous de partir, dit Sandy. Voyez cette bête : c’est une espèce de chien-loup. Il ne ferait qu’une bouchée de Mack. »
Précédés de Mack, Sandy, Jeanie, Tom et Sheila descendirent à toutes jambes l’allée du jardin en faisant le gros dos sous la pluie. Ils constatèrent avec soulagement que le chien des inconnus restait invisible. Il pleuvait à torrents. Tandis qu’ils avançaient, Tom tourna un regard anxieux vers sa sœur.
« Impossible de rentrer par un temps pareil, déclara-t-il, la respiration coupée par la cataracte. Sheila est déjà trempée jusqu’aux os, la pauvre. J’ai promis à maman de veiller sur elle. Où trouver un abri ?
— Regardez : voilà une paroi rocheuse qui descend presqu’à la verticale, là, juste à côté du torrent dont nous vous avons parlé, dit Sandy en s’arrêtant net. Courons nous cacher dessous. C’est tout près du chalet que nous venons de quitter, mais tant pis ! Pas de danger que ces hommes nous aperçoivent. Ils croiront que nous sommes rentrés chez nous. »
Sandy prit la tête de la colonne. Au bout de quelques minutes, le grondement sourd des eaux bouillonnantes de la source leur parvenait distinctement, malgré le crépitement de la pluie. Cette fois, Tom n’eut aucune peine à repérer la grande paroi rocheuse. Les enfants se dirigèrent vers elle et se blottirent dessous, bien à l’abri de la pluie.
« Tenez, le voilà, le torrent que nous voulions vous montrer, annonça Sandy. Il sort par cette espèce de trou dans la roche. C’est un phénomène curieux pour le moins. Il prend sa source au cœur de la montagne. »
En effet, c’était curieux. Une grande trouée aux bords inégaux s’ouvrait dans la paroi d’un énorme rocher. Une eau transparente s’en écoulait à grand fracas. Se frayant un passage au long de la montagne, elle poursuivait son chemin jusqu’en bas, où elle rejoignait le torrent Spelter.
« Jeanie et moi, nous avons déjà suivi ce cours d’eau, depuis cette grosse pierre, là, jusqu’au point où il se jette dans le Spelter, dit Sandy fièrement. Ce n’est pas une petite affaire ! Nous avons été obligés de nous servir d’une corde, vous savez, pour y arriver, et nous livrer à toutes sortes d’acrobaties, parce que le ruisseau se transforme en cascade par endroits. »
La curiosité de Tom se trouva piquée par ce torrent qui, au sortir de l’orifice, déversait ses eaux cristallines au bas de la pente. Avec précaution, le jeune garçon s’approcha de cet énorme boyau béant pour regarder à l’intérieur ; la bouche en était à moitié dissimulée par l’eau qui s’en échappait à flots.
« Et cette source, est-ce qu’elle tarit pendant la saison sèche ? demanda-t-il.
— Oui, cela arrive, répondit Sandy en hochant la tête. Dites donc, vous autres ! Et si nous nous faufilions par ce trou ? nous chercherions à découvrir où ce ruisseau prend naissance ! Ce serait passionnant, n’est-ce pas ? Pourtant, pour l’instant, il n’y faut pas songer, car cette ouverture est inondée d’eau. La pluie n’a cessé de tomber pendant ces deux dernières semaines. »
— Où commence donc le Spelter ? demanda Tom. Au fond de cette montagne ?
— Mystère ! » répliqua Sandy.
Tom parut surpris.
« On n’aurait pas essayé de le percer à jour ? demanda-t-il encore.
— Non, fit Sandy en riant. C’est comme pour ce ruisseau qui sort – on ne sait comment – du flanc de la montagne. Pensez, nager dans cette eau profonde, la remonter à contre-courant, dans une obscurité totale ! Il en faudrait, de l’audace, pour tenter l’aventure. Non, personne ne s’y est encore risqué.
— Comme c’est étrange, murmura pensivement Tom. Pour un endroit mystérieux, c’est un endroit bien mystérieux ! Des sources qui coulent hors de rochers, des ruisseaux qui émergent de leurs gîtes souterrains, des hommes bizarres qui habitent des chalets délabrés…
— Tiens ! il ne pleut plus, fit remarquer Sandy. Profitons-en pour rentrer. »
Et, se tournant vers Tom, il ajouta :
« Tom, tu me rappelleras de te parler d’un fait bizarre, tout à l’heure, quand nous serons arrivés à la maison. »
Les enfants prirent le chemin du retour. La pauvre Sheila s’aperçut bien vite qu’il était beaucoup moins aisé de descendre les raidillons de ce pays montagneux que de les monter. Quand enfin ils furent rentrés à la villa de Kidillin, la petite fille était rompue de fatigue.
« Sandy, tu n’aurais pas dû emmener tes cousins si loin, dit Miss Mitchell en remarquant l’extrême pâleur et les traits tirés de la fillette. La pluie a traversé la pèlerine de Sheila. »
Sandy et Jeanie furent saisis de honte devant l’air exténué de leur cousine, extenuée à tel point qu’elle n’avait même plus la force de manger. Ils allèrent attacher Mack dans sa niche et rendirent la liberté à Paddy qui, fou de joie de retrouver ses jeunes maîtres bien-aimés, les accueillit à grands coups de langue.
« Pour nous accabler de reproches, Miss Mitchell n’a pas fini ! dit Sandy à sa sœur. En attendant, nous avons montré à nos cousins londoniens de quoi nous sommes capables, nous autres Écossais, quand il s’agit de faire de l’alpinisme ! Tiens, où est passé Tom ? J’ai quelque chose à lui dire. »
Il le trouva en train de se déchausser. Ce faisant, le garçon poussait des gémissements de douleur.
« Que j’ai mal aux pieds ! se plaignait-il. Malheureux Sandy, attends un peu, que j’aie trouvé l’occasion de te rendre la monnaie de ta pièce !
— Écoute, Tom, j’ai regardé dans la salle du fond de cette vieille cabane ! interrompit Sandy. Et devine quoi, j’ai aperçu là-dedans une grosse machine, comme je n’en avais encore jamais vu ! J’ignore à quoi elle sert. À ton idée, quel emploi en font ces hommes, de cet engin ? C’est bizarre, quand même, une machine pareille dans un endroit comme celui-là ! »
Tom se redressa avec saisissement.
« Une machine, dis-tu ! s’exclama-t-il. Dans ce chalet vétuste sur la montagne où paissent de rares moutons ! D’abord, comment ont-ils fait pour la monter là-haut, puisqu’il n’existe pas de route praticable ?
— Ils ont sûrement pris le chemin cahoteux qui se trouve de l’autre côté de la montagne, répondit Sandy. De là, c’est facile d’atteindre le chalet en empruntant le petit chemin qui passe tout à côté. Une chaussée goudronnée, en assez bon état, qui part du pied de la montagne, monte jusqu’à mi-hauteur en faisant des zigzags, toujours sur l’autre face de la montagne. »
Tom émit un petit sifflement entre ses dents.
« Je me demande si ce n’est pas le début d’une aventure ! Nous devrions en parler à ton père. Ces deux hommes sont peut-être des espions !
— Ne dis pas de bêtises ! répondit Sandy. Que veux-tu que des espions viennent fabriquer dans nos montagnes ? Et puis, papa est absent pour le moment.
— Très bien, Monsieur Qui-Sait-Tout, fit Tom. Mais je pense que nous devons tout de même dire nos doutes à ton père, dès son retour. Cela vaut mieux. »


















CHAPITRE III

Disputes  et  querelles

Le lendemain commencèrent les leçons des enfants. Tom apprit avec dégoût qu’il aurait pour camarades de classe Sheila et Jeanie et pour professeur Miss Mitchell.  
« Pourquoi suis-je obligé de prendre des leçons avec une maîtresse ? Moi qui ai toujours fréquenté une école de garçons jusqu’ici ! Je ne veux pas !
— Sandy y va bien, lui, répondit Mme MacLaren en riant. Il est pourtant grand, Sandy. Vois-tu, notre commune n’a pas d’école où il puisse aller. Et il ne peut pas non plus quitter Kidillin, même pour le comté voisin, avant que la guerre soit finie. »
Ainsi les quatre enfants se rendirent-ils ensemble au cabinet de travail aménagé en salle de classe où Miss Mitchell les attendait. Au bout d’une demi-heure de cours, et déjà Tom et sa sœur avaient trouvé le moyen de rendre la pareille aux deux petits Écossais pour leur avoir fait faire cette grande promenade. Tom était beaucoup plus avancé en calcul que Sandy. Quant à Jeanie, son écriture en pattes de mouche la fit rougir d’humiliation devant celle, nette et penchée, de sa cousine Sheila.
« Grands dieux ! C’est tout ce que tu es capable de faire en calcul ? demanda Tom à Sandy en regardant le cahier de son cousin d’un air de dédain. Moi, ces problèmes-là, je les ai faits depuis belle lurette ! Tu n’es qu’un bébé ! »
Sandy baissa les yeux et contempla son cahier. Il savait qu’il n’était pas bon en calcul. Des années durant, Miss Mitchell avait peiné pour lui faire inculquer les notions de base de l’arithmétique.
« Retourne à ta place, Tom, ordonna l’institutrice. Chacun est différent. On ne peut pas être doué pour tout. Nous verrons si tu es aussi fort en géographie qu’au calcul. Peut-être bien que non. »
Mais elle se trompait ! Tom était un garçon très intelligent. Sheila, elle aussi, avait l’esprit vif et apprenait vite. Elle avait une jolie écriture et elle écrivait presque sans faute.
« Je vois que Sheila et moi nous vous aurons bientôt laissés loin en arrière, fit remarquer Tom à son cousin à la récréation de onze heures. Tous les deux, vous avez beau être plus forts que nous en alpinisme, Sandy, mais Sheila et moi, nous tiendrons notre revanche en classe, comme tout à l’heure. L’écriture de Jeanie, c’est du gribouillis ! Peuh ! à son âge !
— Ce n’est pas vrai ! protesta Jeanie, près des larmes.
— Si ! affirma Sheila. Dans mon école, à Londres, les petits de la première division savent mieux écrire que toi. Et tu ne sais pas encore ta table de multiplication par douze ! »
Sheila avait dit vrai. Jeanie n’aimait pas l’étude. Elle ne s’était pas vraiment donné la peine d’apprendre ses tables de multiplication. La pauvre Miss Mitchell pourtant n’avait pas ménagé ses efforts pour sa jeune élève.
Jeanie prit une résolution soudaine. Elle ne donnerait plus à ses cousins londoniens l’occasion de se moquer d’elle pendant les cours. Elle apprendrait toutes ses tables de multiplication par cœur. Certes, ce ne serait pas chose facile, surtout que la fillette avait jusque-là passé toutes ses heures de loisirs à faire des promenades à pied dans les montagnes, ou bien dans la charrette anglaise par les chemins de campagne, ou encore à nager dans la rivière.
Miss Mitchell se réjouissait à part soi de la supériorité qu’avaient Tom et de Sheila sur leurs cousins dans les matières scolaires. En s’apercevant du retard qu’ils avaient pris, ceux-ci sans doute s’appliqueraient davantage à l’avenir.
« Quant aux cousins des villes, ils seront moins fiers quand ils verront que Sandy et Jeanie font de fameux alpinistes ! En se rendant compte de leurs défauts, et au prix de quelques disputes, ils finiront par s’habituer les uns aux autres. »
Les deux chiens, quant à eux, se lançaient des regards rien moins qu’aimables. Chacun s’efforçait de se vanter à l’autre à sa façon. Paddy savait exécuter des tas de tours et, chaque fois qu’il avait envie d’un biscuit ou d’un petit gâteau, il se tenait sur son arrière-train, les deux pattes de devant en suspens, dans une attitude tout à fait comique. Alors Tom posait un biscuit sur son museau en disant : « Je te fais confiance ! »
Paddy ne mangeait pas la friandise jusqu’à ce que son jeune maître eût prononcé ensuite : « Payé ! »
Aussitôt le chien, d’un coup de museau, lançait le gâteau en l’air, le rattrapait au vol et le croquait.
Mack assistait à ces tours d’un œil plein de mépris. Ma foi, ce n’était pas lui qui imiterait ce chien stupide ! S’il avait une petite fringale, lui, il sortirait dans les prés et tuerait un lapin. Il courait d’ailleurs aussi vite qu’un lapin et, à trois reprises déjà, en avait ramené un qu’il avait déposé fièrement devant Sandy. Paddy était-il capable d’accomplir pareil exploit ? Mack lui posa la question dans son langage.
Paddy ne daigna pas répondre. Il était couché en boule aux pieds de Sandy, le regard rivé vers Mack, prêt à lui sauter à la gorge si l’autre osait s’approcher. Mack poussa un jappement de mépris et se leva. Il tenait à montrer à Paddy un échantillon de ses talents.
« Ouah ! » fit-il.
Paddy se leva à son tour. Il se doutait bien de l’intention de Mack qui désirait qu’il sortît avec lui. Et, quoiqu’il fût toujours sur ses gardes, il se dit qu’à deux, ils trouveraient plus amusant de se promener dans les collines, surtout que Mack, en chien des montagnes, connaissait les chemins.
« Regardez-moi ça ! s’écria Sandy avec surprise. C’est bien la première fois que Paddy part en promenade avec Mack sans se battre. »
Les deux chiens franchirent la porte, Paddy suivant Mack à distance. Il voyait que la queue de Mack frétillait tout doucement, en signe d’amitié. Cependant, si elle ne remuait plus, Paddy se tiendrait alors sur ses gardes, prêt, s’il le fallait, à lui sauter dessus !
De son côté, Mack se retournait de temps en temps pour s’assurer que la queue de Paddy s’agitait aussi. Eh oui, ces battements de queue étaient les marques de sympathie de Paddy pour Mick.
« Parfait ! songeait Mack. Tant que Paddy agite la queue, il ne risque pas de se jeter sur moi ! »
Ainsi, les deux chiens, chacun surveillant l’autre du coin de l’œil, prirent-ils le chemin des collines. Une fois arrivés au grand pré, Mack ne put résister à la tentation de faire admirer à Paddy ses talents de chien de montagne. Justement, il apercevait un lapin se débarbouillant sous un buisson à quelque distance. D’un bond, il courut sus. La boule de fourrure blanche, dès qu’elle vit s’approcher l’ennemi, disparut dans un trou, vive comme l’éclair. Mack avisa alors un second lapin et, à lui aussi, il donna la chasse. L’autre se faufila dans un terrier tout proche où Mack le suivit. Mais à mesure qu’il avançait, le passage se rétrécissait, de sorte qu’il dut bientôt renoncer à sa poursuite.
Pour ne pas être en reste, Paddy tenta, à son tour, d’attraper un lapereau. Celui-ci ne lui en donna même pas l’occasion. Le temps de dire ouf ! et déjà le coquin avait détalé de toute la vitesse de ses petites pattes !
« Ouah ! regarde-moi », aboya Mack à l’intention de Paddy.
Et le voilà lancé comme un bolide sur les traces d’un grand lièvre gris. Cette fois, Mack courait si vite qu’il parvint à arracher quelques poils à la queue de sa proie avant que celle-ci eût pu se blottir dans un terrier.
Les crocs découverts où s’accrochaient quelques poils gris, Mack retourna fièrement auprès de Paddy, resté au bas du pré. Paddy détourna la tête, feignant celui qui ne voit pas, et se mit en devoir de se gratter. Mack venait en quête de compliments, Paddy le savait. Seulement, si ce fanfaron de Mack croyait qu’il allait lui en adresser, il se trompait. Le chien des villes ne put cependant s’empêcher d’admirer la force et les talents de chien de chasse de Mack. Quand Paddy eut fini de se gratter, il se leva et regagna tranquillement la maison, drapé dans sa dignité.
« J’en ai assez, de ce jeu stupide », semblait dire la queue de Paddy à l’adresse de Mack.
Mack le suivit le long de l’allée du jardin, l’air déçu. Paddy attendit que Mack et lui eussent franchi la porte ; alors, il se mit sur son séant et, d’un coup de patte, il referma la porte du vestibule ! C’était là un autre des tours du savant Paddy et, lorsqu’il l’exécutait, les gens ne le tarissaient pas d’éloges.
« Tiens ! fit remarquer Jeanie, assez surprise, tu as vu Paddy fermer la porte ? Quel chien intelligent ! Mack, mon vieux, tu as encore beaucoup de choses à apprendre. »
En entendant ces paroles, Mack fut blessé dans son amour-propre. Il poussa un grognement pour exprimer sa réprobation. Quoi ! Il venait d’enlever des poils à la queue d’un lièvre après force gambades à travers prés, et voici que sa petite maîtresse flattait et caressait Paddy parce qu’il avait fermé une porte ! Que diable ! Et, pour comble, la voilà maintenant en train de le récompenser avec un biscuit, comme s’il avait réussi un tour de force ! Il se demandait pourquoi Sandy ne lui avait-il pas offert de gâteau, à lui, Mack, pour son habileté à la chasse.
Ainsi donc, les deux chiens, tout autant que leurs maîtres, s’irritaient des grands airs que prenaient les uns et les autres. Leur rivalité se manifestait au cours de promenades sur les collines et dans la salle de classe pendant les cours. Les cousins écossais excellaient à courir et à escalader les pentes raides des montagnes, et ne se fatiguaient jamais des activités de plein air. À l’heure des leçons, les cousins londoniens, très bons élèves, prenaient leur revanche. Si l’on faisait de l’arithmétique, Tom et Sheila trouvaient, sans trop peiner, la solution des problèmes énoncés par Miss Mitchell. Il ne leur fallait que quelques minutes pour apprendre par cœur une page d’histoire ou un poème.
« Je trime depuis une bonne demi-heure pour retenir cette stance », grommela Sandy.
Le jeune garçon était aux prises avec « Horatius garde le pont ». Le côté historique du poème lui avait plu, mais, pour le mémoriser, c’était une autre affaire !
« Que tu es donc lent ! ricana Tom. Moi, ce poème, je n’ai mis que cinq minutes pour l’apprendre ! Je pourrais te le réciter de mémoire. Écoute !
— Tais-toi, grand vantard ! grogna Sandy, furieux, et il se boucha les oreilles. Que je regrette que vous soyez venus, toi et ta sœur ! A cause de vous, Miss Mitchell ne cesse de nous réprimander du matin au soir. Elle nous croit aussi sots que des ânes ! »
Un silence gêné suivit cette déclaration. Tom et Sheila ne purent articuler un mot. Les paroles de Tom avaient piqué au vif Sandy qui leva les yeux, embarrassé. Tom était devenu écarlate et Sheila semblait sur le point d’éclater en sanglots.
Enfin Tom se leva et prit la parole.
« Je suis désolé d’apprendre que notre présence ne vous fait aucun plaisir, ni à toi ni à Jeanie. Nous croyions pourtant nous montrer sous notre plus beau jour, depuis notre arrivée. Eh bien, parce que tu viens de nous dire le fond de ta pensée, laisse-moi te dire la mienne. Nous aurions voulu ne jamais venir chez vous, Sheila et moi. Nous avons marché aussi vite que nous l’avons pu, dans vos randonnées. Nous faisons pourtant de fichus sportifs, ma sœur et moi. Nous n’avons pas l’habitude du grand air et vous le savez. Vous auriez pu être plus indulgents pour nous en nous épargnant ces rudes épreuves et en nous faisant découvrir des sentiers moins difficiles. Mais j’estime que c’aurait été trop vous demander.
— Et j’aimerais bien ajouter quelque chose, moi aussi ! explosa Sheila. Vous nous rebattez sans cesse les oreilles de vos montagnes, de la bruyère qui pousse sur vos prés, de vos rivières, mais nous, nous aimons mieux notre Londres ! Nous regrettons les grands autobus à impériale. Nous nous amusons tant à voir les agents de la circulation et à regarder passer les trains. Nous aimerions avoir plus de monde autour de nous, aller au jardin public et jouer à des jeux que nous connaissons, avec nos amis. Je ne me pl-plais pas du t-tout ici, et p-puis je-je veux m-m’man ! »      
Sur ce, elle fondit en larmes. Jeanie fut horrifiée. Avaient-ils vraiment été si hostiles, son frère et elle, à l’égard de leurs cousins ? Elle courut passer son bras autour des épaules de Sheila mais celle-ci la repoussa. Tom alla à sa sœur et la serra contre lui.
« Il ne faut pas pleurer, Sheila chérie, dit-il d’une voix apaisante. Dès que la guerre sera finie, nous rentrerons chez nous. Sandy et Jeanie seront bien contents de nous voir partir. En attendant, nous allons profiter de notre séjour ici. »
Sandy aurait bien voulu lancer à la figure de son cousin des paroles bien senties, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il avait honte de lui-même. Après tout, Tom et Sheila étaient leurs invités. Il se demandait comment Jeanie et lui avaient pu manquer de charité pour ces cousins venus de si loin, comment aussi il avait pu faire de la peine à Tom en lui disant qu’ils n’étaient pas les bienvenus chez eux. Que diraient son père et sa mère s’ils le savaient ? Les Écossais sont connus pour leur hospitalité et non pour leur hostilité.
Devant l’air boudeur de Sandy, Tom fut indigné.  
« Si nous réussissons le calcul, le français et l’histoire mieux que vous, ce n’est pas notre faute, dit-il. Tout comme vous, d’ailleurs, qui connaissez beaucoup mieux que nous les montagnes et les rivières du pays et qui n’y pouvez rien. »
Et, se tournant vers sa sœur, il ajouta :
« Sheila, essuie tes joues. Voici tante Jessie. »
Jeanie, l’air effarée, tressaillit. En voyant les yeux rouges de sa cousine, sa mère ne manquerait pas de les interroger, son frère et elle, sur la cause du chagrin de Sheila. Alors ils risquaient d’être punis. Tous les deux seraient aussitôt envoyés au lit et leur mère les mettrait à l’eau et au pain sec pour le reste de la journée.
Sheila se dépêcha de se tamponner les yeux avec son mouchoir. Pour mieux cacher son trouble, elle se pencha sur son livre. Tom s’assit à sa place et, portant les mains à ses oreilles, se mit en devoir d’apprendre sa poésie. Ainsi, quand Mme MacLaren entra dans la pièce, fut-ce pour trouver quatre enfants modèles au travail. Elle était loin de se douter que deux d’entre eux étaient bourrelés de remords, qu’un troisième était irrité et froissé et que la dernière avait du chagrin et la nostalgie de la maison.
Elle fut étonnée de les voir étudier aussi consciencieusement.
« Comment ! s’exclama-t-elle. Vous n’avez pas encore terminé votre travail ?
— Nous apprenons le poème que Miss Mitchell nous avait lu ce matin, avant la récréation, expliqua Tom. Nous avons bientôt fini.
— Vous terminerez ce soir, répondit sa tante. Il est deux heures et demie et il fait un temps magnifique. Voudriez-vous emporter votre goûter et faire un pique-nique sur les collines ? Vous n’en aurez bientôt plus la possibilité, lorsque les brumes descendront des hautes cimes.
— Oh oui, maman, c’est une excellente idée », approuva vivement Jeanie en refermant son livre.
La perspective d’un pique-nique sur les collines par ce bel après-midi l’enchantait.
« Nous ferons la cueillette des mûres si nous en trouvons, déclara-t-elle.
— Très bien, fit sa mère. Allez vite vous préparer. Pendant ce temps, je remplirai votre panier. »
Elle sortit de la pièce. Jeanie se tourna vers sa cousine.
« Tu as été très chic de ne pas pleurer quand maman est arrivée », dit-elle.
Sheila ne répondit rien. Elle regarda Jeanie d’un air las. L’idée de grimper sur des collines pour faire un pique-nique ne lui souriait guère. Pourtant, il fallait bien qu’elle s’y résignât. On était dans un pays de haute montagne et il eût été impossible d’éviter des sentiers abrupts, quelle que fût la direction qu’on prenait.
Les deux filles s’en furent dans leur chambre. Jeanie sortit d’un placard une paire de ses souliers de l’an dernier, assez confortables cependant. Elle les montra à Sheila.
« Regarde, lui dit-elle. Voici mes souliers. Je te les prête. Ils sont encore mettables bien que je m’en sois servie plusieurs fois. Et puis, ils sont plus aptes pour les randonnées en montagne. De toute façon, maman m’a dit que la prochaine fois qu’elle irait en ville, elle t’achèterait une paire de souliers neufs. »
Sheila chaussa donc les souliers de sa cousine. Ils lui allèrent à merveille. Jeanie donna aussi à porter à sa cousine une vieille casquette en laine écossaise au lieu d’un chapeau de paille. Une fois prêtes, elles descendirent retrouver les garçons.
Sandy n’avait toujours pas adressé la parole à Tom. Le jeune garçon en était incapable. Il lui en coûtait toujours de présenter des excuses. Cependant, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, il dénicha un bon gourdin qu’il tendit à Tom pour lui faciliter l’ascension de la côte.
Tom l’accepta sans façons, mais, profitant d’un instant d’inattention de son cousin, il se dépêcha de le reléguer dans un coin du hall. Que n’eût-il donné, au contraire, pour le prendre ! Mais il ne s’agissait pas de faire croire à Sandy qu’il avait besoin d’une canne pour se promener, comme un vieil homme ! Jeanie surprit le geste de son cousin et alla à son frère.
« Sandy ! chuchota-t-elle. Pour que Tom emporte son gourdin – et je sais qu’il en a très envie – il faudrait que nous en prenions un chacun. Je vais en chercher un autre plus petit pour Sheila. Tu veux bien ? »
Sandy hocha la tête. En imaginant ce stratagème, Jeanie avait trouvé un excellent moyen d’arranger les choses. En effet, dès que Tom vit que ses cousins s’armaient aussi de gourdins, il saisit le sien. Après tout, si Sandy et Jeanie allaient se servir de leur canne, il ne voyait pas pourquoi il ne les imiterait pas.
Ils partirent gaiement. Les deux chiens étaient également de la promenade. Même si ce n’étaient pas à proprement parler des amis, au moins Mack et Paddy se supportaient-ils mieux l’un l’autre. Tom et Sandy portaient chacun sur le dos un gros sac plein de provisions pour le pique-nique.
« Dites donc ! Si nous montions jusqu’à ce chalet curieux ? proposa Tom qui avait l’esprit aventureux. Nous verrions si les deux gaillards de l’autre jour y sont toujours. J’aimerais assez jeter un coup d’œil dans la pièce du fond et examiner cette espèce de machine dont Sandy a parlé.
— Mais n’est-il pas loin, ce chalet ? » demanda Jeanie, désireuse d’éviter à ses cousins une trop longue promenade.
A sa question, Tom secoua la tête. Il commençait à s’habituer aux sentiers de ces montagnes.
« J’aiderai Sheila à traverser les endroits difficiles, affirma Tom. D’ailleurs, équipée comme elle l’est de bonnes chaussures et de son gourdin, elle se tirera d’affaire, n’est-ce pas, ma grande ?
— Mais oui », dit-elle.
Malgré le ton convaincant, dans le secret de son cœur, elle redoutait cette nouvelle ascension.
« Parfait, fit Sandy. Allons inspecter ce vieux chalet. »


















































Chapitre  IV

Une promenade et une surprise

              Les enfants marchaient d’un bon pas, leurs chiens sur leurs talons. Par bonheur, Sheila ne trouva pas la montée aussi pénible qu’elle l’avait craint. L’habitude venue de se promener dans ce pays de collines, la jeune fille désormais y prenait goût sans songer à se plaindre. D’ailleurs, les souliers que lui avait prêtés sa cousine, outre leur confort, étaient tout indiqués pour ce genre de randonnée.
              « Dès que nous aurons atteint ce bosquet de bouleaux, nous goûterons, annonça Jeanie, lorsqu’ils eurent marché pendant deux kilomètres. De là-haut on domine tout le plateau. Nous verrons sûrement passer des paquebots, il fait si clair ! »
              Quelques minutes plus tard, ils débouchèrent dans le boqueteau, où ils trouvèrent un coin agréable pour pique-niquer. Tous s’assirent et déballèrent leurs provisions. Il y avait des sandwiches aux tomates, des œufs durs saupoudrés de sel, du pain du pays et une motte de beurre, des petit-four ainsi qu’un gros gâteau fourré de raisins de Corinthe. Les enfants mangèrent de bon appétit, tout en jouissant de la belle vue sur la mer que bleuissait le soleil automnal.
              « Voilà un paquebot ! s’écria Jeanie, le doigt tendu vers un long navire couleur gris-argent qui fendait la surface de l’eau. Et un autre !
              — C’est là que le Yetland a coulé, expliqua Sandy en désignant du doigt la partie est de la côte. Et, à quelques encablures de là, le Harding a chaviré aussi. J’espère qu’il n’arrivera pas de malheur à ces deux paquebots que nous avons vus tout à l’heure.
              — Et pourquoi veux-tu qu’il leur arrive quoi que ce soit ? fit Tom d’une voix paresseuse. Je parie qu’aucun sous-marin n’a jamais été aperçu dans le coin. »
              Jeanie ramassa les détritus qu’elle jeta dans un des havresacs. Sa mère ne tolérait pas le manquement de soin et insistait toujours pour que ses enfants ramenassent papiers gras et restes de pique-niques.
              « Si nous montions vers le chalet ? Nous
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fan_indien a écrit:

Je l'ai lu, moi, ce roman, dans le texte. Et oui, je confirme : cet ouvrage est inédit en France.



@pontusveteris : Figure-toi que ce récit avait d'abord été publié sous le pseudonyme de Mary Pollock (nom de plume d'Enid Blyton) ! Si tu veux en savoir plus, je t'invite à lire la fiche initialement rédigée en anglais et que j'ai traduite en français pour le site de Serge. Clique sur le lien suivant pour la lire en français :
http://serge-passions.fr/mary_pollock.htm
Un grand merci Fan Indien Very Happy Very Happy , je vais y jeter un coup d'oeil tout de suite!
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fan_indien a écrit:

J'ai même traduit en français, il y a quelques années de cela, les premiers chapitres de ce roman, juste pour le plaisir. Je recopie ces pages traduites ici :
Chouette Fan Indien! Encore un grand merci!! cheers cheers Si un jour tu décides de continuer la traduction  The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) Bravo n'oublie pas de la publier ici, j'aimerais beaucoup et je serais ravi de lire la version en français! The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) C016 The children of Kidillin (1940) - O rio misterioso (en portugais) C021
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