La plus mignonne des petites souris

Dans son livre "Le discours" publié récemment en poche, Fabrice Caro évoque un conte, l'histoire d'un petit tailleur de pierre, insatisfait de sa condition, qui rêve d'être roi ; un sage lui dit que les rois attrapent de graves coups de soleil ; le tailleur de pierre préfèrerait alors être le soleil (plutôt que roi) ; le sage lui fait remarquer que le soleil peut être caché par les nuages ; le tailleur de pierre préfèrerait donc être un nuage ; mais le nuage est caché par la montagne, observe le sage ; le tailleur de pierre préférerait finalement être la montagne ; seulement, conclut le sage, la montagne se fait grignoter progressivement, lentement mais sûrement, par le petit tailleur de pierre...

Je connaissais une autre version de ce conte, "La plus mignonne des petites souris", que j'ai retrouvée très facilement en librairie (éditée par Flammarion dans la collection des Histoires du Père Castor) ; il s'agit d'un "conte populaire raconté et illustré par Étienne Morel".
M. Rongetout veut marier sa fille, la plus mignonne des petites souris, au soleil qu'il considère comme le personnage le plus puissant du monde ; mais le nuage est plus puissant que le soleil car le nuage cache la terre au soleil ; et le vent est plus puissant que le nuage que le vent emmène où il veut ; et la tour est plus puissante que le vent car le vent n'a jamais pu l'abattre ; et enfin le souriceau est plus puissant que la tour qui finira pas s'effondrer quand le souriceau aura complètement rongé la plus grosse poutre de la tour.

Dans mon souvenir, la supériorité du souriceau sur la tour était plus positive ; je croyais que le souriceau travaillait à conserver la tour en bon état, qu'il l'entretenait, la réparait ; je croyais que le souriceau était plus puissant que la tour parce que, si le souriceau n'effectuait pas ces travaux de réparation, la tour s'effondrerait.
Il faut croire que ma mémoire n'est pas très bonne.
À moins qu'il n'existe une autre version de ce conte ou un autre conte avec un souriceau ou une souris qui travaille dur pour maintenir debout une tour ou un château ou un autre édifice...
Quelqu'un a peut-être une idée ?

Bonjour Phileas!

Je suppose que tu fais référence à l'édition ci-dessous?
J'avoue qu'à ce stade, je n'ai pas de piste à te proposer. Par contre, je suis tout disposé à me lancer dans une recherche pour tenter de dénicher une autre version possible.
Il est un fait que la mémoire nous joue parfois des tours et que les souvenirs s'estompent. Cela ne veut pas dire, aussi floue que son image perdure, qu'elle n'existe pas.
Le hic, c'est que certaines éditions deviennent de plus en plus difficiles à dénicher...
Si j'ai bien compris ta souris (ou ton souriceau?) était une souris bâtisseuse? Te souviens-tu du format du livre? Avait-il beaucoup de pages? Ses illustrations étaient en couleurs?
Pas le moindre fragment de nom, de surnom, de caractéristique du décor? A quoi ressemblait la tour ou le château? Ta souris recevait-elle une récompense pour avoir mener a bien
la construction?

Sois certain que nous sommes déjà presque tous en train de compulser nos archives et de passer au peigne fin les moindres recoins de la toile...
Affaire à suivre!

Paxson a écrit:

Te souviens-tu du format du livre? Avait-il beaucoup de pages? Ses illustrations étaient en couleurs? Pas le moindre fragment de nom, de surnom, de caractéristique du décor? A quoi ressemblait la tour ou le château? Ta souris recevait-elle une récompense pour avoir mener a bien la construction?

Les illustrations du livre de la collection des Histoires ou des Albums du Père Castor se rapprochent de mes souvenirs. Je pense que c'est bel et bien cette version du conte que j'ai lue à 5 ans.
J'ai dû en transformer un peu la fin en substituant une action réparatrice du souriceau sur la tour à une action destructrice.
Ou bien je n'ai pas compris ce passage lorsque je l'ai lu à l'époque et l'ai mal interprété (il est possible que j'aie mal interprété l'illustration correspondante), ou bien j'ai superposé le souvenir d'une autre lecture - je m'imagine aisément une souris clouant des planches pour remplacer un pan de mur écroulé ou poussant devant elle sur une poutre inclinée, comme Sisyphe son rocher, quelque chose ressemblant à une balle de paille.
Je n'ai rien trouvé de mon côté sur internet ; cette fin alternative n'est sans doute que le fruit de mon imagination.

Bonsoir Phileas!
Merci pour tes précisions. Je me fie à tes impressions et il est certain que si tu as le sentiment qu'une superposition s'est opérée dans tes souvenirs,
ce sera beaucoup plus complexe...

En attendant, j'ai passé en revue les Albums du Père Castor (dont nous avons quelques spécialistes et collectionneurs sur ce forum)
et voici tout ce que j'ai pu "moissonner" ayant un rapport avec une souris. Il est fort possible que cette sélection ne soit pas exhaustive.
Attendons donc de voir si quelques-uns de nos camarades pourraient apporter un peu d'eau à ton moulin et de netteté à tes souvenirs!

Comme les couvertures que tu présentes sont belles !

Ca me rappelle la poésie de Paul Verlaine ici illustrée par Alain Grée (ma mamie me la récitait)



Et désolée Phileas, mais la souris clouant des planches ne me dit absolument rien. 

Merci Sally! Très joli, ce poème de Verlaine que je ne connaissais pas!
Tiens, pour la peine, voici un peu de "rose dans les rayons bleus"...