Grand Prix du Salon de l'Enfance

Rappel du premier message :

Bonsoir à toutes et à tous!

Connaissez-vous le Grand Prix de la Littérature Enfantine que les organisateurs du Salon de l'Enfance ont décerné de 1953 à 1983 ?
Avez-vous lu ces romans ou au moins l'un d'entre eux parmi ces titres?

Les plus célèbres, et peut-être les plus mémorables, sont sans doute Le Cheval Sans Tête et L'Eventail de Séville, qui ont d'ailleurs été portés à l'écran.
Voici un premier montage de couvertures qui sera complété prochainement (manque un seul titre).

Quels sont celles et ceux d'entre vous qui ont eu l'occasion de visiter le Salon de l'Enfance? 
Quels souvenirs en gardez-vous?

On ne louera jamais assez la sagacité ursine!

C'est une possibilité sérieuse mais pas absolue.
Gronours, quelle est ta source en ce qui concerne l'ordre des prix?  
Dans la revue "Enfance", n°3-4 du tome 37 ( 1984 ), l'article de Jeanine Despinette  met en 1er Jacqueline Cervon pour "Le fouet et la cithare", en 2ème Yvette-Marie Loiseau (et non Yves comme le confirme la fiche de Noosfere reproduite  ci-dessous) pour "Le mur du froid" et en 3è Max Artis pour"Le trésor de l'île perdue". J'ai reproduit la liste du Grand Prix du Salon de l'Enfance où l'on peut constater que l'année 1971 est la seule à avoir plusieurs lauréats, ce qui plaide en faveur d'un prix ex-aequo.
Cependant cet article n'étant pas sans défauts (j'en ai repéré plusieurs dont sur cette page le trou de 1966 alors que le prix a bien été attribué à Luce Marc pour "Maïe" chez Magnard), je ne peux être sûr de cette source.

La littérature pour la jeunesse dans le monde: ses prix littéraires et leurs finalités

[article]

 Janine Despinette
Enfance  Année 1984  37-3-4   pp. 225-331







Le Mur du froid

 Yvette-Marie LOISEAU
 

Illustration de Yvon LE GALL

HACHETTE Jeunesse (Paris, France), coll. Idéal-bibliothèque n° (381)
 Dépôt légal : 1971
Première édition
Roman, 186 pages

Je ne sais pas si ça va passer. Je vais essayer de mettre le lien.

Prix 1971

Le lien a l'air de marcher. Yes ! 

Edit
J'ai vu l'article sur la liste des prix. Il y est décrit, au paragraphe au dessus de cette liste, la description de la composition du jury qui est constitué apparemment de 11 polissonnes et polissons de 10 à 14 ans issus de la région parisienne (sic). Le nombre étant impair, cela me parait difficile de faire une égalité pour les 3 romans. Certes, la voix du président compte double mais uniquement en cas d'égalité. Or 11 n'est divisible ni par 2, ni par 3, gloups!
Il y avait peut-être de l'argent à distribuer en 1971. 
Je pense que le premier a raflé les 5000€, le deuxième 3000€ et le troisième 1000€. (Exemple)

Heu... Désolé pour Yvette... Gloups.

Bravo et merci pour ces informations !

J'ai mis la main sur "Les prisonniers de l'atoll rouge" dans une édition que je suppose être la deuxième. Elle est brochée et non pas reliée comme le sont d'ordinaire les "Vastes Horizons", imprimée en décembre 1972.
Il s'agit bien, au vu du scénario, du "trésor de l'île perdue" mais le titre a été rebaptisé à raison en faveur des prisonniers de cette île qui constituent la raison d'être de cette aventure. D'autre part l'atoll rouge fait bien plus exotique que l'île perdue.

Nous sommes effectivement dans le Pacifique mélanésien dans l'archipel des Santa Cruz (dépendant aujourd'hui du royaume des Iles Salomon et dont le souverain n'est autre que Charles III de Grande-Bretagne, mais lorsque paraît le livre, c'est encore un protectorat britannique). En octobre 1942, l'archipel connut une certaine célébrité lors de la bataille des îles Santa Cruz qui fut une victoire tactique japonaise sur la flotte américaine  mais en réalité une défaite stratégique tant ils avaient perdu de pilotes expérimentés qui leur firent cruellement défaut le mois suivant lors de la bataille navale de Guadalcanal qui marqua le basculement définitif en faveur des Etats-Unis dans le Pacifique sud.

L'atoll rouge est ainsi nommé en raison de la pouzzolane qui le recouvre en dehors de la végétation. Il doit s'agir d'une terre imaginée pour les besoins de l'histoire car elle est située entre Vanikoro (île très célèbre car c'est là qu'ont sombré La Boussole et L'Astrolabe de l'expédition de La Pérouse) et Tikopia (îles nommées respectivement Vanikoko et Ticopia sur la carte du livre). Or sur les cartes que j'ai consulté, il n'y a rien entre ces deux iles, Tikopia étant excentré par rapport au reste de l'archipel (220kms environ).

L'histoire se résume à rechercher un capitaine enlevé par des évadés du bagne de Nouméa qui ont entendu parler d'un trésor sur une île inconnue (l'atoll rouge) dont seul le capitaine peut leur révéler l'emplacement. 

Le héros de cette aventure est un jeune adolescent, fils du capitaine, aidé de son parrain qui dirige l'expédition de recherche. Après diverses avanies, le jeune héros délivre son père, de même que son parrain impudemment tombé aux mains des malfrats, lesquels sont arrêtés. L'histoire se finit par la découverte du trésor dont les inventeurs auront une part. Tout finit donc bien.


Bien que lue en diagonale, l'histoire m'est apparue d'une lecture agréable et pouvant bien mériter un prix du Salon de l'enfance. Or, comme je le supposais, la page arrachée du livre que Paxson a reproduit ne donne rien si ce n'est l'emplacement de l'atoll rouge sur la carte du Pacifique. Peut-être est-ce le changement de titre qui a empêché de se valoir du prix?
Contrairement à ce que je pensais, le prix n'aurait pas été attribué lors du 23ème Salon de l'enfance, de la femme et de la famille (les féministes hurleraient d'entendre ça aujourd'hui) qui a ouvert ses portes à Puteaux, au Cnit de la Défense le 29 octobre 1970. Le prix était en fait décerné en juin, les manuscrits devant être déposés avant fin janvier. Cela permettait sans doute de les publier pour la rentrée littéraire de septembre.

Le mystère est donc moins épais mais n'est pas encore totalement éclairci.

Bonjour et merci pour cette quête, cher traqueur.

En même temps, s'il s'agit d'une île perdue, il est bien normal qu'elle ne figure sur aucune carte. 

Par ailleurs, le terme d'atoll pour une île montagneuse, comme décrite sur la couverture, tout comme comme la présence de pouzzolane me parait bizarre. 
D'après ce que j'ai compris, un atoll est ce qui reste d'un volcan après l'effondrement de son cône lequel crée la dépression centrale remplie par la mer. 
Il est formé par le corail qui s'est développé autour de l'ancien volcan et d'une accumulation de sable le long de cette barrière de coraux.
C'est donc un truc assez plat pour ne pas dire très très plat un atoll et je pense qu'il faut se lever de très bon matin pour y trouver de la pouzzolane...

Pourquoi donc avoir changé le titre du roman ? 

Un atoll ferait plus rêver qu'une île ?

Un ours pinailleur briseur de titre...

---

Bien vu Gronours perspicace!

Le nom d'atoll est en effet impropre car il s'agit bien d'une île entourée d'une barrière corallienne ne laissant que deux passes pour accoster. Il s'en faut encore de quelques millions d'années avant que ne se forme un atoll sur son emplacement. En scrutant les cartes du livre, je m'aperçois que la carte des îles santa Cruz et des Nouvelles Hébrides est appelée ""La Polynésie" dans la table des cartes adjointe à la table des matières, en fin de volume. Je ne sais pas si l'auteur est responsable de cette bévue, mais les îles en question sont en Mélanésie et non en Polynésie. La géographie n'est donc pas le fort de cet ouvrage.

L'auteur s'est donc trompé en appelant l'île  perdue "atoll rouge". Max Artis était un officier supérieur de l'armée de l'air. Il a donc survolé son sujet d'un peu trop haut. Il était d'autre part d'origine gasconne ce qui peut expliquer sa tendance à tenir des propos excessifs même s'il n'y a là nulle promesse de sa part, sinon d'avoir persisté en écrivant d'autres ouvrages par la suite (les oeuvres pour la jeunesse, "Vastes Horizons", "Bibliothèque Verte" et "Spirale" ont leur couverture visibles sur le fil "Collection Vastes Horizons", toutes reproduites par Paxson ).

En effet, "Les prisonniers de l'atoll rouge" est son premier livre dont il a terminé la rédaction le 1er novembre 1969 à Romorantin, donc en plein centre de la France. Tout porte ainsi à croire qu'il vivait loin de la mer et en ignorait les aspects exotiques (et tropicaux: à Romorantin à la Toussaint il fait plutôt froid et humide), n'étant familier, en terme d'eau que des nombreux étangs solognots qui entourent  la charmante bourgade de Romorantin-Lanthenay (commune née en 1961 avant l'écriture du livre de la fusion de Romorantin et de Lanthenay).
Quant à ses racines gasconnes, je pencherais pour le Gers qui n'est pas non plus un département maritime car en 1981 Artis écrit la biographie du maréchal Lannes, originaire de Lectoure, capitale de la vicomté de Lomagne. Mais les éditions Bias ont publié, outre les deux "Vastes Horizons", un livre documentaire de Max Artis intitulé "La Gironde" en 1974, département nettement plus proche de la mer et dont la majeure partie est bien en Gascogne. Toutes ces suppositions sont élaborées en raison de mon ignorance du lieu de naissance de Max Artis qui aurait également écrit des feuilletons radiophoniques pour FR3 Aquitaine ce qui me laisse perplexe car comment une chaîne de télévision diffuse-t-elle des feuilletons radiophoniques? (mais ma source est l'Institut suisse jeunesse et médias qui ignore peut-être que FR3 n'est pas une radio).

Bonjour Le traqueur gris,

Précisons que Max Artis est né le 08/03/1928 à Sistels (Tarn-et-Garonne) ; décédé le 17/12/2013 à Arès (Gironde)

Merci, Pierre-Dominique, du renseignement.Je n'avais que la date de naissance.

Je me suis trompé de département, mais de peu car Sistels faisait bien partie de la vicomté de Lomagne, relevant de Lectoure et jouxte aujourd'hui le département du Gers (d'où l'ouvrage sur Lannes). Max Artis a ensuite passé sa retraite en Gironde (comme le montre son livre guide du département) car il est décédé sur les rives du bassin d'Arcachon.

Lors de l'écriture de "les prisonniers de l'atoll rouge" en 1969, il était en poste sur la base aérienne 273 de Romorantin-Pruniers (peut-être la dirigeait-il mais sans certitude car la liste des commandants de la base sur Wikipedia ne débute qu'en 1986).