Question au sujet de Paul-Jacques Bonzon

Bonjour aux amis lecteurs de Paul-Jacques Bonzon.
Vous avez sans doute le désir de mieux connaître l'auteur des six compagnons, de la famille HLM, et de nombreux titres comme l’Éventail de Séville, Du gui pour Christmas, etc.  Où ? , quand ?  écrivait-t il, ses inspirations, les lieux des aventures, ses personnages, ses rapports aux illustrateurs, etc.

Ayant longuement discuté avec Jacques Bonzon, fils de Paul-jacques Bonzon, je lui ai proposé la choses suivante :
Vous posez vos questions ici, et après tout cela mis en forme, Je mettrai ses réponses ici.
Si cela vous tente !

Admin-Serge a écrit:

Bonjour aux amis lecteurs de Paul-Jacques Bonzon.
Vous avez sans doute le désir de mieux connaître l'auteur des six compagnons, de la famille HLM, et de nombreux titres comme l’Éventail de Séville, Du gui pour Christmas, etc.  Où ? , quand ?  écrivait-t il, ses inspirations, les lieux des aventures, ses personnages, ses rapports aux illustrateurs, etc.

Ayant longuement discuté avec Jacques Bonzon, fils de Paul-jacques Bonzon, je lui ai proposé la choses suivante :
Vous posez vos questions ici, et après tout cela mis en forme, Je mettrai ses réponses ici.
Si cela vous tente !

Bonjour Serge

Très belle initiative. Je prépare mon questionnaire ce week-end et te le poste ici dans la foulée, pour que tu puisses ensuite le transmettre à Monsieur Jacques Bonzon. Ce dernier risque de subir un feu roulant de questions de ma part, parce que justement, j'en ai tout un tas à lui poser.  

D'avance merci de ton aide, Serge.

Très intéressant tout ça Serge, pas facile de trouver des questions pertinentes et inédites, mais très intéressant.
Je réfléchis à ça aussi et j'essaie de t'envoyer ça au plus vite.
Merci en tout cas pour cette initiative. 

Même si je ne pense pas poser de questions, j'approuve l'initiative et suis curieux de lire les questions/réponses à venir.
Bien joué Serge !   Et merci messieurs Bonzon (chacun dans sa catégorie  ). 

Bien... Je vais attendre d'avoir plus de questions pour solliciter Jacques Bonzon.
Pour ma part, je lui ai déjà demandé s'il lisait, enfant, les livres de son père...
Il en lisait, bien sur, mais lisait aussi les "Michel", de Georges Bayard. Les familles se rendaient visite, et jacques se souvient d'avoir enfant, joué avec la fille de Georges Bayard.
Je vais lui demander aussi de me raconter quelques souvenirs de ses vacances à Barneville-Carteret...
Soyez imaginatifs... Si vous le rencontriez, vous auriez certainement des questions à lui poser.

Ah ben voilà une question qui me vient à la lecture de ton message, à toi de voir si tu la poseras ... et à lui de voir s'il aura une réponse.
Bonzon et Bayard se connaissant et se fréquentant (même si cela n'était probablement que ponctuel, quoi que ... ?) y a t il eu une influence entre eux, sur leurs styles respectifs voire une/des idée/s qu'ils se seraient échangées ?
Un peu comme (dans un autre domaine, mais à la même époque) les Beatles et les Beach Boys : les "recherches" et innovations des uns stimulant les autres qui du coup leur "répondaient" sur leur album suivant et ainsi de suite pendant quelques albums. 

Bonjour,
Pas de questions pour ma part (en tout cas pour l'instant !), mais quand même envie de remercier le père par le biais du fils : je me mets à relire les Paul-Jacques Bonzon et même à mon âge (avec des cheveux gris), quel plaisir j'ai encore de les relire, ces aventures qui m'ont tant marqué depuis mon école primaire...
Et j'ai eu la chance de vivre plusieurs années à Lyon ; j'ai arpenté cette ville et ses environs où se passent tant d'aventures des 6 compagnons (le Vercors, Valence, la Provence, etc...) Paul-Jacques Bonzon rend merveilleusement bien l'âme de ces endroits ! Vraiment un grand merci à ce grand auteur !

Bonjour Serge.

Voici mon questionnaire – pour ne pas dire interrogatoire ! – à l’adresse de Monsieur Jacques Bonzon. J’ai eu soin d’éviter les questions que Spéléo lui a déjà posées pendant sa visite chez Monsieur Jacques Bonzon, qui leur a donné les réponses.

Mais d’abord et avant tout, je tiens à remercier Monsieur Jacques Bonzon pour sa bienveillance et sa disponibilité. Tu lui diras, veux-tu bien, deux mots sur moi, que je suis Indien, un fervent lecteur et un grand amateur des romans de feu son père, que j’ai chez moi l’intégrale des 6 Compagnons, de la famille HLM, des aventures de Saturnin, et que je cherche à compléter sa série « Diabolo » et autres titres « one-shot ». N’aie garde d’oublier d’ajouter de ma part que les livres de son papa sont de vrais romans d’atmosphère et que j’apprécie énormément leur lecture.

Place maintenant aux questions (qui me brûlent les lèvres depuis le temps que j’avais envie de les poser) :

1. Du métier d’instituteur, comment monsieur votre père en est-il venu à embrasser celui d’écrivain ?

2. Lui arrivait-il de raconter à ses élèves, entre deux cours, des histoires de son invention, comme c’était le cas de ses confrères d’outre-Manche comme Anthony Buckeridge ou Enid Blyton ?

2. Quel genre de relations entretenait-il avec ses membres de famille, ses enfants ? Était-ce un papa affectionné et aimant ? Se montrait-il exigeant ou sévère à leur égard de temps à autre ? (Enid Blyton, par ex, menait ses deux filles à la baguette et, d’ailleurs, avait très peu de temps à leur consacrer.)

3. Combien de temps lui fallait-il pour écrire un titre des Six Compagnons, ou un Famille HLM ? D’où lui est-il venue l’idée de cette dernière série ?

4. Avait-il des animaux familiers ? un chien ? un chat ? un canari ? ou autre…

5. Quel effet cela lui faisait-il d’être un romancier en renom ?

6. Quand il marchait dans la rue, la plupart des passants reconnaissaient-ils en la personne de votre père, l’écrivain qu’il était ?

7. Quel a été le premier livre dont votre père a envoyé le manuscrit à Hachette ?

9. Était-il payé au nombre de livres qu’il écrivait ?

10. Que pensez-vous des modifications apportées aux textes des 6 Compagnons et du fait que ces livres soient actuellement réédités dans la Bibliothèque Rose ?      

Tu supprimeras les questions que tu jugeras indiscrètes ou déplacées avant de les transmettre à Monsieur Jacques Bonzon.

J’attends les réponses avec impatience.

Merci par avance, Serge.

C'est noté, Sree !

fan_indien a écrit:

Voici mon questionnaire – pour ne pas dire interrogatoire !

Il est très bien ton interrogatoire questionnaire. 

Bravo pour cet excellent questionnaire !

Il est bien ce questionnaire, il contient même toutes les questions que je voulais poser.
Si, juste à propos des animaux familiers, P. J. Bonzon écrit en préface du premier opus, à tous les enfants qui ont eu le bonheur d'aimer un chien.
Cette phrase m'a beaucoup touché.
P.J Bonzon a t'il eu enfant un chien qu'il aurait aimé ou qui l'aurait marqué plus qu'un autre ?

Jacques Bonzon n'a pas répondu encore à toutes les question, pour ne pas trop nous faire attendre.

Voici ce qu'il m'a envoyé :

Serge,
Tu pourras dire à ton visiteur si lointain de ton blog, que je suis extrêmement touché de l’admiration fidèle et sincère qu’il porte à mon père. Je prends soin de lui apporter des réponses sous une forme qui soit en quelque sorte un vrai  témoignage de sympathie en retour de ma part.
Je n’ai pas écrit « j’avais pris soin », au passé donc, car je n’ai pas terminé le tour de toutes ses questions. Je continuerai, bien entendu. Mais je ne voulais pas qu’il soit trop longtemps sans manifestation de ma part.
Je te confie donc ces premières réponses (je n’ai pas suivi l’ordre des questions) pour leur transmission en grand Administrateur que tu es de ton blog.


*******************



M. Bonzon et M.Bayard se connaissant et se fréquentant (même si cela n'était probablement que ponctuel, quoi que ... ?) y a t il eu une influence entre eux, sur leurs styles respectifs voire une/des idée/s qu'ils se seraient échangées ?


RÉPONSE :


Nous avons rencontré quelques fois, en famille, la famille de Georges Bayard qui avait une maison de vacances dans la campagne dans le sud de Valence. Mais mon père ne me paraissait pas sous le charme de Georges Bayard. En fait, les deux écrivains avaient des personnalités assez opposées au sens où Bayard était plutôt extraverti et mon père, non.
D’ailleurs, je me souviens très bien, juste après les obsèques de mon père, étaient venus à la maison, en plus de la famille naturellement, Georges Bayard et le « patron » craint et vénéré de Hachette Jeunesse. Nous étions sur la terrasse et Georges Bayard qui avait un peu bu, racontait forces blagues et le patron de chez Hachette s’est levé et la remis prestement en place devant tout le monde.
Je ne l’ai plus revu, bien sûr.
Ceci dit, j’aimais beaucoup lire les Michel. Je montrai presque de la préférence aux 6 Compagnons, histoire sans aucun doute de marquer mon opposition d’adolescent…
Mon père n’a jamais de jamais fait une remarque à ce sujet.
Remarque : si nos deux familles s’étaient particulièrement appréciées, peut-être que j’aurais épousé la fille de Georges Bayard. Michel enquêtant avec les 6 Compagnons, ça aurait été explosif mais les romans auraient été bien minces : les enquêtes trop rapidement abouties !

1. Du métier d’instituteur, comment monsieur votre père en est-il venu à embrasser celui d’écrivain ?


RÉPONSE :


D’écrivain… mais pour enfant ! Les deux métiers sont en rapport avec l’enfance. Passer de l’un à l’autre, c’est juste changer de forme quant à un besoin ou une envie de se consacrer à l’enfance.
Mon père avait-il ressenti le besoin ou l’envie d’écrire des fictions avant même de décider à être instituteur ? Pour quelle raison mon père a t’il choisi au départ le métier d’instituteur ? Je ne sais répondre à aucune de ces deux questions, hélas.
En tout cas, la transformation s’est faite en douceur. Elle est devenue inévitable quand Hachette a demandé à mon père un certain rythme de production, après le succès des premiers 6 Compagnons.

2. Lui arrivait-il de raconter à ses élèves, entre deux cours, des histoires de son invention, comme c’était le cas de ses confrères d’outre-Manche comme Anthony Buckeridge ou Enid Blyton ?


RÉPONSE :


Tout à fait et j’ai même assisté, quand j’étais à l’école primaire, à quelques séances du samedi matin où il lisait en classe ce qu’il venait d’écrire dans la semaine ( mais je n’ai jamais eu mon père comme instituteur - je venais alors d’une classe voisine, sans doute à l’occasion d’une circonstance bien particulière). La classe était silencieuse…Ça se passait à Valence dans les années 1956 à 1962. Mais la pratique était antérieure car je vois mal mon père s’interdire d’émerveiller des enfants sous sa responsabilité d’instituteur, tant son plaisir de le faire devait être grand, gratifiant et tant une grande liberté d’action était donnée aux enseignants à l’époque.
Le Tondu a vraiment existé et a été un élève de mon père. Je me souviens très bien de lui en cours de récréation. Mais c’était « un grand » ! Donc, mon questionnement est : est-ce que mon père a lu un chapitre des 6 Compagnons, où dès le début le personnage du Tondu est introduit, en présence du véritable Tondu dans les rangs de sa classe ? Je pense que OUI  car mon père a plusieurs fois dit qu’il avait créé ce personnage pour que son élève soit mieux respecté de ses « camarades » au moins dans la cours. 
En tout cas, ça avait marché et des années plus tard, un soir,  on a sonné à ma porte et un monsieur s’est présenté et m’a dit, tout de go, « je suis le Tondu ».
J’habitais alors dans la maison de mon père qui était décédé quelques années avant. Il devait avoir la quarantaine. Nous avons alors parlé longuement ensemble. Il se souvenait de moi et avait une reconnaissance immense envers mon père.
Mon Dieu, comme je regrette de ne plus avoir son nom de famille ! Ça se passerait maintenant, on se serait échangé nos numéros de téléphone et nos mails !
Comment faudrait-il que je fasse pour le retrouver ?

5. Quel effet cela lui faisait-il d’être un romancier en renom ?


RÉPONSE : 



Il était très fier d’être apprécié, mais surtout par ses lecteurs, c’est à dire les enfants.
La reconnaissance des adultes était en rapport avec son aura auprès des enfants. Donc, il l’acceptait volontiers, au second degré donc.

6. Quand il marchait dans la rue, la plupart des passants reconnaissaient-ils en la personne de votre père, l’écrivain qu’il était ?


RÉPONSE :


Voilà une question à laquelle il m’est amusant de répondre. En effet, mon père était bien connu dans la petite ville de Valence (60 000 habitants à l’époque). Et c’était facile de le reconnaître : il allait toujours en fumant la pipe, habitude qui n’était pas si courante, même il y a 50 ans. Et puis, sur le journal local, à l’occasion d’une nouvelle parution de livre, il y avait fréquemment un article avec sa photo (fumant la pipe bien sûr).
En fait, on ne l’arrêtait pas quand il circulait en ville, pour lui demander, par exemple, ce qu’il était en train d’écrire. Les gens à l’époque n’osaient pas, ni le questionner, ni le complimenter. 
Par contre, comme je suis revenu vivre à Valence à ma retraite, quand je dois pour une raison ou une autre décliner mon identité, il y a souvent, aujourd’hui encore, la question qui m’est posée «  avez-vous un rapport avec l’écrivain que j’aimais beaucoup dans ma jeunesse et qui …. ».
Ça me fait très plaisir naturellement !
Au fait, si j’ai écrit au début de ma réponse, qu’il m’était amusant de répondre, c’est qu’inévitablement je pense à l’après-midi d’été où il est allé en ville à pied sous une chaleur et un soleil torrides, avec un parapluie ouvert car dans son chapitre en cours, il pleuvait énormément.
Résultat donc d’une concentration et d’une distraction excessives. Cette histoire est très connue. Et bien justement, même ce jour là, personne n’a osé l’arrêter pendants on trajet en ville !

Merci à vous pour ces réponses et l'échange, très intéressants !
Cela me met d'ailleurs un petit regret : ayant habité à côté de Lyon quelques années, j'avais un excellent ami montagnard qui habitait Valence et avec qui nous allions crapahuter au fin fond du Vercors (sans avoir trouvé la cabane de Brûle Loups  ) ; dire que j'ai peut-être cotoyé M Bonzon un jour en prenant un suisse chez Nivon ! 
Grand merci à vous en tout cas !

Un grand merci Serge pour nous permettre "d'approcher" PJB d'aussi près !
Un grand merci aussi à Jacques Bonzon pour son temps, son honnêteté ... et sa simplicité. On sent quelqu'un de grande valeur. 
Ses anecdotes sont souvent touchantes, notamment celle de Le Tondu. 

Un énorme merci à Monsieur Jacques Bonzon pour la promptitude de son retour et à Serge de nous servir de messager.

Les éléments de réponses qui nous sont fournis présentent un intérêt tout particulier aux fans que nous sommes de Paul-Jacques Bonzon, parce que grande est notre avidité - n'est-ce pas ? - d'en savoir toujours plus sur certains aspects de la vie professionnelle et personnelle de nos auteurs bien aimés.

Fort de ces détails, et en attendant que le fils de P.-J. Bonzon complète ses réponses, j'ai encore d'autres questions à lui adresser (si ce n'est pas abuser de sa complaisance) :

1. Recevait-il du courrier de ses lecteurs/admirateurs ?

2. À quelle époque de sa carrière est-il devenu dessinateur de cartes postales et pour quelle raison a-t-il exercé ce métier ?

3. Le combien était-il de sa fratrie ? (l'aîné / le cadet / le benjamin ?)

4. Auriez-vous conservé une trace (sous forme de coupures, par exemple) des articles de presse dont vous parlez et où il est question de votre père ? Dans l'affirmative, auriez-vous l'obligeance de nous les faire partager ?

5. Vous est-il possible de nous montrer des photos de votre père à part celles déjà mises en ligne sur le site de Serge ?

Encore tous mes remerciements à Serge.  

P.S. : Je suis un peu surpris voire indigné que le patron de Hachette-Jeunesse d'alors ait rabroué aussi vertement Monsieur Georges Bayard, autre écrivain pour lequel j'ai beaucoup de respect et d'estime. A-t-on idée de river ainsi leur clou à des gens aussi respectables et aussi distingués tels des enseignants et des hommes de lettres.

fan_indien a écrit:

P.S. : Je suis un peu surpris voire indigné que le patron de Hachette-Jeunesse d'alors ait rabroué aussi vertement Monsieur Georges Bayard, autre écrivain pour lequel j'ai beaucoup de respect et d'estime. A-t-on idée de river ainsi leur clou à des gens aussi respectables et aussi distingués tels des enseignants et des hommes de lettres.

Comme le dit Mr Jacques Bonzon, Mr Bayard avait un peu bu, et avait un comportement un peu déplacé vu les circonstances.
Le patron de Hachette l'a "recadré", je trouve ça normal. 

Bonjour,

Puis-je suggérer aux lecteurs et amateurs de Paul-Jacques Bonzon de télécharger l'étude que notre ami Michel Sagnard consacre à son roman Mamadi publié en 1953 ?

La lecture de ces 24 pages est fort instructive notamment sur les valeurs enseignées par PJB et m'a permis de découvrir l'illustrateur Christian Fontugne.

Une pépite la découverte de ce "migrant africain malgré lui" !

Merci Michel pour cette nouvelle étude particulièrement documentée.

Bob Morane a écrit:

fan_indien a écrit:

P.S. : Je suis un peu surpris voire indigné que le patron de Hachette-Jeunesse d'alors ait rabroué aussi vertement Monsieur Georges Bayard, autre écrivain pour lequel j'ai beaucoup de respect et d'estime. A-t-on idée de river ainsi leur clou à des gens aussi respectables et aussi distingués tels des enseignants et des hommes de lettres.

Comme le dit Mr Jacques Bonzon, Mr Bayard avait un peu bu, et avait un comportement un peu déplacé vu les circonstances.
Le patron de Hachette l'a "recadré", je trouve ça normal. 

Je l'avais aussi compris comme ça ... tout fan de Georges Bayard que je suis.
Il peut nous arriver à tous de "déborder" un peu. Si quelqu'un peut nous remettre gentiment sur les rails ce n'est que mieux pour tout le monde.
Pour moi "gentiment" veut surtout dire de façon adaptée et proportionnée au "débordement".   

Bonjour à tous  
De nouvelles réponses de Jacques Bonzon, et une photo inédite !

2. Quel genre de relations entretenait-il avec ses membres de famille, ses enfants ? Était-ce un papa affectionné et aimant ? Se montrait-il exigeant ou sévère à leur égard de temps à autre ? (Enid Blyton, par ex, menait ses deux filles à la baguette et, d’ailleurs, avait très peu de temps à leur consacrer.)

RÉPONSE :

Etait-ce un papa affectionné et aimant ? …

C’est une sacrée question ! Il aura fallu que je prenne mon souffle, une bonne aspiration, afin de répondre. Car en fin de compte, ce qui m’est demandé, c’est un peu mon avis sur mon sentiment d’avoir eu ma propre enfance réussie, ainsi que pour ma sœur. Ceci dit, je ne prends pas du tout cette question comme un sujet dérangeant, mais comme un sujet qui peut être difficile à explorer.
Je sais que l’enfance de mon père a été très rigide. Son propre père exerçait le métier de maréchal des logis, ceci expliquant, dans une certaine mesure, cela.
Mon père ne s’est jamais bien exprimé sur la sévérité de mon grand-père (que je n’ai pas connu). Je sais tout de même, de la bouche même de mon père que mon grand-père pouvait le laisser très longtemps sans aucun contact épistolaire alors qu’il faisait son Ecole Normale à St Lô ou alors qu’il était reclus en sanatorium pour cause de tuberculose. Même des dizaines d’années plus tard, alors que mon grand-père était décédé, je sentais que cette évocation (toujours discrète) de sa part lui faisait encore mal…Mais c’est plutôt par les tantes de mon père (que j’adorais), que j’ai appris quelques anecdotes qui en disent long sur la sévérité du grand-père.
Le résultat est que quand nous étions là, ma sœur et moi, notre père s’est montré particulièrement indulgent et permissif. Tout le contraire de sa propre éducation. Je n’ai pas le souvenir de grandes colères de sa part, bien que sur le plan des bêtises je me suis souvent posé en champion. En fait, j’aurais aimé finalement un papa un peu plus directif. Il était sans doute assez disponible mais, ma sœur et moi, nous ne le sollicitions pas si souvent. Il faut dire qu’il n’y avait pas pour lui de réelle transition entre travail sur l’écriture et repos en famille : il écrivait tous les jours matin et après-midi, y compris le dimanche et y compris pendant les vacances d’été où il amenait sa machine à écrire où que nous allions. Donc nous avions l’habitude de le laisser travailler, la porte de son bureau fermée à l’étage, donnant sur un couloir recouvert d’une bonne moquette pour étouffer les bruits de nos pas.
Combien de fois, j’ai entendu ma mère nous dire « ne faites pas de bruit, votre père travail ! ». Portant, jamais de son côté, il se plaignait d’avoir été dérangé, et mieux, si on frappait à sa porte (c’était une obligation), il acceptait toujours immédiatement que l’on rentre !
Donc un papa doux (trop), discret (trop), mais, je m’en rends compte aujourd’hui, surtout extrêmement attentif, en silence, à ses enfants et à leurs relations avec les copains-copines souvent invités à la maison. Cette discrétion ne l’empêchait pas de souvent plaisanter ou même faire des sacrées blagues par exemple quand nous étions à table ou en voyage auto !
 

4. Avait-il des animaux familiers ? un chien ? un chat ? un canari ? ou autre…

RÉPONSE

Mon père aimait beaucoup les bêtes. A la maison, on avait toujours un chat, chaque fois un chat abandonné qui était venu tout seul et qui avait trouvé notre jardin agréable.
Je me souviens très bien quand je descendais prendre mon petit déjeuner, de mon père attablé dans la cuisine, le dos un peu vouté car avec un chat complètement étalé sur sa nuque et qui, visiblement, restait dans cette position, très content, les yeux mi-clos, tout le temps que mon père se restaurait.
Il y avait souvent le chat (un roux, puis un noir…) sur le bureau de mon père, pas du tout indisposé quand la machine à écrire lui crépitait dans les oreilles, la tête contre une réplique en bois, miniature, de tonneau qui contenait tout son assortiment de pipes et qui sentait tout de même fort le tabac !
Nous avons eu aussi un lapin, dans le jardin. Mais l’expérience n’a pas duré car il mangeait toutes les fleurs de ma mère. Ce lapin, ni ma sœur, ni moi, l’avions demandé. Par contre mon père aimait bien les dessiner et les mettre dans ses contes…
Nous n’avons jamais eu de chien mais mon père était très à l’aise avec les chiens. Je suis très heureux de mettre sur le forum (si c’est possible), par l’intermédiaire de Serge, une photo de mon père très jeune avec un chien. La photo a été prise en mai 1934. Il avait donc 26 ans.


J'espère que cela va vous inspirer de nouvelles questions. Moi, ce que j'apprends de paul-Jacques Bonzon me plait beaucoup

Moi aussi, le personnage dépeint est très plaisant. Il est également très fidèle au style Bonzon, chaud mais tout dans la retenue (je ne sais pas trop comment le dire mieux que ça).

la photo, me dit jacques, a été prise à Barneville.

Bonjour Serge

Merci à toi de ton aide et à Monsieur Jacques Bonzon d'avoir bien voulu fournir ces autres éléments de réponses. Qu'il soit aussi remercié ici pour ce cliché où on voit son père avec un chien. Je trouve ces échanges, par ton intermédiaire, entre Monsieur Jacques et nous, fans des livres de son père, très enrichissants. On a hâte maintenant d'avoir la suite de ses réponses au restant des questions.