ANATOMIE D'UN LIVRE DE L'IDEAL BIBLIOTHEQUE(l'article sera chargé en plusieurs parties, voici le début) :
Procurons-nous un livre usagé dont le bloc pages s'est détaché de lui-même.
Car un vrai bibliophile aurait du mal à accepter de massacrer un de ses livres !
Nous voyons ceci :
- 2 plats de couverture formés par 2 cartons
- Un renfort de dos vertical en carton incurvé au centre
- Une protection de couleur jaune pale qui réunit le tout sur une face.
En le retournant, nous avons cette vue :
Sur la partie jaune/beige, des rabats d'un centimètre ont été prévus tout autour pour se replier sur les plats de couverture.
Il n'y a pas que "Michel qui mène l'enquête", nous aussi…
Le bloc pages, du coté de la reliure, comporte une toile collée qui déborde de quelques centimètres.
Précisons que ce n'est pas elle qui se charge de maintenir entre eux les cahiers déjà pliés et cousus,
elle sert à fixer, après collage, le bloc pages entre la couverture et les pages de début et de fin,
ce qui permet une certaine souplesse d'action lors de l'ouverture et la fermeture du livre.
La première et la dernière page du bloc sont donc collées en pleine surface sur les plats.
Démontons les plats :
Surprise !!! il y a trois cartons superposés alors qu'on s'attendait à en trouver un seul de chaque côté.
On peut penser que ça n'a quand même pas été le cas pour tous les livres IB.
Certains possédaient probablement un seul carton très épais qui suffisait.
Il faut croire que quand le relieur n'avait pas sous la main le bon carton et que seule l'épaisseur finale comptait
il était plus simple pour lui de superposer 3 cartons pour y arriver...
On note la présence d'un autre carton étroit, sorte de baguette à structure de type écorce d'arbre,
placé dans la rainure verticale de couverture, en plus de celui arrondi et lisse déjà présent. Une sorte "d'amortisseur".
Les 2 petits bouts toilés qu'on aperçoit quand on examine les extrémités de la reliure d'un IB relié avec des cahiers,
ne se prolongent pas sur toute la longueur du dos, contrairement à ce qu'on pourrait penser.
Ils mesurent à peine plus d'un centimètre et font juste office de "finition qui fait propre". C'est tout !
Ci dessous, on voit l'assemblage des cahiers pliés et cousus, il s'agit donc d'une reliure traditionnelle
(contrairement aux pages massicotées à ras et collées sur un support (brochées) qu'on aura le plus souvent par la suite (IB sans jaquette, notamment)
Pour finir, un détail technique intéressant :
Les petits traits noirs en escalier qui apparaissent sont des repères pour l'imprimeur-relieur. Ici il y en a 12. Ils servent de détrompeur.
En effet, ils doivent obligatoirement apparaitre sous cette forme d'escalier régulier, c'est ce qui permet au relieur d'être sûr que les cahiers sont dans le bon ordre.
En cas de mauvais placement, le relieur s'aperçoit tout de suite de l'erreur.
Pratique !
La toile est mise en place ensuite par collage. Et les pages de début et de fin collées sur les plats, comme déjà dit.
Et voila ! On a un livre propre et beau.
Précision : Même démonté comme il l'a été pour cette série de photos, ce livre est parfaitement "remontable" comme à l'origine, puisque rien n'a été détérioré.
FIN DE L'ANALYSE.