Bennett du mois : Bennett au collège

C'est le premier titre de la talentueuse série.
Je vous propose de poster vos commentaires ici.
Je prépare de mon côté mes petites impressions et je reviens!

Pouchky a écrit:

C'est le premier titre de la talentueuse série.
Je vous propose de poster vos commentaires ici.
Je prépare de mon côté mes petites impressions et je reviens!

...eh bien, Pouchky, tu t'es perdue en route ? Ou tu as rencontré quelqu'un... pour bavarder ?

Je n'ai pas répondu exprès... pour ne pas me jeter sur tous les messages...
:o

Ah, il va vraiment falloir que je mette la main sur un Bennett... Que la France ou l'Angleterre peuvent paraître loin, parfois *soupir*

Ce livre n'a pas été mon premier Bennett et j'ai découvert avec plaisir les "débuts" de nos héros.

Ce premier volume met en place les protagonistes de la série.
Il s'ouvre sur le jour de la rentrée des classes au collège de Linbury. Aux bruyants mais sympathiques élèves habituels viennent s'ajouter deux nouveaux : un frêle blondinet binoclard dont il est précisé que la chevelure est plus abondante que celle de son père, mais moins bien lavée! Arrive par le train un autre nouveau, très semblable en apparence à ses camarades, en apparence seulement.
Bien que le collège de Linbury ne soit pas une institution particulièrement sévère ni inconfortable, les deux bizuts ne se sentent pas à l'aise parmi leurs camarades, et décident de s'enfuir! Ramenés au collège par M Carter leur professeur, ils vont au cours d'un banal exercice d'incendie déclencher la panique au sein du corps des pompiers et suspendre un membre éminent du corps professoral au bout d'un filin. A cause du lierre et de l'absence virtuelle du grand escalier, bien sûr, vous suivez?

Il FAUT LIRE vous-même les Bennett pour en apprécier toute la drôlerie!

Ce premier tome présente bien les personnages...
Timides, et mal intégrés, au début, Bennett et Mortimer deviennent inséparables...
Pourtant, ils sont fort différents...
Bennet est entreprenant, n'a peur de rien, il est vif, et dans sa tête germent des idées saugrenues... et rien ne l'arrête !
Mortimer le suit, en essuyant ses lunettes poussièreuses, en citant son papa :
"papa dit toujours"... en se demandant ce qu'il fait dans cette galère !

Il se fâchent souvent pour toujours... et se réconcilient aussi vite !

Le bouillant professeur Wilkinson menace, punit, tempête... et regrette ses emportements ! Un colèreux avec un bon fond !
Le professeur carter est plus calme, comprend les garçons de 11 ans, et se moque gentiment de son collègue.

C'est un humour très anglais, comique, sympathique...
On ne peut qu'aimer le monde de Bennett !
Achetez un seul tome, n'importe lequel, et vous serez conquis par l'auteur, et ses personnages...

Que penser des des membres enseignants de Linbury?

Le Directeur de l'établissement, M Pemberton Oakes, est un digne représentant du classicisme, rosa rosae rosa rosae rosam rosas et tout le tintouin. Je l'imagine errer, d'un pas sénatorial, dans les couloir du collège jusqu'à ce que la confrontation dynamique d'un collégien pressé avec son estomac le tire de sa rêverie. La bonne marche de l'école, le decorum de son école lui tiennent à coeur, mais c'est avant tout un homme influençable sans méchanceté.

M. Carter, le seul personnage à n'être pas caricaturé, il est en même temps témoin et acteur, il représente l'auteur tout en étant l'un des personnages.
Professeur posé et d'une finesse rare, il reste digne et juste en toute circonstance, un peu froid d'apparence, et très compréhensif.
Dans ce volume, les élèves le surnomment Auguste. Ca n'apporte rien à l'histoire, peut-être cela a-t-il plus de signification dans la VO?

M Wilkinson. Tout un poème. L'opposé parfait de Carter bien qu'ils soient de la même génération.
Sanguin, corpulent, pas malin, il mouline des bras inutilement et vocifère des propos incompréhensibles.
Ce n'est pas flagrant dans ce premier volume, mais Wilkie est au fond un coeur d'or (sinon il ne serait pas le frère d'une jeune fille aussi sympa, mais on verra ça plus tard, chut) colérique mais bon fond.
Il a la tâche ardue d'enseigner un peu de mathématiques à ces jeunes esprits trop imaginatifs pour se cantonner à un monde tristement euclidien où règne la pensée cartésienne. Mais c'est en dehors des cours que l'on s'aperçoit vraiment qu'un monde le sépare de ses élèves, pour le plus grand bonheur des amateurs du surréalisme.

Hou ! la ! la !
Que j'aime bien ton analyse !
Nous ne sommes que deux à discuter !
Pourtant, Anthony Buckeridge a une place de choix dans nos auteurs !
J'avais pourtant contacté des amateurs passionnés de Bennet !
Où sont-ils ?

Ils doivent être déjà partis sur les pistes!

[Pouchky] Que penser des des membres enseignants de Linbury?
[Serge] Que j'aime bien ton analyse !

Ah oui! Ca me donne vraiment envie d'en lire et de connaître enfin cette série... et son auteur!

Anne a écrit:

[Pouchky] Que penser des des membres enseignants de Linbury?
[Serge] Que j'aime bien ton analyse !

Ah oui! Ca me donne vraiment envie d'en lire et de connaître enfin cette série... et son auteur!

Excusez-moi pour ce long silence mais depuis quelques jours j'ai été super débordé.

Pour les Bennett, il va d'abord falloir que je commence par épousseter les miens parce que là ça fait quand même un bon bout de temps que je n'ai pas lu ces bouquins...

A bientôt donc pour mon commentaire. Mais avant de vous laissé, j'aimerais vous demander une chose : la qualité des textes - et quelle qualité ! - est plus ou moins la même d'un tome de la série à l'autre : vous en êtes-vous déjà aperçus ?

:suspect:

Tu veux dire sans doute que si on aime un Bennett, on les aimera tous! Je suis entièrement d'accord avec toi. les personnages principaux ne varient pas et les ressorts comiques sont les mêmes. Mais l'imagination fertile de Bennett (et donc de Buckeridge) empêche toute lassitude, les situations sont toujours imprévisibles.

Le texte en français me semble plus réduit que le texte en version originale, mais la traduction est excellente.

Je ne sais pas en revanche si le texte s'est appauvri au fur et à mesure des rééditions comme cela a pû l'être pour le Club des Cinq (en fait, j'ai plutôt des 2ème éditions, donc assez anciennes), il faudra que je regarde.

Il ne me semble pas que les textes aient été "modernisés", mais c'est à vérifier aussi.

Pouchky a écrit:

Tu veux dire sans doute que si on aime un Bennett, on les aimera tous! Je suis entièrement d'accord avec toi. les personnages principaux ne varient pas et les ressorts comiques sont les mêmes. Mais l'imagination fertile de Bennett (et donc de Buckeridge) empêche toute lassitude, les situations sont toujours imprévisibles.

Le texte en français me semble plus réduit que le texte en version originale, mais la traduction est excellente.

Je ne sais pas en revanche si le texte s'est appauvri au fur et à mesure des rééditions comme cela a pû l'être pour le Club des Cinq (en fait, j'ai plutôt des 2ème éditions, donc assez anciennes), il faudra que je regarde.

Il ne me semble pas que les textes aient été "modernisés", mais c'est à vérifier aussi.

Tu m'étonnes. Pourtant, à propos des traduction, je ne suis pas en mesure d'analyser quoi que ce soit vu que je ne possède aucun des Bennett dans leur VO ! Toutefois, je pourrais d'ores et déjà avancer sans grands risques d'erreurs que deux parties touchant de près la vie des écoliers anglais ont été volontairement gommées dans les traductions en français : il s'agit de la religion et des châtiments corporels ! C'est sans doute pour ça que les textes de la VF se sont appauvris par rapport à la version originale...

Toujours au sujet de Bennett... au fait, Serge, saurais-tu par hasard si les Jennings sont même aujourd'hui édités en Angleterre ? Tu disais (il y a longtemps !) sur le groupe Yahoo que les Bennett en français n'étaient plus édités qu'aux comptes-gouttes. Depuis, y a-t-il du nouveau à ce propos ?
:pirat:

fan_indien a écrit:

Toujours au sujet de Bennett... au fait, Serge, saurais-tu par hasard si les Jennings sont même aujourd'hui édités en Angleterre ? Tu disais (il y a longtemps !) sur le groupe Yahoo que les Bennett en français n'étaient plus édités qu'aux comptes-gouttes. Depuis, y a-t-il du nouveau à ce propos ?
:pirat:

En France, à ma connaissance, un, (ou deux ?) Bennett ont été rédités par Hachette dans une collection "de poche" !

Pouchky> Je ne sais pas en revanche si le texte s'est appauvri au fur et à mesure des rééditions comme cela a pû l'être pour le Club des Cinq (en fait, j'ai plutôt des 2ème éditions, donc assez anciennes), il faudra que je regarde.

Il ne me semble pas que les textes aient été "modernisés", mais c'est à vérifier aussi.

Réponse...

Je viens de lire les premières pages de Bennett au collège, edition 68, bibliothèque verte, et le même titre, curieusement dans la bibliothère rose souple, de 1996...

Il y a bien des modifications de texte !
Ridicules... et on se demande bien pourquoi ...
Un exemple :

1968 :
Quand il s'approcha du tableau, M. Carter fut accueilli avec enthousiasme par le groupe d'élèves.
1996 :
Quand il s'approcha du tableau, le groupe d'élèves, enthousiaste, accueilli M. Carter.

On reste pantois... je n'ai pas prolongé plus loin pour voir s'il "manquait" du texte !

Serge, je ne vois pas ce que la modification apporte ou retranche au texte. Phrase à forme active contre phrase à forme passive? Est-ce toujours le même traducteur qui est mentionné?
Je vais me procurer une édition "souple" pour comparer.

Je vois souvent passer des "Bennett et sa cabane" en format poche, mais pas d'autres titres.

J'ai vu sur Amazon UK : http://www.amazon.co.uk/exec/obidos/ASIN/0954680235/qid=1144922247/sr=2-1/ref=sr_2_3_1/203-7575469-9515934
Super mais bonjour le prix!
Plein de Jennings sont disponibles, et aussi des audios de pièces radio, la série a l'air de vivre.

C'est ce que je voulais dire !
Des changements complètement inutiles...
C'est Olivier Séchan, (le papa du chanteur Renaud) qui est traducteur...
Il est toujours traducteur dans la version 1996 ...
A mon avis, ce n'est pas à lui que sont dues ces modifications...
Je crois que c'est un bon traducteur...

Je connaissais Thierry Chevrier, le meilleur spécialiste de Bennett à mon avis, en France !
Il avait fondé un club Bennett dans son école ! (il était prof!)...
Il a emmené ses élèves en Angleterre plusieurs fois, au meeting Buckeridge...
Ses élèves ont joué de petites pièces (sujet bennett) en anglais, là bas !
Il a rencontré Séchan, qui lui a expliqué les difficultés à traduire les jeux de mots des élèves, en français...
Mais cela est sur mon site...
Hélas, Thierry Chevrier n'a plus le temps, (ni le goût) de s'occuper de Bennet, il me l'avait fait savoir...
Dommage ! Il aurait eu beaucoup à nous dire !

Effectivement, Séchan est un bon traducteur, je dirais même que c'est un bon écrivain puisqu'il rend un texte absolument fluide et naturel, ce qui est agréable à lire. A mon avis, les modifications émanent des éditeurs eux-mêmes. Moi je n'aimerais pas signer une traduction ou un texte, et qu'on m'ait changé les virgules de place! :evil:

C'est dommage qu'un connaisseur de Bennett ne soit plus actif. Et Patrick Galois, qui avait signé un article sur Rex Milligan, il ne s'intéresse plus à Buckeridge?

Pouchky a écrit:

Effectivement, Séchan est un bon traducteur, je dirais même que c'est un bon écrivain puisqu'il rend un texte absolument fluide et naturel, ce qui est agréable à lire. A mon avis, les modifications émanent des éditeurs eux-mêmes. Moi je n'aimerais pas signer une traduction ou un texte, et qu'on m'ait changé les virgules de place! :evil:

C'est dommage qu'un connaisseur de Bennett ne soit plus actif. Et Patrick Galois, qui avait signé un article sur Rex Milligan, il ne s'intéresse plus à Buckeridge?

Patrick Galois a même participé à mon site...
Je n'ai plus de nouvelles...
J'ai perdu beaucoup d 'émails à la suite de problèmes de disque dur...
Je n'ai plus son adresse !

Qui sait, parfois le monde est si petit!


Euh, est-ce que tu as reçu mon message sur ta boîte perso là tout de suite? Sinon j'y renvoie en MP.

Pouchky a écrit:

Qui sait, parfois le monde est si petit!


Euh, est-ce que tu as reçu mon message sur ta boîte perso là tout de suite? Sinon j'y renvoie en MP.

... rien reçu dans ma BAL...

C'est bizarre! Et puis j'ai l'impression de ne pas pouvoir envoyer en MP non plus.

Je reviens sur la remarque concernant les changements :


A) Deux versions de la traduction

J'ai comparé deux versions de L'agence Bennett et compagnie, l'une est en idéal bibliothèque et date des années soixante, l'autre est en bibliothèque rose souple des années 1990 lorsque la série a quitté la verte pour intégrer la rose.

On a sans doute estimé qu'il fallait simplifier le texte pour le rendre accessible à un lectorat plus jeune, mais la différence reste minime.
Quelques exemples :

Version idéal : "ce qui permettait d'entendre en même temps"
Version rose : "et on entendait en même temps"

Version idéal : "Bennett et Mortimer jouaient paisiblement aux échecs"
Version rose : "Bennett et Mortimer jouaient aux échecs en toute tranquilité"

On supprime des adverbes : toujours, poliment...

Version idéal : "Mortimer roule des yeux blancs"
Version rose : "Mortimer roule des yeux ronds"

Version idéal : "Bennett s'en alla tristement"
Version rose : "Bennett s'en alla d'un pas triste"

On est fâché avec les adverbes, ma parole!
On simplifie la syntaxe :

Version idéal : "Il s'ensuivit une passionnante chasse à l'homme sur les toits"
Version rose : "Une passionnante chasse à l'homme s'engagea sur les toits"


B) De la VO à la traduction

La VO est plus descriptive. La VF réduit les conséquences du mauvais temps de février au confinement des élèves dans l'école, tandis que la VO mentionne le battement de la pluie, l'eau qui goutte des arbres, les mares qui se forment dans la boue. Tout cela participe à l'atmosphère.

La VF fait des raccourcis : Buckeridge précise avec humour que faire des activités d'intérieur signifie pour les garçons faire assez de bruit pour faire trembler le toit et les fondations. La VF dit simplement : le vacarme est assourdissant.

On s'adapte à un lectorat français? Le plateau à thé devient une plaque de tôle.

Une scène manque : celle qui illustre la couverture du livre en anglais (collins). Pendant que Ben et Morty jouent aux échec, des élèves jouent au hockey en se renvoyant un gant de boxe qui vient s'abattre sur l'échiquier. La VF coupe ce passage, nous privant de la délicieuse invective : "You ozard oik, Bromo!" et enchaîne sur Binns junior aplatissant une ferblanterie à coup de talons. (Pour faire un avion, bien sûr)

Cela ne nuit pas à la compréhension. On peut penser que la langue française étant moins concise que l'anglais, on a voulu alléger un peu le texte pour le faire rentrer dans le format de la collection.

Pour répondre à Pouchky, le surnom d'Auguste (expliqué en version française par la locution latine que Carter répétait souvent) n'est pas du tout le même que dans la version originale où Carter est surnommé "Benedikt" car il lisait la prière avant le repas (le benediktus). Mais en France, laïcité oblige, on a supprimé toute référence à la religion qu'on retrouve dans les premiers "Jennings".

Patrick

PS: mais sans doute avais-tu la réponse car tu as maintenant "Jennings goes to school"!

En bibliothèque verte, l'origine d' "Auguste" n'est pas clairement explicitée, ou alors ce détail a dû m'échapper.

Je n'ai pas lu Goes to school en entier, j'ai finalement peu de temps pour lire de façon sereine, avec un minimum de concentration. Je perds vite le fil en lisant en anglais.