Quelques-uns de mes souvenirs d'école... pris sur mon blog :
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J’aimerais tant les retrouver, mes livres d’école !
Ceux de mes 6-10 ans.
J’étais si petit en ce temps-là ! Plus j’étais petit, plus le monde était grand.
Dans la petite cour de l’école d’Anctoville-sur-Bosq… j’avais l’impression de filer comme une flèche, très loin, quand je courrais du mur de la classe au laurier qui cachait les toilettes. Nous jouions à des poursuites sans fin.
J’apprenais facilement, aussi, la classe était un plaisir…
Jacqueline tournait, tournait, sa robe faisait comme un cloche évasée, ses jambes allaient très vite, et je trouvais cela beau. Et j’aimais la regarder !
La campagne entrait l’été par les fenêtres ouvertes… dure concurrence pour la maîtresse…
Mais Mademoiselle Joseph avait la foi qui sauve, le plus qui permet à la maîtresse de vaincre l’été.
Blouse bleue… je voudrais tant tout savoir de toi, qui tu étais, comment tu vivais…
Cours cernée d’un mur bas qui donnait sur la route, d’un jardin de maîtresse, d’un préau qui cachait la voie de chemin de fer.
Livre de lecture, épais, aux couleurs sourdes… Histoire du papillon qui mourrait sur la mer… des lunettes du lion… de Delphine et Marinette… beaux récits qui me faisaient rêver.
Et plus tôt encore, le petit livre où l’on apprenait les lettres, Le S avec Simone, le Y avec cyclamen… beau petit livre illustré qui me manque tant.
Blouses grises, blouses à carreaux, cols Claudine…
Où êtes vous, Bernadette et Jacqueline, Marie-France et Bernard, Jean-Pierre…
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Voilà l'école ou je suis allé de 6 à 10 ans...
Le bâtiment comprend l'unique classe, du cours préparatoire, au fin d'études primaires...
Une classique petite école de campagne, avec son préau, sa cour, le jardin de la maitresse.
Juste derrière l'école, la ligne de chemin de fer Granville - Paris Monparnasse...
On voit à gauche le passage à niveau.
Anctoville-sur Bosq est un petit village d'une centaine d'habitants...
L'école n'est plus une école depuis longtemps...
La route était sinueuse et campagnarde.... Que de plaisirs et de jeux sur le chemin de l'école, que de bouquets cueillis, que de fossés, que de chemins sombres et inquiètants l'hiver...
Tout le long du chemin, deux kilomètres, un garçon, une fille s'ajoutait au groupe, on entendait des cris de joie et des bousculades, des rires, des chants...
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C'était un temps où Noël n'était pas encore une fête commerciale, ou il y avait encore de la magie, des joies simples...
Le long des chemins creux, les vieux arbres frileux ne portaient plus qu’une ou deux feuilles oubliées par l’automne.
Une mince couche de glace couinait sous les pas sonores. Le sol était gelé.
Un oiseau ébouriffé se glissait prestement entre les fougères roussies.
A l’école, déjà, la maîtresse nous contait des histoire, sous les globes jaune, derrière les fenêtres noires…
Pierre et le loup ! La chèvre de monsieur Seguin ! Le silence était grand, et seule, la voix de Mademoiselle Joseph raisonnait.
Parfois, une toux discrète, qui s’excusait, ou, un raclement de soulier troublaient à peine le calme de la classe.
Le poêle ronflait avec bonhomie depuis le matin.
Trois jours plus tôt, en bande, nous avions traîné le sapin pour l’école sur la route enneigée, bordée de poteaux noirs chapeautés de givre.
Un chuintement léger nous accompagnait, celui du sapin traînant au sol. Les voix sonores claquaient dans l’air vif. Une buée bleutée : phooouu ! phooouu ! flottait brièvement devant les bouches.
La dernière classe avant Noël était finie.
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J'avais peut-être huit, neuf ans…
C'était à Saint-Planchers…. Notre petite maison, une ancienne grange, était fleurie en toutes saisons. Une double ligne d'œillets mignardise blancs bordait le chemin qui s'achevait sur une petite cours de terre battue. Côté route, quelques marches précédaient une petite barrière métallique, qui grinçait.
Notre école, c'était celle d'Anctoville, petit village plus proche que le bourg de Saint-Planchers.
Nous sortions sur la route de Villedieu, route goudronnée, luisante, sur laquelle chantaient les pneus des rares voitures… Puis c'était une petite route gravillonnée, sinueuse, qui nous conduisait à l'école.
La maîtresse, mademoiselle Joseph, recevait presque chaque jour, le printemps venu, des fleurs qu'apportaient les élèves.
Nous, nous apportions souvent nos œillets blancs si parfumés.
Mais l'envie de changer nous prit un jour, mon frère et moi.
Nous cueillîmes un gros, un très gros bouquet d'œillets blancs, et prîmes la route…
A mi-chemin, sur la nationale, habitait notre copine Françoise. Dans un coin de sa cours poussait un gros pied de pivoines roses…
Les fleurs étaient énormes, parfumées, opulentes…
Ce fut notre premier troc, notre premier échange…
Françoise demanda l'autorisation à ses parents, et nous échangeâmes les œillets contre une grosse pivoine et un bouton plein de promesse.
Il y avait toujours dans un vase, un verre, des fleurs qui ornaient le bureau de mademoiselle Joseph.
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Sur le seuil de la classe, apparut un homme vestonné, cravaté. A sa main, une feuille blanche couverte de signes noirs… Les noms des heureux élus…
Non, je ne bougeai pas. Je m'en souviens très bien !
J'appris, car on le murmurait partout, que l'on allait donner les résultats du certificat.
--Mon vieux, cette fois, on va savoir ! "
Suivi un brouhaha : déjà, les premiers noms tombaient…
-- T'es reçu !
-- hein ? quoi ?
-- Oui, toi ! T'as pas entendu ?
Et C. et Jean, et M. …
J'étais reçu !
Et tous de crier : " M'sieu, m'sieu… On est reçus…
Un joyeux petit groupe se forma autour du maître.
Joyeux et un peu fou : vous vous rendez compte, reçus au certificat d'étude…
Le diplôme de la république, l'entrée dans le monde…
Et maintenant, on affichait sur le portail vert, par quatre punaises, les résultats…
Par le boulevard maritime, je rejoignis l'école Saint-Louis.
Deux copains marchaient près de mon vélo.
Quand nous arrivâmes dans la cour, tout était fermé, l'école était finie… Il n'y avait plus personne. Le reste des vainqueurs n'était pas arrivé.
Mais la porte de notre classe était ouverte. Nous attendîmes près des trois marches.
Nous passâmes la tête à l'intérieur. Sur le bureau, brillait le goulot d'une bouteille de champagne, entourée de verres, et d'une assiette de gâteaux.
Plus tard, le maître nous remit des livres de prix.
Ce fut pour moi un dictionnaire rouge, offert par la ville de Cherbourg.
Je ne sais plus ce que je dis, ce que je fis, ce jours là !
Je savais que je n'entendrais plus le son de la cloche, que je ne verrais plus les saisons transformer la cour. Plus de préau poussiéreux, ni de vieux pupitres…
Adieu le calme automne et le flamboyant été…
Domaine écolier qui n'existe que dans le passé.
Qui désormais ira courir autour du buis ? Qui fera claquer les billes contre le mur ?
Adieu, vieille école chapeautée d'ardoise… Sous tes mansardes, sous ton grenier, plus bas encore, tu abritais des instants de bonheur.
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Les derniers jours de classe, il ne manquait personne. Même les mauvais élèves étaient là. On évoquait les vacances passées, et on parlait de celles qui s'annonçaient
C'étaient de beaux jours. On travaillait peu, les maîtres oubliaient de sonner la cloche, et l'après-midi était une longue récréation.
Il y avait bien encore quelques cours. Les rêveurs s'arrêtaient brusquement d'écrire, la plume en l'air, le regard perdu.
Si la maîtresse leur avait demandé où ils étaient, ils auraient avoué : " au bord de la mer ", " dans le clos de la Bellière ", " avec ma petite cousine à Paris "
Sur mon cahier, plus brouillon que jamais, je dessinais des arbres ronds et touffus, des chiens comiques, des bonshommes aux mains griffues, des maisons cachées derrière des lauriers palme.
" O ces larges beaux jours dont les matins flamboient
La terre ardente et fier est plus superbe encor "
Les mots n'étaient donc pas que des mots, ils étaient plus vrais que la réalité. Singulière découverte !
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Qui n'a jamais rêvassé en classe ?
Certains jours, quand la leçon durait trop, à un moment, la voix de la maîtresse devenait un bourdonnement, un ronron, et l'esprit s'évadait vers d'autres lieux
Mes regards se perdaient vers le plafond, les globes ronds
La classe devenait irréelle, et j'agissais sans m'en rendre compte
Du bout des pieds, je soulevais le pupitre de mon voisin de devant, qui protestait, ce qui me ramenait sur terre.
C'était pendant ces moments de paresse que je tordais les règles, que je préparais les pâtes de buvard dans les encriers, que je faisais des queues aux zéros, des pattes aux lettres, que j'entourais les taches d'encre d'un cercle.
C'est pourquoi parfois mes cahiers étaient mal tenus
Je claquais des doigts :
" Mamzelle, j'ai plus d'encre ! "
" Mamzelle, je peux aller
"
Quand on obtenait l'autorisation de sortir, c'était l'occasion de jouer avec le robinet, de mettre un pied dans le jardin interdit
Plaisir d'enfreindre une règle, un tabou
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Il y en a d'autres sur le blog !
Désolé d'avoir été long !