Pour donner quelques exemples de l'universalité d'Enid...
Un extrait de Journal d'un Lecteur d'Alberto Manguel, écrivain d'origine argentine qui vit aujourd'hui en France et fut à seize ans le "lecteur" de José Luis Borges devenu aveugle :
"Je me souviens qu'enfant j'avais de l'univers une perception vaguement médiévale: les frontières étaient floues entre science et magie, et les merveilles vantées chaque jour dans les journaux de mon enfance ( le vaccin antipolio du docteur Salk, les premiers téléviseurs de Buenos Aires, les ordinateurs primitifs, les voyages intersidéraux ) voisinaient sur une étagère imaginaire avec la chaise à souhaits d'Enid Blyton et le Pays du Rire de Pinocchio..."
Journal d'un lecteur, Actes Sud, p.50.
D'autres extraits du même auteur dans Une histoire de la lecture :
"La "jelly"- cette gelée translucide, colorée et parfumée, qui faisait les délices des petits Anglais - était une substance mystérieuse qque je connaissais sans l'avoir vue par les livres d'Enid Blyton, et qui n'égala jamais, quand je la goûtai enfin, la qualité de cette ambroisie littéraire."
Après une allusion à un "Oui-Oui" vendu avec un jeu de construction :
( Plus tard, sans la moindre honte, j'ai fait mes délices des autres séries d'Enid Blyton, dont j'ignorais alors que les bibliothécaires anglais l'avaient taxée de "sexiste et snob".).
Une histoire de la lecture, Actes Sud, p. 22 et 27.