Les droits d'auteur et vous

Rappel du premier message :

Euh Corso, tu fais une croisade anti-téléchargement de base ou j'ai mal compris ? (sinon, oui, on est tous d'accord, Scribd c'est maaaal, blablabla... )
Si ce n'est pas le cas, tu m'excuseras ce qui suit, n'est-ce pas ?

Franchement je ne vois pas trop bien ce que ce type de débat viendrait faire ici, sur un sujet dont la seule prétention est de donner aux fans de Blyton/Bonzon la possibilité d'accéder à des textes originaux en texte intégral (vieux de 60 ou 70 ans pour la plupart).

Textes qu'il est compliqué de se procurer d'occasion (car pour cela il faut cibler les EO voire les premières rééditions, et parfois à quels prix !).

Textes qu'il est tout simplement impossible d'acheter en librairie puisqu'ils ont quasiment tous été sabotés des deux côtés de la Manche lors des rééditions successives. La faute évidemment à nos chers petits éditeurs adorés qui préfèrent brasser des sous au détriment du respect de l'oeuvre (que nous défendons haut et fort, nous, sur ce forum !)

Textes qu'il est également très difficile de se procurer en bibliothèque (le comble !), la principale occupation des "pseudos bibliothécaires" étant de jeter à la benne tout ce qui sent la poussière (et je caricature à peine). Même sur Paris, ce n'est vraiment pas folichon du tout en ce qui concerne les livres pour enfants des années 50-60, à part évidemment l'Heure Joyeuse (mais qui n'autorise que la consultation sur place).

Sans lecteurs-collectionneurs-passionnés-nostalgiques-ou-pas, cette littérature (du moins en France), serait juste morte et enterrée depuis bien longtemps, faute de pouvoir être transmise !


Donc bon, le droit d'auteur il a bon dos...

Il nous faudrait en France un Girls Gone By Publishers...
Qui éditerai pour les nostalgiques des éditions de séries abandonnés avec texte intégral et illustrations d'origine !

Pour en revenir au droit d'auteur, je ne veux pas bien sur sa mort, mais son adaptation à notre époque,a la dure vie d'aujourd'hui !
Je ne pense pas que les auteurs, réalisateurs, etc. ne pourraient plus vivre, se soigner, se loger, se constituer une retraite, etc. si le "domaine public" tombait après 25 ou 30 ans ! S'ils sont pros, ils travaillent toutes leur vie ! D'autres livres, films, chansons, prennent la place des plus anciennes !

Je trouverais juste que le domaine public d'une œuvre artistique arrive après 25 ans d'exploitation (date de la création de l'oeuve, pas mort de l'auteur !), et ne soit pas cessible aux descendants !

A chacun de gagner sa vie, après héritage des biens acquis de ses ascendants, comme M. tout le monde !

On hérite, OK ! Pour vivre, on travaille !

Enfin, je suis pour le paiement d'une somme mensuelle, dite "licence globale" , librement choisie, permettant de télécharger en échange de cette rémunération pour les auteurs !

Malgré mes faibles ressources, je suis pour la licence globale ! Entre 5 et 10 euros par mois !
Cherchez le nombre d'internautes potentiellement intéressés , faites le calcul, c'est énorme !!

Notez que le partage légal de particulier a particulier, en P2P, sans soucis commercial, évite les dérapages genre Megaupload, scribd, etc.



Mais ILS ne veulent pas ! Plus on gagne, plus on en veut !

maryland a écrit:

Corso a écrit:

Je ne suis pas d'accord avec toi sur ces points:
- reproduire une couverture ou un extrait, TOUT EN CRÉDITANT SES SOURCES, rentre dans le droit de "citation". Le choix inverse de Wikipedia s'explique par la volonté de ne pas faire de la marchandisation ou de la publicité. Ce qui est tout à son honneur.
- un ayant-droit peut autoriser certaines modifications d'une œuvre car c'est lui qui en possède le droit (Lapalissade). Tout dépend quelle modification, dans quelle proportion... Bien souvent, c'est l'éditeur qui le propose, en expliquant que le texte risquerait de sortir du catalogue sans ces modifications...

Pour le droit de citation, je veux bien te croire (j'y ai même cru très longtemps), mais alors comment les ayants droits d'Hergé s'y prennent-ils pour faire interdire des ouvrages qui se bornent à utiliser ce fameux droit de citation ? Ça m'a toujours épatée qu'ils aillent en justice pour faire interdire d'obscures brochures autoéditées par des collectionneurs pointus et tirées à 300 ou 500 exemplaires.

Pour les ayants droits, j'exprimais juste ma désapprobation par rapport au fait qu'ils trahissent l'oeuvre dont ils ont hérité. Je trouve ça triste qu'ils aient le droit de faire ça, quelques soient leurs raisons.

Sinon, tu ne m'as pas répondu au sujet des livres de lecture et de la nouvelle édition des Six Compagnons. Hachette aurait fait pression sur la famille Bonzon ? (sans vouloir créer une polémique, bien sûr, mais il n'y a aucune raison qu'on évite le sujet non plus)



Concernant les livres numériques, je tiens à le dire haut et fort, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé, et lorsque je me tourne vers eux c'est soit par défaut, soit pour faire des recherches rapides (par exemple retrouver un passage précis sans passer 3 heures à relire le livre). Je suis d'ailleurs très reconnaissante à celui ou celle qui a mis en ligne la version belge de Deux jumelles en pension, et je serai encore plus heureuse le jour où j'aurai la chance de dénicher ce livre d'occasion. Ce qui ne fait pas avancer le schmilblick : l'argent que j'y consacrerai ne rapportera rien aux libraires ni aux ayants droits, mais ira probablement garnir la bourse d'une mère de famille sur un vide grenier, ou bien d'un e-vendeur particulier.

Sinon je ne sais pas si vous connaissez, mais en Angleterre il y a un éditeur très chouette qui s'appelle Girls Gone By Publishers et qui s'est spécialisé dans la réédition des classiques de la littérature enfantine du XXème siècle, avec textes originaux et illustrations d'époque. Bien sûr, ces rééditions s'adressent plus aux lecteurs nostalgiques qu'aux enfants d'aujourd'hui. Et même si ce sont des paperbacks (adieu, sublimes jaquettes), les livres sont vraiment soignés, et c'est autrement plus réjouissant d'acheter ce genre de rééditions où l'on sent un éditeur passionné par ce qu'il fait, que de subventionner en pure perte les entreprises de démolition (Hachette, pour ne pas le citer).
C'est comme cela que j'ai pu me procurer plusieurs livres de Lorna Hill trop rares ou trop chers sur le marché d'occasion. Si j'avais pu les dénicher avant en téléchargement "douteux" mais gratuit, j'en aurai profité, si j'avais pu les trouver en ebook payant, ça aurait été niet (faut pas déconner quand même !), quoi qu'il en soit j'aurais quand même acheté ces belles rééditions papier. Comme quoi, quand on respecte un tant soit peu le lecteur...

Bien sûr, les éditeurs français ne s'inspireront jamais de ce brillant exemple, ils sont trop frileux...

Je réponds à tes interrogations concernant les ayants-droit d'Hergé.
Nous sommes dans une judiciarisation de notre société, sur le modèle américain. La BD ayant été élevée au rang de l'art contemporain (voir les prix de vente des œuvres de Bilal, Gibrat...) tout devient spéculatif. On essaye de faire peur, de menacer. Celui qui ne connaît pas la Loi ou n'a pas les reins solides cède... Exemple d'une menace sans suite, la fusée du rond-point de Chabeuil:

http://www.ledauphine.com/ardeche/2011/10/26/une-fusee-qui-a-bien-failli-decoller

Ce week-end, elle était toujours là, je l'ai vue en allant chez Jacques.

Pour la modification (mineure) des textes de Bonzon, oui, la famille a bien été consultée. Voir ce fil:

https://livres-d-enfants.1fr1.net/t1367p30-reedition-de-6-compagnons?highlight=reedition

Bonjour,



Je crois que nous sommes tous d'accord sur la suprématie du livre papier, sur les bibliothèques.....mais nous sommes de la génération d'avant les techniques informatiques.

Les "jeunes de maintenant" ne sont plus disposés à payer ou n'ont tout simplement pas les moyens de payer des livres papier....c'est une autre génération, une autre façon de voir. C'est la même chose pour le cinéma. Même si l'on est pas d'accord avec ça, cela fait partie de la vie actuelle et il faut en tenir compte malheureusement.

Je n'ai pas du tout envie de voir le livre mourir. Je crois qu'il va falloir s'adapter. Je crois qu'il faut donner envie de lire, qu'il faut tenir compte des nouvelles technologies même si je ne les aime pas vraiment.

Tali, nous sommes de la même génération ! puisque j'ai 62 ans...
Le droit d'auteur pour les auteurs de livres est différent des autres droits d'auteur, puis qu'on ne peut pas "générer" facilement un livre, le copier...

La solution : acheter d'occasion, (donc sans droit d'auteur !)

Pour le film et le cinéma, oui, on peut copier...
Mais cela existait aussi pour notre génération !
Qui n'a pas copié pour ses copains sur bande magnéto, ou mini-cassette, des films VHS ou des disques, des cassettes ! On ne hurlait pas au loup, alors !

On vendait même des double lecteurs de cassettes pour copier !

Songez que j'ai des dizaine de cassettes de chanteurs achetées en magasin... inexploitables, car mal vieilli... que le matériel pour les lire est rare, ou alors de vieilles occasions non réparables !
Idem pour mes trésors en 33t et 45 t....
Les platines disques de copie d'aujourd'hui valent une fortune !
Le droit d'auteur ne se paie qu'une fois....
...mais le support ayant vieilli, ou le matériel pour le lire n’existant plus, il faut racheter, et re-payer le droit d'auteur...
A chaque révolution technologique, il faut repayer...

Pourquoi ne peut-on pas télécharger sur internet gratuitement et légalement tout ce que l'on a acquis légalement, et dont le droit d'auteur a été acquitté ?

Et pourquoi s'y opposer si l'on accepte de payer une licence globale ?

Sur tous ces points, je suis assez en phase avec Serge

[quote="Corso

Mais je le redis : pour ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter des livres neufs, on peut les acheter chez des bouquinistes, dans des boutiques solidaires (Emmaüs, etc.), dans des vide-greniers... ou encore les lire gratuitement sur place en bibliothèque.

Si l'on excepte la bnf qui fait payer à l'entrée, TOUTES LES BIBLIOTHÈQUES DE FRANCE SONT GRATUITES ET LIBRES D’ACCÈS. Seul l'ABONNEMENT pour emprunter un livre est payant.

Les bibliothèques ont acheté le livre qu'elles prêtent contre un abonnement (dérisoire), créent des emplois (bibliothécaires, animateurs), maintiennent un lieux ouvert de culture qui permet aussi de recevoir en hiver un public victime de la solitude ou du froid.
[/quote]



Et au nom de tous les bibliothécaires, un grand merci...

Phoebe a écrit:

[quote="Corso

Mais je le redis : pour ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter des livres neufs, on peut les acheter chez des bouquinistes, dans des boutiques solidaires (Emmaüs, etc.), dans des vide-greniers... ou encore les lire gratuitement sur place en bibliothèque.

Si l'on excepte la bnf qui fait payer à l'entrée, TOUTES LES BIBLIOTHÈQUES DE FRANCE SONT GRATUITES ET LIBRES D’ACCÈS. Seul l'ABONNEMENT pour emprunter un livre est payant.

Les bibliothèques ont acheté le livre qu'elles prêtent contre un abonnement (dérisoire), créent des emplois (bibliothécaires, animateurs), maintiennent un lieux ouvert de culture qui permet aussi de recevoir en hiver un public victime de la solitude ou du froid.

N'oublions pas que moyennant espèces sonnantes et trébuchantes, la bnf vous photocopie et vous relie tous livres souhaités.


Et au nom de tous les bibliothécaires, un grand merci... [/quote]