Mon oncle et mon curé de Jean de la Brête

Bonsoir,
Ayant trouvé ce livre il y a quelque temps, une d'entre vous m'avait annoncé que c'était un peu nunuche, si je me souviens bien (mais ma mémoire ma pauvre dame !).
Et le hasard a voulu que je le lise avant les nombreux autres qui attendent dans ma pile de pas encore lus.
EXCELLENTE SURPRISE !
C'est un très bon livre.
L'histoire n'est pas vraiment nouvelle, mais j'ai beaucoup aimé le style, vivant et très imagé, certaines expressions m'ont fait bien rigoler, c'est plein de verve, frais et caustique souvent.
La philosophie qui transparait dans la seconde partie que j'intitulerai mon oncle, est datée, elle m'a rappelé Saint Marcoux et sa manie de marier de toutes jeunes filles, 16/17 ans à des messieurs plus âgés... GRRRR !!!
Mais bon, c'était sans doute une époque.
La première partie que j'intitulerai mon curé est vraiment très amusante.
Je me suis bien régalé à lire les aventures de cette jeune fille plutôt dévergondée (mais au sens positif du terme). Elle n'a pas la langue dans sa poche et ne connait pas l'hypocrisie.
Juste une phrase pour donner le ton :
A la mort de sa tante, qui était plutôt méchante avec elle, voilà toute l'oraison funèbre à laquelle elle a eu droit :
Votre tante n'avait-elle pas le sens commun ? lui demande son oncle.
Elle en a eu beaucoup quand elle est partie dans l'autre monde, répond la jeune héroïne.
La seule chose que je n'ai pas aimé est la peinture de la bonne société telle que décrite par Môssieur de la Brète, (qui se la pète), çà rime !
A l'écouter la noblesse est vraiment le seul monde qui vaille... les paysans et autres petits ne sont vraiment bons à rien...
Je recommande,
Spéléo

Hi Spéléo
c'est moi qui avais émis cet avis lapidaire ! j'étais restée sur un vieux souvenir .. eh bien je l'ai relu depuis ( J'ai un exemplaire qui me vient de ma grand mère dans la collection Nelson) ET JE FAIS AMENDE HONORABLE !
C'est vif , fin , assez drôle et j'ai pris plaisir à le redécouvrir !
A savoir : Jean de la Brete est un pseudo . C'est une jeune femme qui avait écrit ce livre .

Coucou Oldpuck,
Je suis rassuré, je ne deviens pas un affreux vieux C....
J'ai ramassé plusieurs sables différents....
Et bientôt des fonds marins...
Amitié,
Spéléo

Encore un coup de cœur partagé! Merci Spéléo, je note ton oncle et ton curé comme des personnes recommandables dont je vais essayer de faire la connaissance au plus vite.

Tu as raison Spéléo

Pas sur l'avis du livre ,je ne l'ai pas lu............Mais sur la façon dont l'auteur(e) St Marcoux nous fait part des premiers émois de jeunes demoiselles pour des hommmes d'age mûrs.

Je l'avais déjà remarqué dans "mon soleil des baléares" puis dans un autre que j'ai lu récemment et qui est exellent.

Saint marcoux nous raconte avec toute sa sensibilité féminine l'amour platonique d'une jeune fille avec un jeune architecte .

Bon j'arrête le Hors sujet

Bonjour

Le titre exact est "Mon oncle et mon curé" de Jean de la Brète (pour un fois, le clergé n'est pas prioritaire!) et c'est vrai que c'est très charmant. Jean de la Brète est le pseudonyme d'Alice Cherbonnel, née en 1858 à Saumur et décédée en 1945. Il y a une rue qui porte son nom à Saumur.Dans le genre délicieusement désuet, il y a aussi " Ces dames aux chapeaux verts" de Germaine Acremant et surtout "Papa longues-Jambes" et sa suite "Mon ennemi chéri" de Jean Webster qui sont des vrais bonheurs de lecture, sucrés et fondants tout comme il faut, à lire en sirotant un chocolat chaud quand il fait froid dehors..

Cordialement

Philippa

Bonjour,



Je l'ai trouvé ce matin .....en fait, je l'avais vu mais pas acheté ayant vu l'avis de Oldpuck donc il est parmi mes lectures à venir!

Merci pour toutes ces découvertes.

RAAAA !!!
Et mon avis n'a pas compté !!!
BOUHHHHH !
Je suis trop malheureux...

Spéléo

Bien sur que si puisque je suis allée l'acheter....merci Spéléo

AHHH !
Quand même !

Spéléo

J’ai découvert ce fil hier et je m’empresse de donner mon avis car j’ai lu "Mon oncle et mon curé" il n’y a pas longtemps. Mais ce n’était pas cette belle édition IB illustrée par Albert Chazelle (que je n’ai pas encore ) ; c’était une version intégrale aux éditions Nelson.

Je partage tout à fait l’avis de Speleo. L’intrigue est ténue, il ne se passe pas grand-chose, beaucoup de conversations ... et pourtant, et pourtant, contre toute attente le lecteur ne s’ennuie pas grâce à la spirituelle jeune Reine dont la répartie exquise fait que ce vieux roman de 1889 est toujours amusant en 2017.  

J'ai le même que celui de la photo postée par Gigi et j'en avais déjà parlé quelque part sur le forum mais sans l'avoir encore lu. C'est même mon seul IB à jaquette avec le 2eme volume de 20.000 lieues sous les mers.
En fait, j'avais emprunté ce bouquin à la bibliothèque de mon collège (catho) en cinquième, car le titre m'intriguait et je l'ai perdu avant de l'avoir commencé !
Comme Cedrix l'avait trouvé en vide grenier, il me l'a envoyé et j'en suis encore au premier chapitre. Bon, je vais m'y mettre, si, si... Et je fais confiance au jugement de Spéléo.

Surprise !

Après une absence totale de réédition depuis 1977, j'apprends que les éditions "Rose de la fontaine" ont publié en novembre 2018 une réédition de Mon oncle et mon curé dans une collection destinée aux jeunes à partir de neuf ans, appelée : "Livre à lire absolument".





ISBN 8377919664

Merci pour cette info, Gigi, mais je n'aurai pas le loisir de vérifier si ce roman pourrait plaire aux ados d'aujourd'hui : il doit y avoir une malédiction liée à ce bouquin car en voulant le relire (enfin, poursuivre ma lecture entamée il y a déjà un bail ) je n'ai pas pu remettre la main dessus. !

Chamane, peut-être l'as-tu envoyé (par erreur ou pas) à un membre du forum, et tu ne t'en souviens plus ? (J'ai fait pire que ça ).

@ Chamane et @ Gigi,
                
Si le livre de Chamane s'est perdu, j'ai peut-être la solution puisque j'ai déniché une version en PDF (voir ci-dessous)
Et pour tous ceux qui pourraient être réticents à la lecture d'un PDF (qui n'offre évidemment pas le confort d'un vrai livre), 
je conseille à défaut la lecture sur tablette!

Très Bonne Lecture!

https://www.ebooksgratuits.com/pdf/brete_mon_oncle_mon_cure.pdf

gigi a écrit:

Chamane, peut-être l'as-tu envoyé (par erreur ou pas) à un membre du forum, et tu ne t'en souviens plus ? (J'ai fait pire que ça ).

Après réflexion, je pense qu'il a dû partir dans un lot destiné à une recyclerie (je suis un peu en froid avec Emmaüs en ce moment... ). Je commence, en effet, à manquer un peu de place pour les livres et mon appartement n'étant pas extensible, je me suis séparée de ceux que je n'ouvrais plus. Mais que les membres du forum se rassurent, il me reste encore de quoi faire quelques échanges en IB et AR.

@ Paxson
 
Merci pour l'info. Pour ma part, je ne vois aucun inconvénient à lire une version PDF de ce roman.
Je ne manquerai donc pas de vous faire part de mes impressions et commentaires

Paxson a écrit:

j'ai peut-être la solution puisque j'ai déniché une version en PDF (voir ci-dessous)
Et pour tous ceux qui pourraient être réticents à la lecture d'un PDF (qui n'offre évidemment pas le confort d'un vrai livre), 
je conseille à défaut la lecture sur tablette!

Bravo Paxon, tu m'as grillé.
Pour ceux qui ont une liseuse prendre plutôt la version epub.
Je viens de commencer la lecture de ce petit bijou, plein d'insolences.
« Et Dieu sait que je suis bien en vie ! ajoutai-je en pirouettant plusieurs fois sur mes talons »
Aucun doute Mademoiselle ! Et en 2020, j'ai grand plaisir à découvrir votre « âme, fière et orgueilleuse... ».
Bref, c'est bien écrit, plein de vie... À lire !

Chamane a écrit:

Je commence, en effet, à manquer un peu de place pour les livres et mon appartement n'étant pas extensible

Une liseuse permet de stoker chez soi TOUT Hachette.
Sans augmentation de la taxe foncière, si on est propriétaire.

ValenteII a écrit:

Citation :

Une liseuse permet de stoker chez soi TOUT Hachette.

J'aurais dû en demander une au Père Noël ! .
A ce propos, le site de France TV lance un appel à candidatures pour le prochain prix littéraire et il y en à une à gagner, de liseuse. Je n'ai pas réussi à copier le lien, donc allez voir par vous-mêmes si le cœur vous en dit.
J'avoue que je me verrais bien en juré de prix littéraire.

{totalement HS}

Chamane a écrit:

J'aurais dû en demander une au Père Noël ! .

Il te reste, la fête des mères, l'anniversaire, le cadeau du patron (je doute), la prime d'activité, le 13 mois, augmentation salaire (rare!) etc

Chamane a écrit:

JJe n'ai pas réussi à copier le lien, donc allez voir par vous-mêmes si le cœur vous en dit.

La page, pour les personnes qui souhaitent participer !
https://leclub.francetv.fr/jeu-leclub/prix-litteraire-france-televisions-2020
Dingue de constater qu'un site dit public, souhaite capter autant nos données de navigation.
Plus d'une dizaine de mouchards, dont beaucoup sont US.
59 % de cette page n'a aucune justification technique.
Pire, l'information oblige le téléchargement d'une image (>68ko), un désastre en termes de CO2.
Rance TV, est devenue aussi polluante que certaines industries du pétrole
{/totalement HS}

Chamane a écrit:

J'aurais dû en demander une au Père Noël ! .

Et comme Paxon le signale, le fichier PDF est parfaitement lisible... sur ton ordi !

Merci Valente II, pour tes mises en garde au sujet de (F)rance Télévision. J'avoue être plutôt naïve en la matière et tu as raison de nous éclairer sur tous ces abus.
Je me passerai donc de liseuse et d'ailleurs, je préfère le charme de l'ancien (Ah! l'odeur des livres, le grain de leur papier, les petites marques du temps !!! ) aux commodités du contemporain.

Chamane a écrit:

Je me passerai donc de liseuse et d'ailleurs, je préfère le charme de l'ancien (Ah! l'odeur des livres, le grain de leur papier, les petites marques du temps !!! ) aux commodités du contemporain.

Peu importe du support¹ !
Bénissons speleo26 pour cette invitation à découvrir ce livre « nunuche »

Jean de la Brète a écrit:

C’était un dimanche.
Le dimanche, nous assistions régulièrement à la grand-messe, qui était l’unique office du matin, le curé n’ayant pas de vicaire. Ma tante entrait la première dans notre banc armorié, je la suivais immédiatement ; Suzon venait ensuite, et Perrine fermait la marche.
Notre petite église était vieille et misérable. La couleur primitive des murs disparaissait sous une sorte de limon verdâtre, causé par l’humidité ; le sol, loin d’être uni, était formé d’une quantité de crevasses et de monticules qui invitaient les fidèles à se casser le cou et à profiter de leur présence dans un lieu sanctifié pour monter plus tôt au ciel ; l’autel était orné de petites figures d’anges peintes par le charron du village, qui se piquait d’être artiste ; deux ou trois saints se contemplaient avec surprise, étonnés de se trouver si laids. Plusieurs fois, en les regardant, je me suis dit que si j’étais une sainte, et si les mortels me représentaient d’une manière aussi hideuse, je serais absolument sourde à leurs prières ; mais les saints n’ont peut-être pas mon tempérament. Par une fenêtre privée de ses vitraux, une rose blanche montrait sa tête parfumée et, par sa beauté, sa fraîcheur, semblait protester contre le mauvais goût de l’homme.
Nous possédions un harmonium dont trois notes seulement pouvaient vibrer ; quelquefois le nombre en allait jusqu’à cinq, cet instrument étant, grâce à la température, sujet à des caprices, comme les rhumatismes de notre chantre, lequel rugissait pendant deux heures avec la conviction si naïve et si profonde de posséder une belle voix qu’il était impossible de lui en vouloir.
Le tabouret de l’officiant était placé au fond d’un précipice, de sorte que, de ma place, je ne voyais que la tête et le buste du curé, qui avait l’air en pénitence. Les enfants de chœur se faisaient des grimaces et chuchotaient derrière son dos, sans qu’il eût l’idée de se fâcher.
Après l’évangile, il quittait sa chasuble devant nous, les choses se passant en famille, trébuchait dans quelques trous et arrivait à la chaire.
Parmi les êtres humains qui s’agitent sur la surface du globe, il n’y en a pas, je suppose, qui, dans le cours de son existence, n’ai fait un rêve. L’homme, que sa position soit infirme ou élevée, ne peut vivre sans désirs, et le curé, subissant la loi commune, avait, durant trente ans de sa vie, rêvé la possession d’une chaire.
(...)

Cette demoiselle « nunuche » est une rebelle !
C'est pas de l'instagram, de smartphone style Nabila.
Cette « nunuche », c'est de l'écriture immersive 3D, un retour virtuel vers un passé insolite et savoureux, parfum d'époque garantie.
La fraîcheur d'esprit de notre demoiselle « nunuche » est une révolution !
Et rien à voir avec la « révolution » has-been de ce con de S. Jobs. Le mec a l'esprit aussi fécond qu'un chapon cuisiné par Suzon !

Et encore merci Paxon pour le lien vers la version électronique.

¹) rien ne t'interdit d'accepter une augmentation du salaire, ou l'improbable cadeau du patron

Mon oncle et mon curé :
Puisque vous en parlez beaucoup en ce moment, je viens de le re-relire encore une fois .
C’est frais, c’est piquant, ironique, tellement tellement désuet mais si bien écrit. La petite Reine de 16 ans qui se prend d’amour pour son cousin le grand benêt, qui lui, regarde ailleurs  
Lors de leur première rencontre (le roman est écrit à la première personne) elle le décrit comme un bon gros garçon bien vivant, à la physionomie épanouie et qui mange énormément. Ce n’est pas du romantisme béat mais c’est très drôle. Néanmoins elle en tombe derechef amoureuse.
C’est marrant mais je trouve que ce roman a son pendant exact avec L’ami Fritz d’Erckmann-Chatrian. L’histoire se situe au XIXe siècle. Les auteurs y analysent la progression des émois amoureux d’un bon gros bourgeois quadragénaire et célibataire endurci pour une jeune fille de 16 ans . Il passe lui aussi par toute la gamme de sentiments classiques (coup de foudre, déni , doutes, séduction, jalousie puis déclaration etc. etc.)
(Quand on regarde le sujet de plus près, je n’ai jamais compris pourquoi on donnait ce livre à lire aux enfants. Je devais avoir 10 ans quand on m’a offert L’ami Fritz en BV. Je l’ai bien aimé mais avec le recul je me dis que le thème était quand même un peu scabreux même s’il n’y a absolument rien de choquant au niveau de l’écriture.)
Pour en revenir à l’oncle et au curé, je suis perplexe au niveau de la réédition de 2018. Quel lectorat l’éditeur compte-t-il toucher ? (à part NOUS  )
 J’imagine mal des ados de 15 ans se passionnant pour les affres amoureuses de la jeune Reine pour son cousin le gros mangeur. Et puis en termes d’action il ne se passe pas grand-chose c’est le moins qu’on puisse dire.

PS Valente , j'adore tes commentaires !

ValenteII a écrit:

¹) rien ne t'interdit d'accepter une augmentation du salaire, ou l'improbable cadeau du patron

L'un comme l'autre sont  sont hautement improbales...

Merci, en tout cas, pour cet extrait qui m'incite à ouvrir à nouveau ce roman. Il se trouve que cette atmosphère m'est familière. Elle ressemble beaucoup à ce que j'ai pu connaître à l'église de mon enfance en Vendée : tout y est ou presque, les images de saints, l'harmonium poussif et le chantre qui s'époumone, les enfants de chœur et les vêtements sacerdotaux.
 
@ Olpuck
Ravie de te revoir enfin parmi nous
Comme toi, je suis plus que perplexe devant cette idée de réédition.
Je me souviens de l' Ami Fritz qui m'avait aussi un peu déroutée à l'époque. (Ceci dit à peu près au moment où je l'ai lu, cad 13 ans environ, on nous donnait aussi à voir en cinéma scolaire " la 317e section", pas vraiment de notre âge non plus...)

Ps Moi aussi, Valente, j'adore tes commentaires.

Chamane a écrit:

(Ceci dit à peu près au moment où je l'ai lu, cad 13 ans environ, on nous donnait aussi à voir en cinéma scolaire " la 317e section", pas vraiment de notre âge non plus...)

J'ai connu pire, Chamane. En classe de sixième, le professeur nous avait emmenés au cinéma voir Nuit et Brouillard, le film en noir et blanc sur les camps de concentration nazis. Les images horribles, insoutenables, m'ont traumatisée, moi et mes camarades !