Le dessinateur Fred est mort

La nouvelle est passée à peu près inaperçue, Fred (Fréderic Othon Aristidès) est mort il y a quelques jours.
Encore un ancien de Pilote (Mâtin, quel journal!) qui disparaît;
Philémon, Anatole, le Corbakobaskets, le manu-manu, sont orphelins. Hum!

Je ne connaissais pas bien mais j'imagine le nombre de souvenirs... j'ai eu un ami qui a prénommé son fils Philémon à cause de la BD !
Une pensée chaleureuse pour tous les nostalgiques...

Pareil, je ne pense pas en avoir jamais lu. Parcouru tout au plus. Quoi qu'il en soit, désolé pour les amateurs ... et pour lui aussi.

C'est un immense auteur (... et "de BD") qui nous a quittés ce 2 avril. Pour ma part, j'avais été "capturé" par son univers dans les années 70, quand je découvris les premiers "Philémon" à la bibliothèque locale. Un très grand auteur de l'imaginaire aussi. Idées foisonnantes et d'une originalité folle, personnages attachants, trait immédiatement reconnaissable, amour du récit et des mots : sur ce dernier point, il suffit de parcourir l'album qu'il avait consacré au "Journal" de Jules Renard pour s'en convaincre !
 
Certes, j'avais moins aimé les derniers albums qu'il avait publiés (car situés en dehors de "Philémon"). Mais les premiers "Philémon" ou "Le petit cirque" sont de véritables chefs-d'oeuvre qui ne se démoderont jamais et peuvent être comparés aux plus modernes réalisations d'aujourd'hui sans avoir à en rougir.
 
Fred fait incontestablement partie des grands "jalons" de mon existence en termes d'attachement à une oeuvre et à son auteur.
 
J'ai la chance d'avoir pu réunir à peu près tout ce qu'il a publié seul (mais pas toujours dans le format d'édition original, malheureusement). Et il me reste à découvrir ses oeuvres en collaboration (dont "Timoléon", par exemple), en espérant qu'elles soient rééditées.
 
Et il me reste encore à découvrir cet ultime album de "Philémon", dont on a l'impression qu'il s'est accroché à son dernier souffle de vie pour pouvoir l'offrir à ses lecteurs afin de "boucler la boucle, avant de prendre enfin un long repos bien mérité après une vie artistique bien remplie.
 
L'un de mes grands regrets restera de n'avoir jamais eu l'occasion de rencontrer personnellement un auteur d'une telle envergure.
 
... C'est la fin de la représentation : les spectateurs sont invités à rentrer chez eux... et à ne jamais oublier !