Une voix au bout du fil, d'Olivier Séchan

Bon, on l'a tous lu et relu, c'est un de nos classiques, mais je viens de le parcourir encore une fois avec tellement de plaisir que je souhaite vous en parler.



C'est une belle petite histoire qui se déroule sur quelques jours de vacances, dans un village situé près des gorges de l'Ardèche.

Jean-Luc, le fils d'un fermier, est intrigué par la sonnerie du téléphone qui résonne interminablement dans la maison déserte d'un riche industriel habitant son village.
Impulsif et curieux, il se décide à entrer dans la propriété et à décrocher le téléphone...
Et là, il a deux motifs de surprise: d'une part le correspondant qu'il a au bout du fil s'exprime de façon incompréhensible et mystérieuse, d'autre part il s'aperçoit qu'il est observé par la fille de la maison, Brigitte, qui était bien présente...

...et c'est le début d'une cascade d'ennuis qui vont le faire accuser de vol, car un appareil photo de grande valeur a disparu de la maison, et une vieille voisine curieuse l'a observé pendant qu'il entrait dans la propriété et le dénonce. Et Brigitte, contre toute attente, ne va rien faire pour le disculper...

Il va falloir à Jean-Luc beaucoup de courage, de psychologie et de volonté pour prouver sa bonne foi... et pour parvenir à se faire une amie de Brigitte.

C'est une belle histoire d'amitié naissante qui sent bon les vacances d'été tranquilles sur le bord de la rivière, entre baignades et travaux champêtres. L'ambiance est bien illustrée par les dessins de François Batet, et les habits des enfants (short, polo à rayures, robe unie et sandalettes) rappelleront certainement quelque chose à plusieurs d'entre nous!   

Incroyable ! J'ai lu ce livre et je ne le savais pas.  
C'est en lisant ton résumé Caribou que cela m'est revenu ! En fait la seule chose dont je me souvienne c'est l'histoire du téléphone qui sonne sans cesse et le fait que le personnage principal décide de pénétrer par "effraction" dans la maison pour y répondre (déjà petit je pensais qu'il ne fallait absolument pas faire ça, c'est vous dire si j'avais été bien élevé  )

Très sympa ta présentation, Caribou.  Elle donne envie de lire le livre.
Aaaah les "maillots" rayés en tissu éponge...

Si j'en crois une célèbre encyclopédie en ligne cet écrivain serait le père de Thierry Séchan et du chanteur Renaud.

couik a écrit:

Si j'en crois une célèbre encyclopédie en ligne cet écrivain serait le père de Thierry Séchand et du chanteur Renaud.

Oui, et il est aussi l'excellent traducteur des Bennett!  
Merci à tous pour vos commentaires.
Comme d'hab, livre disponible en prêt sur le posto-bus du forum, il sufit de m'envoyer un MP  

Caribou a écrit:

couik a écrit:

Si j'en crois une célèbre encyclopédie en ligne cet écrivain serait le père de Thierry Séchand et du chanteur Renaud.

Oui, et il est aussi l'excellent traducteur des Bennett!  
Merci à tous pour vos commentaires.
Comme d'hab, livre disponible en prêt sur le posto-bus du forum, il sufit de m'envoyer un MP   

Et aussi un auteur de romans pour adultes: ce qui l'a fait connaitre, c'est un roman très noir (sur l'épuration), paru juste après la Libération: "Les Morts n'en sauront rien".

Par ailleurs, il a aussi été prof durant longtemps dans un lycée du 13ème arr de Paris (Gabriel Fauré, je crois)

Je l'ai en plus, mais toujours pas lu ! Allez, je me le mets sur ma PAL, comme Sree !

Cedrix a écrit:

Je l'ai en plus, mais toujours pas lu ! Allez, je me le mets sur ma PAL, comme Sree !

Bonne lecture, Cedrix ! Je n'ai pour ma part pas encore entamé la mienne,   je m'y mets demain après-midi, promis juré. Après tout, un BR, ça se lit dans deux heures grand maxi ! Et cette fois, je compte bien tenir ma promesse !

Ca y est, j'ai achevé ma lecture. Comme je ne l'avais jamais lu avant, je n'ai pas le ressenti d'un enfant qui découvrirait cette histoire, ni la joie de redécouvrir une lecture de jeunesse, mais j'ai néanmoins lu ce roman avec plaisir. L'histoire, loin d'être niaise ou manichéenne, décrit bien les caractères, celui, patient et psychologue de Jean-Luc, et celui, fort, entêté mais au fond tendre, surtout avec les animaux, de Brigitte. Le mystère est prenant et nous tient en haleine jusqu'à qu'on comprenne ce qui s'est passé. Les dialogues et les réactions sonnent vrai, comme le comportement de Jean-Luc avec Brigitte, quand il cherche des circonstances atténuantes à Brigitte tout en souhaitant se disculper : il fait preuve de caractère face à elle tout en essayant de l'aider. De même quand il va trouver Julien et plaide pour qu'il lui redonne l'appareil photo. Le dénouement, heureux bien sûr, est inévitable et sonne un peu comme une morale à la Comtesse de Ségur (il faut toujours avouer ses fautes sous peine d'être malheureux), mais cette fin dénoue une intrigue qui, mine de rien, était pleine de tension. Bref, un bon moment passé en compagnie de ces personnages magnifiquement illustrés par le très doué et délicat François Batet.

Merci pour ta contribution, Cédrix!   
et bienvenue au S.D.T.Q.S.I.  (Syndicat des Décrocheurs de Téléphones Qui Sonnent Interminablement)

Actuellement en cours de lecture. J'en suis pour le moment dans la partie où Brigitte vient de faire ses aveux quant à la disparition de l'appareil photo de son père et où les deux garçons vont interroger Toine, le fils de l'épicière, à ce sujet. Jusqu'ici j'aime bien, mais je ne l'ai pas encore fini.

A suivre...

Ca y est, je l'ai terminé aussi. Ce n'est pas très tôt (depuis le temps qu'il traîne sur ma table de chevet  ). Enfin bref, pour compléter ce que j'ai déjà dit plus haut, je me contenterai d'ajouter que l'histoire est plaisante - quoiqu'un brin simplette ! - et qu'elle se lit agréablement. Comme Cedrix, moi aussi, je me suis bien délecté des dialogues des enfants, à la tonalité si franche, mais aussi de l'ambiance estivale qui règne à Pont-Saint-Esprit, donc le lieu de l'action, et que les illustrations de F. Batet rendent à merveille. Vraiment un très bon cru.  

Caribou a écrit:

C'est une belle histoire d'amitié naissante qui sent bon les vacances d'été tranquilles sur le bord de la rivière, entre baignades et travaux champêtres. L'ambiance est bien illustrée par les dessins de François Batet, et les habits des enfants (short, polo à rayures, robe unie et sandalettes) rappelleront certainement quelque chose à plusieurs d'entre nous!   

Exactement la vision que j'ai de ce livre. Même si l'intrigue n'est pas celle d'un polar, elle ne manque pas d'intérêt, et met en avant l'amitié et les bons sentiments.
Et on peut s'y retrouver dans le cadre de nos vacances de l'époque, y compris sur ce point : je revois ma soeur en robe et sandales blanches, mon frère et moi en polo, avec short et tongs rouges. C'est exactement ça !

Merci pour ton soutien, Lolo443
Ouaip, les vacances et les étés interminables à la campagne c'était vraiment bien.
Chez moi on ne remettait pas de chaussettes avant le 1er octobre...

Les grandes vacances duraient deux mois et demi (de juillet à mi-septembre à mon époque), c'était effectivement interminable, au bon sens du terme. Les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol les décrivent aussi comme une éternité (citations: "les jeux éternels des grandes vacances", "si un jour à la fin des temps j'étais amené à retourner à l'école").
Et pendant toute cette longue période, les pantalons et chaussettes étaient proscrits, c'était short et sandales. Mon frère et moi n'étions pas fans, mais avec les tongs qui s'enfilent entre les orteils, impossible de les mettre autrement que pieds nus

Quand on est enfant, le temps s'écoule plus lentement.
La nuit qui précédait les vacances d'été, quand j'étais petit, j'avais une tradition : je devais lire Par les grands chemins. J'étais déjà un gai luron .

Oui, comme vous, short et plus de chaussettes! Par contre, je n'ai jamais eu de tongues, je me rappelle des bottes pour la pêche, des baskets en toile ou pieds nus. Et je me rappelle aussi des virées en vélo avec mon frère et le chien qui courait à coté. Il n'y avait pas toutes les voitures qu'on voit maintenant partout et les conducteurs faisaient attention dans nos campagnes. Et il fallait aider les grands-parents à la ferme. Petit, il fallait donner à manger aux poules, ramasser les oeufs et un peu plus tard j'avais appris à traire les vaches... C'est fou ce que l'on a perdu en petits bonheurs. J'ai bien plus de souvenirs de vacances, petit, que d'école. Je crois même ne rien me rappeler de l'école.

Merci à vous tous pour ces souvenirs partagés.

couik a écrit:

Je n’ai pas eu l’honneur de traire les vaches mais celui d’acheter du lait à une fermière du Poitou qui le plongeait une louche dans un seau en plastique pour le verser dans mon pot à lait « à l’ancienne ». J’ai même bu le précieux breuvage quelques minutes après cette transaction. J’ai eu de la chance, j’ai survécu à cette expérience. Depuis les quotas laitiers et l’hygiénisme ont éradiqué ces pauvres ruminants.

Je crois que tous ceux qui ont eu la chance de pouvoir aller chercher leur lait à la ferme le soir en balançant le  pot à lait à bout de bras (sans renverser!) en gardent un souvenir ému... L'odeur de l'étable, ainsi que le goût du lait que l'on faisait bouillir en rentrant, avec un petit ustensile dans le fond de la casserole qui faisait clac-clac quand le lait commençait à bouillir... et la "peau" épaisse qui flottait sur le bol de chocolat, miam!

Ha Couik et Caribou vous faites remonter  mes meilleurs souvenirs d'enfance et de vacances avec ce lait de la ferme . Ma grand mère nous mettait une pièce de monnaie dans la laitière en métal qui avait un couvercle retenu par une chainette , à l'aller on la faisait "danser " pour faire du bruit . mais au retour on était plus prudents sauf mon frangin qui pour faire le malin faisait des grands moulinets avec la laitière pleine .. Ce bon lait cru , un peu jaune sentait bon mais on ne s'en rendait compte qu'à la maison car à la ferme c'était la puissante odeur d'étable qui nous saisissait , nous enveloppait. Chaque fois que je me promène dans la campagne et que me parvient une odeur de vaches je suis immédiatement retransportée dans  un petit village des Ardennes à la fin des années 50 .

Merci à vous d'avoir évoqué ici vos souvenirs d'enfance tellement beaux, souvent émouvants et en tout cas bucoliques. Les lire m'a passionné. Eh bien, avec toutes ces descriptions si détaillées de fermes, de la traite, d'étables à vaches et tout et tout, on s'y croirait ! 

En Inde, on porte des tongs chez soi toute l'année, mais on se déchausse à l'entrée des pagodes, en entrant chez quelqu'un, voire même dans les magasins. Et tout le monde ou presque boit du lait de bufflonne ! 

Pour autant que je sache, les seules bufflonnes d'Europe sont en Italie et leur lait sert à la production de la vraie mozzarella, Sree. Miam, miam! 

@gronours : Je ne savais pas que les ours raffolaient de fromages ! Qui l'eût cru ! 

Blague à part, merci de l'info. C'est toujours utile de savoir.