Pierre Probst : son oeuvre, Caroline et ses amis en France et dans le monde

Rappel du premier message :



En 2013, on a fêté les 60 ans de Caroline et le 100e anniversaire de la naissance de Pierre Probst. Ce sujet vise à mieux connaître les facettes et le parcours de l'illustrateur, mais aussi à explorer les multiples déclinaisons des albums de Caroline et de ses amis, en France et dans le monde entier.

Pierre Probst s'est inspiré de son environnement et, bien sûr, de sa fille pour ses illustrations, notamment de sa maison de campagne en Eure-et-Loir pour La Maison de Caroline. Il a raconté dans sa biographie vidéo réalisée par Alain Dhouailly en 2006 comment il arpentait le zoo de Vincennes pour parfaire tout le bestiaire de ses albums. Très soucieux du détail, il accumulait des masses de documents pour rendre au mieux les différents objets du quotidien qui composent ses images. J'ai retrouvé certaines de ses sources d'inspirations qui sont présentées ci-après. Les messages de ce forum sont complétés au fur et à mesure des découvertes. Ils sont aussi enrichis des apports de Françoise Probst, qui a la gentillesse d'accompagner nos recherches.

Cet inventaire de Pierre PROBST touche à la fois l'épopée de "Caroline et ses amis", mais aussi plus largement tout le parcours de cet illustrateur, principalement la période lyonnaise (1942-45), les premiers pas à Paris (1946-52), la saga chez Hachette (1952-2007). Il concerne les albums d'histoires illustrées, les encyclopédies et livres documentaires, les calendriers, les cartes postales et tous les produits dérivés comme les jouets.

Incontournable et simple, Caroline visite Paris 1979, le dernier album en grand format.



A noter, le changement d'angle dans la version modernisée de 1997. Il n'a pas échappé à Pierre Probst qu'entre les deux éditions, une prolifération de vendeurs à la sauvette est venu occuper l'espace de la tour.

In fine, il est fortement recommandé pour retrouver le "Caroline à Paris spirit" de venir vraiment très très tôt... Voilà à quoi cela ressemble aujourd'hui :



Bien à vous.

Un éclairage sur le réalisme de Pierre Probst dans la reproduction de lieux ou des machines grâce à un entretien aujourd'hui avec Françoise Probst, sa dernière épouse, présente sur mon stand au Marché du livre ancien de Paris.

Pierre Probst constituait de nombreux dossiers de documentation en découpant les sujets dans des revues et les complétait par la prise de photographies et la réalisation d'esquisses, notamment dans l'environnement proche de son domicile à La Garenne-Colombes, mais aussi à sa maison de campagne au lieu-dit Champ à Pontgouin (28190 Eure-et-Loir) ou encore au zoo de Vincennes ou aux puces de Clignancourt. Il attachait beaucoup d'importance à se rapprocher du modèle, ce qui explique le souci du détail de ses interprétations. Peut-être un héritage de son passé d'illustrateur publicitaire.

Intéressant! Merci!   Pour la tour Eiffel, c'est un panneau de ton stand ou un montage?

un montage, je me débrouille avec le logiciel Paint + Picasa

Caroline invite ses amis 1953


Premier album, première inspiration de la réalité par Pierre Probst. Les amis de Caroline arrivent à la gare de Bellesfleurs en pleine campagne.
En fait, il s'agit de la gare de Bois-Colombes, située au nord-ouest de Paris. La passerelle métallique n'existe plus aujourd'hui. Vous avez deviné, c'est bien la gare "Les Vallées" que nous retrouverons dans Caroline aux sports d'hiver (1959). Dans la version modernisée de l'album en 1984, la gare n'est plus reconnaissable.



La version modernisée fait hélas disparaître cette inspiration

Caroline au Pôle Nord ;-)

Merveille des livres, tu es toujours aussi encyclopédique!  

Sree, bravo! on y croit vraiment!
Tu étais là au bon moment pour faire la photo, probablement tout près de Pierre Probst sans le savoir!
Je vais venir pour les vacances de sports d'hiver à Dubaï, puisqu'on peut y faire des rencontres aussi extraordinaires 

Après les manchots, au tour des ours polaires ! Effectivement, où ailleurs qu'à Dubaï peut-on s'attendre à voir se côtoyer deux espèces issues chacune d'un milieu naturel aux antipodes l'un de l'autre !
 

Exploration du matériel agricole pour Caroline à la ferme 1987


Le tracteur est un hybride entre un Fiat série 90 (un 130, 160 ou 180) début 1980 avec un nez de Someca 850 (1977).
La moissonneuse-batteuse est une Braud 258 (1972) d'une couleur maintenant peu courante dans nos campagnes.

La Maison de Caroline 1956

En 1953, Caroline envoie un camion chercher ses amis à la gare (Une fête chez Caroline). 
En 1954, pour Le Voyage de Caroline, le train et un voilier sont choisis. 
Dans Caroline aux Indes (1955), elle utilise plutôt l'éléphant. 
Enfin, pour La Maison de Caroline (1956), voici sa première Citroën, une 10 HP type B12 torpédo, modèle produit entre 1925 et 1927, qui semble avoir bien besoin des talents de mécanicien de Youpi le cocker et de Boum l'ourson.
A noter, l'immatriculation (596 EG 75) restera la même pour l'automobile de Caroline (1957) alors que le véhicule à changé (une citroën C6 1928) qui finira en vente au garage. Le numéro d'immatriculation était en fait celui de Pierre PROBST pour son véhicule parisien, puis qui va changer après son arrivée à La Garenne-Colombes (92). Dans les versions étrangères, le numéro d'immatriculation est adapté au pays (ex. : en portugais GB-56-88).  

La cirque Caroline 1963

La roulotte en bois a été remplacée aujourd'hui par la caravane, même si elle continue de survivre à des fins touristiques. Pierre Probst s'est plutôt inspiré d'un modèle français, d'autres formes existant notamment en Europe centrale. 
A noter les variations de mise en page du premier plat des versions anglaises et allemande, nous y reviendrons. Enfin, clin d’œil avec ce ticket de cirque factice créé pour l'anniversaire d'une Caroline américaine créé par une société d'animation d'anniversaires.

C'est excellent de trouver exactement les mêmes lieux ou objets que dans les livres. Good job!!

Scamp, Scooty, Bimbo, Blackie, Bobs, vous connaissez ? Ce sont les amis de Caroline en version anglaise.
Le premier "Albums roses" est édité dès 1954 chez Hackett's (Londres et Sydney) sous la collection Little gift books - Enid Blyton, cette auteure bien connue du forum aurait assuré la traduction. Douze albums sont publiés dans cette série. Puis l'éditeur Collins (Londres et Glasgow) continue la série à partir de 1955 avec la collection Wonder colour books (7 albums). Enfin en 1958, Sandle's publie le dernier album en Little gift books.



A noter, les trois variantes de premier plats et l'attribution enthousiaste de Patapouf's circus (Le cirque Patapouf) à Pierre Probst alors que René Caillé est l'auteur des illustrations. On compte donc 19 albums + 1 de Caillé.




Les éditions françaises de chez Hachette totalisent 28 albums roses.

 Bravo  pour vos belles illustrations,

Merci pour le récapitulatif, je vois ainsi tous ceux qui me manquent !!
TOUS ceux en Version anglaise, et 13 en Version française ... Snif...

Il faut passer me voir à Brassens. Il doit me rester 4/5 albums roses + une vingtaine de grand et moyen formats de Probst + Les trésors qui compile 8 albums roses ! :D 

Euh ... Prix à battre : 0,50 € l'album rose et 1€ le Grand Album Hachette de Caroline !

Avec les premiers plats des versions anglaises, américaines et allemandes, on a l'impression de redécouvrir de nouvelles facettes du talent de Pierre Probst. 

Je note avec intérêt qu'en plus d'être romancière, Enid BLYTON était aussi traductrice. Cet aspect de l'auteure m'était jusque-là inconnu.

On en apprend, des choses, sur ce forum !

avec des couvertures inédites en France

Amusant! As-tu pu faire la correspondance avec les albums français?

Très chouettes, ces albums ! En quelle langue sont- ils ?