Ahmed et Magali et ensuite Yani

Bonjour,
J'ai écrit quelque part dans le forum, la surprise que m'avait procuré la lecture du livre de lecture pour cours moyen : Ahmed et Magali.
Je viens de finir Yani, et je suis encore surpris.
Encore un livre assez noir. Bien moins que Ahmed et Magali, parce que beaucoup moins caricatural, mais quand même bien noir.
Yani est une petite fille qui va au cours moyen, donc 10 / 11 ans environ.
Et Paul Jacques Bonzon lui fait vivre des aventures bien mouvementées.
Ses parents doivent partir en Iran, mais dans une petite ville où il n'y a pas d'école française, d'où la nécessaire séparation.
Yani va aller vivre chez sa tante.... OH ! quelle tante ! Vraiment j'en ai bouilli de colère ! ce qui surtout m'a gêné, c'est qu'elle se permette d'ouvrir les lettres de Yani. MA culture d'ancien de la Poste sans doute.
Et tout le reste..... mais bon, ce n'est pas parce que ma vie a été, un long fleuve tranquille, ou presque, que certains n'ont pas malheureusement pour eux vécu des bouleversements identiques à Yani dans les leurs.
Donc encore des rebondissements assez noirs, des mauvaises nouvelles, mais pas de caricature.
Est-il plus formateur de faire lire à des enfants du primaire des histoires sombres, avec des problèmes ? je me le demande.
La vie n'est sans doute pas toujours drôle, mais doit on en faire l'essentiel des lectures pour enfant ??? je m'interroge.
Celà finit bien, mais quand même j'aimerai bien interroger un lecteur pour qu'il me dise comment il a vécu ces lectures.....
Spéléo

speleo26 a écrit:

ce qui surtout m'a gêné, c'est qu'elle se permette d'ouvrir les lettres de Yani. MA culture d'ancien de la Poste sans doute.

Ah tiens ?
Moi je suis à La Poste depuis 17 ans !!


Et en parlant de " lui faire vivre des aventures bien mouvementées", c'est souvent le cas !!
Fin septembre j'ai lu "Les Orphelins de Simitra" (mouvementé est donc bien le mot) et là je viens d'attaquer "La Promesse de Primerose".

Dans ces 2 livres, les 2 enfants perdent leur père tout au début de l'histoire... C'est triste !!

Et que dire de l'évantail de Séville où le petit héros meurt en fin de livre .

En y regardant de pus près dans les 6 compagnons c'est souvent Kafi qui est blessé par balles!!!

bonjour

je peux vous faire partager mon expérience d' enseignante puisque de façon curieuse j ai travaillé sur Yani pendant un an dans les années 80 j'enseignais dans une école hors contrat de confession arménienne  et la direction avait choisi ce livre de lecture
les enfants aimaient beaucoup et ne trouvaient pas cela spécialement triste ; il faut dire que l' histoire des arméniens n'est pas spécialement rose et je pense qu' ils se reconnaissait quelque part dans les difficultés présentées
j'ai passée de tellement merveilleux moments dans cette  école  ou les enfants étaient affectueux, curieux de tout, respectueux des adultes, que pour en avoir un souvenir, j' ai emporté le livre en partant ! en effet il y avait le cachet de l 'école dessus et à chaque fois que je le regardais cela me remplissait de bonheur
bon comme quoi une mauvaise action peut être en partie pardonnable  ! lol 

florinette a écrit:

bonjour

je peux vous faire partager mon expérience d' enseignante puisque de façon curieuse j ai travaillé sur Yani pendant un an dans les années 80 j'enseignais dans une école hors contrat de confession arménienne  et la direction avait choisi ce livre de lecture
les enfants aimaient beaucoup et ne trouvaient pas cela spécialement triste ; il faut dire que l' histoire des arméniens n'est pas spécialement rose et je pense qu' ils se reconnaissait quelque part dans les difficultés présentées
j'ai passée de tellement merveilleux moments dans cette  école  ou les enfants étaient affectueux, curieux de tout, respectueux des adultes, que pour en avoir un souvenir, j' ai emporté le livre en partant ! en effet il y avait le cachet de l 'école dessus et à chaque fois que je le regardais cela me remplissait de bonheur
bon comme quoi une mauvaise action peut être en partie pardonnable  ! lol 

Beau et intéressant témoignage, Florinette !
Sais-tu quelles étaient les lectures de ces enfants, leurs livres personnels ?

non Serge  ! j avoue que non et  que certains étaient très jeunes et apprenaient à lire dans Yani en effet ils arrivaient tout droit du Liban  ou c'était alors la guerre ou d'autres pays en conflit ou encore de pays où ils subissaient des discriminations ils apprenaient très vite d'ailleurs étant souvent multilingues (arménien, arabe, anglais )
PS je m' aperçois en relisant mes derniers  posts qu'ils sont bourrés de fautes désolée ma  dernière fille qui a des problèmes de sudation nerveuse bousille les touches et c'est un calvaire de taper correctement tant le clavier est en vrac  !   

Bonjour,
Amusant le lien entre PJB et l'Arménie.
A Valence, ville où il a terminé sa carrière et où il a vécu jusqu'à sa mort, il existe une forte communauté Arménienne, une radio FM Arménienne.
Il y a au centre du quartier Arménien de Valence, une place avec un monument au martyr des Arméniens. Et non loin, un bouquiniste.... (qui a fermé dernièrement).
Sinon, du coup je suis vite allé vérifier dans mon exemplaire de Yani, et j'y ai trouvé un tampon d'une école (rien que de très normal pour un livre de lecture).
Ecole Catholique Sainte Marie de Donzère (26).
Spéléo

Bonjour,

J'avais lu "Ahmed et Magali" quand j'étais en CM1 ou CM2 (le livre était dans la bibliothèque scolaire), ça m'avait passionnée, mais effectivement j'avais trouvé le passage où Magali est mise en pension et se fait bizuter par des grandes absolument terrible ! En revanche quand ensuite elle et sa Maman partent à Dakar, il me semble que c'était plus riant. En tout cas, j'avais vraiment beaucoup aimé ce roman.
Bon, ce sont des souvenirs lointains, tout ça...
Je ne pense pas avoir lu "Yani", en revanche je me souviens d'un autre roman scolaire où un petit garçon se retrouve orphelin et est placé à la campagne dans une famille où il y a des jumelles très méchantes qui lui volent les lettres que sa maman lui avait envoyées avant de mourir (pendant sa maladie) et qui les brûlent ; ça m'avait totalement terrifiée, ce passage, même si en fait une des jumelles, moins méchante, lui rend quelques lettres qu'elle a réussi à sauver. Il y avait d'autres épisodes très tristes mais je ne me souviens plus. Bon, ensuite, le garçon s'enfuit et rejoint une famille amie à Paris (il y a une histoire de rester coincer dans le portillon du métro - j'ai été déçue la première fois que je suis allée à Paris : il n'y avait plus de portillon...), et ça finit bien...

Pour répondre à la question : "est-ce normal de donner aux enfants des histoires tristes ?", personnellement, je préfère des histoires où les héros sont heureux, ou du moins ne vivent pas des choses trop tristes ou trop pesantes. Mais dans les années 1970-80, il y a eu beaucoup de romans pour les jeunes qui se voulaient "miroir de la société" et montraient le pire de façon très crue (ex. morts par overdose, etc.). Je n'ai jamais aimé ce genre-là, mais ceux qui les promouvaient avaient pour argument que ces histoires sonnaient plus "vrai" que les histoires à l'eau-de-rose où tout va bien...
Et dernier point, j'ai assisté un jour à une conférence de la rédactrice de "J'aime lire" (magazine qui publie chaque mois une histoire courte pour les enfants de 7-9 ans) qui commentait un sondage : les enfants préféraient :1) les histoires humoristiques ; 2) les histoires tristes "où on pleure" (même si en général, elles finissent bien) ; et je crois qu'en 3), c'étaient les histoires avec des animaux.
Bon, et puis finalement, dans les livres de la Comtesse de Ségur, tout n'est pas toujours rose (cf. le début de l'Auberge de l'Ange-Gardien où Jacques et Paul sont deux petits enfants vagabonds qu'un adulte trouve dans la forêt), ou pire "Petite princesse" de F. Burnett, où la pauvre Sarah devient la souffre-douleur de l'horrible Miss Minchin et crève à moitié de faim et de froid dans sa mansarde...
Peut-être que le plus important pour un enfant, c'est d'avoir un (ou des) adulte(s) (parents, bibliothécaires, instit'...) qui peuvent l'accompagner dans sa lecture et répondre à ses questions, ou mieux encore, voir s'il a l'air bouleversé, etc. et pouvoir en parler avec lui.

Résultat des courses : j'ai bien envie de relire "Ahmed et Magali", maintenant !!!
Myrielle

Myrielle a écrit:

Bon, ce sont des souvenirs lointains, tout ça...
Je ne pense pas avoir lu "Yani", en revanche je me souviens d'un autre roman scolaire où un petit garçon se retrouve orphelin et est placé à la campagne dans une famille où il y a des jumelles très méchantes qui lui volent les lettres que sa maman lui avait envoyées avant de mourir (pendant sa maladie) et qui les brûlent ; ça m'avait totalement terrifiée, ce passage, même si en fait une des jumelles, moins méchante, lui rend quelques lettres qu'elle a réussi à sauver. Il y avait d'autres épisodes très tristes mais je ne me souviens plus. Bon, ensuite, le garçon s'enfuit et rejoint une famille amie à Paris (il y a une histoire de rester coincer dans le portillon du métro - j'ai été déçue la première fois que je suis allée à Paris : il n'y avait plus de portillon...), et ça finit bien...

C'est "La roulotte du bonheur" de P.J. Bonzon.
https://livres-d-enfants.1fr1.net/t1851-la-roulotte-du-bonheur-preface?highlight=roulotte
C'est l'histoire de Bertrand, petit normand à la santé fragile, qui est placé dans une famille d'accueil à la campagne, à la mort de sa mère; martyrisé moralement par les enfants de cette famille, il fugue en compagnie de la chienne Finette en montant clandestinement à l'arrière d'un camion,  et va retrouver à Paris la famille Chanac, dont les enfants, Bernard et Nadou, sont ses amis.
C'est une très belle histoire, pleine de sensibilité... et qui se termine bien   
Sinon, entièrement d'accord avec toi sur tout ce que tu écris.  

Merci ! Le titre ne me dit rien, ni la couverture (ah, les caprices de la mémoire !), mais le résumé correspond exactement à mes souvenirs -en les complétant peut-être un peu...

En fait, c'est une histoire en plusieurs temps:
- le 1er temps, heureux, où Bertrand part vivre à Sainte Enimie (dans les causses), chez les Chanac, pour sa santé. C'est au cours du trajet vers Sainte Enimie qu'a lieu l'épisode du portillon.
- la maladie et le décès de sa mère, Bertrand revient à Cherbourg. Il ne s'entend pas bien avec sa belle sœur. Il repart dans une famille d'accueil chez qui il n'est pas heureux.
- la fuite nocturne pour retrouver la famille Chanac, que des aléas professionnels ont fait migrer vers Paris. Il est "adopté" par la famille, qui va rapidement choisir un mode de vie itinérant dans la "roulotte du bonheur", laquelle roulotte n'apparait qu'à la fin de l'histoire.

J'avais vraiment trouvé cette histoire très sombre .Trop même pour un livre d'enfant .

Merci, Caribou, pour ces précisions (et pour l'explication du titre, justement, je me demandais pourquoi ce mot de roulotte). C'est marrant, pour le portillon, j'étais persuadée que c'était lors de sa fugue (et que lorsque la famille l'apprenait, ils rigolaient en disant : "Ah, ça nous est aussi arrivé")... comme quoi, les méandres de la mémoire sont parfois étonnants.
Oldpuck, je suis d'accord avec toi, au point que je n'ai pas vraiment envie de relire ce livre, mais pour nuancer, on peut dire que l'histoire finit bien, et du coup ça rattrape les choses. Il me semble qu'il y avait alors (dans les années 60) certains romans qui montraient des situations assez sombres, notamment aussi la série "Véronique" de Suzanne Pairault (notamment le premier tome : l'histoire d'une orpheline que l'ont fait passer pour une héritière, mais lorsqu'elle s'aperçoit de la supercherie, elle préfère retourner dans son orphelinat... là encore, ça finit bien, mais je me souviens avoir versé beaucoup de larmes sur elle ! Il me semble que les autres tomes étaient plus "soft", plus orientés vers une énigme à résoudre, mais avec des épisodes très dramatiques, ex. deux enfants qui se perdent en mer sur un voilier une nuit de tempête... là encore, ce sont des souvenirs lointains, à propos de livres que j'avais empruntés à la bibliothèque alors que je devais avoir dans les 11 ans, et je n'ai trouvé que trois tomes alors : le 1er, celui où elle fait un stage de voile, et le 3e, c'est un rallye à bicyclette).