Les étranges locataires - septembre/octobre 2014

Illustrations de Jacques FROMONT

Bon, je vois qu’apparemment personne n'a fait une relecture de ce livre jusqu’à maintenant. Alors je commence.
Dans l'ensemble, l'intrigue n'est pas mal. Bon c'est un peu tiré par les ficelles comme dans tous les livres d'intrigues pour enfants. Une fois de plus on voit les cousins HLM soudés ensembles et généreux dans l’amitié. Ils se dévouent pour Gérard, le jeune voisin sourd-muet qui a failli perdre la vie dans un attentat. Bichette tout comme Maddy des 6C, a des intuitions et des réflexes justes. Il était féministe pour son temps PJB.  Pas comme Enid Blyton! Encore une fois et çà aussi c'est très bonzonien, des milieux de classe sociales modestes et sympathiques. Une question pour les Parisiens: le HLM  en question se trouve à Colombelle qui est un secteur de Saint-Denis a Paris. Est-ce qu'il s'agit du Seine Saint-Denis dont on en parle souvent dans les journaux Français? Si je ne me trompe pas, c'est considéré comme quartier sensible de nos jours, n'est-ce pas? Je regarde souvent les nouvelles Google France, donc  mes informations je les tiens de là. Si c'est le même quartier, eh bien, il a bien change depuis les années 60 (ce livre a été écrit en 65). A un moment, Gérard leur dit qu'il ne ferme pas toujours la porte de son appartement a clef. Je ne  pense pas qu'on puisse faire cela de nos jours, nulle part dans le monde. Autre question: si c'est le même quartier, est il grand? Je demande çà, car les enfants ont l'air de se diriger à pied la plupart du temps, que ce soit pour suivre les bandits ou bien prendre en filature l'apprenti tailleur. On ne mentionne jamais ni métro, ni bus. On dirait un gros village. J'ai été à Paris et j'avais remarque que il y a une station de métro dans presque toutes les rues principales.

Le retour de Mina sur le forum .
Ton absence nous pesait.
Bon a part ça j'ai pas encore commencé...

voilà je viens de le relire et je vous livre mes impressions...

Alors le début est "étrange" : cette veste qui explose à cause d'un engin miniature caché dans l'épaulette : un peu du "n'importe quoi" (ca a été mon impression première)

Ensuite l'enquête est bien menée et il y a tous les ingrédients "bonzonniens" dans ce livre pour nous faire passer un bon moment avec l'enfant sourd-muet, le dénouement heureux et la récompense qui servira à guérir le garçon.

Beaucoup d'invraisemblances dans cette histoire, avec ce Julien qui passe une nuit entière à espionner les "frères tranquille" ou encore le fait que le commissaire fasse faire une dictée auxx 2 suspects (pages 159 - 160) avant de n'ouvrir le 2ème coffre, c'est totalement surréaliste.

Ce n'est pas mon préféré et pourtant c'est me semble t'il le 1er de la série que j'avais lu et qui m'avait donné envie de découvrir les autres...

Je viens moi aussi de finir "Les étranges locataires", en première lecture.
Toujours aussi difficile de parler d'un livre que d'autres n'ont pas encore découvert!
C'est un bon Bonzon mais il ne sera tout de même pas dans mon trio de tête.
 Le début est assez étrange mais ne serait -ce pas simplement de  l'imagination, une imagination assez "débordante" pour plaire aux enfants? Beaucoup de grosses coincidences aussi mais qui font que tout s'enchaîne assez bien.
C'est avant tout un livre d'aventure que je trouve beaucoup moins dense que "Luisa".
J'ai encore une fois apprécié l'esprit de solidarité et le lien à toute épreuves des cousins+2, leur débrouillardise, leur courage et le fait qu'une fille soit une fois de plus "chef de bande" et "tête pensante".
Quelques sourires parfois à l'évocation de "confection sur mesure" (le prêt à porter n'existait pas encore, eh oui! c'est assez récent.), les portes que l'on ne verrouille pas encore, une illustration p.148 d'une renault 8 ou 10....et pour répondre à Mina oui, le quartier a bien changé!

Damned, je l'ai lu trop tôt, je ne me souviens plus de tout, il faut que je m'y remette... ce sera fait avant le début de la semaine, mais pour l'essentiel je partage l'analyse de Tali, et même s'il a des qualités ce n'est certes pas l'un de mes "HLM" préférés... à bientôt !

Désolée pour le retard, mais juste avant la date fatidique   :

J'ai trouvé ce "HLM" pas franchement désagréable mais assez bizarre et un peu décevant... comme Tali et Shamanixx j'ai du mal à croire de la part de PJB à cette histoire d'engin miniature dissimulé dans l'épaulette ! ce n'est pas le côté farfelu qui me gêne, mais ici l'on est dans un autre registre que celui coutumier de la Famille, et à mon avis ce n'est pas celui qui réussit le mieux à l'auteur...

Ensuite l'aventure est plutôt plaisante à suivre, bien que, même pour un enfant me semble-t-il, le suspense soit à peu près inexistant - et comme si ça ne suffisait pas la quatrième de couverture raconte absolument tout le déroulement de l'histoire, c'est incroyable ! - mais ce n'est pas grave, ce n'est pas l'essentiel dans cette série. Seulement ici on a aussi du mal à trouver l'épaisseur humaine habituelle. Comme le souligne Tali c'est un volume quand même plutôt light...

Mais ce qui m'inspire un certain malaise dans ce livre c'est le personnage de Gérard, le garçon sourd-muet. Il semble tout le long de l'histoire être vu comme une sorte de "simplet", même si à la fin il a un rôle courageux (dans la plus complète invraisemblance). Et surtout à la fin, cette irréaliste quasi promesse de guérison... là on est vraiment dans le conte de fées et je trouve ça dommage de la part de PJB alors qu'on sait - et sans doute encore plus à l'époque - que c'est pratiquement impossible... il aurait mieux valu évoquer les moyens de pallier son handicap, que ses amis apprennent avec lui le langage des signes, ou qu'il se perfectionne dans la lecture sur les lèvres qu'il semble avoir du mal à pratiquer... ou tout simplement que la Famille se promette de tout faire pour qu'il participe à la vie du quartier malgré son infirmité, qu'ils feront tout pour qu'on ne le tienne plus à l'écart... et cela, me semble-t-il, aurait été bien plus dans l'esprit bonzonien !

Sinon j'ai moi aussi apprécié le rôle intelligent et décisif joué par Bichette. J'aime bien ce personnage, comme Mady, des filles heureuses d'être des filles et qui ne pensent pas un instant être inférieures aux garçons... on est aux antipodes d'une Annie ou d'une Claude (que celle-ci veuille se faire passer pour un garçon et regrette amèrement de n'en être pas un, admettant ainsi implicitement qu'ils lui seraient supérieurs, m'a toujours plutôt agacée... et qu'on voie parfois en elle une icône du féminisme, non, ça ne me paraît pas vraiment pertinent !).

Je ne connaissais pas l'expression "Tonnerre de Bastia" ! 

Tiens tu as raison Mouette. Je n'avais pas pensé à relever ce détail là, mais j'avais trouvé bizarre comment vers la fin, on promet à Gérard "la guérison" de sa surdité, alors que il n y a jusqu’à maintenant aucune guérison. Autre détail un peu étrange: les sourd muets qui sont ainsi de naissance, tout au moins ceux que je connais, savent pour la plupart suivre une conversation en "lisant"  les lèvres. Je n'en ai jamais vu un qui sort une ardoise de sa poche pour communiquer... sauf si ils sont devenus sourds plus tard dans la vie. Par exemple c'est assez fréquent chez les gens âgés. Mon papa a toujours eu une oreille sourde tout le long de sa vie, mais à présent il est pratiquement sourd des deux oreilles (il a 88 ans). Quand nous communiquons avec, nous écrivons sur une feuille de papier, car il n'a jamais appris a "lire les lèvres". 
Autre chose aussi à relater à ce sujet: l’infirmité de Gérard est très mise en relief. PJB en fait un grand cas. De nos jours, on ne s'attarde pas sur l’infirmité de quelqu'un, qu'il soit estropié, sourd, aveugle... Mais ici, les enfants en ont pitié et franchement si j’étais Gérard, je serais mal à l'aise d'une telle attention.

Vos divers commentaires me donnent trop envie de lire le livre. Je le mets sur le haut de ma PAL. Même si je ne pense pas pouvoir respecter les délais exigés, je m'attelle à la tâche au plus tôt, pour vous faire ensuite part de mes impression de lecture. 

Lecture terminée,
Le début est très surréaliste avec une bombe dans une épaulette (G.Bayard aurait pu l'écrire).
Le chien TIC-TAC est absent de cette aventure dommage. Bichette y tient un grand rôle  et vole la vedette aux garçons ce qui est assez rare.
Je ne sais pas si j'aurai aimé ce livre si je l'avais lu enfant ,nous ne sommes pas dans l'ambiance Bonzon dans ce volet.
la fin est improbable nous avons du mal a croire au stratagème du bandit pour se débarrasser de son comparse.
@Mouette pour la guérison du sourd muet Gérard PJB nous l'a déjà fait dans "le  voyageur sans visage", c'est un thème cher à PJB l'utilisation de l'argent à des fins humanitaires.

Hervé, je suis bien d'accord, et ce n'est pas le côté humanitaire qui me gêne, mais le fait qu'on promette pratiquement à Gérard une guérison impossible... alors que la vraie générosité aurait été, tout en essayant de réduire les effets d'un handicap qu'on ne peut pas supprimer, de le considérer comme un ami à part entière et de l'aider à "s'intégrer" - même si c'est un affreux néologisme - comme un garçon nommé Gérard avec ses qualités et ses défauts et pas seulement un handicapé. Car ce que dit Mina est très juste, tout au long de l'intrigue on le voit traité uniquement sous l'angle de son infirmité. Et c'est assez pesant, je trouve (surtout pour lui !).

Je crois même que de nos jours, à l'heure du politiquement correct et tout le tintouin, il est souhaitable, voire préférable, d'usiter le terme de personnes à mobilité réduite en parlant d'handicapés. Enfin, ce n'est pas tout, ça : je ferais mieux de lire le "famille HLM" du mois et de vous dire ce que j'en pense.