Le mystère de la roche percée

Jean-Marie Simonis, notre ami belge, vient de sortir sa comparaison français-anglais de "Le mystère de la roche percée"...



http://perso.orange.fr/serge.passions/barney_comparaison_roche_percee_francais_anglais.htm
Comme pour tous les mystères, les différences sont notables...
Outre un premier chapitre presque tronqué, deux passages
du livres sont totalement différents :
- Le moment ou Sylvain va chercher les documents en terrrain dangereux
- La façon dont Felix "suit" monsieur Miracle...
Même si le scénario n'en est pas fondamentalement changé... ce sont quand même de grosses différences.
Mais fidéle à mon habitude, je juge le livre que j'ai lu enfant, cher à mes souvenirs...

En plus de cette comparaison, je vous propose de discuter de ce livre passionnant, et émouvant, puisque c'est celui où Sylvain retrouve son père...



:petits coeurs:

Je ne suis pas en mesure de donner mon avis sur ce titre pour la bonne raison que je ne possède pas le titre correspondant en anglais !
Et puis, même pour relire ce bouquin en français, faut que je sois un peu plus libre !

fan_indien a écrit:

Je ne suis pas en mesure de donner mon avis sur ce titre pour la bonne raison que je ne possède pas le titre correspondant en anglais !
Et puis, même pour relire ce bouquin en français, faut que je sois un peu plus libre !

Sree, il s'agit de parler du Mystère de la roche percée... pas nécessairement de la traduction !
J'ai juste profité de l'opportunité de la comparaison de Jean-Marie pour le proposer...

Je le sais, admin chéri, ne m'accuse pas d'avoir encore lu en diagonale ! (Hé oui, je sais lire entre les lignes !)
C'est justement pour cela que j'ai dit que même pour relire cette histoire, il faudrait que j'en trouve le temps, que je sois un peu plus libre que je ne le suis en ce moment !
Mais je trouve que Jean-Marie a vraiment une patience d'ange pour pouvoir étudier en détail les deux versions puis en relever les éventuelles différences. Et dire qu'il a déjà comparé les traductions de presque tous les club des cinq, les mystères Barnies et quelques "Aventures" ! Gloire lui soit rendue !
J'ai une fois essayé de faire la même chose pour le mystère du chat siamois / the mystery of the disappearing cat, mais j'ai laissé tombé dès le chapitre premier !

fan_indien a écrit:

Je le sais, admin chéri, ne m'accuse pas d'avoir encore lu en diagonale ! (Hé oui, je sais lire entre les lignes !)
C'est justement pour cela que j'ai dit que même pour relire cette histoire, il faudrait que j'en trouve le temps, que je sois un peu plus libre que je ne le suis en ce moment !
Mais je trouve que Jean-Marie a vraiment une patience d'ange pour pouvoir étudier en détail les deux versions puis en relever les éventuelles différences. Et dire qu'il a déjà comparé les traductions de presque tous les club des cinq, les mystères Barnies et quelques "Aventures" ! Gloire lui soit rendue !
J'ai une fois essayé de faire la même chose pour le mystère du chat siamois / the mystery of the disappearing cat, mais j'ai laissé tombé dès le chapitre premier !

Mais n'oublie pas que tu as promis de lire C5 en roulotte !

Pas de danger que je l'oublie, Serge, d'autant plus que c'est moi-même qui l'ai choisi comme le club des cinq du mois.

Le mystère de la roche percée est, à mon avis, un sommet de l'art d'Enid Blyton. Je prévois de répondre plus longuement qund j'en aurai le temps...

Bonjour à tous,

Tu as raison Justin, Le Mystère de la Roche Percée est aussi pour moi un des sommets de Blyton. Tous les ingrédients pour un merveilleux roman de jeunesse s'y trouvent :
- une intrigue dans une vieille auberge, avec une série de suspects (un peu comme dans Cluedo);
- un épisode très dramatique;
- une fin heureuse et particulièrement émouvante.

De manière générale, les versions originales sont encore plus agréables à lire que les v.f. (quand on maîtrise la langue de Shakespeare, bien sûr), car on y trouve moultes petits détails supplémentaires (surtout vrai dans la série "Adventure" mais aussi dans les "Barney's".

JM

Je remonte ce post parce que je viens de retrouver ma critique de ce livre, faite à chaud à première lecture. Une fois n'est pas coutume, elle est parfaitement enthousiaste (et peut-être un peu allumée).

Je vous la restitue telle quelle:

Voici assurément l’un des meilleurs romans qu’Enid Blyton ait jamais écrit.
Il vaut par la qualité de deux éléments d’ordinaire traités de façon trop frivole et artificielle: l’intrigue et la psychologie. Bien sûr, parler de psychologie avec Blyton reste exagéré, mais le portrait qu’elle dresse de Sylvain dans ce récit est l’un de ses plus émouvants et de ses plus sincères, sans doute parce que le jeune héros souffre beaucoup.
Il est assez rare chez Enid Blyton qu’un enfant-héros souffre longtemps de mal de vivre et souffre tout court: Claude, l’autre meilleur exemple de ce genre chez Blyton, est généralement plus frustrée que malheureuse, et même lorsque les enfants n’ont plus de nouvelles de leurs parents ou qu’ils sont eux-mêmes en danger, l’impression d’artifice que dégage ce danger (le fait que trop d’événements sont prévisibles et que l’on sent que l’histoire, éternellement optimiste, ne peut que bien se terminer) empêche quelque peu l’empathie.
Mais dans Le Mystère de la roche perchée, l’intrigue est, une fois n’est pas coutume, merveilleusement ficelée, en tout cas pour un Blyton. La multiplication des personnages douteux et/ou antipathiques et/ou anormaux égare les soupçons du lecteur et des personnages et favorise l’oubli de quelque détail important ; les événements sont, du moins à première lecture, tout à fait vraisemblables et bien combinés ; et enfin, cerise sur le gâteau, le « méchant » est à la fois extrêmement intelligent, machiavélique, trompeur et complètement insoupçonné. Pas de tours de passe-passe, pas de capacités extraordinaires ou de coïncidences merveilleuses pour venir à bout des difficultés; tout semble dangereux, voire mortel – le tourbillon qui menace de noyade quiconque s’en approche, le tunnel sous-marin dans lequel Sylvain et Félix manquent de se faire rattraper par la marée montante lors d’une tentative désespérée d’évasion, le champ de mines, les barbelés, les projecteurs et les soldats armés…
Tout semble un peu plus grand: le mobile (les plans d’un sous-marin nucléaire), le nombre de personnages, les émotions. Sylvain, en particulier, passe par tous les stades, et c’est cela qui garantit un tel souffle au roman: nous le retrouvons à peine remis d’une longue maladie qui semble l’avoir terriblement déprimé, puis nous le voyons passer de la solitude la plus désespérée à la renaissance, de la renaissance à l’espoir, de l’espoir à l’espoir fou, puis en déconfiture, horreur, écœurement, chagrin, fureur vengeresse… Jamais sûrement un personnage de Blyton n’aura ressenti autant en si peu de temps. Enfin, les retrouvailles entre Sylvain et son père, au moment précis où celui-ci, blessé, abandonnait tout espoir, sont véritablement très émouvantes et très bien racontées. (On sent, à travers tout ce livre, le propre désir que devait souvent avoir Enid lorsque, petite fille, elle attendait en vain que son père revienne à la maison.)
Entre parenthèses, j’ai souvent songé qu’Enid Blyton était bien meilleure à retranscrire les émotions négatives que les émotions positives: les scènes de joie ou de bonheur sont bien souvent sans surprise et sans grand intérêt, bourrées de clichés et de répétitions – mais les scènes de bouderies, de disputes, de frustration, de désespoir, de pleurs, de rage, d’amertume, de chagrin pur, sont très bien servies par son écriture sobre.

Eh bien, cette fois, je ne partage pas vos avis sur le bouquin en question ! (Il n'empêche que ton analyse est brillante, Cécile, toutes mes félicitations !).
Personnellement, le mystère de la roche percée, c'est celui qui me plaît le moins, dans la série des Barney.
Comme vous le dites plus haut, dans ce livre-ci, le brave Sylvain traverse épreuve après épreuve, toutes plus angoissantes les unes que les autres. Et franchement, j'ai détesté la partie où Sylvain se fait prendre par ce prétendu prestidigitateur, lorsque celui-ci lui donne des coups d'aviron sur les doigts et quand il le fait entrer dans un champ miné très dangereux. Et puis, le personnage de Félix est assez inquiétant aussi, quoi que lui soit incapable de faire du mal à une mouche !
Parmi les Barney, j'ai surtout aimé M. Personne et le carillon et un peu moins voleurs volés et gants verts.

Je partage l'avis de Cécile, de Jean-Marie, Justin, etc. ...
On ne peut pas reprocher à Blyton, que, pour une fois, le méchant est vraiment méchant !
Oui, Sylvain en voit de dures, et la victoire des enfants n'en est que plus éclatante...
Et puis j'adore le cadre de cette auberge pour une aventure.
Felix est un personnage très original... (Il ne saurait être question de ne pas aimer Felix à cause de "sa différence"...
Bref, j'adore ce titre...

J'aime bien que les personnages de romans d'aventures passent par des épreuves difficiles: ce sont elles qui font les héros, après tout! Beaucoup d'histoires de Blyton sont trop pépères à leur façon: on n'a pas assez d'impression de danger ou de tension, pas assez de frissons! et ça, c'est ce que j'aime. Apparemment, ce n'est pas le cas de Sree.

Pour moi, c'est un peu le même principe que la notion de courage. A chaque fois qu'on dit: "Il est courageux parce qu'il n'a pas peur", ça me fait sourire. Il n'y aucun exploit à faire quelque chose si l'on n'a pas peur! Par contre, si on est mort de trouille mais qu'on décide quand même, malgré tout, alea jacta est, de se jeter au-devant du danger, ça, c'est du courage!

Dans ce roman, Sylvain montre les grandes caractéristiques du héros: le courage, et surtout la résilience, la capacité à toujours se relever dans la tempête, quelle que soit sa force. J'admire, c'est tout.

Certes Sylvain est un garçon qui a du courage à en revendre, je ne prétends pas le contraire. Seulement voilà : dans ce titre, j'ai du mal à le voir supporter toutes ces horreurs, même la gentille Virginie est au péril lorsqu'elle traverse en même temps que son maître le champ miné.
Aussi, que d'émotions dans ce livre ! Mais au moins la fin est heureuse : Sylvain finit par retrouver son père, et tout est bien qui finit bien !