Juste pour rire, relisez ma petite, microscopique nouvelle, Jo et Mick :
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L’été était là ! Depuis 15 jours, le soleil brillait, il faisait chaud, la mer était étincelante.
Mick, un beau garçon, faisait la sieste allongé sur le lit qu’il occupait depuis des années à la villa des Mouettes.
Tous les autres étaient partis la veille en excursion sur la côte. Il avait du rester pour achever un important devoir de français qui compterait pour ses futures études…
Il se redressa et regarda avec émotion des photos des années passées, l’île de kernack, Claude, Annie, son frère François… Bonheur sans fin, renouvelé à toutes les vacances !
Le club des cinq était toujours là ! Les enfants avaient vécu des aventures si palpitantes…
Leur amitié et leur vie en était marquée à jamais !
D’une enveloppe, une photo glissa sur le sol. Mick s’en empara vivement, et eut un choque.
L’image représentait Jo.
Jo était une gitane que les cinq avaient connue il y a longtemps, et qui avait toujours eu pour Mick une amitié, une préférence que le temps n’avait pas ternie.
Pauvre petite Jo maltraitée dans son enfance, courageuse, intrépide, au tempérament de feu !
Mick avait toujours aimé Jo. Il l’avait défendue, encouragée, et leur amitié était teintée souvent d’un sentiment plus intime.
Il s’allongea, à plat ventre, la photo devant les yeux, et senti un trouble s’emparer de lui .
« Jo, ma petite Jo », murmura-t-il. Il pensait que la petite gitane était maintenant une jeune fille…
Il se leva . C’était maintenant un grand garçon, mais comme par le passé, il enfourcha son vélo et partit sur la route.
Il savait ou il allait. Jo habitait toujours chez la cousine de Maria, la cuisinière.
Elle était devenue une jolie jeune fille au teint mat, aux cheveux noirs et bouclés, et elle n’avait pas encore renoncé à se vêtir en garçon !
Mais un fort beau garçon, si vous voulez m’en croire !
Jo plantée sur les mains, la tête en bas, avançait lentement sur une pelouse.
C’est ainsi qu’elle aperçu Mick, qui semblait être à l’envers…
« Mick, mon Mick, s’écria –t-elle en retombant sur ses pieds !
Lui depuis un moment admirait la jeune fille marchant sur les mains, et s’extasiait sur les longues jambes brunes, effilées, musclées… de belles jambes !
Une tornade arriva sur le garçon, qui chancela, tandis que deux bras l’entouraient, et qu’une foule de baisers claquaient sur son visage, tout près de la bouche.
Ils se regardaient avidement.
Le garçon, dans son short bleu, sa chemisette ouverte, avait belle allure, et Jo le regardait comme une friandise bonne à manger.
« Jo, toujours aussi vive ! Tu as failli me renverser
- Tu as donc pensé à moi, que te voilà ici ?
- Les autres sont partis en ballade ! je m’ennuyais…
Il y eut un silence.
- Viens avec moi, dit la gitane en le tirant par le bras ! je te garde !
Elle entraîna le garçon dans la maison désertée.
« La cousine de Maria est en vacances, dit Jo en souriant, je suis la maîtresse de maison ! »
Mick suivit Jo sans résister ! Il suivait toujours Jo, qui avait sur lui une influence certaine !
Il la regardait, et constatait que le temps l’avait peu changée… Elle avait toujours un charme irrésistible.
« Mon domaine, dit Jo en le poussant dans une pièce dont l’intérieure rappelait une roulotte de bohémiens…
« Oh ! Jo, le même décors que par le passé ! «
Mick était ému.
Une guitare, des foulards, un fouet de cuir, celui de Buffalo, tous les souvenirs revenaient à la surface.
Jo s’assit sur un tout petit lit , étroit comme celui des gens du voyage, dans les caravanes.
« viens t’asseoir, dit la gitane, approches–toi ! ».
Une lumière faible éclairait la pièce, car pour empêcher la chaleur de rentrer, Jo avait ouvert la fenêtre et tiré les volets.
Donnes ta main, dit la jeune fille, je vais lire ton destin !
Mick tendit sa main, un peu ému !
Son cœur, son esprit, lui disaient qu’un instant rare allait venir.
Jo promena ses doigts doucement dans la main de Mick, glissa sur son bras, caressa l’épaule, et s’insinua sous la chemisette.
Et ce fut elle, la fille, qui renversa le garçon sur l’étroite couchette. Il ne se débattit pas, car c’était son désir intime. Dans l’ombre, il connu la vigueur étonnante de Jo et se demanda si c’était bien une fille qui le bousculait ainsi. Un visage de beau garçon s’écrasa sur le sien, et il serra furieusement la jeune fille.
« Cheval fougueux, chuchota Mick !
- Tu sauras bien me dresser, répondit doucement Jo ».
Jo l’intrépide, l’indomptable, ne pouvait dire ces mots qu’à Mick, bien sur !
Un autre, elle l’aurait griffé, frappé, il aurait connu la furie d’une jeune gitane en colère.
Le combat dura un moment et Mick triompha de Jo ! Mais il connut une vigueur qui n’était pas seulement celle d’une fille. Il sut ce qu’il en était de ses filles qui s’habillaient en garçon, et voulaient les imiter en tout !
Allongés sur le dos, se tenant les mains, ils se racontaient les aventures passées, Antonio, la roulotte, Claude, si fâchée les premiers temps, et jalouse de Jo, le bateau, les grottes, Mesnil-le Rouge…
Jo était devenue un jeune fille civilisée, faisant des études, mais elle avait gardé son amitié au monde des gitans, et avait des accès de sauvagerie, un besoin de liberté qui la menait parfois sur les routes, à l’aventure.
Mick avait toujours su qu’un jours il connaîtrait Jo. Qu’il lui faudrait attendre…
Et maintenant il était étendu auprès d’elle.
Un coup de vent brutal fit claquer les volets, la fenêtre s’ouvrit, mais il faisait toujours très sombre. Un orage soudain, comme il en arrive parfois les beaux jours d’été, arrivait sur la campagne.
Cet air électrique tourmentait les deux jeunes gens.
Jo, au tempérament de feu, sentait revenir son désir. Elle renversa le garçon sur elle, et lui fit comprendre qu’il devait être plus vif, moins précautionneux… Elle joua à se défendre , et il s’enflamma à la maîtriser. Il sut alors que Jo était vraiment un cheval sauvage, dur à vaincre.
Le jeu les excitait , et ils s’arrêtèrent enfin épuisés et satisfaits.