biographie de Enid Blyton

mina a écrit:

Eh bien je viens d'achever de lire la biographie de Enid Blyton par Barbara Stoney qui était sa biographe officielle, celle qui a été choisie par la fille ainée de Enid B. pour écrire sur sa mère. Je recommande la lecture de ce livre... mais pour autant que je sache il n'a pas été traduit en Français. Pour ceux qui parlent Anglais, c'est 'Enid Blyton The biography'. Comme je le disais tantot sur un autre poste il y a quelques minutes, c'est décevant d'apprendre des choses négatives sur des gens qui nous ont fait rêver tant pendant notre enfance et qui continuent à nous faire rêver. Enid B. s'est brouillé à l'âge de 19 ans avec sa mère, car celle-ci était trop conventionelle et n'approuvait pas que sa fille poursuive des études et elle est resté en brouille pour le reste de sa vie. Malgré les supplications et prières de sa mère et ses frères, elle ne l'a plus jamais revue!! Tout au plus, elle lui envoyait des petites sommes d'argent lorsque cette dernière en avait vraiment besoin. Elle ne l'a jamais présenté à aucun des deux époux ni à ses filles, sans jamais leur donner de raison. Lorsque elle a divorcé de son premier mari, malgré la promesse qu'elle lui avait tenue de le laisser avoir ses visites régulières aurprès de ses deux filles, elle ne lui a jamais permis de les visiter. Pourtant ce n'était pas un mauvais père, ni même un mauvais homme. Elle avait cette façon de balayer de ses pensées tout ce qui était déplaisant, ne plus en parler et faire comme si ça n'avait jamais existé. Pour ne pas trop y penser, elle se submergeait dans son travail (elle travaillait d'arrache-pied, au prix de négliger ses deux propres enfants) et elle avait un tas d'activités à part cela. Deux ou trois ans avant sa mort, elle a été convalescente pour un mois et c'est pendant cette inactivité que les pensées qu'elle avait si bien balayés pendant des années, sont sorties de leurs cachettes et ont fait surface dans sa mémoire. Elle s'est sentie prise de remords et sa maladie s'est même accrue à cause de ça, sans pour autant qu'elle admette qu'elle était dans le tort. Une fois rétablie, elle se replongea dans son travail et va-et-vient coutmier et de nouveau les pensées déplaisantes étaient reléguées quelque part au fond de sa mémoire. Mais comme on dit en Anglais, 'what goes around comes around', qui veut dire que on subit les conséquences de nos actions. Sa plus jeune fille lui a gardé rancune de les avoir négligées et a écrit un livre plus tard sur ça (j'aimerais bien mettre ma main sur ce livre). Apparement elle n'a pas beaucoup de pensées tendres vis à vis de sa mère.

Je n'ai pas lu cette biographie, (je ne lis pas l'anglais, et je ne le parle pas non plus), mais pour avoir parcouru souvent le forum Yahoo group Blyton, je savais cela...

On en parle un peu aussi ici :
On a vu que la littérature, en particulier l’écriture, avait été, depuis son enfance, un moyen pour Enid Blyton de fuir ses problèmes de se réfugier dans un monde de rêves. C’est quelque chose qu’elle perpétua toute sa vie. Quand ses parents moururent, par exemple, elle prétexta avoir trop de travail pour se rendre aux funérailles. Quand son premier mari, Hugh, tomba malade et fut hospitalisé, elle réagit de la même façon et écrivit encore plus qu’à l’accoutumé.

On peut également remarquer dans ses travaux, essentiellement dans ses articles, qu’elle y embellissait sa vie. Elle y parlait en effet de l’atmosphère de paix qui régnait dans sa maison, alors que ses domestiques se souviennent d’elle comme d’une patronne presque despotique qui ne supportait pas d’être dérangée par le moindre bruit et qui n’acceptait pas que ses employés fussent malades. De même qu’elle expliquait comment éduquer les enfants, disait aux parents que les enfants avaient besoin de leur présence et que c’était le plus important, alors qu’elle-même n’accordait le plus souvent qu’une heure par jour à ses filles. Imogène, la plus jeune se rappelle de sa mère comme d’une mère absente et trop occupée par son travail. Dans A childhood at Green Hedges, Imogène dépeint le portrait d’une mère négligente. « Ironiquement, il semblerait que la femme qui ouvrit ses bras aux enfants du monde entier et leur offrit son amour était trop occupée pour s’autoriser le temps d’un baiser ou d’un câlin à sa plus jeune fille. » De plus, celle qui dépeignait des familles unies et des enfants heureux pour se créer un modèle différent de sa propre famille, avait elle-même divorcé et empêché ses enfants de revoir leur père. Elle reproduisait sur ses propres enfants ce qui l’avait tant fait souffrir dans son enfance.

C’est Enid Blyton elle-même qui donna la meilleure définition du lien qui l’unissait à sa littérature. Peu après la mort de son mari Kenneth Darrel Waters, alors que la maladie d’Alzeihmer l’avait frappée, elle répondit à un de ses amis qui lui dit pour la réconforter qu’elle avait deux grands enfants bien à elle :

« Des enfants ? (…) Elle ouvrit grand ses bras, à demi tournée comme pour embrasser les étagères de livres sur le mur près d’elle. Ce sont eux mes enfants. »

Extrait du mémoire d'Amélie Mellier :
http://pagesperso-orange.fr/serge.passions/c5_l_eternelle_enfant.htm

Le cas Blyton n'est pas isolé, souvent, des auteurs dont on adore les livres nous déçoivent dans leur vie...

Et la biographie écrite par François Rivière, vous l´avez lue ?

Georgina a écrit:

Et la biographie écrite par François Rivière, vous l´avez lue ?

Ce sont plutôt des souvenirs de Rivière qu'une biographie...
On y apprend rien sur Blyton...

mina a écrit:

Eh bien je viens d'achever de lire la biographie de Enid Blyton par Barbara Stoney qui était sa biographe officielle, celle qui a été choisie par la fille ainée de Enid B. pour écrire sur sa mère. Je recommande la lecture de ce livre... mais pour autant que je sache il n'a pas été traduit en Français. Pour ceux qui parlent Anglais, c'est 'Enid Blyton The biography'. Comme je le disais tantot sur un autre poste il y a quelques minutes, c'est décevant d'apprendre des choses négatives sur des gens qui nous ont fait rêver tant pendant notre enfance et qui continuent à nous faire rêver. Enid B. s'est brouillé à l'âge de 19 ans avec sa mère, car celle-ci était trop conventionelle et n'approuvait pas que sa fille poursuive des études et elle est resté en brouille pour le reste de sa vie. Malgré les supplications et prières de sa mère et ses frères, elle ne l'a plus jamais revue!! Tout au plus, elle lui envoyait des petites sommes d'argent lorsque cette dernière en avait vraiment besoin. Elle ne l'a jamais présenté à aucun des deux époux ni à ses filles, sans jamais leur donner de raison. Lorsque elle a divorcé de son premier mari, malgré la promesse qu'elle lui avait tenue de le laisser avoir ses visites régulières aurprès de ses deux filles, elle ne lui a jamais permis de les visiter. Pourtant ce n'était pas un mauvais père, ni même un mauvais homme. Elle avait cette façon de balayer de ses pensées tout ce qui était déplaisant, ne plus en parler et faire comme si ça n'avait jamais existé. Pour ne pas trop y penser, elle se submergeait dans son travail (elle travaillait d'arrache-pied, au prix de négliger ses deux propres enfants) et elle avait un tas d'activités à part cela. Deux ou trois ans avant sa mort, elle a été convalescente pour un mois et c'est pendant cette inactivité que les pensées qu'elle avait si bien balayés pendant des années, sont sorties de leurs cachettes et ont fait surface dans sa mémoire. Elle s'est sentie prise de remords et sa maladie s'est même accrue à cause de ça, sans pour autant qu'elle admette qu'elle était dans le tort. Une fois rétablie, elle se replongea dans son travail et va-et-vient coutmier et de nouveau les pensées déplaisantes étaient reléguées quelque part au fond de sa mémoire. Mais comme on dit en Anglais, 'what goes around comes around', qui veut dire que on subit les conséquences de nos actions. Sa plus jeune fille lui a gardé rancune de les avoir négligées et a écrit un livre plus tard sur ça (j'aimerais bien mettre ma main sur ce livre). Apparement elle n'a pas beaucoup de pensées tendres vis à vis de sa mère.

Blyton n'a certes pas été une bonne mère de famille, bénie soit-elle! Si elle l'avait été, elle aurait consacré plus de temps à ses enfants, et moins à ses enfants lecteurs, auxquels elle tenait encore plus qu'à Imogen et à Gillian elles-mêmes!
A ma connaissance, Blyton n'a pas non plus été une enfant très obéissante. On lit dans sa biographie que sa mère voulait la confiner à la cuisine, alors que notre romancière préférait le jardinage, la musique, la poésie. Si elle était restée dans sa cuisine à éplucher pommes de terre et oignons, ce forum n'aurait sans doute jamais vu le jour!
Bon, ce que je sors est sans doute un peu moche, mais c'est la vérité vraie, non?
Imogen et Gillian n'ont qu'à se dire qu'elles ont eu pour mère une écrivaine connue de par le monde, une mère qui a su captiver des générations d'enfants, d'ici ou d'ailleurs...

mina a écrit:

Voyons donc, ce qui importe à un enfant, c'est l'amour et la présence maternelle au-dessus de tout. Mais ceci dit, il parait que c'est la plus jeune de ses filles qui lui porte une rancune bien profonde. Sa fille ainée en dit beaucoup de bien, tout en admettant que sa maman n'était pas la persone la plus facile à vivre. La rancune et l'amertume sont des cancers. Ils grandissent et au fil du temps ils font des ravages intérieurs. Donc, à mon avis il faut en prendre et en laisser dans les propos de Imogène.

Enfants, Imogen (et non Imogène!) et Gillian en ont peut-être voulu à leur mère de les avoir négligées.
S'il s'était agi de quelqu'un d'autre, alors, comme tu le dis, cette haine envers leur mère, n'aurait fait que grandir, au fil des années.
Mais Enid Blyton n'a pas été une quelconque dame, ou employée de bureau!
Le monde entier l'a admirée, l'admire toujours.
Sans doute aujourd'hui, Imogen et Gillian devenues femmes mondaines et mères de famille, ne gardent-elles plus rancune vis-à-vis de leur maman disparue.
Pour info, dans un livre de Blyton intitulé "Bimbo and Topsy", non traduit en France, il est question des aventures d'un chat et d'une chienne appartenant à deux enfants appelées...Imogen et Gillian!

D'après ce que j'ai pu lire, Gillian a eu une enfance un peu plus agréable qu'Imogen. Imogen a souffert de plusieurs facteurs aggravants: le mariage d'Enid se désagrégeait pour valser vers la totale destruction, la naissance s'est mal déroulée, et pour couronner le tout les deux parents (surtout Enid, apparemment) désiraient ardemment un garçon et ont été très déçus de trouver une fille à la place! Imogen a probablement senti très tôt qu'elle n'était pas très désirée...

Pour ceux qui ont lu Betty la mauvaise tête (en anglais), je me demande si la mère de Joan, qui néglige sa petite fille au plus haut point sous prétexte que le frère jumeau de la petite - qu'elle lui préférait largement - est mort en bas âge, n'est pas une projection d'Enid elle-même! Cette scène me fiche toujours froid dans le dos, mais il faut avouer qu'elle est prodigieusement intéressante.

Cécile a écrit:

D'après ce que j'ai pu lire, Gillian a eu une enfance un peu plus agréable qu'Imogen. Imogen a souffert de plusieurs facteurs aggravants: le mariage d'Enid se désagrégeait pour valser vers la totale destruction, la naissance s'est mal déroulée, et pour couronner le tout les deux parents (surtout Enid, apparemment) désiraient ardemment un garçon et ont été très déçus de trouver une fille à la place! Imogen a probablement senti très tôt qu'elle n'était pas très désirée...

Pour ceux qui ont lu Betty la mauvaise tête (en anglais), je me demande si la mère de Joan, qui néglige sa petite fille au plus haut point sous prétexte que le frère jumeau de la petite - qu'elle lui préférait largement - est mort en bas âge, n'est pas une projection d'Enid elle-même! Cette scène me fiche toujours froid dans le dos, mais il faut avouer qu'elle est prodigieusement intéressante.

Heureusement qu'Elisabeth (Betty) a intervenu et qu'elle a fini par solutionner son problème à la pauvre Joan!
En revanche, cette scène est complètement transformée en VF où Joan n'est pas une fille oubliée de ses parents, mais une orpheline! Son cas est pire dans la traduction française! Elle est élevée par une vieille tante désargentée qui n'a ni le temps ni les moyens financiers pour s'occuper correctement de sa petite nièce.
Pourquoi diable avoir apporté cette modification aussi triste qu'incompréhensible? Cela me dépasse!

fan_indien a écrit:

Heureusement qu'Elisabeth (Betty) a intervenu et qu'elle a fini par solutionner son problème à la pauvre Joan!
En revanche, cette scène est complètement transformée en VF où Joan n'est pas une fille oubliée de ses parents, mais une orpheline! Son cas est pire dans la traduction française! Elle est élevée par une vieille tante désargentée qui n'a ni le temps ni les moyens financiers pour s'occuper correctement de sa petite nièce.
Pourquoi diable avoir apporté cette modification aussi triste qu'incompréhensible? Cela me dépasse!

Pour ma part, j'ignore laquelle des deux versions est la plus triste, mais j'ai quand même tendance à trouver la VO plus choquante au final. La mère de Joan a tout le temps et les moyens de s'occuper correctement de sa fille: elle ne veut pas, c'est tout. Pour elle Joan n'est qu'un souvenir affreux de la mort du petit jumeau, à isoler le plus loin possible pour oublier la tragédie! La mère aurait vraisemblablement préféré que ce soit la fille qui meure au lieu du garçon, et provoque, sans doute inconsciemment, ce meurtre symbolique. Personnellement je trouve ça pire que la vieille tante qui aime vraiment sa nièce mais ne peut pas le lui faire savoir. Bien sûr, la différence notable c'est qu'à la fin, dans la VF, la petite ne récupère pas ses parents.

Cécile a écrit:

D'après ce que j'ai pu lire, Gillian a eu une enfance un peu plus agréable qu'Imogen. Imogen a souffert de plusieurs facteurs aggravants: le mariage d'Enid se désagrégeait pour valser vers la totale destruction, la naissance s'est mal déroulée, et pour couronner le tout les deux parents (surtout Enid, apparemment) désiraient ardemment un garçon et ont été très déçus de trouver une fille à la place! Imogen a probablement senti très tôt qu'elle n'était pas très désirée...

Pour ceux qui ont lu Betty la mauvaise tête (en anglais), je me demande si la mère de Joan, qui néglige sa petite fille au plus haut point sous prétexte que le frère jumeau de la petite - qu'elle lui préférait largement - est mort en bas âge, n'est pas une projection d'Enid elle-même! Cette scène me fiche toujours froid dans le dos, mais il faut avouer qu'elle est prodigieusement intéressante.

C´est quoi, le titre anglais ?

Georgina a écrit:

Cécile a écrit:

D'après ce que j'ai pu lire, Gillian a eu une enfance un peu plus agréable qu'Imogen. Imogen a souffert de plusieurs facteurs aggravants: le mariage d'Enid se désagrégeait pour valser vers la totale destruction, la naissance s'est mal déroulée, et pour couronner le tout les deux parents (surtout Enid, apparemment) désiraient ardemment un garçon et ont été très déçus de trouver une fille à la place! Imogen a probablement senti très tôt qu'elle n'était pas très désirée...

Pour ceux qui ont lu Betty la mauvaise tête (en anglais), je me demande si la mère de Joan, qui néglige sa petite fille au plus haut point sous prétexte que le frère jumeau de la petite - qu'elle lui préférait largement - est mort en bas âge, n'est pas une projection d'Enid elle-même! Cette scène me fiche toujours froid dans le dos, mais il faut avouer qu'elle est prodigieusement intéressante.

C´est quoi, le titre anglais ?

The Naughtiest Girl In the School.