LES CINQ PEUVENT-ILS VIEILLIR ?

Large débat !
Certains personnages de fiction défient les outrages du temps. En BD par exemple, Michel Vaillant se bat aujourd’hui contre Kimi Raïkkönen et Alonso. Il fut à ses débuts un rival de Stirling Moss, de Jim Clark, de John Surtees... Il fit équipe avec François Cevert, Didier Pironi, Éric Bernard. Tout change autour de lui sans qu’il prenne une ride. II en est de même en ce qui concerne Ric Hochet, Alix, Chevalier Ardent et bien d’autres.
D’autres auteurs ont choisi de faire évoluer leur personnage. Harry Potter grandit d’année en année. Ses préoccupations évoluent. Charly, le personnage de Magda et Lapierre, a vieilli de 10 ou 11 ans depuis le début de la série. Serge Dallens a suivi Christian d’Ancourt depuis l’adolescence jusqu’à l’âge adulte. Rastignac lui-même a vieilli et changé dans les romans de Balzac. Tout comme les « quatre » mousquetaires (puisque les trois mousquetaires étaient quatre en réalité) d’Alexandre Dumas.
Pourquoi les cinq ne changeraient-ils pas ? Chaque lecteur les a découverts à un moment de son enfance où il se sentait proche d’eux. Le lecteur a grandi. Il est parti à la conquête de la vraie vie, y a connu son lot de grandes joies, d’épreuves inimaginables, de bonnes et de mauvaises surprises, d’amour, de trahisons, de solidarité, d’amitiés... Il n’est plus l’enfant émerveillé qui découvrait chaque aventure d’Enid Blyton. Par contre, celui qui prend la peine de parler du Club des cinq après ce cheminement spirituel est tout de même resté un grand enfant.
Pour moi, Mick a mon âge. François est mon aîné d’un an, et Annie est la benjamine. Mais maintenant, ces quelques mois qui nous séparent ne comptent plus. Qu’est-ce qu’une année quand on entre dans la cinquantaine ?
Auteur moi même, j’ai choisi de faire évoluer mon personnage (David Sarel) et ses proches. Le premier roman raconte en « flash-back » une aventure vécue par David quand il avait seize ans. Le second le présente en 2002. Il a 30 ans. Le troisième, qui sortira en octobre prochain, le mettra en scène en 2006, dans sa trente-quatrième année. S’il s’arrête de vieillir, c’est que je serai mort ou que mon éditeur ne voudra plus entendre parler de lui (ou de moi).
J’imagine bien les cinq devenus adultes. Je l’ai d’ailleurs écrit sur le site de Serge (Que sont-ils devenus ?). Seul problème, Enid Blyton n’ayant laissé aucune piste quant au futur de ses personnages, chacun aura sa propre vision de l’avenir des cinq !
Thierry
(http://circuitmortel.blogsdesport.fr ; www.TLBpresse.com )

Je crois que les réponses vont être assez tranchées...
Pour moi, c'est clairement non !
Je veux bien les suivres jusqu'à leur grande adolescence, c'est ma seule concession !

Je les aime parce que j'étais enfant quand je les ai découverts...
j'aime les relire, de la même façon que je me souviens de mes souvenirs d'enfance.

Je n'ai aucune envie de les voir se moderniser, en vieilissant.
Je n'ai pas non plus envie de voir l'avenir que leur dessine tel ou tel...
Cela me hérisse !

Je n'ai envie ni de voir Dagobert empaillé, ou Claude allant pleurer sur sa tombe...
Ni Annie grogner en remettant son dentier en place...
Ni François parler d'actions en bourse, ou Mick, sportif vieillissant se claquer un os !

Pour moi, ils auront eternellement de 10 à 14 ans...

Ce n'est que MON oppinion !

Personnellement ça ne me dérange pas que les personnages évoluent dans un contexte qui se modernise, ou même qu'ils grandissent et deviennent adultes. On peut autant rédiger une fan-fic en gardant les personnages tels qu'ils sont, ou bien en les faisant grandir.

Pour ceux que cela intéresse, les exemples disponibles sont là :

http://perso.wanadoo.fr/serge.passions/c5_que%20sont%20devenus_nos_heros.htm

Un récit de Thierry...

Je me tiens à ce que j'ai dit !
Donc, pour moi, deux petites histoires courtes, dont l'une est très, (très légèrement) érotique !
Ben oui, puisqu'ils grandissent !



et aussi là :
http://perso.wanadoo.fr/serge.passions/c5_roman_1_chapitre_premier.htm

Et aussi mon conte de Noël là :
http://passionsdeserge.over-blog.com/article-1301227.html

Moi, encore une fois, je suis de l'avis de Pouchky. Je n'ai pas de problèmes de les voir grandir - quoique je n'irai peut-être pas jusqu'à les voir gâteux - grands-parents pê, mais pas gâteux!!! Mais il est vrai que de faire grandir les Cinq, enfin les quatre, c'est faire de Dago soit un chien immortel , soit le faire mourir un jour Difficile comme choix!

Personnellement, j'ai bien aimé le texte de Thierry, et je pense qu'il est possible d'écrire des fanfictions (comme le Round Robin -mot francais??- du groupe Blyton où les Cinq ont autour de 15-16 ans...
Si quelqu'un est intéressé à le lire, je peux essayer de vous le traduire.

Objectivement, je les vois grandir puis vieillir, mais je ne les imagine pas gâteux non plus. Sans doute parce qu’ils ont mon âge et que ce futur me mettrait en face d’une perspective tout à fait sinistre.
Cependant, je n’arrive pas à les figer à la pré-adolescence. Pour moi, un héros de roman(s) a un passé qui explique sa personnalité. Il a donc aussi un avenir, sauf s’il disparaît tragiquement.
Ou alors, il devient une sorte d’icône désincarnée. Lucky Luke, Astérix et Obélix, seront toujours identiques. Mais ils sont trop éloignés de la réalité pour qu’on les intègre dans un univers proche du sien.
Figer une série, c’est accepter que les personnages revivent seize fois les vacances d’été de leurs 12 ans, que les vacances de Pâques recommencent éternellement. Un boucle qui choque mon mode de raisonnement.
J’adore les aventures d’Alex Rider. Mais j’aimerais bien qu’après ses 14 ans, le sympathique Alex fête enfin son 15ème anniversaire, puis le 16ème, puis qu’il passe son permis de conduire …
Bien sûr, c’est une opinion toute personnelle et je me doute que tous les fans des séries ne la partagent pas.
Certains auteurs choisissent d’ailleurs de revenir en arrière. Michel Vaillant s’est marié et a eu un fils, Patrick. Si son épouse Françoise partage toujours ses aventures, le petit Patrick est prié de rester à la Jonquière où ses grands parents doivent le gâter. Sa présence vieillirait trop le personnage principal. Et on n’imagine pas un champion du monde de Formule 1 dont le fils grandirait, passerait le bac, le permis. Il s’éloignerait trop des jeunes lecteurs. Ils l’assimileraient à leurs parents.
Je proposerai dans quelques mois une nouvelle aventure du Club des cinq à Serge. Un texte court. Les Cinq seront encore adolescents. Mick aura seize ans. Son ami Xavier, avec qui il est toujours resté très lié (cf. Le Club des cinq aux 24 Heures du Mans), invitera le Club des cinq à Megève à l’occasion d’une course sur glace où Mick lui servira de navigateur. Je n’en dis pas plus pour l’instant… Il faudra attendre un peu. D’autant que j’ai deux aventures de David à finir avant. Je n’étonnerai personne en disant que l’un de ces scénarii dont David est le personnage principal trouve son dénouement… aux 24 Heures du Mans.
Thierry
( http://circuitmortel.blogsdesport.fr ; www.TLBpresse.com )

[Thierry] Figer une série, c’est accepter que les personnages revivent seize fois les vacances d’été de leurs 12 ans, que les vacances de Pâques recommencent éternellement. Un boucle qui choque mon mode de raisonnement.
-> tout à fait de ton avis! Combien de fois me suis-je demandée "mais ils ont un an de plus, ou c'est toujours les mêmes vacances d'été/Pâques?"
Chez Agatha Christie, un ou deux mots mettent parfois la puce à l'oreille et on peut trouver des petits indices (souvent bien minces, je le reconnais) qui montrent le passage du temps. Chez Blyton, du moins le Club des Cinq, que nenni!! Alors que ses séries scolaires, on voit aussi le passage du temps, car les filles passent d'une classe à une autre, fêtent des anniversaires, etc...

[Thierry] Je proposerai dans quelques mois une nouvelle aventure du Club des cinq à Serge. Un texte court. Les Cinq seront encore adolescents. Mick aura seize ans. Son ami Xavier, avec qui il est toujours resté très lié (cf. Le Club des cinq aux 24 Heures du Mans), invitera le Club des cinq à Megève à l’occasion d’une course sur glace où Mick lui servira de navigateur. Je n’en dis pas plus pour l’instant… Il faudra attendre un peu.
-> je suis déjà impatiente de connaître cette nouvelle histoire!!

Cela ne me gêne nullement... que cette opinion soit partagée par plusieurs personnes...
Je doute qu'Enid Blyton, Paul-Jacques Bonzon, et Anthony buckeridge partagent cet avis...
C'est, je pense, (j'en suis certain statistiquement !) que les héros enfants de séries *ne vieillissent jamais* !
Il doit y avoir une extrême minorité de héros pour enfants que l'on retrouvent adultes, du moins, du fait de leur auteur...

Voyons ce que dit Anthony Buckeridge, (Bennett) l'un des plus talentueux :

-- Et Bennett grande personne ? risque Alex Johnson. (le reporter)
-- Cette suggestion m’a toujours été des plus déplaisantes, déclare Buckeridge en secouant négativement la tête. Il se peut que Bennett soit devenu un ingénieur aujourd‘hui, et il y a de fortes chances pour que Mortimer suive une carrière de bibliothécaire. Mais franchement, à mes yeux, il ne peut y avoir que le Bennett tel qu’il existe dans les livres : le collégien de onze ans, éternel. »

L'article complet :

http://perso.wanadoo.fr/serge.passions/bennett_interview_alex_johnson.htm

C'est, je pense, (j'en suis certain statistiquement !) que les héros enfants de séries *ne vieillissent jamais* !

Réponse à Serge
Il existe tout de même des exceptions.
Je citerai Christian d’Ancourt, l’ami du Prince Éric. Dans le Bracelet de vermeil, il a 14 ans, dans la mort d’Éric à peu près 18, dans L’affaire Balzac, 35. Et d’autres livres le présentent à des âges intermédiaires.
Dans les fils de Christian par exemple, il est un jeune adulte et il adopte le fils de son ami Philippe (son ancien chef de patrouille), tué en Indochine.
Dans chaque aventure, le lecteur sent que Christian a un passé, un présent, un avenir. Cette perspective contribue à « l’épaisseur du personnage ».
Mais encore une fois, toutes les opinions sont intéressantes et enrichissent le débat autour des séries.
Thierry

Oui, il y a eu quelques rares cas...
Jamais de grandes série, et je crois, jamais de séries pour enfant...

J'ai adoré les "Signe de piste"...
Mais c'était de la littérature pour adolescents...
Je me souviens des aventures du "Chat-Tigre"
(Foncine - Dalens ? ) ... Mick Fondal...

Ah ! les gentilles cousines du Chat-Tigre !



:drunken:

Je me souviens des aventures du "Chat-Tigre"
(Foncine - Dalens ? ) ... Mick Fondal...

Serge,
Je n’ai pas lu cette série.
Par contre, j’ai lu et relu les livres de Serge Dalens mettant en scène Christian d’Ancourt qui fut et demeure un de mes personnages de fiction préférés.
J’ai aussi adoré le roman "Formule 1" écrit par Jean Périlhon. Il s’agit à mon sens d’une des meilleures fictions jamais écrites mettant en scène l’univers du sport automobile.
Je me rappelle aussi de « La calanque aux serpents » de Philippe de Baër. Je le relis tous les 10 ans. Et vaguement de quelques autres histoires, mais je ne retrouve plus les livres… Un jour peut-être au fond d’un carton oublié dans la cave ou dans le grenier après le dernier déménagement.
Thierry

A mon avis, les personnages s'y prêtent ou non : Bennett sans la bande des collègiens de Linbury, sans Carter ni Wilkie, sans ces improbables imbroglio, sans ses trouvailles farfelues, aucun intérêt!

Mais Michel adulte, Alice adulte ( elle aura enfin épousé Ned Nickerson), pourquoi pas?

Bonjour

J'ai juste écrit le chapitre 12 dans le Rond-Merle du groupe de Blyton. Je me suis senti qu'il était peu un absurde que George insiste toujours pour vouloir être une fille à 15 ans de ! Elle a donc dit à julien que bien qu'elle ait voulu être traitée en tant que garçon et fasse les choses que les garçons , elle était être heureux femelle !

Vous pouvez lire l'histoire jusqu'ici à :

http://www.enidblyton.net/famous-five/five-go-back-to-kirrin-island.html

Nigel

Réponse à pouchky

Mais Michel adulte, Alice adulte ( elle aura enfin épousé Ned Nickerson), pourquoi pas?

Tout à fait d'accord avec toi. Je n'ai pas lu la série Alice, mais j'ai été un grand fan des Michel. Le héros était déjà un garçon déjà mûr et réfléchi à 15 ans. On l'imagine volontiers vivant d'autres aventures une fois devenu étudiant, puis travaillant. Michel ingénieur appelé à lutter contre des actes d'espionnage industriel ou de piraterie informatique, cela paraît vraisemblable. Ou bien encore avocat orientant l'enquête d'un détective privé mandaté par un de ses clients...

Par contre, Oui - Oui restera toujours Oui - Oui ...

Coucou !

Me revoici après une courte période d'absence.

Pour ajouter mon opinion sur les personnages du Club des cinq adultes, personnellement, je n'y vois pas le moindre inconvénient. Après tout, mêmes François et Mick ne parlent-ils pas de leur avenir au cours de leurs différentes aventures : François, dans "Joue et Gagne", ne veut pas plus tard être enseveli dans quelque bureau à faire un métier monotone, Mick, lui, veut devenir médecin. Plus loin, dans "le coffre aux merveilles", Mick se dit vouloir s'établir menuisier (cf. : le passage où les garçons aident à réparer le poulailler des Bonnard). Quant à Annie, sa carrière est toute tracée : elle restera au foyer à s'occuper du ménage, métier qu'elle réussit parfaitement ! Quant à Claude, je me demande bien ce qu'elle ferait, ce garçon manqué ! Se décidera-t-elle finalement à se faire poussé les cheveux ? S'habillera-t-elle en T-shirt et jean ou bien en costumes tailleurs ? Continuera-t-elle à élever d'autres chiens ? Comme j'aimerais le savoir...

Re-bonjour,

Au sujet du "round robin", je me rappelle avoir participé à la traduction d'une courte histoire sur les Cinq détectives rédigée à tour de rôle par des membres du forum anglo-saxon Yahoo Group Blyton. Ce round robin date de 2003, déjà trois ans de çà !

Voici le premier chapitre.

Bonne lecture !

Sree

Chapitre premier

Où est Foxy ?

Assis dans la serre de leur jardin un matin d'hiver, Betsy et Pip commençaient à être fatigués de n'avoir rien à faire.
« Je suis bien content que les vacances de Noël soient là ! soupira Pip en s'étirant sur une peau d'ours mangée aux mites. Mais je voudrais qu'il neige. Par le temps qu'il fait, on se croirait non pas en décembre mais en novembre. Et puis, j'en ai assez de rester enfermé à me tourner les pouces à longueur de journée, si encore il ne pleuvait pas !
— C'est vrai, acquiesça Betsy, sa sœur cadette. S'il se mettait à neiger, nous pourrions au moins sortir faire des bonshommes de neige ou entamer une bataille de boules de neige. Quel ennui que les autres ne se dépêchent pas de rentrer ! Fatty fait un petit séjour en Suisse, n'est-ce pas ?
— Oui. Et Larry et Daisy sont partis chez une tante. Quelle idée ! Dire que deux semaines de vacances sont déjà passées et que nous n'avons pas encore vu nos amis. Vrai, je m'ennuie ferme ! »
Betsy et Pip, de leur vrai nom Elizabeth et Philip Hilton, avaient huit ans et douze ans. Leurs compagnons de jeux inséparables, Lawrence et Margaret Daykin - dits Larry et Daisy - en avaient treize et douze. Fatty avait le même âge que Larry. Tous les cinq, plus leur chien, un intelligent fox-terrier du nom de Foxy, formaient une équipe très sympathique et s'étaient eux-mêmes baptisés : « Les Cinq Détectives et leur Chien ». Le plus grand plaisir de ce groupe était de débrouiller les problèmes policiers d'intérêt local.
Fatty, le chef des Détectives, s'appelait en réalité Frederick Adalbert Trotteville. Mais ses camarades lui avaient donné le surnom de « Fatty » en utilisant les trois initiales de son nom et par allusion au gros acteur comique américain, célèbre au temps du cinéma muet. En effet, Fatty était plutôt grassouillet.
Betsy, par jeu, s'amusa à tirer les poils de la peau d'ours :
« Te rappelles-tu les affaires que nous avons éclaircies ? Le mystère du Brigadier qui Boude, le mystère de l'Île Invisible, le mystère du Vélo Volé, le mystère du Hérisson qui Hoquette... Je me demande si nous en aurions d'autres.
— Pas l'ombre d'un... pour le moment, tout au moins ! répondit son frère. Dis donc, Betsy, quel bon Mardi gras nous avons eu à la mi-trimestre, n'est-ce pas ?
— Je crois bien ! C'était notre meilleur Mardi gras, d'autant plus que les « Cinq Détectives et leur Chien » se trouvaient au grand complet.
— Et Foxy n'a cessé d'aboyer de toute la soirée, il avait si peur des pétards et des fusées que nous faisions partir !
— Ce pauvre toutou ! il en a vu de toutes les couleurs ! Il a fallu l'enfermer dans la remise de Fatty. Et j'ai dû lui apporter un os avec de la viande pour l'apaiser !
— Faisons des prières pour qu'un nouveau mystère s'offre à nous cet hiver. Un gentil petit mystère bien alléchant !
— Oh ! Veux-tu que je te dise ? dit Betsy. Je serai bien contente de me passer de mystère. Je veux seulement passer des vacances paisibles et m'amuser.
— Pouah ! s'écria Pip avec mépris. Et vas-tu me dire pourquoi, bébé ?
— Parce que Noël approche. Si nous consacrions notre temps à chercher des indices et des suspects, nous n'aurions plus une minute de libre pour chanter des cantiques, acheter des cartes de Noël, des cadeaux...
— Bon, bon ! répliqua Pip en souriant malgré lui. Tu as sans doute raison. On aura tant à faire avant Noël. Mais, en attendant Noël et le premier flocon de neige, nous sommes voués à l'inaction.
— Je viens d'avoir une idée ! fit soudain Betsy d'une voix aiguë. Pourquoi n'inviterions-nous pas Fatty, Larry et Daisy à goûter cet après-midi ? Ce serait si amusant ! »
Pip fut enchanté de cette perspective.
« C'est une bonne idée, félicita Pip. Pour une fois, c’est nous qui régalerons Fatty. Mais où comptes-tu organiser ce goûter ? Maman n'a fait aucune difficulté pour m'accorder la permission quand je lui ai demandé si nous pouvions passer toute la journée dans la serre, à condition de rentrer à l'heure des repas. Au contraire, elle a paru très contente de se débarrasser de nous ! Mais comment ferons-nous pour nous procurer les provisions ? Tu sais que miss Tania est occupée à confectionner la dinde de Noël : elle ne tient pas à ce que nous nous trouvions dans ses jambes. »
Le frère et la sœur restèrent quelques instants songeurs...
« Quelle bande de noix nous faisons ! s'exclama tout d'un coup Pip. Nous nous réunirons dans la remise de Fatty, au fond de son jardin. Ainsi, nous serons à l'abri des oreilles indiscrètes ! Il me reste encore deux shillings sur mon argent de poche. Je vote pour que nous allions acheter des nonnettes de pain d'épice à la boulangerie du coin, ainsi qu’un sac de bonbons, de ceux que nous préférons.
— Oh ! oui, jubila Betsy en dansant sur place. Je suis en fonds moi aussi : hier, en mettant de l'ordre dans notre salle de jeux, j'ai trouvé une pièce de six pence qui traînait dans un coin. Cela fera une somme coquette à dépenser : quelques tartes aux cerises ne nous feront pas de mal ! Montons vite chercher notre argent et mettons-nous en route tout de suite après. »
Les deux enfants rentrèrent dans la maison au pas de course... Ils étaient si surexcités qu'ils en oublièrent d'essuyer leurs pieds ! Avant que le frère et la sœur eussent pu pénétrer dans leur chambre à jouer, une voix irritée s'éleva du bas de l'escalier, celle de Mme Hilton :
« Que signifient toutes ces traces de pas boueuses ? Oh ! Ne me dites pas que c'est encore vous, Philip et Elizabeth ! A-t-on idée de salir le parquet de la sorte ? Mauvais garnements ! Je suis très fâchée contre vous. Vous allez me nettoyer à fond le linoléum du vestibule. Et ne ménagez pas vos peines ! »
Pip et Betsy savaient, par expérience, que lorsque leur mère leur donnait leur vrai prénom, il ne faisait pas bon discuter avec elle ! C'était que la brave dame, à cheval sur la discipline, élevait très strictement ses enfants.
Les jeunes Hilton obéirent en silence. Cependant, il ne fallut pas longtemps à Pip et à sa sœur pour venir à bout de leur corvée. Tous deux eurent vite fait de franchir la grille du jardin et entrer dans un salon de thé qui était à la fois boulangerie, confiserie, pâtisserie. La tenancière servit ses jeunes clients qu'elle connaissait bien. Après avoir souhaité un joyeux Noël à la boulangère, le frère et la sœur prirent la direction de la villa de Fatty et gagnèrent la remise au fond du jardin. Betsy sortit la clé de la remise de sa cachette et l'enfonça dans la serrure. La porte s'ouvrit et les deux pénétrèrent à l'intérieur.
« Qu'il fait froid ici ! déclara Pip. Passe-moi vite une boîte d'allumettes, Betsy, je n'y vois pas à deux pas.
— Commençons par ouvrir les fenêtres pour laisser entrer la lumière. Là ! C'est mieux.
— N'est-ce pas que ça sent le moisi ?
— Fatty manque à sa remise. Regarde comme ce tapis de tigre fait triste mine.
— Pour ça, oui. Allons, au travail ! »
A eux deux, le frère et la sœur rendirent la remise propre et claire. Bientôt l'antre de Fatty avait un aspect gai et accueillant. Dans un coin, un petit poêle à pétrole répandait une douce chaleur.
« Tiens, Pip, aide-moi à pousser la table. Quel dommage qu'il n'y ait pas d'assiettes ni de nappe de table. Ah ! j'y suis. Jetons un coup d'œil dans le placard à déguisements de Fatty : nous finirons bien par y dénicher quelque chose. »
Aussitôt dit, aussitôt fait. Les deux jeunes détectives regardèrent autour d'eux et s'extasièrent en silence devant tous les trésors de Fatty : des pots à maquillage et des accessoires vestimentaires étaient rangés sur les étagères de l'armoire. Fatty possédait une stupéfiante collection de postiches : barbes hirsutes, moustaches, perruques, sourcils en broussaille, et même des fausses dents en celluloïd, qu'il avait achetés au fil des années.
« Voilà un châle en dentelle ! annonça triomphalement Pip, en sortant un vieux châle de dessous une caisse en bois. Justement ce que nous voulions. Betsy, va demander à la cuisinière deux assiettes de carton et cinq gobelets en matière plastique, tu seras gentille. Peut-être, par la même occasion, t'offrira-t-elle des biscuits tout frais. Mme Jones semble t'avoir prise en amitié. »
Betsy ne se fit pas prier. Pip disait vrai. La cuisinière de Fatty, une femme aux cheveux blonds, aux yeux brillants et aux joues rebondies, aimait bien la petite fillette. Celle-ci adorait écouter les contes de l'enfance galloise de Mme Jones, de ses sept frères et ses sœurs, et de leurs chats et chiens.
Les deux enfants étendirent la nappe improvisée sur la tablette, rangèrent les bouteilles dessus et déposèrent les sacs de provisions sur une chaise. Cette besogne terminée, ils s'en furent demander des assiettes à Mme Jones. Juste comme Betsy s'apprêtait à frapper à la porte de la cuisine, un aboiement de chien se fit entendre.
« J'ai hâte de retrouver Foxy, fit remarquer Pip.
— Foxy n'aboierait pas comme cela, répondit Betsy. Il jappe. Je me demande ce qui ne va pas ? »
Ils ne tardèrent pas à le découvrir. Quand la porte s'ouvrit, le frère et la sœur se trouvèrent nez à nez avec un énorme berger allemand, les crocs étincelants et les babines retroussées, qui leur barrait le chemin.
« Mon Dieu, qu'est-ce qui est arrivé à Foxy ? commença Betsy, en se cachant derrière son frère resté sur le seuil de la porte. Mme Jones, Mme Jones ! C'est moi : Besty ! »
Mais au lieu de l'aimable cuisinière aux yeux luisants qui faisaient penser à des raisins de Corinthe, une femme de haute taille, à l'air antipathique, et maigre comme un clou, fit son apparition.
« Allez ! Débarrassez-moi le plancher, les enfants ! Et plus vite que ça ! Déguerpissez et que je ne vous voie plus ici ! Ouste ! »
Betsy, qui ne pouvait en croire ses yeux, était à deux doigts de fondre en larmes :
« Mais où sont donc Mme Jones, et F-f-f-oxy ?
— Mme Jones ne travaille plus chez les Trotteville. Elle est allée soigner sa sœur qui est malade. Je m'appelle Mme Lime et je remplace la cuisinière en attendant qu’elle revienne. Et je ne tolérerai pas les enfants dans ma cuisine. Mon chien Tomy y veillera, n'est-ce pas, mon brave cabot ? »
Tomy, en entendant prononcer son nom, gronda. Les poils en bataille, la queue droite, le chien avait l'air prêt à bondir sur les enfants.
« Mais, mais, où donc est Foxy ? Ou plutôt, où peut-il bien être ? s'écria Betsy d'une voix tremblante.
— Ah ! Nous nous nous en sommes débarrassés de cette saleté d'affreux fox, répliqua Mme Lime avec un sourire de triomphe. Et bon débarras ! »
Les enfants, sérieusement alarmés, tressaillirent sous le choc.
« Comment cela ? Qu'entendez-vous par là ? demanda Betsy de plus en plus surprise.
— J'ai dit à Mme Trotteville que je ne voulais pas d'un autre chien dans ma cuisine. Mon brave animal ne ferait qu'une bouchée de cette espèce de chien galeux ! Alors elle a expédié Foxy à la fourrière où on n'en entendra plus parler pendant que je serai ici ! »
Pip et Besty échangèrent des regards consternés. Ainsi, on ne verrait ni Mme Jones ni Foxy durant les vacances ! Du fond de la cuisine tonna une voix qui leur était familière :
« Il était temps ! Mme Lime, aurai-je droit à une deuxième tasse de thé fumant ? C'est très bon.
— Cirrculez ! s'écrièrent les deux enfants d'une seule voix. Et que fait-il chez Fatty?
— Si vous voulez parler de mon grand ami, le policeman Groddy, ne l'appelez pas ainsi, mal élevée ! M. Groddy se trouve en visite officielle chez moi et cela ne vous concerne en rien, petite curieuse ! Et maintenant, décampez ! »
Là-dessus, la mégère claqua la porte au nez des enfants. Betsy éclata en sanglots.
« P-p-pauvre F-f-foxy. Je le plains de tout mon cœur. Quand je pense qu'on l'a enfermé dans une niche, loin de ses amis ! Et à Noël, par-dessus le marché ! »
Le frère et la sœur firent demi-tour et redescendirent lentement l'allée pavée qui menait à la remise. Pip passa son bras autour des épaules de sa sœur.
« Allons, allons, ma vieille ! Cesse de pleurnicher. Nous le délivrerons au plus tôt, ce brave Foxy. Tant que Fatty sera là, nous n'avons pas à nous faire du souci au sujet de Foxy. Sèche vite tes larmes. Nous parlerons de lui dès que nous nous réunirons cet après-midi avec Fatty et les autres. Et quant à Mme Lime, je suis sûr que Fatty saura la tenir à l'écart ! »
Betsy se sentait déjà mieux. Elle s'essuya les yeux avec le mouchoir que Pip lui tendit.
Pip s'approcha de la fenêtre et jeta un coup d'œil au-dehors.
« Oh ! Betsy, annonça-t-il, un large sourire aux lèvres. Ne pleure plus ! Voilà Larry et Daisy qui arrivent. Nous en avons des choses à leur dire ! »

Texte original de Laurence
Texte français de Sree

Je pense comme Nigel : si Claude grandit, il serait stupide qu'elle veuille faire croire qu'elle est un garçon. Par contre, elle revendique les mêmes droits qu'un garçon et elle refuse les préjugés qu'on applique aux filles.

Elle a toujours les cheveux courts, elle porte des jeans, se maquille juste les yeux et sifflote en marchant les mains dans les poches.

Pouchky a écrit:

Je pense comme Nigel : si Claude grandit, il serait stupide qu'elle veuille faire croire qu'elle est un garçon. Par contre, elle revendique les mêmes droits qu'un garçon et elle refuse les préjugés qu'on applique aux filles.

Elle a toujours les cheveux courts, elle porte des jeans, se maquille juste les yeux et sifflote en marchant les mains dans les poches.

C'est bien comme cela que je la vois...
:bball:

Ha oui, tout à fait! Claude ne serait plus Claude si elle affichait sa féminité, elle qui déteste tant cela ne changerait pas ainsi du jour au lendemain!
Personnellement, j'ai beaucoup aimé la caractérisation de Claude dans le chapitre de Nigel (Round Robin - il n'y a pas vraiment de mot francais pour traduire, si? Table Ronde, peut-être?).

Anne a écrit:

Ha oui, tout à fait! Claude ne serait plus Claude si elle affichait sa féminité, elle qui déteste tant cela ne changerait pas ainsi du jour au lendemain!
Personnellement, j'ai beaucoup aimé la caractérisation de Claude dans le chapitre de Nigel (Round Robin - il n'y a pas vraiment de mot francais pour traduire, si? Table Ronde, peut-être?).

J'aurais bien lu cette fiction... mais impossible de traduire cette histoire avec Babelfish ou autre !

A propos, Anne, tu n'as pas reçu mon émail dans ta Boite aux lettre ?
je te proposais l'article sur Jo à traduire en anglais...
je te disais qu'il était assez long... que tu avais tout le temps...
(je ne sais pas si j'ai fait la bonne manip pour envoyer un mail perso en BAL)...

Si si, Serge, j'ai bien recu ton mail, j'y ai même répondu comme suit:

"Pas de problème, la longueur d'un article ne m'effraie pas. Et puis, j'adore faire de la traduction! J'en ai fait pour des collègues, et même mon chef! Quand j'aurai fini cette traduction, je pourrais toujours m'atteler à un autre article.
Pour les prénoms, je ne pense pas avoir trop de problèmes: j'ai imprimé la liste que tu a mise sur ton site (c5_francoanglais). J'espère que tous les prénoms y sont listés ;-) Sinon je demanderai aux membres du groupe yahoo... "


Je vais m'y mettre dès que possible, pê même dès ce soir!

A propos, sympa ta petite fic sur Mick et Jo

Argh... encore obliger d'éditer parce que j'ai oublié quelque chose!
Serge: je peux aussi traduire cette fic en francais, et je pourrais même la poster sur le forum pour ceux qui seraient intéressés. Dis-moi ce que tu en penses.

Anne a écrit:

Si si, Serge, j'ai bien recu ton mail, j'y ai même répondu comme suit:

"Pas de problème, la longueur d'un article ne m'effraie pas. Et puis, j'adore faire de la traduction! J'en ai fait pour des collègues, et même mon chef! Quand j'aurai fini cette traduction, je pourrais toujours m'atteler à un autre article.
Pour les prénoms, je ne pense pas avoir trop de problèmes: j'ai imprimé la liste que tu a mise sur ton site (c5_francoanglais). J'espère que tous les prénoms y sont listés ;-) Sinon je demanderai aux membres du groupe yahoo... "


Je vais m'y mettre dès que possible, pê même dès ce soir!

A propos, sympa ta petite fic sur Mick et Jo

J'ai toujours pensé que mick avait une vraie passion pour Jo...
Il est le seul qu'elle aime "vraiment" des quatre enfants...
D'ou cette idée de rencontre... plus âgés...



Donc, c'est moi qui n'ai pas reçu ton message ...
(Il y a eu un très gros problème chez l'herbergeur des hebergeurs, (Red Bus) hier, en France... Plusieurs centaine de milliers de sites ont été touchés... )

Réponse à Anne,

[quote="Anne"]Ha oui, tout à fait! Claude ne serait plus Claude si elle affichait sa féminité, elle qui déteste tant cela ne changerait pas ainsi du jour au lendemain!

"Tout à fait d'accord, Anne. C'est pour cette raison que dans "Que sont-ils devenus", je l'imagine architecte naval et navigatrice. Je l'imagine bien comme Isabelle Autissier, femme, mais aussi éprise d'aventure, marin (son amour de la mer et des bateaux est souvent évoqué dans les textes d'Enid Blyton et son habileté à la barre loresqu'il s'agit d'accoster à Kernach est soulignée), coureur au large même, habitant toujours la Bretagne.

Je vois Annie élevant ses enfants mais souhaitant aussi participer à une vie socuale en dehors de sa maison. Elle se lasserait d'un rôle exclusif de femme au foyer. après tout, elle participe aux aventures bien qu'il faille la pousser un peu. Et une fois dans l'action, elle ne manque pas de courage.

Thierry

Oui, c'est sans doute pour cela que j'ai beaucoup aimé ton "Que sont-ils devenus?" Tu as très bien su garder leurs caractères et tempéraments: Mick s'essaie un peu à tout sans pouvoir rester trop longtemps les deux pieds dans le même sabot, et Francois, toujours aussi responsable, est encore là pour calmer son enthousiasme. Annie gère les finances de ses frères! Ainsi elle ne reste pas cloîtrée chez elle. Et Claude est très bien campée!!

Argh... encore obliger d'éditer parce que j'ai oublié quelque chose!
Serge: je peux aussi traduire cette fic en francais, et je pourrais même la poster sur le forum pour ceux qui seraient intéressés. Dis-moi ce que tu en penses.


Tu veux dire Mick et Jo ?

Oui, tu peux !
A mettre sur le nouveau forum "Fanfiction"...
Merci !