Le petit Chaperon rouge et autres contes de Charles Perrault

Il y a encore quelques heures, le petit chaperon rouge était pour moi un conte charmant,

où un jeune enfant avec des tartines et un petit pot de beurre réussissait avec l'aide d'un bucheron

à terrasser le vilain loup. Cette fin est effectivement celle de la nouvelle bibliothèque rose (où nouvelle

collection Ségur).

Mais, en regardant la version de la bibliothèque rose illustrée tout change... La grand-mère et le petit chaperon

rouge sont dévorés par le loup et personne ne les sauve.

La première publication de ce conte date de 1697 et comportait une moralité.

Voici le scan de la fin du conte en version bibliothèque rose illustrée avec sa moralité:






Triste, très triste ce conte pour enfant.

Une dernière remarque: Il est écrit dans la version bibliothèque rose illustrée:

"le méchant Loup se jeta sur le Petit Chaperon Rouge et le mangea"

Charles Perrault avait écrit dans le texte de 1697 la mangea. Le petit Chaperon

rouge est donc bien une fille.

Merci François pour le scan.
J'avais comme toi en mémoire une version où un bûcheron qui passait par là trucidait le loup et lui ouvrait le ventre pour en faire sortir Mère-grand et fillette.
La moralité de ce conte est hélas encore bien actuelle...

Ci dessous une huile sur papier d'un de mes arrière-arrière grand-oncles, que je ne me suis toujours pas décidé à faire encadrer....

C'est curieux, mais j'ai l'impression que le petit chaperon rouge ne peut pas ouvrir la porte comme cela...


Elle a certainement oublié... si elle tire la chevillette, la bobinette cherra..

De plus la pauvre enfant a une très mauvaise vue et ne dispose pas de lunette.

Car quelque soit la version, le loup est mal déguisé:

1697:



1910:



1953:



1960:

Quand j'étais petite, ma mère me lisait la version, où le petit chaperon rouge était dévoré, (d'ailleurs, c'est encore la même version que j'ai dans mon livre actuel), mais je dois dire, (tant pis si je vais paraître insensible) que ça me faisait rire, sans doute dû à la façon que ma mère me lisait la fin.

Merci pour ces très jolis scans.

Toutes ces gravures et illustrations sont délicieuses. En voici à présent quelques-unes - versions noir et blanc ou colorisées - trouvées sur le Net : 

Merci Sree, elles sont magnifiques,

Tout le plaisir a été pour moi, Joy ! 

Il ne m'en reste qu'une phrase : "Tire la chevillette, la bobinette cherra." 
Je ne savais pas que cherra était la forme conjuguée à la troisième personne au futur simple du verbe choir. Je me demandais ce que c'était comme verbe et quel en était l'infinitif. Il a fallu que je lance une recherche sur Google pour le savoir. Comme quoi 

fan_indien a écrit:

Il ne m'en reste qu'une phrase : "Tire la chevillette, la bobinette cherra." 
Je ne savais pas que cherra était la forme conjuguée à la troisième personne au futur simple du verbe choir. Je me demandais ce que c'était comme verbe et quel en était l'infinitif. Il a fallu que je lance une recherche sur Google pour le savoir. Comme quoi 

C'est encore utilisé en gallo, langue parlée par les anciens dans ma région: "J'vas cherre" (équivalent à choir): "Je vais tomber".

Et une illustration de ce conte, par un de nos illustrateurs préférés, Paul Durand :

Citation :

Ci dessous une huile sur papier d'un de mes arrière-arrière grand-oncles,

Elle est très belle je trouve. Il faudrait je pense non seulement l'encadrer ou la mettre sous verre mais aussi mettre le nom et la date (approximative) au dos.

Pat a écrit:

Citation :

Ci dessous une huile sur papier d'un de mes arrière-arrière grand-oncles,

Elle est très belle je trouve. Il faudrait je pense non seulement l'encadrer ou la mettre sous verre mais aussi mettre le nom et la date (approximative) au dos.

Merci pour ton appréciation.
Oui, on a tout ça. Pour celles que j'ai déjà fait encadrer et offertes à mes enfants, neveux et nièces, j'ai en plus dessiné derrière l'arbre généalogique qui les relie au peintre.

Caribou a écrit:

fan_indien a écrit:

Il ne m'en reste qu'une phrase : "Tire la chevillette, la bobinette cherra." 
Je ne savais pas que cherra était la forme conjuguée à la troisième personne au futur simple du verbe choir. Je me demandais ce que c'était comme verbe et quel en était l'infinitif. Il a fallu que je lance une recherche sur Google pour le savoir. Comme quoi 

C'est encore utilisé en gallo, langue parlée par les anciens dans ma région: "J'vas cherre" (équivalent à choir): "Je vais tomber".

Bon à savoir. Je ne connaissais pas ce particularisme linguistique. Merci de l'info, Caribou !

Merci pour toutes ces belles illustrations. Et mention spéciale à Caribou, qui a trouvé une peinture particulièrement réussie !! Et merci à François d'avoir lancé le sujet, et lire la morale qu'il a trouvée, m'a un peu terrifié. Tous les vices ne viennent pas de notre société moderne !!

Cedrix a écrit:

Merci pour toutes ces belles illustrations. Et mention spéciale à Caribou, qui a trouvé une peinture particulièrement réussie !! Et merci à François d'avoir lancé le sujet, et lire la morale qu'il a trouvée, m'a un peu terrifié. Tous les vices ne viennent pas de notre société moderne !!

Non, et pourtant, les femmes, elles sont plus en sécurité à la maison. C'est pour cela qu'il y a quelques années encore, on ne permettait pas à celles de mon pays d'aller travailler, de crainte qu'elles ne partagent le sort du Petit Chaperon Rouge. Mais elles ne l'ont pas entendu de cette oreille, elles se sont instruites, elles ont fait des études, que certaines ont réussies brillamment, et même mieux que leurs homologues masculins. Bref, elles se sont émancipées. Alors, elles n'ont pas hésité à quitter le foyer pour tirer profit de leur savoir. Malheureusement, c'était sans compter les hommes, dont certains sont de vrais monstres dépravés. Mais de là à voir tous les mecs d'un mauvais oeil, voire de les traiter tous de prédateurs sexuels, il y a un pas ! Cependant, c'est ce qui arrive le plus souvent ; après, on dit que c'est à nous autres, messieurs, de baisser pavillon !

Le conte suivant est Cendrillon. (avec de nombreuses adaptations cinématographiques)

Je me demande si avant le livre de Charles Perrault il existait des histoires commençant par "il était un fois" ..



L'épisode de la pantoufle de verre:



Alors la je m'interroge (j'habite le pays de la Pantoufle ( la fameuse charentaise)): Celle de Cendrillon est elle en verre? et est elle
fabriquée en Charentes?

 Et les deux moralités du conte:

Merci pour ces très beaux scans, François.

Voici peut être une réponse à ta question?
http://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_sur_la_composition_des_pantoufles_de_Cendrillon

Pour ma part, j'ai toujours cru que les pantoufles de Cendrillon étaient en verre. Il ne me serait jamais venu à l'idée qu'elles pouvaient être en vair. Mais c'est vrai que l'homophonie prête à confusion Merci à François pour nour faire profiter de ces dessins qui font vraiment rétro, ainsi que des deux moralités du même conte (j'ai fait attention à ne pas écrire "compte", ou "comte" !).

François a écrit:

Je me demande si avant le livre de Charles Perrault il existait des histoires commençant par "il était un fois" ..

Pour répondre à ta question, les précurseurs des contes de fées sont italiens : Giovanni Francesco STRAPAROLA et Giambattista BASILE !

http://fr.wikipedia.org/wiki/Giovanni_Francesco_Straparola
http://fr.wikipedia.org/wiki/Giambattista_Basile


Et Cendrillon, par Paul DURAND :

Et oui! Le conte de Perrault se termine de manière tragique... La fillette se fait dévorer et la mise en garde est la suivante: les jeunes filles doivent se méfier des hommes qui les séduisent pour les mettre dans leur lit...
La métaphore de la dévoration est en réalité une métaphore sexuelle!
Ce sont les frères Grimm qui, un siècle et demi plus tard, réécrivent le conte avec le dénouement heureux du chasseur qui sauve la fillette et la grand-mère, pour atténuer la violence du conte initial, et c'est souvent cette version-là qui est connue. De même, la version originale de La Belle au Bois Dormant est plus trash, et des trois petits cochons... Il n'en reste qu'un à la fin puisque les deux premiers se font bel et bien dévorer!
Avec le temps, la dimension moralisatrice des contes s'atténue au bénéfice de l'histoire, et on se contente de faire peur (le chaperon et les cochons auraient pu mourir) pour mettre en garde.
Quant à la pantoufle, elle est effectivement en vair, une fourrure précieuse (plus simple de marcher avec des chaussures en fourrure qu'avec des pantoufles en verre d'ailleurs!)...

Bonsoir,

Maintenant que les enfants sont allés se coucher, voici une illustration un peu plus.... coquine dirons nous, n'hésitez pas à demander sa suppression si vous trouvez cela trop osé....

Mais maintenant que tout le monde l'a vue, je l'enlève.....

Spéléo

@ Michel: le coup des pierres cousues dans le ventre, je le connaissais dans l'histoire du loup et des 7 biquets. En se réveillant, il se trouve un peu lourd, va boire au ruisseau et se noie.
@ Spéléo: étourdi! tu a scanné incomplètement la couverture de "Martine au zoo", il manque le titre!

tss, tss, pour séduire petits et grands je suggère plutôt Tex Avery