J'ouvre ce fil de discussion pour commenter "Michel et le Vase de Soissons"
Résumé:
- Citation :
- Les vieilles photographies représentaient un escalier dont les marches étaient bordées de rondins horizontaux, puis une galerie de mine, solidement étayée. On trouvait aussi, sur une sorte d'étal, des fragments de poteries et d'autres objets difficilement identifiables.
« Cela ressemble à un site archéologique, fit remarquer Michel.
— Il est vraiment étonnant, dit Martine, que grand–père n'en ait parlé à personne.
— N'oubliez pas, rappela Mme Pérot, que c'était pendant la guerre. Il avait des raisons de ne pas ébruiter sa découverte !»
Michel et le Vase de Soissons est le 35
ième Michel publié en 1981.
Le titre est une blague d'Arthur dans la dernière page. Cette idée est reprise de Michel et la Preuve par Sept.
Et tout comme Michel Et Les Faussaires: 1 seule couverture rigide.
L'histoire:
Michel, Arthur et Daniel passent leurs vacances en Juillet [page 7] chez la grand–mère de Martine à Vréfent, afin de l'aider à déménager.
En effet le quartier qu'elle habite va être rasé. [page 12 et 13]
On a le nom de famille de tout le monde sauf d'Arthur: Michel Thérais, Daniel Derieux [page 9] et Martine Deville [page 12]
Un petit détail: Martine appelle sa grand–mère M
me Pérot “
Mamouche”.
À propos des illustrations, Martine est superbe avec de magnifiques yeux, une coupe assez courte, habillée d'une robe légère avec de petites bretelles. Page 15:
- Citation :
- “Sportive, très hâlée, ses courts cheveux blonds encadraient un visage aux traits fins et réguliers, qu'éclairaient deux grands yeux bleus, au regard vif et intelligent.”
L'ambiance n'est pas terrible: toute l'action se passe essentiellement chez la grand–mère [dans sa maison].
Sauf la fin où l'action se dépasse vers l'étang, juste à côté.
Justement je trouve la couverture un peu mensongère. Je m'attendais à un mystère qui tourne autour d'un étang.
Ouais, je me suis lourdement trompé.
Dans ce titre, il n'y a pas de méchant et presque pas de mystère.
Et Martine et Daniel sont transparents.
Le thème de ce titre est essentiellement l'archéologie.
Mais on peut citer aussi la Seconde Guerre Mondiale et la photographie.
Mon avis:
Pour moi, ce titre “
est étrange“.
Il me fait l'impression d'un collage d'idées et de situations: l'histoire de l'appareil photo, le journaliste qui couvre les événements, le terrassement des voisins, le nombre d'assistants du grand–père, le mur, …
Cette impression est renforcée par le découpage des jours: j'ai eu l'impression que certains jours avaient 2 après–midis. J'ai tout de même compté 2 semaines.
Et justement sur la notion du temps, la charmante vieille dame commerçante fait une erreur page 142: “C'est vous qui êtes venu hier?”.
Mais certaines idées sont assez bonnes.
Par contre, je n'ai pas trop aimé l'idée du terrassement fait par les voisins.
Et surtout je n'ai pas compris l'histoire de la direction à creuser, parce qu'ils doivent suivre l'escalier.
D'ailleurs sur la fin on sent un essoufflement des idées. G. Bayard n'a pas grand chose à nous proposer.
La fin n'étant pas la traditionnelle séance de “
saucissonnage” avec course contre la montre.
Il reprend notamment la cachette d'un autre livre qu'il a écrit [mais ce n'est pas un Michel. Mais dans ce titre, il y a déjà Arthur, un mécanicien de 15–16 ans]
Et l'explication du voleur ne m'a pas convaincu: on dirait un petit enfant qui ne fait pas la part des choses.
En conclusion: c'est un Michel original, mais qui m'a laissé sur ma fin. c'est l'ultimatum qui donne un certain rythme à l'histoire.
Surtout que G. Bayard mélange très bien le vrai et le faux habituellement. Là, il n'y a rien.
Et même pire, il a donné par facilité le nom de famille Loriot pour les propriétaires de la maison, page 179.
J'ai trouvé cela petit.
Ce que j'ai noté:
Il y a de la reprise d'autres Michels:
- Arthur propose la solution utilisée dans Michel Entre Deux Feux, mais sans succès. [page 161]
- Daniel dort sans se réveiller alors qu'il se passe des événements importants. Vu dans Michel et les Maléfices. [page 66 et 67]
- Cette histoire n'évite pas “l'original”. Là il est cultivé [il a le virus historique, page 135], il est habillé correctement. Par contre on évite pas la maison au milieu de la clairière avec le chemin presque invisible. [page 133]
En cherchant un peu, G. Bayard a maquillé les noms des villages. vréfent c'est Frévent et Boutnet–Sur–Canche Bouret–Sur–Canche.
Des villes au dessus d'Amiens, dans le Pas de Calais
Par sa modernité, ce titre me rappelle la série Cécile:
Bee Gees «
I am satisfied ! » [page 8], la manifestation, le fenwick.
Dans les faits mémorables, on peut noter le dialogue entre Michel et M. Fromart [de la page 125 à 129]
Et je suis impressionné qu'à l'époque un journalisme pouvait faire paraître un article le soir même.
G. Bayard critique:
- Page 8: “L'un des éventaires offrait un antique phono à pavillon, mais son propriétaire se trémoussait au rythme des Bee Gees qu'un lecteur de cassettes exhalait en chuintant.” [page 8]. Dans Michel et Les Casseurs on a aussi, à peu près, la même critique des baladeurs.
- Page 96: “Les habitants de la Cité fleurie ne portaient pas ces ouvriers [des Nord–Africains] dans leur cœur. Très injustement, ils les rendaient responsables du massacre des arbres ! Quelques racistes attardés trouvaient là un aliment de choix à leurs attaques calomnieuses. Mme Pérot était assez souvent critiquée pour son attitude aimable à l'égard des ouvriers du chantier.”
- Page 97: “— Je n'arrive pas à imaginer comment il est possible qu'un homme prenne la responsabilité d'une telle destruction, déclara Michel. Il faut avoir un coffre–fort à la place du cœur ! Il ne manque pas de terrain ailleurs pour construire une résidence. Je sais bien qu'il y a l'étang, mais quand même ! »"
Et il y a deux passages qui m'ont interpellés:
- La description de la maison de la grand–mère. Je ne m'attends pas qu'elle habite dans un palais. Mais quand même. Page 24:
- Citation :
- “Les garçons pénétrèrent à sa suite [de Martine] dans un couloir dont le carrelage était si usé que les motifs décoratifs en étaient effacés. Les murs, lambrissés de faux cuir à mi–hauteur, portaient un papier à fleurs défraîchi. Une propreté méticuleuse régnait.
Ils se retrouvèrent tous les quatres dans la salle de séjour, meublée d'un canapé et de fauteuils garnis de velours gris, en partie recouverts de tapisseries naïves, représentant des scènes champêtres. Une table basse trônait au milieu d'un tapis effiloché par endroits.”
- Page 125, parole du promoteur M. Fromart:
- Citation :
- “— … Fromart, en effet ! Vous ne m'aviez pas reconnu? Pourtant vous ne vous gênez pas pour m'insulter, dans les inscriptions dont vous salissez jusqu'à la chaussée ! Juste Fromart ! Promoteur ! »”
Et c'est page 33, le passage du partage de la France pendant la Seconde Guerre Mondiale qui sera repris dans Michel Fait Surface.
Vocabulaire:
- Page 7: “Déjà, sur des éventaires de fortune — de simples toiles, parfois, à même le sol —, des réveils, des chenets, des livres à la reliure fatiguée, au brochage en péril, … ”
- Page 8: “La plupart des gens portaient des paquets, ou des paniers contenant les objets qu'ils se proposaient de troquer, après avoir lambiné entre les stands, à la recherche de l'objet rare.”
- Page 16: “Quelques jeunes gens réussirent in extremis à enjamber des clôtures et à s'égailler dans les jardins proches.”
- Page 18: “«Vous, la fille [c'est Martine], vous êtes ma fiancée… un peu jeune… mais il n'y verront que du bleu. … ”
- Page 24: “Les murs, lambrissés de faux cuir à mi–hauteur, … ”
- Page 26: “— Mais je ne vois rien, déclara Martine qui avait repris l'appareil [photo] et visait la fenêtre.
— Parce que tu n'as pas enlevé la bonnette ! »”
- Page 33: “Elle souriait bravement mais l'on devinait qu'elle venait de bassiner ses yeux à l'eau fraîche.”
- Page 38: la lumière inactinique [pendant le développement des photos sur papier]
- Page 56: “Il fourragea dans ses cheveux."
- Page 77: “Michel eut l'impression que M. Loriot ressentait la discrétion épistolaire de son vieil ami comme une certain manque de confiance.”
- Page 95: “ … chargés d'essarter le petit bois."
- Page 113: “Et, au lieu de venir nous tarabuster, vous feriez sans doute mieux de chercher qui a eu l'intérêt à faire cette brèche…”
- Page 117: “Et aujourd'hui, il dit, tu restes au gourbi !”
- Page 121: “« Facile à dire, répliqua–t–elle. Vous êtes toujours par monts et par vaux. »
Le journaliste affecta un air contrit.”
- Page 126: “Un de vos amis, sans doute… à qui je frotterai les oreilles à l'occasion avec grand plaisir ! » … Et ce paltoquet qui écrit que … ”
- Page 128: “En tout cas, par l'intermédiaire de votre ami le journaliste, vous lancez des ragots dont votre pisse–copie s'efforce de faire du sensationnel.”
- Page 142: un sacripant
- Page 147 et 148: “On ne lui promet pas de le boxer, ni de le révolvériser !”
- Page 152: “Il pourrait vous en cuire !”
- Page 154: “Vous comprendrez que M. Fromart tienne à découvrir l'auteur de cette lettre avant de faire intervenir la justice. Il ne désire pas la mort du pécheur, comme on dit… "
- Page 188: “Le touriste mord à l'hameçon … Michel, Daniel et Martine rient sous cape.”
Et page 146: “fiille” avec une belle ligature.