Vocabulaire dépassé...Mots oubliés...

Rappel du premier message :

A travers les décennies, depuis le temps des premiers exemplaires de la Bibliothèque rose et de la Bibliothèque verte, le langage des jeunes a évolué à bien des égards. Celui-ci a aujourd'hui fait place à du jargon et à du vocabulaire assez appauvris, mais quand même très "à la mode". Donc, pour ne pas que nous oubliions complètement certains mots et quelques-unes des expressions employés dans les livres que nous avons tant aimés mais qui aujourd'hui sont de moins en moins courants, en voici une petite liste :

Mots :
Maréchaussée
Mansuétude
Mont-de-piété
Grève (dans le sens de la "plage")

Expressions de surprise et autres expressions imagées :
Sapristi !
Bonté divine !
Oh ! mon Dieu !
Miséricorde !
Pour l'amour du Ciel
Attraper quelqu'un à bras-le-corps
Faire la nique à quelqu'un

Voilà, c'est tout ce qui me vient à l'esprit pour l'instant !
Si vous en trouvez d'autres, à vous d'allonger la liste !

fan_indien a écrit:

Admin - Serge a écrit:

"Les colonnes du ciel" de Bernard Clavel (la guerre, la peste) est une belle chose...
J'aime Jacquou le croquant, d'Eugène Le Roy... pour des périodes moins lointaines...

Et tous les témoignages plus proches, qui content comment ont vécu nos arrières grands parents...

Alors là, je suis à même de pouvoir discuter ! Oui, je connais assez bien Clavel, pour avoir lu ses L'Espagnol, Celui qui voulait voir la mer, d'autres titres aussi.
Chez Clavel, j'apprécie surtout sa façon de mettre en mots ses pensées : il décrit si bien la chute des feuilles mortes en automne, le soleil qui a bien du mal à percer la brume flottant au-dessus d'une vallée, un hibou en train de chasser sa proie. A lire ses livres, on a vraiment l'impression de voir un film, tellement c'est clair tout ce qu'il dit !

Ah ! Bernard Clavel !
Je relis L'Espagnol régulièrement !
Il décrit si bien l'amour de la terre, par ce réfugié espagnol...
Sa haine de la guerre, son amour du terroir et des valeurs simples...
Cédric l'aime beaucoup aussi, Clavel !

Le premier tome de "La grande patience", "La maison des autres", raconte son histoire d'apprenti patissier... et il dit que l'histoire est vraie à 90%...
Ensuite, le meilleur tome est le dernier, "Les fruits de l'hiver" roman poignant sur la vieillesse, la valeur du travail, l'honneur...

Admirable auteur, taxé par ses détracteurs de "populiste"...
Crétins intellectuels !

http://www.bernard-clavel.com/

Voilà, je pensais aussi à La maison des autres, Les fruits de l'hiver, que j'ai lus tous les deux dans un passé récent.

Serge a raison, j'aime beaucoup Bernard Clavel. Un de nos plus grands écrivains qui ne sera sans doute reconnu à sa juste valeur qu'après sa disparition.

Peu de gens comme lui savent décrire la vie de tous les jours, les anciens, les simples, la révolte contre la connerie humaine, l'engagement, le pacifisme...

C'est aujourd'hui un vieux monsieur mais je lui souhaite de longues années de vie encore!

Minimum a écrit:

Anne a écrit:

hâbleur, acquêt, accorte... la plupart des mots que tu nous a listés, cela faisait bien longtemps que je ne les avais plus lu nulle part...

Merci Anne pour ton enthousiasme à mes modestes divagations de scribouillard. C'est en effet toujours un plaisir de retrouver certains de ces vieux mots. C'est un peu comme quand on entre dans une vieille maison, avec un peu d'attention, on peut déceler ce petit quelque chose qui fait que l'on sent une présence du passé, un sorte d'écho qui nous rapporterait des mots dits il y a longtemps, des ombres qui n'auraient pas tout à fait disparues. Ce qu'il y a de merveilleux dans les mots, c'est le son, sorte de musique qui peut nous être agréable ou détestable selon sa vibration et la perception que l'on ressent. A ce point de vue, je trouve les langues latines très chantantes, l'italien en particulier, aucune comparaison avec une langue germanique par exemple. Moi qui suis confronté avec la partie germanique de mon pays, j'ai souvent de la peine à trouver un quelconque charme à la dame qui demande un kilo de pommes de terre au magasin, tellement j'ai l'impression que c'est un ordre militaire, même si ce n'est pas hurlé. Si l'anglais d'Angleterre à un certain attrait, par contre celui des USA me donne une impression de vulgarité, encore plus quand ils mâchent une gomme. Oh combien pour la musique de mon âme un poème de Rimbaud me couvre de merveilles...

"C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Récité par Serge Reggiani, c'est un régal.

C'est quand même vachement plus joli que le discours de Roosevelt sur l'entrée en guerre des Etats-Unis en 1941 non?

Le dormeur du val, ma poésie préférée...

Corso a écrit:

Serge a raison, j'aime beaucoup Bernard Clavel. Un de nos plus grands écrivains qui ne sera sans doute reconnu à sa juste valeur qu'après sa disparition.

Peu de gens comme lui savent décrire la vie de tous les jours, les anciens, les simples, la révolte contre la connerie humaine, l'engagement, le pacifisme...

C'est aujourd'hui un vieux monsieur mais je lui souhaite de longues années de vie encore!

Merci, Cédric, pour m'avoir fait découvrir cet excellent auteur !

Anne a écrit:

Allez je remonte ce post après avoir relu La Locomotive du Club des Cinq et Le Club des Cinq se distingue.
Dans le premier, il est fait mention de havresacs - mot que je ne connaissais pas pour "sacs à dos".
Dans le second, on parle de périssoire - d'après Wikipédia, il s'agit d'une embarcation facilement chavirable, ressemblant à un kayak et qui se manoeuvre d'une seule pagaie. Est-ce là un autre mot pour désigner le solide canot de Claude??
On en apprend tous les jours

Ben oui, ma bonne Anne, si tu étais Bretonne comme moi, tu saurais ce qu´est une périssoire. Mais je dois t´avouer qu´en voile, je suis aussi douée qu´une strasbourgeoise ! Une des seules fois où j´ai été à la barre d´un voilier, j´ai failli provoquer une collision. Ouh là là, les autres étaient furax, et moi, dans mes petits bateaux, je veux dire dans mes petits souliers

Que veux-tu? Dans ma Touraine natale, il y a bien des embarcations en tout genre (j'ai même pris des cours de voile sur un lac!), mais ma passion était (est toujours) plus tournée vers les célèbres châteaux Renaissance que les rois nous ont laissés...

Anne a écrit:

Allez je remonte ce post après avoir relu La Locomotive du Club des Cinq et Le Club des Cinq se distingue.
Dans le premier, il est fait mention de havresacs - mot que je ne connaissais pas pour "sacs à dos".
Dans le second, on parle de périssoire - d'après Wikipédia, il s'agit d'une embarcation facilement chavirable, ressemblant à un kayak et qui se manoeuvre d'une seule pagaie. Est-ce là un autre mot pour désigner le solide canot de Claude??
On en apprend tous les jours

Anne, dans quelle page du cd5 se distingue le mot périssoire figure-t-il? Je dois avoir loupé ce mot, je lis trop vite!

Désolée Sree, j'ai pensé à regarder hier soir mais j'ai complètement oublié de te répondre...
Bon alors, j'ai trouvé ce mot page 113 (dépôt légal: 2° trim. 1975): c'est au moment où les filles restent seules sous leur touffe d'ajoncs et qu'Annie pense tout haut qu'elle aimerait que les garcons trouvent rapidement la solution du mystère afin qu'ils puissent rentrer aux Mouettes. Et Claude répond que maintenant que Dago n'a plus sa collerette, elle ne voit pas d'inconvénients à rentrer, qu'elle a envie de prendre des bains de mer, de faire de la périssoire... et de goûter à la cuisine de Maria!

Bonjour,
Havresac, est en effet un mot un peu démodé.
Quant à périssoire, je l'entends dans le sens de petite embarcation pas très sûre, genre dinguy gonflable, jeu de plage, radeau très succins...
Où l'on est en péril quoi.
Philippe

Havresac... une faute à ma dictée du B.E.P.C. en 1971. Je ne risque pas d'oublier ce mot que je n'avais alors, jamais entendu !

Anne a écrit:

Désolée Sree, j'ai pensé à regarder hier soir mais j'ai complètement oublié de te répondre...
Bon alors, j'ai trouvé ce mot page 113 (dépôt légal: 2° trim. 1975): c'est au moment où les filles restent seules sous leur touffe d'ajoncs et qu'Annie pense tout haut qu'elle aimerait que les garcons trouvent rapidement la solution du mystère afin qu'ils puissent rentrer aux Mouettes. Et Claude répond que maintenant que Dago n'a plus sa collerette, elle ne voit pas d'inconvénients à rentrer, qu'elle a envie de prendre des bains de mer, de faire de la périssoire... et de goûter à la cuisine de Maria!

Ah oui! Maintenant je me souviens!
Merci pour la précision, Anne.

Très beaux mots...
C'est pourquoi les nouveaux textes nous semblent, (sont) si pauvres...

Montperdu, je viens de fusionner ton sujet avec un autre plus ancien.


J'aime beaucoup ces mots et expressions qui donnent du charme à nos relectures.

Un mot qui m'amusait toujours, rétrospectivement, et qui a sans doute fait partie de mes premières lectures autonomes, c'était l'utilisation assez fréquente du verbe "(se) sustenter" (... manger !) dans les romans de Jules Verne !

"Non, Madame ! Je ne suis absolument pas en train de manger : je me sustente..."

C'est vrai qu'on est toujours surpris par le style littéraire des romans pour la jeunesse d'antan : de nos jours, on n'imaginerait plus personne s'exprimer comme dans un roman de la Comtesse de Ségur, par exemple.

Les grands éditeurs proposent plus ou moins tous une collection de petits dictionnaires thématiques sur le langage. Il y en avait jadis une série que j'aimais bien chez Larousse. Je ne suis pas certains qu'ils existent encore (première parution vers la fin des années 80 ou le début des années 90, je pense), ou plus sous cette forme exacte.

Le titre de chaque dictionnaire était évidemment très évocateur de son contenu : "La Surprise", "L'Obsolète", "La symphonie animale", etc...

Puisque certains poètes ont été évoqués ici, mes premiers attachements dans ce domaine avaient été plutôt pour des auteurs comme Baudelaire, Rimbaud, etc. Bref, tous les "rebelles" ! Ce n'est que plus tardivement que j'ai découvert (et me suis émerveillé de) la puissance du vers chez Hugo. Il peut certes nous apparaître "monolithique" au premier abord (surtout avec cette constance de l'Alexandrin dans ce qu'il a de plus classique), mais on ne peut ensuite qu'être fasciné par la variété (de sonorité, de sens, etc) et la liberté que ce géant absolu de la littérature française a été capable de lui donner. Je crois que personne d'autre n'a jamais seulement approché Hugo, de ce point de vue...

Super, toutes ces expressions.

Sinon, on peut aussi lire quelques interjections désormais vieillies dans les Club des Cinq en éditions cartonnées, dont je pourrais citer les suivantes (de mémoire) :

Pristi !
Cristi !
Bonté divine !
Miséricorde !
Grands dieux !

(Si j'ai été absent sur le forum depuis quelques jours, c'est parce que je viens de les passer avec un ami à Oman et d'où je rentre ce matin, après avoir fait le plein d'oxygène !)

Ce forum me réjouit ,car j'aime les mots ; des mots oubliés reviennent à la vie dès lors qu'on les emploie ...Aussi me ai-je du goût à les utiliser au quotidien, le langage commun s'en trouve enrichi !
Quoique mon poète favori soit en toutes circonstances Apollinaire , je reconnais ,Snarkhunter , la grandeur sans conteste de Victor Hugo , j'admire ses engagements artistiques ,sociaux , humains et politiques ; un de mes professeurs de français disait que pour elle le plus beau vers de la langue française était ce vers de Hugo:
" Fleurir le chardon bleu des sables "
(Paroles sur la dune)

snarkhunter a écrit:

Un mot qui m'amusait toujours, rétrospectivement, et qui a sans doute fait partie de mes premières lectures autonomes, c'était l'utilisation assez fréquente du verbe "(se) sustenter" (... manger !) dans les romans de Jules Verne !

Voilà qui fait penser à une des maximes favorites de René, le chauffeur et ami de Jacques Rogy, connu pour son bon coup de fourchette : Dans les grandes circonstances, il faut d'abord se sustenter.

fan_indien a écrit:

Super, toutes ces expressions.

Sinon, on peut aussi lire quelques interjections désormais vieillies dans les Club des Cinq en éditions cartonnées, dont je pourrais citer les suivantes (de mémoire) :

Pristi !
Cristi !
Bonté divine !
Miséricorde !
Grands dieux !

J'ajouterai: "Triple veine!" (Mick)

Caribou a écrit:

fan_indien a écrit:

Super, toutes ces expressions.

Sinon, on peut aussi lire quelques interjections désormais vieillies dans les Club des Cinq en éditions cartonnées, dont je pourrais citer les suivantes (de mémoire) :

Pristi !
Cristi !
Bonté divine !
Miséricorde !
Grands dieux !

J'ajouterai: "Triple veine!" (Mick)

Ah oui ! "triple veine", Mick employait souvent cette expression.

Pour continuer, on a aussi :

Flûte !
Pour l'amour de Dieu
Epatant

(...)

Je croyais qu'on disait donne une jatte de lait au chat (jatte = tasse)
Une bonne jatte de café...
Mais les mots ont souvent plusieurs sens...

Ca alors, chatpapillon !

Dans les 6c on retrouve les interjections suivantes :

Mazette !
Mince !
...et j'en passe.