Voici, en résumé (ce que j'avais envoyé aux organisateurs).
L’œuvre de Paul-Jacques Bonzon semble intemporelle, comme en témoignent les amateurs de la première heure (ces amateurs se réunissent entre autres sur un forum[url=https://d.docs.live.net/4b6a483c15230ed4/Documents/Th%C3%A8se/Colloque Bonzon/Colloque Bonzon - Marina Chauvet.docx#_ftn1][1][/url] consacré à la littérature jeunesse et qui comporte une catégorie dédiée à cet auteur, forum qui ne compte pas moins de 254 sujets actuellement uniquement en lien avec Bonzon), mais également les récritures de l’œuvre depuis 2010 adoptées par de nouveaux amateurs. Outre les créations originales de Bonzon, d’autres auteurs, Dautun, Périsset et Séchan, se sont succédés à sa suite pour reprendre le flambeau des « Six Compagnons ». Trois bandes dessinées ont été adaptées des romans et une série télévisée a également eu un succès relatif à la fin des années quatre-vingt avec une douzaine d’épisodes.
L’adaptation est donc un maitre-mot de l’œuvre de Bonzon. Trois mini-axes seront le point de départ de mon questionnement :
Axe 1 : Bonzon auto-adaptateur de son œuvre : en effet, écrit en 1970, Les Six Compagnons et la disparue de Montélimar sont une adaptation d’un titre que Bonzon avait écrit en 1957, La disparue de Montélimar. Cette adaptation a dû demander un travail très conséquent à son auteur, puisque le titre a complètement été réécrit, avec pourtant une intrigue identique. Si les personnages principaux changent pour faire place aux Compagnons, bien que ceux-ci ne sont pas au complet dans ce titre, les personnages secondaires restent les mêmes, mais les dialogues sont entièrement réécrits. Les lieux restent identiques mais l’ambiance semble plus moderne dans le deuxième roman.
Axe 2 : Une adaptation en bande dessinée : si les deux premiers titres, scénarisés par Raynald Guillot sont des créations, le troisième titre, Youlna a disparu, scénarisé par Claude Prothée est une adaptation de Les six Compagnons et la princesse Noire. Le changement de média induit nécessairement des transformations importantes. Quels sont les invariants par rapport au titre romancé ? Quelles différences significatives les personnages présentent-ils ?
Axe 3 : L’adaptation éditoriale : il sera intéressant de voir comment les titres ont évolué au sein de la série : quelles constances narratives se dessinent et font de cet auteur un écrivain légitime ? Mais il s’agira également de voir quelles évolutions ont permis à l’œuvre de perdurer selon les critères Hachette qui a lancé depuis quelques années une grande refonte et modernisation de ses séries principales, faisant d’ailleurs passer les « Six Compagnons » de la collection Bibliothèque Verte à la collection Les Classiques de la Rose. Ces adaptations, au premier abord, semblent enlever tout style à Bonzon. Est-ce réellement le cas ? Pourquoi ? Parmi les premiers exemples, il est possible de citer le passage du « nous » au « on », la simplification (modernisation ?) du vocabulaire (jusque dans les titres !), mais aussi la simplification des temps (alors que Bonzon alternait à merveille le passé et le présent dans ces récits pour créer des ruptures ou encore provoquer des accélérations narratives) ou plus curieusement le passage du singulier au pluriel, et ces modernisations sont encore plus poussées dans les nouvelles adaptations de 2014. Avec l’exemple des Six Compagnons et la Perruque Rouge, devenu Les six compagnons enquêtent en coulisses, nous tenteront de voir les différences d’ensemble qui se dégagent.
Ces trois axes d’étude permettront de définir quelques caractéristiques d’écriture propres à Bonzon.
[url=https://d.docs.live.net/4b6a483c15230ed4/Documents/Th%C3%A8se/Colloque Bonzon/Colloque Bonzon - Marina Chauvet.docx#_ftnref1]
[1][/url] Le forum Livres d’enfants créé par Serge Sohier, disponible à l’adresse : <
https://livres-d-enfants.1fr1.net/forum >