Michel du mois : Michel fait mouche

Quoi de plus innocent qu'un cirque ambulant, qu'un estaminet en ruine, qu'un tir forain ? Il est vrai que si Michel n'avait pas fait mouche, si Martine ne lui avait pas chipé l'étrange rose bleue, rien ne serait peut-être arrivé.
Dunes-sur-Mer, malgré la célébrité que lui confèrent les travaux du tunnel sous la Manche, n'est pourtant qu'un paisible village des Flandres. Ses habitants sont loin de soupçonner la terrible menace qui pèse sur eux. S'ils savaient ce que trame dans l'ombre certaine société secrête !...
Qui est donc l'homme à la pipe ? l'énigmatique "ange gardien" de Michel et de ses amis ? Et ce géant roux, celui qui s'intéresse si étrangement à une banale rose de papier ? Quel rôle joue donc le frère du petit Justin ? Mystère...

Les travaux du tunnel sous la Manche?? Au moins, ca date assez précisément cette aventure!

Hum, pas si sûr !!!
L'histoire du tunnel sous la manche est vieille de près de 200 ans.... On a même commencé des forages autour de 1875 !!!
En l'occurrence "Michel fait Mouche" a été publié en 1959, donc il s'agit probablement du projet interminable qui a fini par échouer en 1975 faute de financement.
Et dire que le tunnel a failli être un pont !!!

Sans entrer dans les détails, j'ai trouvé ce Michel assez confus, un peu embrouillé...
Les allées venues entre le village, la maison...
On s'y perd un peu !
Pour moi, ce n'est pas l'un des meilleurs Michel.
Chose rare, j'ai du mal à visualiser les divers endroits...

Oups je me rends compte que j'ai oublié de poster !
Un des moins bons Michel je trouve, et pourtant ça a été un des premiers que j'ai lu et possédé !
Je n'ai pas aimé l'intrigue, trop confuse, heureusement comme le dit Mina on retrouve bien le style GB, et les fameuses répliques entre les peronnages, et uniquement pour ça, c'est toujours un plaisir de lire un Michel !

Le scénario en lui-même est un peu tiré par les cheveux : l'idée de saboter le tunnel sous la Manche paraît saugrenue !
GB se lance dans des explications compliquées et difficiles à suivre en ce qui concerne la construction du fameux tunnel : on se croirait en cours de BTP ! A propos, Bayard aurait-il fait des études dans ce domaine car, dans nombre de ses histoires, il est question de béton, de tôle ondulée, de matériel de chantier...
Sinon, le décor situé dans les Flandres, la minuscule localité qu'est Dunes-sur-Mer, l'ancien estaminet théâtre de nombreux événements, tout ça fait rêver...
Et, comme le dit Anne, les plaisanteries, réparties, dialogues pleins d'humour entre les garçons ne manquent pas, pour notre plus grand plaisir !

Ce qui me plait beaucoup dans les Michel, c'est qu'à la lecture de chaque titre, le lecteur enrichit son vocabulaire. Ainsi, des mots comme "estaminet", "sauf-conduit", "maie" (et j'en oublie !) prennent sens.
Une autre particularité chez Georges Bayard : ayant fait des études supérieures en langue anglaise, il lui arrive souvent d'employer des expressions, des tournures de phrases anglo-saxonnes : vous en étiez-vous aperçus ? C'est le cas de Michel fait mouche, Michel à la fontaine du diable et j'en passe...
Dans Michel et les gardians, c'est des mots ou expressions espagnols qui émaillent le vocab' de certains personnages. GB se donne même la peine d'expliquer le sens de ces mots à l'intention du lecteur. C'est sans doute ce détail qui le différencie de P-J Bonzon qui, lui, ne prend pas cette peine bien qu'on trouve beaucoup de mots ou expressions de langues étrangères dans les livres de celui-ci.

Bonjour Sree,
Georges Bayard a fait l'école normale pour être instituteur et a un diplome d'interpretariat d'anglais mais a surtout traduis un auteur australien,
Si la biographie de Georges Bayard t'interesse, un membre du forum en a réalisé une très complète ,c'est VULCHAIN qui se nomme .... Michel ...
Je pense qu'il te la fournira si tu lui demandes .

hervé 41 a écrit:

Bonjour Sree,
Georges Bayard a fait l'école normale pour être instituteur et a un diplome d'interpretariat d'anglais mais a surtout traduis un auteur australien,
Si la biographie de Georges Bayard t'interesse, un membre du forum en a réalisé une très complète ,c'est VULCHAIN qui se nomme .... Michel ...
Je pense qu'il te la fournira si tu lui demandes .

Oui, effectivement, je serais très intéressé par la biographie de GB. Je vais donc envoyer un MP à Vulchain.
Merci beaucoup, Hervé, de ce renseignement précieux !

[quote="fan_indien"]Le scénario en lui-même est un peu tiré par les cheveux : l'idée de saboter le tunnel sous la Manche paraît saugrenue !
GB se lance dans des explications compliquées et difficiles à suivre en ce qui concerne la construction du fameux tunnel : on se croirait en cours de BTP ! A propos, Bayard aurait-il fait des études dans ce domaine car, dans nombre de ses histoires, il est question de béton, de tôle ondulée, de matériel de chantier...
quote]

Je suis d'accord avec Fan indien dans le sens ou au début du livre, lorsque Michel découvre le tunnel, plusieurs pages sont consacrées à l'explication du tunnel.. Au bout d'un moment c'est lassant..
C'est vrai aussi que les Michel font découvrir du vocabulaire ; pour le moment j'ai découvert cadastre et nyctalope.
Sinon je trouve parfois Michel agaçant : il a toujours les bonnes idées, prend les décisions.. Bref, un modèle, sans défauts, tandis que Daniel paraît trop jeune et dort trop, Martine est une fille..
Mais je ne me suis pas ennuyée el le lisant, il est donc tout simplement.. moyen ^^.

J'ai bien aimé le livre, et j'ai retrouvé l'ambiance des ducasses dans les années 1950. ( manque les baraques a frites )

quand au sabotage pourquoi pas, dans presque tous les Michel, il y en a ,et queques fois des plus tordus.

Le scenario de "Michel au Val d'Enfer" a été inspiré à Georges Bayard par un gros article qu'il avait lu dans la revue "Science et Vie" dans les années 50.
On y citait quatre différentes possibilités techniques de construction du tunnel sous la Manche. Pour son livre, il a retenu l'option qui a finalement été effectivement réalisée dans les années 80 pour le vrai tunnel actuellement en service. Cette "prescience" lui avait valu alors le surnom de "Jules Verne de la Drôme" dans la presse (enfin, la "petite presse régionale"...).
Comme il était enseignant, il ne pouvait pas s'empêcher de faire un peu de "didactisme" dans ses livres : il ne s'agissait pas seulement de distraire ses lecteurs ados, mais aussi de leur apprendre des choses... D'où le long passage sur la technique du tunnel et du chantier qui peut paraître effectivement un peu rébarbatif.
Sinon, globalement, vous pourrez remarquer qu'il y a dans chaque "Michel" en moyenne au moins 4 ou 5 "renvois en bas de page" pour expliquer un mot, un objet, une coutume régionale, un terme technique, etc... Il y a aussi de très nombreuses citations littéraires ou références à des moments de l'Histoire...
Auteur de livres pour enfants, mais avant tout et surtout prof...! Du profil "sacerdoce et mission à remplir" comme il y en avait un certain nombre à son époque...
Pour ce qui est du béton, ciment, etc, G.B. avait acheté une vieille ferme en ruines dans la Drôme. Et il a passé des années (vacances, etc) à la rebâtir, la modifier, l'agrandir, l'embellir, pratiquement tout seul. C'est à cette occasion qu'il a dû apprendre pas mal de choses sur ces questions.
Mais au final, le résultat était plutôt réussi (je connais cette maison et j'ai eu l'occasion dy'entrer), même si aujourd'hui elle a un peu vieilli...

J'ai foiré dans mon message ci-dessus : le tunnel sous la Manche, c'est bien "Michel fait mouche" et non pas, comme je l'ai écrit, "Michel au Val d'Enfer"...
(Ah, bravo ! le soi-disant spécialiste !!!...)

c'est ce que j'aime dans les "Michel", je suis toujours avec mes cartes routieres, ou maintenant avec google pour me reperer quand je lis, et quand j'ai lu "Michel fait mouche", j'ai regardé sur internet tout ce qui concerne le tunnel sous la manche, on apprends a tout age.

Mon premier michel, j'ai beaucoup aimé l'histoire, mais tous les détails sur le tunnel sous la manche m'ont un peu ennuyé, c'était trop technique.
Et l'histoire de la rose était très originale. J'aime bien les personnages, ça change un peu des autres bibliotheque verte. J'en ai un autre à lire, c'est michel au refuge interdit. Je vous dirais ce que j'en pense !

Mick a écrit:

Mon premier michel, j'ai beaucoup aimé l'histoire, mais tous les détails sur le tunnel sous la manche m'ont un peu ennuyé, c'était trop technique.
Et l'histoire de la rose était très originale. J'aime bien les personnages, ça change un peu des autres bibliotheque verte. J'en ai un autre à lire, c'est michel au refuge interdit. Je vous dirais ce que j'en pense !

Ce n'est que mon avis, mais j'avais trouvé Michel fait mouche assez moyen...
Et je préfère nettement Michel au refuge interdit !

Je suis en train de le lire à mes gamins (donc un chapitre ou un demi chapitre par soir). Nous en sommes vers la fin du 3e chapitre.
Quelque chose m'a choqué : au chapitre 2 la mère de Martine offre de la bière à boire à Michel et à Daniel Je ne me souviens pas de ce genre de choses dans un livre destiné à la jeunesse.
Est-ce un cas isolé ?

Non, c'est monnaie courante pour les années 50-60, la bière n'était pas diabolisée comme aujourd'hui et n'avait pas une image aussi délétère (genre sortir la bière du frigo et mettre les pieds sous la table tout en regardant la télé). Du coup ça se retrouve parfois dans les livres de l'époque (plus les livres des années 50 que 60), en toute innocence bien sûr. Parfois c'est du vin, parfois une bonne vieille prune en guise de remontant contre un coup de froid ou un évanouissement, etc...

Monsieur X, c'est pas du tout un reproche (juste une simple interrogation) mais vu ton âge et l'époque que tu as connue (tu étais môme dans les années 70, peut-être as-tu eu la chance de voir les dernières locomotives à vapeur ?), je suis un peu surprise qu'une telle remarque t'ait fait bondir. Qu'est-ce qui te choque réellement, par rapport au contexte ? Si il s'agissait d'un livre paru dans les années 2000, avec tout ce politiquement correct actuel qui nous pollue la vie jusqu'à la lie, on pourrait être surpris que l'éditeur ait eu l'autorisation de publier ça (c'est dire où on en est...), mais là, pour un Michel de 1959 ? Peut-être as-tu grandi à la ville, où les enfants buvaient leur verre de lait quotidien et avalaient leur huile de foie de morue sans sourciller ? L'alcool pour les enfants étaient bien plus dans les mœurs à la campagne, à mon avis. Et Michel, c'est quand même plus un p'tit gars des champs qu'un p'tit gars des villes. Personnage témoin idéal de la France des années 50-60, en fait.

Pour revenir à la bière, c'était avant tout un petit plaisir, auquel même les enfants avaient droit.
Je me souviens par exemple que pendant les grandes vacances, à 7-8 ans, nous avions parfois droit ma soeur et moi à de la bière pour entamer le repas du soir. Oh pas grand chose, un fond de verre, une ou deux gorgées, de quoi tremper ses lèvres. C'était une sorte de rituel (je faisais durer ce précieux breuvage à la couleur des blés le plus longtemps possible), et surtout c'était le signe indéniable que l'école était finie et que l'on était libre comme l'air !

Bon après, vers mes 10 ans, j'ai découvert le Panaché (je ne crois pas avoir jamais avalé de boisson aussi dégueulasse par la suite). A la campagne, surtout au mois d'août pendant la saison des foins, le panaché était la boisson n°1, y'avait pas d'alternative, fallait faire comme tout le monde, gosse ou pas gosse, y'avait pas de jus d'orange ou de perrier menthe pour les p'tites demoiselles de la ville...

Bon ça n'a heureusement pas duré longtemps (pour le Panaché), avec Maastricht tous les petits villages ont très vite rendu l'âme (dommage), et "faire les foins", ça ne veut aujourd'hui plus rien dire du tout, c'est comme un rêve lointain, si loin qu'il est difficile de croire que c'était vraiment vrai.


...et depuis, je suis devenue alcoolique.
Ça aurait pu être pire. J'aurais pu devenir rewritrice officielle des nouveaux Club des Cinq ! (j'aurais fait maigrir un peu Dago, il se laisse souvent un peu aller ces derniers temps, Mick lui donne le mauvais exemple)

Bien sur que l'on buvait de la biere a cette epoque là, ça n'avait rien a voir avec les canettes d'aujourd'hui, c'etait de la biere de table, et les hommes buvaient apres le repas une bistouille, (c'est une goutte de genievre dans leur café), tout comme les normands dont Serge fait parti, avec le cidre et le calva, il n'y avait pas plus d'alcolique que maintenant, en tous les cas il y en avait moins et meme rarement chez les jeunes.

Une loco à vapeur ??? Non, j'en ai vues à diesel, mais à vapeur ça ne me dit rien.

Le mot "choqué" était peut-être un peu fort, mettons que je ne m'y attendais pas du tout c'est plutôt ça. Un signe que ça ne m'a pas tant marqué c'est que ça ne m'avait laissé aucun souvenir de mes lectures de jeunesse.
Effectivement avec le "politiquement correct" ambiant dans lequel nous sommes tous immergés, ça dénote de nos jours. Replacé il y a 50 ans en arrière pourquoi pas.
Mais personnellement j'ai grandi en ville dans une famille où il n'y avait pas beaucoup d'alcool (même pas de vin à table à l'époque). Donc cela me semble loin de ce que j'ai connu (sans aucun jugement de valeur, cela va de soi).

Nous venons de terminer le chapitre 13. J'y ai relevé une incohérence (et mes gamins aussi à peine l'avions nous lue).
* Au chapitre 11, les personnages sont séparés et vivent donc des péripéties différentes : d'un côté Michel et Justin (un ami rencontré dans cette aventure) poursuivent les méchants, de l'autre Daniel et Martine fouillent une grange.
Dans cette grange, Daniel et Martine ont découvert une partie du matériel des saboteurs (et notamment des détonateurs, pages 183 et 184 de l'édition BV).
* Au chapitre 13 (page 232) Michel reconnaît "l'une des boîtes qu'ils avaient découvertes dans la grange des Ronchot" ... Or il se trouve que Michel n'a jamais mis les pieds dans cette grange.
Bien sûr, au chapitre 11, Michel avait vu lui aussi des boîtes, mais dans un souterrain pas dans une grange...

Tout ceci n'enlève rien au plaisir que nous avons eu à lire cette aventure (la 3e pour mon petit et la 1ère pour mon grand qui commence à apprécier la série ).

N'étant pas un expert en matière de boissons alcoolisées, je crois tout de même qu'en l'occurence, il doit s'agir de la fameuse "ginger beer" anglaise. Georges Bayard, interprète d'anglais, doit donc l'avoir présentée dans ce sens-là, dans son livre.
En tout cas, dans Le Club des cinq et le trésor de l'ile, il est question de bière dans le chapitre 5. En voici un petit extrait :

Claude demanda à sa mère s'ils pourraient emporter un repas froid comme elle-même l'avait proposé la veille :
"Oui, répondit tante Cécile, Annie et toi, vous m'aiderez à faire les sandwiches. De leur côté, les garçons iront au jardin choisir des prunes bien mûres pour votre dessert. Quand tu en auras fini avec la cueillette des fruits, François, tu pourras faire un saut au village et en ramener quelques bouteilles de bière ou de limonade, à votre choix.
- De la bière pour moi, s'il vous plait !" réclama François.
Les autres enfants optèrent aussi pour la bière.

Pour le cas du club des cinq, je sais que la bière à laquelle fait allusion la traduction française n'est autre que la ginger beer, car ce mot figure dans la VO.
D'origine britannique, la "ginger beer" (la bière au gingembre, en français ?) désigne une boisson gazeuse non alcoolisée, vendue à l'époque en bouteilles.

En France, les locos à vapeur ont disparu au début des années 70, ce qui fait que dans certains coins on les voyait encore en 1975 rouiller dans l'attente du ferrailleur. (cf photo 1) Et puis, il y a eu tout de suite des trains touristiques à vapeur pour entretenir le flambeau.

La 2ème photo, de 1973, est un "corso", fête de village bon enfant qui existe toujours, dans la Drôme, un coin que Bonzon a bien connu. Admirez les chars tirés par les paysans du coin et les platanes en bord de route. Ce genre de fêtes, avec ses variantes du nord est très fréquente dans les Michel. Dans le sud, c'était surtout pendant l'été qu'on buvait de la Valstar (la bière des stars!) bien fraiche, bière de table servie en bouteille familiale d'un litre. A l'âge de Michel, c'est sûr qu'on était autorisé à boire de la bière, surtout qu'elle titrait moins de 4°





A propos de Michel fait mouche, il faut ajouter que l'idée du Tunnel sous la Manche était un défi technologique assez excitant pour un jeune de l'époque. Presque autant que Tintin Objectif Lune