L'Antiquité dans les livres d'enfants

Rappel du premier message :

En Juillet 2012, un fil d'échanges s'est ébauché sur le forum à la suite de la recherche lancée par Zouzou d'un roman se déroulant dans l'Antiquité.
Cette recherche avait abouti avec brio en quatre jours seulement (avec l'aide de JoyAdamson et de Mouette). 

Elle témoignait d'un réel intérêt pour les livres d'enfants qui ont pour toile de fond les mondes anciens, qu'ils soient grecs, romains ou égyptiens. 
Or, à ma connaissance, ils n'ont plus guère été évoqués depuis sur le site, alors que de nombreux romans pour la jeunesse existent dont l'action se déroule dans l'Antiquité.
J'ai donc pensé bien faire en tentant de faire le point sur ce genre historique qui en captive peut-être certains parmi vous et je vous propose quelques titres qui mériteraient d'être (re)découverts.
Il pourrait être très intéressant d'ailleurs de recueillir vos propres recommandations! 
D'avance merci.

Je vous épargnerai bien sûr les bandes dessinées les plus connues (Astérix ou Alix) qui ont fait leurs preuves et dont les mérites sont en principe connus de tous les amateurs!

Le grand champion des rééditions dans le genre sont "Les Derniers Jours de Pompéi" mais combien d'entre vous l'ont lu et apprécié?



Pompéi exerce une fascination bien ancrée chez les jeunes lecteurs, et comme on peut le voir ci-dessous les déclinaisons sur le destin tragique de l'antique ville de Campanie ne cessent de fleurir sous la plume des romanciers.


Presque autant plébiscitée que Pompéi, c'est Olympie qui prend la seconde marche du podium, sans doute pour tous les exploits sportifs qu'elle suggère.



Dans le genre, on peut également noter trois romans qui n'ont jamais cessé d'être réédités: "Quo Vadis?", "Ben-Hur" (peut-être en écho à leurs versions cinématographiques prestigieuses) mais aussi, 
et de plus en plus redécouvert, l'excellent "L'Affaire Caïus" du romancier allemand Henry Winterfeld (un auteur à qui l'on doit de nombreux classiques et qui mérite d'être mieux connu).

Bien vu Cedrix : illustrations de Michel Gourlier

Trouvé hier Les secrets de la Sibylle de Christiane Collard, illustrations Jean-Jacques Vayssières, Spirale 3548 publié en 1976,


En Italie, sous l'Empire Romain...
Une terrible nouvelle vient de parvenir à la villa de Servius : le maître a disparu à la suite d'un naufrage. Profitant de l'affole-ment général l'esclave, Rufus se sauve avec un mystérieux fardeau.
Les années passent. Depuis la mort de leur cousin et tuteur Gaius et Tullia vivent toujours à la villa. Mais voilà que de graves événements surviennent : leurs amis Cornélius et Cornélia, les esclaves jumeaux sont menacés par Publius, le nouveau maître qui a hérité du domaine.
Près de là, dans l'ombre menaçante du Vésuve une prophétesse, la Sibylle, révèle leur avenir aux enfants. Mais ses paroles sont bien mystérieuses...
Il faudra beaucoup d'ingéniosité et de courage aux quatre amis pour faire éclater au grand jour la fourberie de Publius !

Bonjour Pierre-Dominique,

Merci pour ton intéressante présentation!

Quand tu l'auras lu - et si cela ne te dérange pas - pourras-tu partager tes impressions?

Cela pourrait inciter nos camarades et moi-même à découvrir, voire redécouvrir, cette auteure, puisque Christiane Dollard a écrit plusieurs romans dont l'action se déroule dans l'Antiquité et même dans la Préhistoire.

Malheureusement, je n'en ai lu aucun jusqu'à présent. 

A priori "Les Compagnons d'Archimède" et "Le Prisonnier de Syracuse" pourraient être en tandem puisque l'illustre Archimède vivait à Syracuse.

Citation :

A priori "Les Compagnons d'Archimède" et "Le Prisonnier de Syracuse" pourraient être en tandem puisque l'illustre Archimède vivait à Syracuse.

Bonjour Paxson,

"Le prisonnier de Syracuse" se déroule 406 ans avant note ère ; "Les Compagnons d'Archimède" se déroule en 212 ans avant JC, année de la mort du mathématicien, ce qui sème un doute sur le tandem.

Dès que j'aurai lu "Le prisonnier de Syracuse" et "les secrets de la Sybille"; les deux titres possédés actuellement, je commenterai.

J'ai passé l'après midi en Campanile, avec "les secrets de la Sibylle", à proximité de Naples et de Pompéi, en l'an 642 de la fondation de Rome (111 avant notre ère).

Lecture instructive, dépaysante, mais moyennement passionnante (sans plus).

Débutant par une carte, une bibliographie de 20 ouvrages (allant de André Aymard à Virgile en passant par Grimal) et une note rappelant que la Sibylle apparait au chapitre VI de l'Enéide, ce livre a une incontestable ambition pédagogique... "placere et docere" enseignait mes professeurs d'humanité.

L'intrigue se déroule dans une villa romaine durant une quinzaine d'années, le temps pour quatre enfants, Gaius, Tulliola et les jumeaux Cornélia et Cornelius d'atteindre l'adolescence. Jeunes orphelins, contexte de captation d'héritage, le scénario enseigne les rudiments de la civilisation romaine et met en scène des esclaves et un gladiateur en nourrissant le lecteur de mets locaux dont de succulents desserts à base de miel.

L'histoire nous initie aux cultes grecs et romains et la Sibylle sème des cailloux permettant de résoudre l'intrigue en annonçant "in luto tibi fortuna latet" puis en prononçant "fortuna tibi est terrae ... alienae terrae" (en détachant les mots) en pages 96/97, au milieu du livre.

Ainsi renseignés (?) nos héros démasquent Publius qui a "effacé" Servius et les orphelins retrouvent ainsi leurs géniteurs et leur héritage ... "haec est filia ... hic est filius".

Cette lecture a rafraichi mes souvenirs de latin et d'histoire romaine, mais Astérix est beaucoup plus captivant, car l'intrigue est lente, pas très claire (pour des collégiens), et à mon modeste avis, peu attractive pour un enfant vivant en 2022 dont les connaissances en latin ne sont plus ce qu'elles étaient il y 70 ans.

Mais il en faut plus pour me décourager et je vais un prochain jour, si les dieux me prêtent vie, rejoindre "le prisonnier de Syracuse".

Suite au prochain épisode ;-)

Bonjour,

Nous voici aujourd’hui en Sicile, avec « Le Prisonnier de Syracuse » après avoir passé le début de semaine en Campanile avec « Les secrets de la Sibylle ».

Disons le d’emblée, je préfère ce Prisonnier car la Sibylle dégage une odeur de dictionnaire Gaffiot en s’ouvrant sur une épaisse bibliographie et en nous gavant de citations latines ; les illustrations Daniel Billion me semblent également plus attrayantes que celles de Jean-Jacques Vayssières et sont plus ensoleillées, plus visuelles et plus enfantines.

L’intrigue est simple : trois enfants, orphelins (un garçon et deux filles) se lient d’amitié avec Eurix, un adolescent gaulois prisonnier, et vont tout mettre en oeuvre pour le libérer. Le tout dans un contexte d’hostilité entre le devin Miltas et nos héros dont le père était le précédent devin.

Le scénario de l’évasion est tellement hasardeux qu’il peut paraitre invraisemblable mais cette intrigue permet de découvrir la cour du tyran Denys l’ancien et la vie dans la grande Grèce 406 ans avant notre ère.

Ce roman classique, au bord de la Méditerranée, prête aux rêves et la conclusion, très gauloise, comble notre bonheur national. Un roman pédagogique, mais non pédant, avec des notes discrètes en bas de page et une bibliographie (incluant Cicéron et Plutarque) reportée en fin d’ouvrage. Le tout écrit dans une langue claire et riche en vocabulaire.

Un roman que je recommande donc sans hésitation et qui m’incite à chiner les autres titres de Christiane Dollard.

Bonjour,
Trouvé hier en VG : Hu, le premier gaulois

Résumé : Hû est ce chef gaulois qui ramena des bords de la Caspienne, voici près de 3.000 ans, les tribus qui s'y étaient autrefois installées, venant de notre France actuelle. Cet homme prestigieux, dont le souvenir n'est pas effacé, est encore l'inventeur de la charrue à roues et à soc de fer. C'est le roman de la jeunesse de Hû que l'auteur évoque ici pour les jeunes " Gaulois " d'aujourd'hui.

Pierre-Dominique a écrit:

Bonjour,
Trouvé hier en VG : [size=48]Hu, le premier gaulois[/size]

[size=48]Résumé : Hû est ce chef gaulois qui ramena des bords de la Caspienne, voici près de 3.000 ans, les tribus qui s'y étaient autrefois installées, venant de notre France actuelle. Cet homme prestigieux, dont le souvenir n'est pas effacé, est encore l'inventeur de la charrue à roues et à soc de fer. C'est le roman de la jeunesse de Hû que l'auteur évoque ici pour les jeunes " Gaulois " d'aujourd'hui.
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Très sympa, ton dénichage, Pierre-Dominique. J'espère que tu vas prendre plaisir à lire ce roman de cape et d'épée dont la première de couverture a l'air évocateur.