Retour à la lande du Mystère

Sources :
La locomotive du Club des cinq
FIVE GO TO MISTERY MOOR

Claude = George
Mick = Dick
Annie =Anne
François = Julian
Dagobert = Timmy
Paule = Henrietta

Girard, les fermiers / The farmer

Anne a remarqué dans mes autres fanfictions, que je faisais un raprochement entre Claudine, (Saint-Clair), Claudine, (George, du Club des cinq) et la Claudine de Colette !
Là, on ne manquera pas de penser à Colette, et au livre "Les vrilles de la vigne", et particulèrement au texte" Nuit Blanche"...





C'était la troisième année que les cinq revenaient près de la lande du mystère. Ils avaient tant aimé l'odeur des genêts, les vastes étendues de sable ponctuées de fleurs et de buissons, l'accueil chaleureux des fermiers et de leurs jeunes pensionnaires.
Ils avaient grandi !
Annie avait perdu son air de bébé.
François restait lui même, toujours un peu autoritaire ...
Avec l'age, les plaisanteries de Mick prenaient un ton parfois libertin.
Claude, belle comme un éphèbe, portait plus que jamais des shorts, et coupait ses cheveux comme les garçons.
Mais un "je ne sais quoi de féminin" errait sur son visage.
Les fermiers cette année là recevaient beaucoup de monde. Paule était toujours là, mais ses relations avec Claude étaient bien meilleures depuis leur grande aventure.

" Les jumelles deviennent inséparables", avait dit mick, moqueur, en regardant les deux filles le premier jour.
En réponse il avait reçu à la tête une brosse et une chaussure, lancés sans conviction.

Dans la grange immense, un coin était réservé aux garçons, un coin aux filles.
Paule et Claude avaient du se résoudre à coucher prés d'Annie.
" Bonne nuit, les filles", hurlait Mick chaque soir !
Seule Annie répondait, tandis que Claude et Paule se regardaient d'un air boudeur.

La journée avait été belle. On avait parcouru la lande de bout en bout, à cheval. François et Annie chevauchaient en tête, suivis de Mick qui caracolait, lançait son cheval en avant, allait à droite et à gauche.
A la fin de la soirée, tout le monde était fourbu ! Claude et Paule traînaient en arrière.
Le soleil baissait sur l'horizon, les parfums de la lande, tués par le jour, ressortaient des fleurs et des buissons.
Claude regardait sa compagne Paule, droite sur son cheval... Sa silhouette se détachait sur le ciel. Une silhouette de grand adolescent. La nature n'avait pas encore habillé son corps de tous les attributs féminins...
Paule se retourna, et découvrit le regard de Claude porté sur elle. Il était si intense qu'elle hésita un instant, puis sourit.
Après un moment de silence, elle demanda faiblement :
"A quoi penses-tu donc ?"
Claude ne répondit pas, et rougit légèrement.
Comme le soir est doux, dit-elle seulement.


Il avait fallu ensuite panser les chevaux, les étriller, les installer dans leur box. On n'entendait que rires, bruits de sabots, exclamations joyeuses. Les grands aidaient les petits.
Annie était accompagnée d'une horde de garçons et de fille de 12 -13 ans qui voulaient à tout prix faire son travail !
Elle aimait les enfants, et passait auprès d'eux pour une petite mère.
Claude, Paule, Mick et François faisaient plutôt office de grands frères. Bien qu'ils fussent charmants, gentils, on les craignait un peu.

Le repas du soir, malgré la fatigue du jour était toujours animé.
Le fermier et sa femme, libérés de leur travail, se délassaient et prenaient plaisir à discuter avec leurs jeunes convives. Sous les lampes, les ombres dansaient.
"Comme vous aimez la lande, dit madame Girard aux enfants.
- C'est tellement beau, désert, et grand, dit Claude.
- j'aimerais tant y camper de nouveau soupira Annie
- Mais nous n'aurons pas le temps cet année dit François, il ne nous reste plus que 5 jours de vacances...
- Oiseau de mauvais augure, répondit Mick, dis plutôt qu'il nous reste "encore" 5 jours de vacances...

Paule devint songeuse. Depuis trois ans qu'elle retrouvait le club des cinq, elle était devenue une véritable amie. Elle les aimait bien tous, et jusqu'au bon vieux Dagobert qui quémandait, sous la table, un morceau de pain trempé de sauce.
Paule repensait au jour précédent. Les grands et les grandes avaient aidé au déchargement de bottes de foin !
Ils avaient beaucoup insisté, mais le fermier avait hésité : c'était un dur travail !
François avait si bien plaidé, que Monsieur Girard avait fini par accepter sans plus discuter !
Il avait seulement conseillé :
" Les garçons resteront en bas, toi aussi Pierre, vous enverrez les bottes au grenier ! Les filles - oui, vous deux, Claude et Paule - vous les rangerez la-haut ! Annie, retournez à la maison, cela n'est pas pour vous !
Annie ne s'offusqua pas, et s'éloigna avec Dagobert.
Paule revoyait la scène. En fait, il y avait assez peu de foin à monter, et presque plus de place à l'étage !
Après une demi-heure de dur labeur, François avait crié, toussant dans la poussière:
"Assez ! Faisons une pause ! Ce n’est pas trop dur ? les filles.
- Ca va, répondirent-elles en cœur.
Presque aussitôt, une bouteille de limonade très fraîche atterrit près des deux amies.
- Une attention d'Annie, dit Mick! Notre petite sœur pense à nous ! François et moi allons nous reposer un peu ! Ajouta-t-il en soufflant !
- Nous aussi, dit Claude qui s'était emparée de la bouteille.
Elle but longuement, au goulot, et passa la bouteille à Paule.
- Je bois après toi, dit Paule, je vais connaître tes pensées...
Pourquoi avait-elle dit cela ? C'était venu si naturellement ! Claude avait rougit, puis s'était assise dans un étroit espace, entre deux bottes de foin. Comme il n'y avait pas d'autre place, Paule se glissa près d'elle.
Si près…
L'espace était si petit... Cela coinçait aux épaules !
Paule du passer son bras par-dessus le cou de Claude ! qui ne bougea pas, et regarda droit devant elle, songeuse.

"Claude, Claudine, pensait Paule sans remuer. Quand je pense que nous ne pouvions pas nous supporter ! Et moi, Paule, Paulette, avec mes airs de garçon, j’avais décidé de me moquer de Mick et de François, parce qu’ils étaient les frères de Claude ! et aujourd’hui, je me demande ce que j’ai … Claude me plait… Claude me plait…

Fatiguée, les deux filles se laissèrent aller, et elle fermèrent les yeux, tandis que leur corps se rapprochaient.
Un braillement venu d'en bas les fit sursauter.
" Eh, les filles, criait Mick, ne vous endormez pas ! Il y a encore du travail !

Voilà à quoi repensait Paule, à la fin du repas. Toujours songeuse, elle regardait dans le vide et semblait absente !
Monsieur Girard intervint :
"Si vous dormez à table, Paule allez donc vous coucher !
Tout le monde sourit.
Et cette fois, Claude ne fit aucune remarque.
" Dire qu'autrefois j'aurais éclaté de rire, pour me moquer de Paule, d'ailleurs, je l'aurais appelée Paulette ! Comme le temps passe, je la trouve maintenant si... si..."
Claude sentait près d’elle la présence de Paule, elle s’étonnait que chaque jour, son attirance pour sa compagne garçonnière grandissait…

- Claude, dit encore monsieur Girard, si vous dormez aussi, vous pouvez aussi aller vous coucher !
- Charmant petit couple", murmura Mick entre ses dents.
Il ne fut entendu que de François, qui donna un coup de coude à son frère pour le faire taire.
Monsieur Girard, qui n’aimait pas les plaisanteries douteuses, allait parler de nouveau, mais sa femme, plus compréhensive, posa sa main sur son bras, et il se tut.

Le repas fini, ils gagnèrent tous la grange, en traînant les pieds, sans Annie :
madame Girard avait libéré une chambre, et Annie avait accepté avec joie de dormir dans un vrai lit.

- Bonne nuit les filles, jeta Mick comme chaque soir !
Bonne nuit, les hommes, railla Claude, moqueuse.
Mick allait répliquer, mais François pressé de se coucher le tira par le bras.

Après deux journées fatigantes, ils s'endormirent d'un coup.

Peu après minuit, Claude s'éveilla. Elle était reposée, mais énervée. Il faisait chaud.
Le duvet qui recouvrait les deux filles avait glissé, et Paule avait roulé tout contre Claude.
La jeune fille, peu soigneuse, n'avait pas recousu les boutons de son pyjama, et les reflets de la lune soulignaient d'un liseré bleu sa poitrine qui n’était pas celle d’un garçon, mais pas encore celle d’une femme. Un long soupir lui échappa, et elle se retourna, retombant à demi sur Claude.
Instinctivement Claude entoura sa compagne d'un bras protecteur.
Et Paule s'éveilla.
Les deux filles gênées se distinguaient vaguement dans la nuit. Claude n'enleva pas son bras, et sentit que Paule se rapprochait.
Un nuage providentiel éteignit le reflet de la lune, et rendit la nuit à la grange.
Claude senti alors sur ces lèvres, les lèvres de Paule. Elle se serrèrent et s'embrassèrent longuement, pour la première fois.
Seule une petite chouette au vol silencieux sut ce qui se passa alors cette nuit là !


Claude était endormie profondément. Elle avait connu la douceur de Paule, et elle l’avait étreinte fortement, prolongeant un baiser d’amies qui s’étaient enfin trouvées. Elle avait découvert des plaisirs sensuels prodigués par une fille qui ressemblait à un beau garçon. Maintenant, Paule pesait avec grâce sur sa compagne, et elles ne formaient plus qu’un corps confiant.

Elles s’éveillèrent assez tôt pour cacher leur bonheur, et leur réveil s’ouvrit sur un baiser et un sourire.


Claude savait que son bonheur serait maintenant fait de petites connivences, de mots cachés, de sourires envoyés. Cinq jours, il restait encore cinq jours !
L’été qui s’achevait était le début d’une amitié que l’amour et le plaisir renouvelleraient peut-être aux vacances prochaines…



Ainsi serait l’histoire de Claude et de Paule…
Si tel était leur étoile !
Mais quel mystère avait réuni les deux filles ?
Ces deux filles rêvant d’être des garçons, leur goût pour les tenues masculines, leurs cheveux coupés courts ! Claude qui était malheureuse sans ses cousins, qui détestait les occupations des filles…
Qu’avait trouvé Claude dans Paule ?
Un garçon ? Une fille ?
Elle commençait à deviner qu’elle aimait cette ambiguïté, qu’elle aimait dans Paule le garçon et la fille, le personnage androgyne, doté du meilleur des deux sexes.

Elle soupira, puis sourit au ciel bleu, donna une claque sur l’épaule de Paule, et hurla :
-Debout, les garçons, allez, Mick et François, réveillez-vous ! le déjeuner nous attend !

haha, on dirait que tu aimes ce genre d'histoires!!
Mais j'ai bien aimé. C'est bien écrit, mais c'est pê un peu court pour leur rendre justice aux personnages...?

Anne a écrit:

haha, on dirait que tu aimes ce genre d'histoires!!
Mais j'ai bien aimé. C'est bien écrit, mais c'est pê un peu court pour leur rendre justice aux personnages...?

Je pense qu'une fille comme Claude, de par son ambiguïté peut évoluer de deux ou trois façons...
La plus commune, il ne m'appartient pas de l'écrire...
Claude pourrait évidemment renier son passé de garçon manqué, et devenir une fille comme les autres...
Elle pourrait aussi devenir une femme comme les autres, ayant un métier d'homme, oui, navigatrice, comme Autissier, ou Hélen Mac-Arthur... Cela lui irait bien !
Ou s'occuper d'une résrve sauvage, d'animaux...
Ou une sorte de Globe-trotter...

Ou devenir une femme "libre" qui peut goûter à tout !
j'ai choisi de développer (un peu) cette voie... admirateur inconditionnel de Colette...

.... mais dans mon récit, elle peut avoir 18 - 19 ans...
Elle peut encore évoluer...

Serge a écrit :

Je pense qu'une fille comme Claude, de par son ambiguïté peut évoluer de deux ou trois façons...

Elle pourrait aussi devenir une femme comme les autres, ayant un métier d'homme, oui, navigatrice, comme Autissier, ou Hélen Mac-Arthur... Cela lui irait bien !
Ou s'occuper d'une résrve sauvage, d'animaux...
Ou une sorte de Globe-trotter...

Ou devenir une femme "libre" qui peut goûter à tout !

Réponse :

Je la vois aussi comme Hélène Mac-Arthur et Isabelle Autissier.
Aimant passionnément la mer et les bateaux , elle aspire forcément à naviguer vers les horizons lointains. C'est d'ailleurs pour cette raison que je l'ai imaginée coureur au large et architecte naval dans ma version de "que sont-ils devenus".

Au plan intime, qu'elle explore l'amour avec des femmes et des hommes me semble aussi vraisemblable. En tout cas, je ne la vois pas renier son passé de garçon manqué.

Mais dis-donc Serge, ne serais-tu pas en train de faire grandir et vieillir les personnages et d'imaginer Claude devenue adulte ???

Thierry

THIERRY a écrit:

Serge a écrit :

Je pense qu'une fille comme Claude, de par son ambiguïté peut évoluer de deux ou trois façons...

Elle pourrait aussi devenir une femme comme les autres, ayant un métier d'homme, oui, navigatrice, comme Autissier, ou Hélen Mac-Arthur... Cela lui irait bien !
Ou s'occuper d'une résrve sauvage, d'animaux...
Ou une sorte de Globe-trotter...

Ou devenir une femme "libre" qui peut goûter à tout !

Réponse :

Je la vois aussi comme Hélène Mac-Arthur et Isabelle Autissier.
Aimant passionnément la mer et les bateaux , elle aspire forcément à naviguer vers les horizons lointains. C'est d'ailleurs pour cette raison que je l'ai imaginée coureur au large et architecte naval dans ma version de "que sont-ils devenus".

Au plan intime, qu'elle explore l'amour avec des femmes et des hommes me semble aussi vraisemblable. En tout cas, je ne la vois pas renier son passé de garçon manqué.

Mais dis-donc Serge, ne serais-tu pas en train de faire grandir et vieillir les personnages et d'imaginer Claude devenue adulte ???

Thierry

La grande adolescence, (pour moi) est le prolongement de l'enfance...
Donc, jusque là, tout va bien...elle n'a pas changé...
Mais non ! Je n'irai pas plus loin ! je ne tiens justement pas a savoir...
La suite ne pourrait, (je le sais) que me décevoir, m'agaçer...

...il est où Dago? A p'us Dago?

Faut vraiment que je relise les Vrilles de la Vigne !

Sinon c'est bien écrit.

Pouchky a écrit:

...il est où Dago? A p'us Dago?

Faut vraiment que je relise les Vrilles de la Vigne !

Sinon c'est bien écrit.

Heu ! a-t-il sa place dans cette histoire...
Où est Dago .... dans l'ombre de sa maitresse...

Mais oui, bien sur qu'il faute relire "Les vrilles de la vigne ! "