Le grenier dans les livres d'enfants

Rappel du premier message :

C'est le lieu de tous nos fantasmes, non ?  

Je lance le sujet avec Alice et le clavecin et deux illustrations d'Albert Chazelle.

Dans le grenier de ma grand-mère, par Claude CLEMENT.

Ma grand'mère a un grenier
plein de toiles d'araignée ;
mais dans les coffres de bois
on y trouve des merveilles.
De vieux jouets d'autrefois,
des denteilles, des corbeilles,
des fourchettes édentées,
des guitares, des poupées,
des livres lourds de poussière.
Un berceau, une théière,
et un très joli pantin
au pantalon de satin...
Mais moi, ce que je préfère,
c'est la robe de mariée
avec ses fleurs d'oranger
toutes jaunies par le temps.
Qu'elle était belle, grand'mère,
quand elle avait dix-huit ans.

Pour en savoir plus sur l'auteur de ce poème, Claude CLEMENT, cliquer ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Claude_Cl%C3%A9ment

fan_indien a écrit:

Merci, Serge, de m'avoir détrompé. Je n'ignorais pas que Renaud et Bertrand étaient les frères de Bel-Gazou ; c'est d'ailleurs précisé dans le texte que j'ai scanné plus haut. Mais comment savoir qu'ils furent ses demi-frères ? Impossible de démêler ce lien de parenté, à moins de connaître à fond l'oeuvre de Colette, ce qui est justement ton cas, Serge ! Pour ce qui est de mon post plus haut, je ne sais pas ce qui m'a pris de m'être mélangé les crayons en le composant.

A toutes fins utiles, mais ce détail ne vous est sans doute pas inconnu, je crois devoir préciser - histoire de rattraper mon cafouillis d'hier soir !  - que malgré le titre La maison de Claudine, hommage aux romans populaires Claudine qui lancèrent la carrière de son auteur, ce livre n'appartient pas à la série du même nom.

Pour encore préciser :
Les "Claudine" sont 4 romans, ou apparaissent sous des noms d’emprunt des personnes réelles, (amis, ennemis, musiciens, littérateurs, politiques, etc. et où l'on règle pas mal de comptes,  raconte des vilénies, etc. dues à Colette et surtout à son premier mari Willy, qui signa d'abord ces quatre titres.)

La maison de Claudine, ce sont des souvenirs de l'enfance de Colette en Puisaye. On aurait pu donner ce titre "la maison de Colette"...
Mais la série des "Claudine" était si célèbre qu'on a voulu profiter de l'aubaine.

J'ai fait ces quelques scans qui proviennent de 2 albums que je feuilletais tout à l'heure. Ils nous montrent des images - et quelles images ! - du sujet qui nous intéresse. 

Bécassine prend des pensionnaires :



Bécassine prend des pensionnaires :



Tim et Poum dans la forêt (illustré par Pierre PROBST) :

Sree,
je ne vais pas dormir de la nuit si tu ne me dis pas où Loulotte a caché l'argent de Mme de Grand Air! 
Je file prendre une infusion calmante en attendant...

et merci pour le joli poème de Claude Clément.

De très jolis scans, et un beau poème que j'avais raté, merci Sree

Caribou a écrit:

Sree,
je ne vais pas dormir de la nuit si tu ne me dis pas où Loulotte a caché l'argent de Mme de Grand Air! 
Je file prendre une infusion calmante en attendant...

et merci pour le joli poème de Claude Clément.

Entendu. Juste le temps d'achever la lecture de cette histoire, et je te révèle le secret ! D'ici là, j'espère que ta boisson relaxante t'aura remonté !

joyadamson a écrit:

De très jolis scans, et un beau poème que j'avais raté, merci Sree

Content que cela te plaise.

Caribou a écrit:

je ne vais pas dormir de la nuit si tu ne me dis pas où Loulotte a caché l'argent de Mme de Grand Air! 
Je file prendre une infusion calmante en attendant...

Allez....je te souffle la réponse....en images :

Alors tout est bien qui finit bien! Merci Chris et Sree.
Le cigarettes pour asthmatiques, si je me souviens bien ce sont des cigarettes à l'eucalyptus, ça se vendait encore en pharmacie quand j'étais ado (c'était parfaitement dég...)

@Caribou : La cachette était donc ce banal paquet à cigarettes pour asthmatiques ! Et comme te voilà désormais en possession de la clef de l'énigme qui, depuis tout à l'heure, te titillait les méninges, tu vas pouvoir dormir sur tes deux oreilles cette nuit !

La page que je tenais à scanner et à poster ici, hier, (je veux parler de celle qui est issue de "Bécassine prend des pensionnaires), je l'ai confondue avec une autre. Voici donc la bonne (puisque tout est dans le titre !) :

Merci Sree!   comme ça on a presque toute l'histoire.

Merci Sree, pour cette page de Bécassine,

Bravo pour les pages de Bécassine !  

Je ne connaissais pas cette histoire.

@Joy et Caribou : Tout le plaisir est pour moi !

@Sally : Des greniers dans les livres d'enfants, il doit y en avoir d'autres. Mais ça n'est pas toujours facile de les trouver. 

Cette fois, je n'ai pas d'image de grenier à vous montrer. A défaut, c'est un extrait sous forme de texte que je vais vous faire partager. Il est tiré du Mystère de la maison vide, d'Enid Blyton :

Chapitre III - Deux leçons palpitantes

(...) Betsy, toute heureuse de connaître l'utilisation de l'encre invisible, réclamait à Fatty une autre démonstration de ses talents secrets.
"Montre-nous un nouveau tour ! supplia-t-elle.
- Si vous voulez, acquiesça Fatty. Voyons, si je vous expliquais en détail comment on peut sortir d'une chambre fermée à clef ? Ecoutez, vous allez m'enfermer dans une des pièces de débarras qu'il y a là-haut, puis vous redescendrez ici. Je parie que je viendrai vous y rejoindre au bout de quelques minutes.
- Quelle blague ! s'écrièrent en choeur Pip et Larry.
- Vous ne me croyez pas ? Eh bien, essayons. Vous savez pourtant que je n'ai pas l'habitude de me vanter d'exploits que je ne peux pas accomplir !"
Très excités, les enfants accompagnèrent Fatty jusqu'à l'étage supérieur. Ils le firent entrer dans une pièce où l'on rangeait les malles et les valises, puis en fermèrent la porte d'un tour de clef. Après quoi, par surcroît de précaution, Larry en éprouva la serrure qui résista.
"Ca y est ! Tu es prisonnier, Fatty ! annonça alors Pip. Nous allons descendre. Si tu sors de là tout seul, tu seras un as. De toute manière, tu ne pourras pas t'évader par la fenêtre. Elle est trop étroite.
- Je sortirai par la porte, affirma Fatty. Soyez tranquilles."
Larry, Daisy, Pip et Betsy redescendirent donc.
"Faisons une partie de cartes, proposa Pip. Si Fatty parvient à se libérer, ce ne sera pas avant un bon moment, je suppose."
Mais à peine les cartes venaient-elles d'être distribuées que Fatty arriva, souriant. Des cris de surprise s'élevèrent.
"Déjà ! s'écria Larry. Comment as-tu fait ?
- J'étais sûre, moi, que tu réussirais ! assura la petite Betsy de sa voix aiguë.
- Vite, explique-nous ! prièrent en choeur Pip et Daisy qui brûlaient de curiosité.
- Ce n'est pas bien malin, affirma Fatty. Venez, je vais vous montrer..."
Il entraîna ses amis jusqu'au débarras où il entra avec Daisy, Pip et Betsy.
"Toi, dit-il à Larry, reste dehors. Ferme la porte et tourne le clef dans la serrure. Ensuite, tu n'auras qu'à regarder, comme les autres feront de leur côté, la façon dont je vais procéder. Tu y es ?"
Larry s'exécuta. Les quatre amis se trouvèrent prisonniers dans le débarras. Fatty tira alors un journal de sa poche et, l'ayant mis à plat, le fit glisser sous la porte en ayant soin d'en laisser dépasser un bout.
Puis il sortit un morceau de fil de fer de son inépuisable poche et l'introduisit dans la serrure. Après quelques tâtonnements précautionneux, il donna soudain une poussée, et l'on entendit tomber quelque chose devant la porte.
"C'est la clef, expliqua Fatty. Le reste est bien facile. Elle a dû tomber sur le journal, et je n'ai plus qu'à tirer doucement celui-ci de notre côté pour récupérer le tout."
Joignant le geste à la parole, il fit glisser le journal en sens inverse et, comme il existait un espace suffisant au bas de la porte, l'opération se déroula aisément. Fatty ramassa la clef, ouvrit la porte et dit à Larry :
"Tu vois comme c'est simple ! On peut sortir d'une pièce fermée à clef en une minute.
- A condition que l'espace au bas de la porte soit suffisant, objecta Daisy. 
- Tu as raison. C'est pour cela que j'ai choisi cette mansarde et non les pièces du bas qui sont recouvertes d'une épaisse moquette. Avoue tout de même que mon "truc" est valable d'une manière générale ! Et maintenant, chacun de nous va s'exercer à l'expérimenter à tour de rôle. Au travail !"
Ce jour-là, Mme Hilton ne fut pas peu surprise de constater que les enfants passaient leur après-midi à jouer au grenier. Elle les entendait bavarder et rire. Ils avaient l'air de s'amuser follement. (...)

Voilà, voili, voilou !

Merci Sree, quel meilleur moyen de faire connaitre et surtout de donner envie de lire ou de relire un livre, que d'en écrire quelques lignes, d'autant que la série des cinq détectives est souvent hilarante.

Tu dis vrai, Joy, la série des Cinq Détectives d'Enid BLYTON est à mon avis celle où le rire est quasi toujours au rendez-vous, et ce, plus encore que dans ses autres romans ; en tout cas, c'est des histoires que je m'amuse à lire ou à relire de temps en temps et qui me font toujours passer de bons moments. Pour l'extrait plus haut, si je me suis donné la peine de le recopier plutôt que d'en scanner les pages, c'est surtout par souci de préservation. Je m'explique : j'aime les livres de ma collection à la folie et donc j'en prends un soin extrême. Autrement dit, j'évite autant que faire se peut de les poser à plat sur la vitre du scanner de peur d'abîmer leur reliure souvent fragile.

Le sujet est loin d'être épuisé, la preuve :

"Les 5000 francs d'Alain Cloche-Dur" de Georges BAYARD (illustration d'Albert CHAZELLE), éd. NBR numérotée :


"Quatre chats et le diable" de Paul-Jacques BONZON (illustration de Jacques FROMONT), éd. NBR numérotée :


Vous m'excuserez la qualité médiocre des images, car il s'agit non pas de scans mais de photos (et c'est moi derrière l'objectif !).

Pour faire suite au "réveil" du sujet par Sree, je vous propose moi aussi un petit texte tiré d'un livre que je viens de découvrir : Cinq enfants dans un parc de Simone de Saint-Exupéry. Je ne suis pas une grande fan de Saint-Ex mais les souvenirs d'enfance de sa sœur ont vraiment été une bonne surprise, c'est plein de poésie et de spontanéité, avec souvent comme ici un brin d'humour... et c'est très agréable à lire.
 Naturellement ce n'est pas un "livre d'enfant" mais un livre sur l'enfance, et je trouve que ce petit extrait sonne juste, il a en tout cas éveillé en moi bien des réminiscences, transposées bien sûr !

 Il suffit de traverser le palier devant la chambre de mes frères pour gagner le grenier. Quel cœur d'enfant n'a battu au seuil de ce domaine, où les générations, périodes géologiques, ont déposé jour après jour leurs sédiments.  L'aventure, la découverte, naissent à chaque pas. Nous tombons en arrêt devant le moindre bout de ferraille, de vaisselle ébréchée, que la poussière enrobe de feutre gris. Qu'allons-nous voir surgir derrière ces façades innocentes ? L'angoisse de l'archéologue, de l'explorateur, nous fait tâter d'un doigt prudent mais avide les chaînes rouillées, les écrins vides, les vieux vêtements roulés en boule. Nous ouvrons les malles rebondies, les unes en bois clouté, les autres en cuir noir gansé de jaune.
Quel attendrissement de découvrir dans l'une d'elles un assortiment complet de toile avec gilets sophistiqués, garde-robe de mon père. Dans une autre, une livrée de cocher, bleue à boutons armoriés, reliquat d'un temps de splendeur.

 Nous gravissons une échelle branlante avec l'appréhension d'une cordée dans l'Himalaya, nous parvenons sur les gros murs. Des poutres énormes s'y entrecroisent en lacis compliqué. Nous les abordons craintivement mais les monstres s'apprivoisent et nous nous hissons sur leur dos comme sur celui d'éléphants débonnaires. Les lattis de bois qui servent de couverture à ces murs sont percés de crevasses profondes que nous explorons avec de longues tiges. Certainement, pensons-nous, en périodes troublées, des objets précieux ont été dissimulés dans ces cachettes et nous espérons découvrir et ramener à la surface des colliers d'or et des parures de diamants. Alors, quelle surprise au salon ! Quelle admiration pour notre clairvoyance et notre intrépidité ! "Mes enfants, nous vous félicitons. Les privations de dessert sont levées ! ".

  Simone de Saint-Exupéry, Cinq enfants dans un parc Gallimard (Folio)

Très joli texte en effet !

Merci Sally

C'est très joli, mouette, en lisant ton texte, un autre m'est revenu à l'esprit, j'ai scanné un petit morceau de texte de "Michel mène l'enquête"

Bien vu ! Bonne mémoire Joy !

@Mouette : Moi aussi, ton extrait, je le trouve fort beau, et surtout, je le vois très bien en texte de dictée. Je me demande, par exemple, si je n'aurais pas mis un s final à "compliqué" qui suit "lacis" (substantif invariable au singulier comme au pluriel) et si, éventuellement, j'aurais orthographié correctement le mot "gansé" (inconnu au bataillon  ).

@Joy : J'aime beaucoup "Michel mène l'enquête", mais j'avais oublié ce passage - celui que tu as scanné - où les deux jumeaux Yves et Marie-France partent explorer le grenier de La Marguillerie. Bien joué ! 

Merci Joy et Sree et merci pour ton extrait, Joy, l'on imagine si bien les deux diablotins, pour une fois pas très sûrs d'eux, durant la traversée de ce grenier assez peu engageant.... n'empêche, nos livres d'enfants avaient du style !