Réparation Lisette, première partie : état des lieux

Rappel du premier message :

Bonjour à toutes et tous,

Je me lance dans la réparation d'un de mes albums de Lisette bien malade.



Voici le dos, abimé, déchiré, et une partie manquante, plus les traces de colle d'une précédente réparation, bien mauvaise.... j'étais novice, et fainéant. Du coup il me faut enlever la colle.... c'est malin !

Sur les photos notez que j'ai décollé les feuilles de la couv et de la 4ème de couv pour pouvoir bientôt recoller une toile FILMOPLAST que j'ai commandé et qui doit arriver très bientôt.



Voilà pour l'état des lieux.

Spéléo

Bonjour à tout le monde,

Prenons un album de Lisette en assez mauvais état :



La nouveauté est le bloc de feuilles collées en bout et renforcé par une toile genre gaze :



je commence par décoller doucement les feuilles de couverture, les feuilles intérieures, des deux côtés :



je renforce cette toile avec de la gaze :



(comment cà, il y a encore de la gaze qui a disparu ? je ne vois pas !)

Une fois collée des deux côtés, et le dos également collé grâce à deux petites bandelettes, tout comme pour le petit dico, voir plus haut :



Et comme je le disais précédemment, je n'utilise pas de presse, ni de gros dico, mais des plombs de plongée, en tout il doit y avoir une dizaine de kilos.



Et voilà le résultat :



Spéléo

SUPERBE

Merci,
En fait c'est très amusant, et valorisant de replacer un livre réparé dans sa bibliothèque.
J'aimerai l'avis de Merveille des livres, les réparations que j'effectue pour le plaisir, sont appréciées comment par le professionnel qu'il est ? ce que je voudrais savoir, c'est :
Il voit un livre réparé ainsi, il se dit.... oh voici un livre que je pourrai revendre facilement.
Oh ! la grosse m.....de, je vais devoir tout refaire.... l'aurait mieux valu qu'ils ne touche à rien.
Spéléo
Spéléo

Attention Spéléo, on se prend vite au défi et au plaisir de rénover et restaurer tout ce que l'on voit passer, j'en sais quelque chose !
Ci-dessous, deux exemples réalisés hier :



Pour les rigoristes, un livre doit rester dans son état et ne subir qu'un entretien ou une restauration "réversible".
Un livre restauré avec remplacement de parties sera moins coté que son équivalent non modifié.
Les fans de BD sont très rigoristes sur ce point. Un Tintin très ancien avec un dos refait ne vaut rien.
Pour les amateurs, mieux vaut une reliure Line restaurée en bon état que la même sans dos. Pour un collectionneur acharné, seul l'état originel dans le meilleur des états possibles présente de l'intérêt.
Pour ma part, j'essaye de donner à chaque livre qui me parait intéressant sa meilleure chance : nettoyage, menues restaurations, protection. Les restaurations lourdes sont réservées à des introuvables, comme le Babar en EO Jardin des Modes présenté ci-avant.

Pour le Line restauré, je suis les mêmes étapes jusqu'à l'arrivée de la gaze. Puis je réalise à part le dos (toile + carton) que je vais insérer entre les feuilles de couverture préalablement décollées. Ensuite je rabat le tissu sur les coiffes et viens le coller à l'intérieur sous la page de garde. Comme cela, quand j'ouvre le livre au milieu, le dos du livre ne reste pas collé à la reliure. Pour un livre peu épais, un dos collé ne gène pas, pour un fort volume, cela marque voire casse le dos. Nota : la gaze est un mode de renforcement de reliure utilisé à partir des années 20. Elle est collée entre le carton de plat et la page de garde et couvre le dos du volume. Elle n'adhère pas à la face intérieure du dos de la reliure.

Bonjour Merveille des livres,

Je comprends bien le principe.

Tes réparations sont en effet fort bien faites, je crois comprendre que sur la première photo tu nous présentes les livres après à gauche et avant à droite... BRAVO !

Au final, les réparations que je fais ne sont pas valables pour le grand amateur. C'est compréhensible.

Mais, celà veut dire que lorsque j'ai trouvé ces albums de Line à 1 euro, j'aurais du me dire, voilà juste de la matière pour réparer les mêmes en meilleur état, voire ils sont bons pour la poubelle. Dès qu'il manque une partie, c'est poubelle, car irréparable. Ou alors en ayant un gros stock de livres pour la poubelle, on arrive a emprunter à l'un ce qui va permettre de réparer l'autre.

Et c'est la deuxième réponse que j'ai du mal a admettre, même si je la comprends d'un grand amateur sourcilleux. Pour moi, jetter un livre est inacceptable.

Alors, tout en comprenant que mes réparations ne sont pas des vraies réparations, car non réversibles, je considèrerai celà comme un sauvetage de la poubelle.

Et surtout le plaisir de pouvoir quand même lire les histoires. Dont certaines sont assez intéressantes.

Bon, je vais continuer à réparer des livres bons pour la poubelle, et je vais tenter l'impression sur toile... complètement inacceptable d'un véritable amateur... mais je ne suis qu'un amoureux des livres.

Encore grand merci pour tes conseils et informations,

Spéléo

Re bonjour,

Cà y est, j'ai tenté l'impression d'un futur dos toilé.... IMPECCABLE !

çà a bien marché, imprimante rêglée pour accueillir une bande de papier de 5cm de large, quelques essais avec du papier, pour bien centrer le texte et le numéro...

YESSS !!!

Une petite trace noire sur un des deux bords, mais pas grave, elle sera cachée par la feuille de couverture.

Le prochain album réparé aura un dos imprimé.

Entre les jaquettes refaites et les albums reconstruits, j'aurai dû être faussaire, çà aurait mieux payé.

Spéléo

Tu as raison, l'art de restaurer c'est la même démarche que le faussaire : être au plus proche de l'original.
Effectivement, ta démarche est bonne. Pour la quasi-totalité des plus de 30 ans, jeter un livre c'est impossible. Ils sont les héritiers de la rareté des livres dans les couches populaires jusqu'après 1945 et des dogmes de l'enseignement depuis le XIXe siècle.
Alors, quand on aime bricoler et que nombre de reliures en bon état intérieur ont perdu leur dos, voilà un hobby tout trouvé d'où on tire passion et satisfaction.
J'ai hâte devoir un dos imprimé en place. Bravo

Bon, si tu as hâte de voir, je te propose déjà le dos toilé sorti de l'imprimante :



On voit bien la petite tache d'encre sous le premier E de recueil.

La réparation de l'album dès que possible... mais curieusement, mon épouse me trouve du travail à faire autre que les livres..... vraiment bizarre...

Pour revenir sur ce que tu dis sur le changement de génération.
Je fais aussi des avions modèle réduit, et hier, j'ai été acheter du carburant pour faire tourner mes moteurs qui se dépérissent dans le garage.
Je discute avec le vendeur d'une chose et d'autre. Et on en arrive à la fabrication des avions, et je lui parle de ce que j'ai appris il y a 45 ans, et lui de tomber des nues, comment, mais aujourd'hui plus personne ne fait çà, on achète ready to fly.... une nuit de charge, et hop çà vole !
Et le carburant, vous connaissez les proportions ? ben oui, j'en ai fabriqué pendant des années, 20% d'huile de ricin et 80% de méthanol.... Yeux grand ouvert de l'autre, Ah ? mais le fabriquant tient çà quasiment secret... je rigole, ben demandez à tous les vieux aéro modélistes, tous connaissent.
Bref, aujourd'hui, c'est ready to fly....
Un jour une personne qui saura calculer de tête passera pour un génie devant ceux qui sortiront leur calculatrice...

Spéléo

Spéléo

tout comme la personne qui va chercher dans son dictionnaire la définition ou le genre ou l'éthymologie d'un mot, au lieu d'allumer son pc, mais je m'égare.

L'impression sur la tranche change tout. Chapeau bas.

Bonjour

Pour ta comparaison entre rechercher sur le dico et un P.C. ma foi je ne suis pas d'accord.

Les deux outils existent, et chacun est libre de prendre ce qui lui convient. Du moment, qu'il va faire l'effort de la recherche.

Ce que je comparais c'était, soit on achète tout prêt, sans faire le moindre effort. Soit on fabrique soi même.

Idem plats cuisinés au micro - onde, et faire son plat soi même.

C'était plutôt dans ce sens là.

Mais les plats cuisinés sont encore un mauvais exemple, car nombreux sont ceux qui aimeraient bien cuisiner eux même et qui n'en ont pas le temps.

Par contre fabriquer un avion ou l'acheter tout fait, c'est plutôt une facilité, un défaut de la société de consommation.

Bref,

Spéléo

Bonjour,
Suite de la réparation avec dos imprimé :
Pour une fois j'ai suivi tous les conseils de Merveille des livres j'ai bâti la couverture entière, hors cahiers, qui sont recollés à part.

Voici les trois pièces réunies par la toile imprimée, les deux rainures de pliage ne sont pas encore terminées (j'avais peur d'oublier de faire la photo), la rainure de droite est finie, celle de gauche presque....



Et une nuit sous plombs plus tard....



Voilà le résultat, pas trop mal, mon encre n'est pas des plus contrastée, vu que je recharge mes cartouches avec de l'encre générique.

Mais j'en suis satisfait , celà fait moins neuf, la différence aurait peut-être été trop criarde, mais là je chipote.

Me restent deux albums, qui ont encore leur dos, mais décollés, et je ne sais toujours pas comment faire proprement....

Spéléo

Superbe, cela rend bien et les mors semblent conformes. C'est la bonne méthode. Il faut parfois dépolir la bande de restauration rouge (avant impression) pour lui donner une finition mate un peu usée avec de la laine d'acier n° 000. Beau travail, bravo !

Bonne nuit et merci pour tes appréciations,

J'ai fait une bêtise, j'ai maintenu avec des élactiques la pression au lieu d'utiliser mes plombs habituels, du coup j'ai trois petits plats.... agaçant sans plus....

OK. pour la laine d'acier, je note.

Toujours pas d'idée géniale pour mes deux dos décollés juste d'un côté....

Spéléo

oui, il ne faut pas utiliser des élastiques qui laissent toujours un écrasement.
Pour tes autres restaurations, il faut insérer sous les fentes un papier ou tissu de même couleur pour refaire la jonction.

C'est vraiment un beau résultat !  

Tu es un fin bricoleur Spéléo.

Bonjour aux amateurs de réparation de livres d'enfants.

Ça y est , je me suis lancé dans la réparation de mon premier livre dont le dos est déchiré uniquement d'un côté.

Finalement, j'ai effectué un démontage, décollage, afin de me retrouver au plus près de l'étape où l'on a un bloc de feuilles collées avec du papier kraft, ou de la gaze ou des cahiers cousus et collés entre eux grâce à de la gaze la plupart du temps d'un côté, et une couverture en trois parties articulées, soit deux grands plats et un dos.
Ici le souci vient de ce que le dos est décollé d'un côté seulement, et que le côté qui tient encore semble en bon état.

Je ne vais pas encore une fois vous poster les photos qui se ressemblent toutes finalement, je posterai le résultat final, qui ne sera pas superbe, j'ai deux lèvres pour la coupure qui sont fort mâchées, et je ne sais pas encore comment je vais les réunir.....

Sinon, je commence a entrevoir une certaine philosophie de la réparation.

En voici les grands principes selon ma modeste expérience.

règle n°1 : si l'on ne sait pas comment faire, ne rien faire.

règle n°2 : bannir le ruban adhésif, sauf en de très rares occasions, il sera très dur de l'enlever ensuite, surtout avec les adhésifs modernes très tenaces.
Je constate que les vieux adhésifs des années 60, sont de couleur jaune, ce jaune fonce avec le temps, l'adhésif et ses colorants migrent dans le papier, le support plastique transparent la plupart du temps s'enlève assez facilement, laissant une bande marron sur le document, comment l'enlever ??? il faut sans doute un solvant très particulier dont je n'ai pas le nom.

règle n°3 : tenter de se rapprocher au maximum de ce que j'ai dit plus haut, un bloc de feuilles d'un côté, et une couverture en trois éléments de l'autre, la liaison de deux étant fort classique.

Toute réparation qui consiste à poser un morceau de ruban adhésif sur une déchirure, un décollage, une séparation du dos et d'un plat est forcément une bêtise que l'on regrettera plus tard.

Sauf je le répète à de rares exceptions près, petite déchirure, et ruban adhésif absolument transparent.

Nous n'avons pas actuellement de recul sur ces nouveaux adhésifs, rien ne dit qu'ils résistent moins bien que ceux spéciaux pour réparer les livres.

Voilà ma modeste conclusion à cet amusant passe temps.... mais pas la fin de mes contributions sur le sujet, je vous rassure.... (du moins je crois, héhéhé).

Spéléo

Cher Aristote Spéléo, j'imprime derechef tes règles d'or, je les affiche sur la porte de la bibliothèque, et j'ordonne à femme et enfants de se prosterner à chaque fois qu'ils passeront devant.  

N'oublie pas quand même les photos du résultat final! Mais tu as d'ores et déjà le statut très envié de chef réparateur de vieux bouquins.

Respect!

Bonne nuit,

Ben voilà pour me déboulonner du piédestal.... première réparation complétement ratée, le dos trop fragile est complétement détruit, tellement fin qu'il n'a pas résisté..... bref.... fiasco total.....

Arrache l'affiche et piétine là, ensuite brûle là dans un grand autodafé...... je ne suis pas un champion....

BOUUU j'ai honte !!!!

Spéléo

Tu veux que je te dise un truc, mon p'tit gars?
Remonte sur ton cheval illico et recommence la scène en t'arrangeant pour garder le cul sur la selle jusqu'au bout.

Bonjour et MERCI !

Vraiment hier soir je me suis donnée des coups de pied au ....

Rêgle n°4 : lorsque l'on confond du papier et du tissus, on arrête de donner des conseils......

En effet le dos si abimé, c'était du papier gris gauffré style tissus, et non pas du tissus, grosse différence de résistance..... le papier a complêtement été désagrégé..... et par mes tentatives de nettoyage et par la colle.... un massacre !!!

Donc soit je le refais avec du carton gris imprimé, soit de la toile rouge, je réfléchis encore.....

Me reste un dernier album.... réparation minimum.... et tant pis si on voit encore des défauts....

Pour les photos j'hésite entre poster le naufrage du Titanic, le radeau de La Méduse, ou l'enfer de Dante....

Spéléo

j'ai choisi :

nouveau titre : lisette réparée par Spéléo

Ah ! au fait ! je ne peux pas m'en empêcher, sur ce tableau il y a une erreur assez répandue, savez-vous laquelle ???
Spéléo

Selon wikipédia, les lumières devraient être éteintes et le navire se casse en deux entre la 2ème et 3ème cheminée, au niveau de la salle à manger des 1ères classes ; puis la poupe chavire en coulant.

Enfin, je ne sais pas si c'est cette erreur que tu recherches, mais le dessin ne représente pas cela.

Bonjour,

Oui, tu as parfaitement raison ,  le navire s'est cassé en deux, les lumières se sont éteintes....

On sent que tu as étudié la question, mais un petit détail, méconnu de beaucoup de non marins....

Il n'y avait que trois groupe de chaudières donc trois cheminées seulement doivent fumer..... la quatrième n'est qu'une fausse cheminée, construite pour équilibrer l'ensemble, et dissimuler certains appareils, chaises longues et aération des cuisines jugés disgracieux....

Et là les 4 fument. Si vous cherchez des photos d'époque, les quelques rares photos de l'appareillage, et des deux escales Southampton et Cherbourg, vous ne verrez que trois cheminées fumer.... par contre sur les tableaux les peintres ne connaissant pas ce détail s'en sont donné à coeur joie sur les 4 FAMEUSES, cheminées du Titanic.

A noter que sur le site Wiki, les 4 fument sur la soit-disante photo de l'escale de Southampton, ce qui confirme le peu de crédit que l'ond doit apporter à cette soit disante encyclopédie.....

Spéléo

Et pour revenir au sujet, je me suis rattrapé je pense, j'ai imprimé sur du carton gris, un dos magnifique, et je viens de le coller au livre...... attendre que celà sèche, coller les feuilles des plats, et je pense que ma bêtise sera rattrapée...
Là je ferai une photo...
Spéléo

speleo26 a écrit:

On sent que tu as étudié la question

Oh non, je n'ai pas étudié la question, j'ai juste été voir sur wikipédia si je pouvais trouver la solution !

Tu en connais bien plus que moi en voyant ta réponse ! C'est toujours intéressant d'apprendre de nouvelles choses ! Merci.