... Et les vacances de notre enfance ?!

Rappel du premier message :

Pour moi, la période d'été est en général propice à la réminiscence. Je ne saurais expliquer pourquoi. C'est peut-être le rythme un peu plus nonchalant de l'existence lorsque le soleil tape fort et nous incite à nous réfugier dans un lieu calme et à ne plus bouger.

C'est ainsi que je me souviens souvent de certaines vacances d'été passées avec mes parents. D'événements - petits et grands - ou de lieux qui les ont jalonnées.

On pourrait sans doute le décliner à la façon d'un Perec, par petites touches.

Quels sont vos souvenirs de vos vacances d'antan ? Où alliez-vous ? Que faisiez-vous ?

Par souci de justice, je vais commencer par vous donner quelques souvenirs personnels, qui sont liés à des vacances dans ce qui n'était alors encore qu'une petite cité balnéaire de la côte atlantique, même si déjà très fréquentée (mais rien à voir avec ce qu'elle est devenue depuis), Lacanau-Océan. Cela doit remonter au tout début des années 70 (nous y sommes allés auparavant, mais j'était trop petit pour m'en souvenir).

- La longue promenade menant à l'accès à la plage principale. Elle était bordée de bazars exhibant des articles colorés et variés, accessoires de plage ou jouets multicolores. Les voitures étaient garées en épi de part et d'autre du terre-plein central. On arrivait alors au sommet d'un grand escalier de bois aux marches chaudes sous le soleil et le sable crissait souvent sous les pieds nus ou les sandales. Il y avait de grands téléscopes métalliques de part et d'autre ; je crois qu'il fallait mettre une pièce de 5 Fr pour pouvoir les utiliser et observer l'océan. Je n'ai d'ailleurs jamais eu l'occasion de le faire.

- L'esplanade était littéralement jonchée de ces bâtonnets en plastique qui étaient tout ce que les touristes avaient laissé des innombrables esquimaus glacés qu'ils consommaient à longueur de journée. Ils étaient percés de plusieurs trous verticaux à peu près égaux à leur largeur, si bien qu'on pouvait les emboîter. Je me rappelle que j'en ramassais des quantités, comme s'il s'était agi des pièces d'un jeu de construction.

- Pour accéder à cette promenade, on passait à proximité du terrain de la sécurité civile, d'où on voyait souvent les hélicoptères atterrir ou décoller dans un bruit tonitruant.

- Le littoral était bordé par une rangée de dunes d'abord, puis par une forêt de pins. Celle-ci était traversée par une piste bétonnée, relique de la 2e Guerre Mondiale, puisqu'elle servait à l'occupant pour véhiculer troupes et matériels le long du "Mur de l'Atlantique".

- De très nombreux châteaux d'eau, de tailles et de formes diverses, étaient omniprésents dans et autour de l'agglomération. Avec une immense forêt de pins en périphérie, c'était effectivement une précaution élémentaire.

Il me reste encore de nombreux petits détails à relater. J'y reviendrai ultérieurement : mon but n'était ici que de "démarrer" le sujet en vous l'illustrant.

Mes souvenirs reviennent avec les photos : J'adorais la famille Biquette !

Quant au jeu de mots sur Mariotte, je ne vois pas de quoi il s'agit. Mariotte m'évoque l'univers de maths (ou de la physique/chimie ) où il me semble avoir entendu parler d'une loi de Mariotte (?)

Verif faite, la marque existe toujours :
http://www.marie-hot.com/ma-marque-de-volaille.html :-)

Je prends note. Mais nous passons des "vacances de notre enfance" à la rubrique "Jouets et jeux". Faut-il ouvrir un autre sujet ?

Chamane a écrit:

... nous passons des "vacances de notre enfance" à la rubrique "Jouets et jeux".

C'est délicat : il se trouve que les deux thèmes peuvent facilement être liés.
Pour ma part, je crois avoir encore beaucoup de jouets et jeux irrémédiablement associés aux vacances de mon enfance, et je suis convaincu que beaucoup de personnes ici sont elles-mêmes dans ce cas.

Chamane a écrit:

Faut-il ouvrir un autre sujet ?

... Inutile : nous avons déjà tout ce qu'il faut ici !

https://livres-d-enfants.1fr1.net/t2220-vos-jouets-et-jeux-de-societe-fetiches-enfant

snarkhunter a écrit:

Chamane a écrit:

... nous passons des "vacances de notre enfance" à la rubrique "Jouets et jeux".

C'est délicat : il se trouve que les deux thèmes peuvent facilement être liés.
Pour ma part, je crois avoir encore beaucoup de jouets et jeux irrémédiablement associés aux vacances de mon enfance, et je suis convaincu que beaucoup de personnes ici sont elles-mêmes dans ce cas.

Eh oui, Snark, c'est aussi mon cas, car qui dit enfance, dit jeux. Alors, moi non plus, j'avoue ne pas voir en quoi nous dévions en abordant le thème des jeux et jouets dans une rubrique dédiée aux vacances de notre enfance.

Je disais ça parce que j'ai tendance à être facilement hors-sujet. Mais vous avez raison, les deux thèmes sont parfaitement compatibles.

Ah !!!!! De nombreux souvenirs remontent à la surface, à la lecture de vos différents messages de vacances passées, et surtout les messages de Snarkhunter. Car comme lui, j'ai passé de nombreux mois de juillet au bord de la mer, en camping, à Montalivet-les-Bains. Le camping signifie d'ailleurs pour moi, même si je ne le pratique plus maintenant, liberté, évasion, rencontres, amitiés, temps libre, joie, paresse, jeux, lecture, musique ... J'étais à un âge où les contacts étaient super faciles, et je retrouvais d'année en année les mêmes copains, avec qui nous partagions jeux de plein air (ping-pong, volley, chasses au trésor dans les pins, jeux de société, tarot...) et discussions. Je me souviens, comme certains d'entre vous, les avions à élastique, les jouets de Pif Gadget, mais également les lectures de Picsou et autres Mickey Magazine. Il y avait en effet, dans la grande rue de la commune, non loin du front de mer, une boutique de livres d'occasion qui vendait des lots de différents magazines datant de quelques mois, et je me régalais, alors que je n'en achetais pas un seul durant l'année, à me procurer les recueils des histoires de la famille Disney. Je les rapportais au camping à vélo (après avoir fait un tour sur le marché, autre lieu de délices, où j'avais l'impression d'avoir pris la place d'Ali Baba et d'être au milieu de trésors tous plus exotiques, rares et inaccessibles les uns que les autres, alors que maintenant, les marchés de bord de mer et leurs produits artisanaux me gonflent un peu...) et m'en délectais, sous ma tente, ou à l'ombre des pins, sur la plage, ou dans la caravane, après avoir fait ma double page de cahier de vacances (dont j'étais un fervent adepte !) Mais Picsou n'était pas ma seule lecture d'été. C'est pendant les grandes vacances que je me régalais, influencé par ma soeur qui les achetait d'occasion à cette fameuse "presse - librairie", des Alice et Soeurs Parker de Caroline Quine. De là vient notamment ma nostalgie de ces fameuses collections de livres d'enfant qui m'habite aujourd'hui. Mais je lisais aussi, imitant encore ma soeur, des Agatha Christie.
Quant aux jeux, j'ai effectivement connu le jokari, que j'aimais beaucoup, étant un fan de tennis, mais j'aimais aussi, d'autant plus que je n'en possédais pas un moi-même, un "boing ball" (je viens de faire ma recherche sur le net, car j'ignorais le nom de ce jeu). Et j'aimais aussi les jeux des 7 familles, que je trouvais encore et toujours dans la "presse - librairie" dont j'ai retrouvé quelques exemplaires il y a quelques mois (encore la nostalgie de retrouver ce qui m'a provoqué du bonheur passé !), notamment avec les Fables de la Fontaine, ou sur le thème des risques domestiques (Sécurité).
Bref, le mois de juillet à la mer était très gai, et épanouissant !   

Et le mois d'août, cela parait logique, se passait à la montagne. Et le séjour était complètement différent. Mais cela fera peut-être l'objet d'un autre message ! 

En général, nous allions plutôt à la montagne chez mes grands parents pour une partie de l'été. Faute de plage, les jeux se passaient plutôt au bord de certains torrents, qui permettaient la construction de barrage, canal de déviation et moulin (voir photos). Pour le moulin, on le taillait à l'opinel dans les branches de saules. A l'époque,les enfants avaient droit assez jeunes à des opinels, en commençant par le petit modèle






Je précise pour Sree que les Opinels sont des couteaux pliables savoyards disponibles dans toutes les tailles

@Pat,
Et ca coupait bien l'Opinel mon gros orteil encore coupé en long lors d'une partie de "Pichenette" en colo .
C'était probablement interdit d'en avoir mais les" monos" fermaient les yeux ,car je me souviens de parties de "pichenette" à la plage et dans le camp.
Nous avions à peu près tous des N°6 et chez moi les couteaux de table c'est ............toujours des opinels des N° 8:cesparfait: . L'avantage c'est que je les affute simplement en les  frottant l'un sur l'autre et ca marche .

Mon grand souvenir nostalgique de vacances c'est le ..........."Bazar " .

(Snarkhunter en avait parlé dans son premier message). J'ai toujours une grande tendresse pour ceux de Tharon et de St Brévin qui existent encore . Quand on sait que maintenant on paye des impôts sur les stocks ,c'est son fond de commerce les stocks. J'ai aussi beaucoup de compassion pour les propriétaires de" Bazar "qui nous voyaient débarquer telle une nuée de Sansonnets et qui regrettaient de n'avoir pas 2 ou 3 paires d'yeux supplémentaires pour nous surveiller car faut le dire il y avait un peu de chapardage (En colo pas d'argent de poche et beaucoup de tentation au Bazar ).

Citation :

Mon grand souvenir nostalgique de vacances c'est le ..........."Bazar "

en effet, c'est dans le bazar qu'on pouvait acheter les petites voitures Majorette ou Norev  

Mais il y avait aussi la maison de la presse pour les Picsou dont parle Cédric et aussi les Pif Gadget en sachet promo ou les cartes postales.

Plus le quincailler pour les Opinel et le magasin de sports pour les articles d'été.

Actuellement, dans mon quartier la tradition des bazars est maintenue par des asiatiques de divers pays. On y trouve de tout, y compris des gadgets kitch ahurissants

Merci à tous pour le partage de ces souvenirs, dont beaucoup sont pour moi très évocateurs.

A mon époque, l'Opinel n'était pas encore équipé de la "virole" de sécurité que - je présume - tous les modèles portent désormais.

Dans certains bazars, ou dans ces petits magasins de village qui faisaient aussi fonction de bazar, on trouvait aussi des couteaux fantaisie façon "couteau de chasse", souvent avec un étui en simili et un manche en plastique façon "ivoire". Ces modèles ne coûtaient pas très cher et l'on pouvait se prendre pour un aventurier à peu de frais grâce à eux. Mais on ne peut pas dire qu'ils avaient une durée de vie importante, parce qu'il était fréquent que la lame casse à la base du manche dès le premier choc important. Comme lorsqu'on jouait à les planter dans un portail de bois à quelques pas, par exemple !

en parlant de Pif gadget, alors que nous étions en vacances à Villefranche sur Mer, je dirais en 1978, nous avons été nous promener, mes grands-parents et moi, du côté de NICE . la Peugeot 304 arborait sur sa vitre arrière un autocollant Pif, ce qui nous avait valu d'être intercepté et invité à MONACO dans le cadre d'un grand concours organisé par Pif. je ne pense pas avoir gagné le gros lot mais en récompense, j'ai du recevoir quelques gadgets.

Pour moi, les vacances, c'était avec mes grands-parents, qui m'ont élevé. Nous partions, d'abord dans la Renault 10, puis la Peugeot 304, puis 305 et en dernier lieu (mais c'est moi qui conduisait) dans la Renault 21, direction le midi. Beausoleil, Villefranche/mer, Menton, Antibes, Bandol, Biot, le Cros-de-Cagnes, j'en oublie mais je passais toujours un mois au soleil et parfois un autre mois sur la côte d'opale à Berck ou Stella-Plage.
Je me souviens de parties endiablées de football avec les ballons blancs et noirs en plastique, les parties de boules en plastiques colorées, le jokari, les cerfs-volants, le mille bornes, les osselets avec mon grand-père sur la plage ou le jeu du morpion...
Dans le sud, c'était lecture (Michel, les 6 compagnons, le club des 5, les livres d'espionnage Fleuve noir (COPLAN)) et beaucoup de baignades et de matelas pneumatique !
Avec mon beau-père, nous nous promenions aussi souvent au port d'Antibes, à Toulon, Monaco (musée océanographique) etc...

... je me trouve certains souvenirs communs avec toi. C'est sans doute lié à notre classe d'âge.
Je crois que "Pif Gadget" a publié à une époque "la main Pif", un autocollant à fixer sur la lunette arrière et dont je ne me rappelle plus la finalité exacte (... se faire des amis ?).

R10 et Peugeot 304, d'accord : c'est lié à mon enfance. Mais la 305 est bien plus tardive pour moi et ne correspond plus à une période où je partais encore en vacances. La R21 encore moins.

Dans le village d'Aveyron où nous sommes allés pendant une douzaine d'années consécutives, notre voisin possédait même encore une antique 203 (... pléonasme !) dans une grange. Plus en état de rouler, mais encore très bien conservée, et un merveilleux terrain de jeux pour les enfants que nous étions.

Ah, les boules en plastiques par six dans leur étui fait d'un fil de plastique blanc. Mais j'ai souvenir des mêmes, en bois teinté. C'est ce que mes parents avaient. Evidemment, ce n'étaient là que des jouets de vacancier, qui nous attiraient plutôt les moqueries des enfants dont les parents possédaient de véritables boules de pétanque en acier ("Obut" était déjà la marque à l'époque).

Quant au cerf-volant, nous n'en avons jamais eu (sauf peut-être celui de "Pif Gadget" !). Mon cerf-volant d'enfance aura été le "Turboplan 32", déjà évoqué sur ce forum.

Quant à "Coplan" et autres séries du Fleuve Noir (notamment les "Paul Bonder" d'André Caroff), j'en ai moi-même lu une certaine quantité à l'adolescence.

la 305, mon grand-père l'a acquise en 1978, neuve, je l'ai "récupérée" à mes 20 ans en 1988...
pour continuer sur Pif, l'autocollant la main pif servait de signe de ralliement et c'est gràce à cela que nous avions été selectionnés au concours

je me souviens aussi de la série des Rahan dans Pif gadget, notamment du coutelas en plastique censé être de l'ivoire, que j'avais eu comme gadget et qui ne ma quittais pas!!

deashibarai a écrit:

je me souviens aussi de la série des Rahan dans Pif gadget, notamment du coutelas en plastique censé être de l'ivoire, que j'avais eu comme gadget et qui ne ma quittais pas!!

... Je ne voyais pas la 305 aussi ancienne !

Les gadgets "Rahan" ont été reproposés par la suite dans le cadre de "Rahan magazine" (je ne sais d'ailleurs pas combien de numéros ce - bimestriel ? trimestriel ? - aura connus).

Mais de fait, la fabrication était meilleure pour les objets publiés dans "Pif" : c'est ainsi que je crois me rappeler que le manche du coutelas était strié dans l'édition "Pif", et lisse dans la réédition "Rahan". Le second était donc nettement moins fidèle et joli. Il n'y a pas de petites économies !

Je n'arrive pas à me rappeler si la dernière résurrection de Pif Gadget, il y a quelques années, a elle-même reproposé certains gadgets "Rahan". Si c'est le cas, il est possible que je confonde le manche lisse et qu'il ait en réalité concerné cette dernière réédition.

Toujours est-il que j'ai conservé le coutelas et "l'oeil-qui-voit-loin" (tous deux dans l'édition "Rahan magazine").
Mais je n'ai jamais eu l'occasion d'utiliser le premier, le tigre à dents de sabre se faisant désormais assez rare en région parisienne !

Et comme aujourd’hui c’est la rentrée je vais vous parler de mes vacances d’enfance. Et de plus beau pont du monde pour moi. Ce n’est pas le pont des Soupirs ni le Golden Gate, c’est juste une passerelle à vaches en béton au-dessus de la Givonne dans un petit village des Ardennes. C’est là que mon frère et moi passions des heures et des heures à construire des barrages qui fuyaient toujours, à pêcher, à jouer aux Robinsons. Chaque année au début des vacances notre grand-mère nous achetait à chacun une petite canne à pêche en bambou à cinq francs. Nous ne faisions pas de pêches miraculeuses car nous passions plus de temps à défaire les nœuds quand notre ligne s’était « encraminée » dans les branches . On marchait avec précaution sur les pierres à la fois coupante et glissante. Les poissons-chats qu’on essayait d’attraper à la main nous piquaient les doigts. Quand un troupeau de vaches empruntait la passerelle il y en avait toujours une ou deux qui voulaient passer dans l’eau et je n’étais pas rassurée. J’étais même terrifiée.quelquefois la flèche turquoise d'un martin-pêcheur nous frôlait . De l’autre côté de la rivière un trou dans un vieux mur  nous attirait comme un aimant. Il donnait sur un très beau parc avec un étang et des ponts japonais et au fond un petit château. Un vrai décor de carte postale. On n’osait pas trop s’y risquer. On l’admirait puis on retournait à nos jeux dans la Givonne. Un jour dans notre parc romantique une grande école hôtelière s’est construite. Et le petit château a été converti en centre d’entraînement pour footeux professionnels. Notre petite passerelle a été détruite pour laisser la place à un gros pont de pierre bien prétentieux. J’avais eu le temps de la photographier avant. Avec mon frère nous en parlons souvent et c’est peut-être notre meilleur souvenir d’enfance.

J'ai retrouvé ton joli petit pont. 

Il y avait des vairons dans ta petite rivière?

Pour les vairons c 'est bien possible mais je me souviens surtout des poissons -chats piquants ! On a tous des superbes souvenirs autour de l'eau !!

Très sympa ton souvenir Oldpuck !

Il faudra que je m'y mette aussi ...

@Olpuck
Comme François mon œil de "Sioux" d'ancien pêcheur de concours me fait penser à une rivière de première catégorie avec des truites et des vairons (voire des écrevisses ) à moins que tu n'ais pris la photo à un moment où la rivière était très basse.  
Mais superbe photo quand même qui me rappelle aussi des souvenirs identiques aux tiens sauf que pour moi la passerelle n'existait plus quand j'y pêchai ,il ne restait plus que les 2 piles en béton (détruites depuis) ,et la rivière était un peu plus large et un peu plus profonde que celle de ta photo .

Un vrai beau souvenir.
On est parfois bien surpris par l'aspect réel de lieux qu'on a connus jadis. Non seulement ils nous apparaissent souvent plus petits et plus sombres, mais il est fréquent qu'on se trouve déçu en se disant "Ce n'était donc que ça ?!".

Il existe un excellent petit film, quasi inconnu, qui aborde ce sujet : il s'agit de "Box of Moonlight" (1996, Tom DiCillo), avec les toujours excellents John Turturro et Sam Rockwell dans les rôles principaux. Sans entrer dans les détails, il s'agit d'un film sur le "pélerinage" en un lieu de l'enfance du personnage incarné par John Turturro, désormais ingénieur vivant dans une grande ville.

Pendant tout le film, il recherche un lac merveilleux dans lequel ses frères et lui passaient des journées extraordinaires dans son enfance.
Or, cet endroit ne s'avérera en fin de compte qu'une minuscule mare d'eau croupie.

C'est vraiment un film touchant, sans la moindre espèce de vulgarité, avec une belle histoire et d'excellents acteurs.
si vous avez jamais l'occasion de le voir, ne vous privez pas de ce plaisir.
Par contre, il risque d'être difficile à trouver. Déjà, à l'époque, c'était une rareté...

snarkhunter a écrit:

On est parfois bien surpris par l'aspect réel de lieux qu'on a connus jadis. Non seulement ils nous apparaissent souvent plus petits et plus sombres, mais il est fréquent qu'on se trouve déçu en se disant "Ce n'était donc que ça ?!".

Comme c'est vrai ! certains lieux nous paraissent extraordinaires et mystérieux quand on est enfant, particulièrement les jardins, les vergers et certaines maisons.

Villa Aurore de Jean-Marie Gustave Le Clézio décrit fort bien ce sentiment.

ah les lieux qui ont bercé notre enfance, souvent, j'y retourne en pèlerinage...la maison où j'ai vécu, les lieux où j'ai joué, tout a changé, du béton et du macadam partout, la petite rivière tubée..les espaces verts grillagés...
j'essaie parfois de me replonger dans l'ambiance, l'été, mon petit vélo dans les roues duquel je mettais des bouts de cartons pliés, tenus en place par des pinces à linge, l'abattoir près duquel on jouait à se faire peur (eh oui!!), la vieille maison de maître entourée de hauts murs, dans le parc duquel on se glissait, persuadé que des pièges à loup y avaient été disposés par la propriétaire...la citroen DS du grand-père de ma petite copine dans laquelle innocemment nous jouions au petit couple....si proche et si loin à la fois

... Il y a un phénomène précis dont je n'ai pris conscience qu'il y a quelques années. D'abord, parce que j'ai eu peu d'occasions de retourner en des lieux que j'avais connus dans mon enfance.

Mais peut-être cela vous est-il déjà arrivé, c'est-à-dire de revenir dans une habitation où vous aviez séjourné il y a longtemps.
Et de vous dire "Mon Dieu ! Comme c'est minuscule ! Je me souvenais de quelque chose de beaucoup plus grand, alors que c'est vraiment tout petit, petit....".

... Et j'ai compris rapidement la raison de ce phénomène, qui n'est pas le résultat d'une illusion ou de la déformation de nos souvenirs, mais correspond à une réalité on ne peut plus tangible.

Ce n'est pas le lieu qui est devenu plus petit. Enfin, cela pourrait se produire, mais c'est rarement le cas.
... C'est nous qui étions plus petits. Du même coup, tout nous semblait plus grand qu'aujourd'hui, mais notre mémoire a figé le souvenir tel que nous l'avons construit à un âge où nous étions plus petit.

Si bien que, lorsqu'on y retourne en tant qu'adulte, des décennies plus tard, avec une taille d'adulte, il est évident que tous les objets et les distances nous apparaîtront inévitablement comme plus petits.

C'est comme manger un morceau du champignon sur lequel repose la chenille bleue ! Sauf que l'autre côté ne nous fera pas rapetisser - heureusement !

Cet été, ma sœur cadette est allée en vacances dans une station balnéaire où nous allions quand nous étions tout enfants. En ce qui me concerne, cela remonte donc à une quarantaine d'années.

Elle m'a dit que je n'y aurais rien reconnu. Bien sûr, c'est déjà ainsi que je me figurais l'expérience (j'en avais parlé initialement), mais j'en ai eu confirmation par une personne qui a pu réellement comparer ses souvenirs d'enfance (communs avec les miens) et la situation actuelle.

Il ne faut pas réveiller le chat qui dort.

Citation :

C'est nous qui étions plus petit. Du même coup, tout nous semblait plus grand qu'aujourd'hui

Ca me rappelle l'expo suivante :

Née en 1962 à Rheintal (Suisse), Pipilotti Rist vit et travaille à Zürich (Suisse).

“Das Zimmer” (1994), une chambre aux meubles géants avec 10 clips diffusés sur Pipichannel. En agrandissant les meubles d'une chambre, Pipilotti Rist souhaite que les visiteurs retrouvent leurs sensations d'enfants, quand tout était hors de portée. Elle leur suggère aussi de désacraliser l'œuvre d'art en faisant comme les enfants qui pensent que le monde leur appartient.