Michel du mois : Michel en plongée

Voici le Michel du mois d'août : MICHEL EN PLONGEE

Je ne l'ai malheureusement pas encore, mais j'attends vos avis avec impatience! Bonne lecture!

Personnellement, c'est un de ceux que je préfère.
Parce qu'il y a le "quatuor" (Michel, Daniel, Arthur et Martine), ce qui est rare. C'est seulement la 2ème fois (après "fait du cinéma") et sur 39 titres, il n'y en a en tout que 6 dans ce cas.
Et parce que l'histoire est plutôt bien construite. Et c'est chouette que Michel veuille à tout prix laver l'honneur des Thérais ! (si c'est pas de la noblesse de caractère, ça !, un vrai héros positif !).
Aussi pcq il n'y a pas de "vrai coupable" : le braconnier Célestin Poix est finalement un brave type, un peu dépassé par la dureté de la vie, et à la fin on le laisse partir au diable en espérant qu'il s'amendera... (on voit bien que c'était il y a 45 ans ! Aujourd'hui, il serait assommé et menotté par quarante commandos du GIGN à la fin d'une intervention avec hélicoptères et caméras de TF1 en direct, et ensuite son procès ferait la une du 20 heures...)
Aussi pcq c'est un titre de la "bonne période" de G. Bayard.
A l'époque (1964), il avait 46 ans et on voit bien que ça "l'amusait" encore d'écrire des petites histoires d'ados (ça sera nettement moins le cas dans les années 70 et 80, et ça se verra aussi...).
En début d'histoire, l'auteur nous gratifie même de quelques descriptions de paysages, avec "grandeur de la nature" et "sentiment d'éternité"...! Pas du Maupassant, mais presque !
Aussi parce qu'on trouve dans ce titre tous les ingrédients des "studios Bayard" : les discussions entre les jeunes héros, l'humour ado parfois un peu lourd (d'ailleurs Martine trouve même à un moment qu'Arthur est un peu agaçant...).
L'anecdote du Col du Blanchon au début de l'histoire, avec ses 487 m d'altitude - à peine 4000 m au-dessous du Mont Blanc ! - est plutôt réussie, je trouve.
On trouve aussi dans ce titre la philosophie "humaniste" de l'auteur.
Et le cadre habituel très rustique (une vieille maison isolée, les paysages sereins, les vélomoteurs, les gendarmes, le garde-chasse, le maire et le vieux bistro du village, etc... Enfin, tout plein de trucs des années soixante...).
Finalement, il me semble que ce titre est pratiquement "LE" volume qui est le modèle-type de ce qu'est la série "Michel".
Enfin - et surtout... - je l'aime bcp pcq c'est un livre que j'ai découvert en direct live au moment de sa parution alors que j'avais à peu près le même âge que les héros et que le syndrome de "l'identification" a joué à plein...
Une dernière précision complémentaire (et je m'arrête là, pcq j'aurai vraiment fait très long...) : pendant 40 ans j'ai cru que c'était le top du réalisme de plonger en pull à 7 ou 8 mètres de profondeur, etc.
L'ami Spéléo - qui est un spécialiste - m'avait déssillé à l'occasion d'un "mp" en me démontrant que tout ça n'était pas très crédible et qu'il y avait plein d'invraisemblances. Pas grave ! Et même pas mal !
Je ne suis pas fâché envers Spéléo.
Et j'aime toujours bcp "Michel en plongée"...

Eh bien Vulchain, tu me donnes envie de lire ce Michel !

Je n´en avais que 4 ou 5 quand j´étais jeune, mais j´aimais bien. Pourtant, aujourd´hui, j´ai du mal à apprécier. Peut-être n´ai-je pas relu les meilleurs.

Dans ce livre, j'ai surtout apprécié l'ambiance haute-alpine : les cimes d'Aiguebelle, le col du Blanchon, le fameux lac, les régions forestières environnantes : c'est grandiose !
J'ai beaucoup aimé aussi les explications données sur les différentes techniques de plongeon. On sait que GB fut un grand nageur. Michel, lui, doit être encore plus fort en natation, pour pouvoir non seulement explorer des maisons mises à l'eau, mais encore en extraire des coffres aux trésors ! Muni de son matériel de plongeon, le garçon survole au fond du lac un paysage d'une beauté sereine ; on a l'impression de regarder Thalassa !
Daniel, pour sa part, redoute l'eau, autant qu'un chat ! On nous dit de lui qu'il ne sait pas nager, c'est réaliste ! On ne peut pas être doué pour tout... Mais c'est un chic camarade.
Les garçons se promènent plus souvent à vélomoteur qu'à bicyclette ! On entend souvent, au cours de l'histoire, la pétarade du moteur de leurs engins ! Plus d'une fois, ils échangent des horions pour rire, le lecteur se plaît en leur compagnie...
Martine est charmante comme à son habitude, elle mijote de bons petits plats, (quoi que GB ne les détaille pas, hélas !), et elle joue un rôle primordial dans l'aventure.
Le dénouement me surprend assez : le braconnier Célestin Poix n'est pas capturé pour tentative de vol ; le maire, les gendarmes, se contentent de le voir disparaître dans les forêts alpines ! Heureusement, Michel lave la réputation de culpabilité de son grand-oncle défunt, pour la plus grande joie de ses amis et des siens ! Et l'entente entre les Thérais et les propriétaires de l'auberge du Lièvre Blanc devient cordiale.
Un très bon Michel !

Relecture terminée.

Belle histoire ou" Michel "tel "bayard" dans une attitude chevalresque lave l'honneur de son oncle Anthonime .La visite de Michel au Maire m'a rappelé des souvenirs d'école quand il trouve dans la classe des"bleus" ancêtres de la photocopie (nous nous en mettions plein les doigts!!).
Comme me l'avait signalé Vulcain ,le braconnier n'est pas condamné,bien mal acquis ne profite jamais .
Martine a une place de choix car elle participe à la plongée pendant que Daniel dort et Arthur nous régales de ses blagues à "2 balles" .
Superbe ambiance "champêtre" avec le lac, les bois ,la montagne.

Je l'ai lu cette semaine, dans le train.
Je ne peut pas dire qu je n'ai pas aimé, mais ce n'est pas un de mes Michel préféré. J'ai par exemple préféré Michel et le brocanteur, ou fait du cinéma.
Le cadre est bien placé et décrit, et l'histoire du village englouti me rappelle... Les 6C au village englouti, donc forcément pour moi le Michel n'arrivera jamais au même niveau en traitant d'un sjt semblable. Bref, je m"égare.
L'insistance de Michel à "laver l'honneur des Thérais", si elle est louable, me paraît un peu exagéré, il le prend trop à coeur. Sinon comme Vulchain j'aime bien le fait que Martine, Daniel et Arthur soient réunis.
J'aimerai bien connaître les invraisemblances de la plongée ? Paarce que si Spéléo n'était pas la, même aujourd'hui j'aurai cru l'aventure possible !

"Michel en plongée" est de 1964.
"Les 6 Compagnons au village englouti" est de 1975 àu 1976, me semble-t'il.
Mais il y avait déjà eu "Le hameau englouti" à la fin des années cinquante (BD de "La Patrouille des Castors" de Mitacq et Charlier dans "Spirou")...
C'est qu'entre 1950 et 1970, EDF a construit de très nombreux barrages en France. L'industrie et le mode de vie exigeaient de + en + d'énergie et on commençait à sentir que le charbon ne durerait plus très longtemps.
Un barrage est généralement construit dans un fond de vallée et plutôt en montagne. Et depuis 1000 ans dans ces fonds de vallées il y avait en général un village et des habitants. Village qui devait être englouti et les habitants transplantés ailleurs.
Ca a notamment été le cas pour le barrage Tignes sur la rivière Isère, en Savoie. Le petit village de Tignes a été noyé et les habitants relogés dans un "nouveau Tignes" plus haut sur la montagne (et qui est depuis devenu l'une des plus gdes stations de ski de France). Mais à l'époque les habitants ont réellement fait de la résistance pour s'opposer au barrage et ça a fait un certain "buzz"...
Compréhensible donc que des écrivains aient utilisé ce fait d'actualité pour en faire des histoires...
D'autant que le principe du village noyé fait toujours naître le fantasme du trésor ou du magot enseveli et oublié...
Et c'est là qu'interviennent la vérité historique et ce que m'avait dit Spéléo : justement pour couper court aux fantasmes (et surtout pour éviter que des débris ne viennent ensuite endommager les turbines des barrages), les villages engloutis étaient détruits et rasés avant la mise en eau... Donc pas possible de plonger pour aller récupérer une poignée de porte ou une cassette pleine de lingots...
L'autre impossibilité de "Michel en plongée" (toujours copyright Spéléo), c'est que dans les retenues des barrages de montagne, à 7 ou 10 mètres de profondeur, l'eau est glaciale. Donc faire des séances de 25 minutes de plongée en maillot de bain et pull de laine comme le fait Michel, ce n'est physiquement pas possible...
Tant pis... Mais après tout, les héros des livres ou du cinéma, ils font bien comme ils veulent ! Et s'ils ne faisaient pas des choses impossibles, ça ne serait pas des héros, non mais, sans blague !

Merci pour toutes ces précisions !

.....

Un dernier détail amusant: Martine est déjà à 15 ans une vraie femme d'intérieur qui connait "ces devoirs" et qu'il les fait bien: elle s'occupe de 3 gars

Je viens d'en attaquer la lecture (je n'ai donc pas encore lu ce fil). J'ai deux éditions à ma disposition pour le faire : une édition BV et une édition Galaxie.
Question à qui peut : ces deux éditions sont-elles identiques ou l'une des deux est-elle meilleure que l'autre

Bon ben ça y est je l'ai lu ce Michel du mois d'août ... 2009.  
Alors vite fait : moi j'ai A-DO-RE !!!  
Je redoutais car je sortais de deux aventures qui m'avaient moyennement emballées : Michel et la soucoupe flottante et Michel maître à bord, mais là franchement j'ai été hyper séduit !
Hormis les détails techniques sur la plongée (mais si Spéléo ne nous avait rien dit je n'y aurais vu que du feu...) qui ne sont pas possibles (mais pas au point de gêner la lecture, c'est important de le préciser) à part ça tout colle, tout se tient, tout est plausible.
Cerises sur le gâteau : 1/ J'en ai attaqué la lecture alors qu'il y avait ici un orage, du coup (étant donnée la scène d'ouverture du livre qui suit un épisode pluvieux) j'avais l'impression d'y être "pour de vrai".
                                 2/ J'ai lu cette histoire en version Galaxie. Je me suis régalé avec les illustrations !

Bref : du bonheur en barre   je vous en souhaite de même

C'est vrai qu'il y a eu beaucoup d'histoires de hameaux engloutis dans la littérature jeunesse des années 60 - aux titres déjà cités plus haut, il faudrait ajouter Jacques Rogy Enquête Sous Les Eaux.

Celui-là figure dans mon quinté de tête ; c'est sans doute, avec Michel Et Les Routiers, celui que j'ai le plus lu et relu.

On retrouve dans ce livre des thèmes qui figuraient déjà dans Michel Au Val D'Enfer (l'impact du progrès sur la vie des gens, la calomnie, l'innocent accusé à tort, le Méchant qui n'est au fond pas si méchant...), mais on a en plus la joie d'avoir nos quatre héros rassemblés pour la première fois. Quant à Célestin, c'est une des figures les plus attachantes de l'œuvre de Bayard.

Un grand bouquin, tout simplement.

DCM a écrit:

Un grand bouquin, tout simplement.

Je l'avais lu enfant mais je n'en avais gardé aucun souvenir. Et là (avec mon regard d'adulte) je suis de ton avis, l'auteur (bien qu'écrivant pour des jeunes) s'est appliqué à produire une œuvre de qualité sous tous points de vue. Chapeau Monsieur Bayard !

Monsieur X a écrit:

Bon ben ça y est je l'ai lu ce Michel du mois d'août ... 2009.  
Alors vite fait : moi j'ai A-DO-RE !!!  
Je redoutais car je sortais de deux aventures qui m'avaient moyennement emballées : Michel et la soucoupe flottante et Michel maître à bord, mais là franchement j'ai été hyper séduit !
Hormis les détails techniques sur la plongée (mais si Spéléo ne nous avait rien dit je n'y aurais vu que du feu...) qui ne sont pas possibles (mais pas au point de gêner la lecture, c'est important de le préciser) à part ça tout colle, tout se tient, tout est plausible.
Cerises sur le gâteau : 1/ J'en ai attaqué la lecture alors qu'il y avait ici un orage, du coup (étant donnée la scène d'ouverture du livre qui suit un épisode pluvieux) j'avais l'impression d'y être "pour de vrai".
                                 2/ J'ai lu cette histoire en version Galaxie. Je me suis régalé avec les illustrations !

Bref : du bonheur en barre   je vous en souhaite de même

En grand livre Galaxie, je me doute bien du plaisir que tu dois avoir éprouvé à la lecture de ce Michel !
  

Citation :

J'ai deux éditions à ma disposition pour le faire : une édition BV et une édition Galaxie.
Question à qui peut : ces deux éditions sont-elles identiques ou l'une des deux est-elle meilleure que l'autre

Il y avait des tableaux comparatifs dans le fil https://livres-d-enfants.1fr1.net/t2289-modifications-du-texte-dans-les-michel mais malheureusement, Oscar a quitté le forum en effaçant la plupart de ses contributions, et en particulier ces tableaux

En principe, les éditions Galaxie sont correctes, mais elle contiennent des modernisations ça et là par rapport aux EO BV.

Alors c'est vrai que je n'ai pas fait de lecture comparative entre BV et Galaxie. Mais ce que j'ai lu en Galaxie m'a semblé très correct. Maintenant s'il y a eu des "modernisations"   ou pire des coupures   je ne saurais le dire...

Voici un petit comparatif des modifications sur le début du livre. Elles sont assez raisonnables et probablement approuvées par l'auteur.

BV66 p9 :  ponchos
GL73 p9 : imperméables

BV66 p7 : extrémité du croissant que forme ce lac
GL73 p10 : extrémité du lac

BV66 p10 : ...impression étrange provoquée par ce qu’évoquait le spectacle de ce ruban de goudron…
GL73 p12 : ...impression étrange :  le spectacle de ce ruban de goudron…

BV66 p13 : mal commodément
GL73 p14 : non sans peine

BV66 p14 : du cyclo-cross grenouille
GL73 p15 : du cyclo-cross sous-marin

BV66 p15 : …des sacoches bourrées rendaient la marche pénible, en raison de l’effort que leur poids exigeait des bras, sur le guidon, pour maintenir l’équilibre des vélo-moteurs. Ce poids risquait, à cause des bosses et des creux innombrables du sentier, de provoquer la chute de l’imprudent.

GL73 p15 : …des sacoches bourrées rendaient la marche pénible, en raison de leur poids qui compromettait à chaque instant  l’équilibre des vélo-moteurs. Les bosses et des creux innombrables du sentier n’arrangeaient rien.


Quant au sujet des barrages et lacs artificiels, il a forcément marqué les français des années 50-60. C'était quand même assez brutal de voir son village dynamité par l'Etat, qq années après la fin de la guerre. Il faut penser aussi au choc du déplacement des cimetières (exhumations...). Plus la catastrophe de la rupture du barrage de Malpasset (1959 ; 423 morts). Pas étonnant que Bayard ait écrit plusieurs livres sur le sujet. Par contre, je ne sais pas si Bonzon a traité le sujet

Merci Pat  Effectivement, si tous les changements sont de cet ordre c'est tout à fait acceptable (voire parfois légitime).
J'ai lu quelque part ici que oui PJB a traité du sujet dans Les 6C et le village englouti (pas besoin de lire tout l'ouvrage pour avoir la puce à l'oreille  ). Celui-là non plus je ne m'en souviens pas  .
Concernant les villages dynamités c'est vrai que ça devait être rageant de se dire que son village avait été épargné par les combats de la deuxième guerre mondiale ... pour se faire réduire en poussière par ses concitoyens ... pour des motifs qui devaient sembler obscurs (voire inutiles) à plus d'un à l'époque  . Aujourd'hui on y est : plus rien (ou presque) ne fonctionne durablement sans électricité. Mais à l'époque il devait y en avoir encore plein de constructions non raccordées au réseau EDF (telle la maison du grand-oncle Anthonime dans Michel en plongée...)

Je viens de le (re)terminer, quasiment 8 ans jour pour jour après ma précédente lecture.
QUEL BONHEUR !!! 
Je ne pense pas avoir autant apprécié cette aventure lorsque j'étais adolescent. A l'époque j'étais plus sensible au côté policier. Et ici cet aspect est quasiment absent.
Par contre on y trouve une tonne de sentiments positifs (sans être aucunement mièvres !)

Du coup je me suis décidé et ai choisi un passage du livre (chapitre XIII : le moment où Michel sauve Louis Verjus de la noyade) pour en faire une feuille d'exercices pour mes élèves. Pour pouvoir réaliser ces exercices il m'a été nécessaire de modifier un peu le texte original. 

Ca donne ça :

Il y a cinq ans en arrière, j'avais déjà réussi à donner le goût des Michel à une élève (par contre je n'ai aucune nouvelle depuis car elle a déménagé en Bretagne). Je ne désespère pas de réitérer "l'exploit" ! 

@DCM : sympa ton anecdote des bartavelles ! 

Ce titre est en effet à classer parmi les meilleurs "Michel", certainement dans le quintet de tête. Dans sa préface inédite à l'édition électronique du Centenaire de Georges Bayard, Michel Forcheron écrit d'ailleurs :

"Si on devait conseiller quelqu’un qui ne devrait lire qu’un seul « Michel », on serait tenté de lui recommander celui-là : il y retrouverait, presque toutes réunies, les caractéristiques les plus représentatives de la série."

On ne saurait mieux dire !

L'honneur est sauf !

Dans les toutes premières pages de cette aventure, l'auteur s'était permis une plaisanterie : nos amis arrivaient en haut d'un col à 807m d'altitude. Suite à quoi Arthur faisait une réflexion en référence avec la similitude avec l'altitude du Mont Blanc (4807m).
Or depuis, les mesures prises avec des appareils plus perfectionnés donnaient ... 4810m !
Du coup la plaisanterie ... tombait à plat.
Or tout récemment de nouvelles mesures (en fait elles sont désormais prises tous les deux ans) font à nouveau état de 4807m !

Je vous le disais : l'honneur est sauf puisque la plaisanterie d'Arthur fonctionne à nouveau !