Reportage 6 (et provisoirement
le dernier) :
Le Diable douxLe roman date de 1958. Il se déroule à Paris, où
le père de l'héroine, "chartiste", est libraire/bouquiniste Place des Vosges (4ème arr), toute la famille habitant sous ces mêmes arcades, mais en face de la librairie. Voici déjà la Place représentée par l'illustrateur Gilles Valdès :
La narratrice, Alexandrine/Sandrine, dite "Tichou", 15 ans, est engagée par un réalisateur pour jouer un rô
le important dans un film qui s'y tourne, prétexte à une mise en abyme qui fonctionne très mal (ledit
Diable doux, titre du film, symbolisant les tentations auxquelles seraient soumises à la fois notre héroine, et son personnage). Simultanément, il y aura un vol, des malentendus, des chagrins et une "fièvre cérébrale" qui tombera à point nommé pour tout résoudre.
De tous les romans de St-Marcoux que j'ai relus depuis un mois (7) celui-là est sans conteste
le moins bon. Pour moi,
rien ne fonctionne : les personnages sont très peu incarnés,
le petit "
monde du c
inéma", malgré les habituelles descriptions et explications toujours soigneuses de l'auteur, n'arrive jamais à faire rêver, et nous laisse de glace. En revanche, pour une fois, l'intention moralisatrice à propos de
"la jeunesse dorée mais livrée à elle-même, soumise à de mauvais exemples, etc". devient assez lourdingue, de même que la rédemption finale.
... Bon, sur un total de plus de 20, un roman un peu raté, ce n'est pas très grave, et
Le Diable doux reste estimable. Mais j'ai hâte de passer au suivant (et de quitter enfin Paris en pensée
). Je poste donc les dernières photos de la série :
Voici la maison où habite la famille de Tichou, au premier étage (maison exactement repérée, car
"mitoyenne de celle de Mme de Sévigné -où il y a la plaque de marbre blanc-
", laquelle jouxte la rue de Birague sur son autre côté). C'est donc l'appartement avec
le balcon:
Comme la famille est nombreuse (5 enfants), les 3 ainés -dont notre héroine-, en outre, couchent dans 3
"chambres mansardées" au dernier étage du même immeuble. Les voila:
... en passant, on apprend qu'il s'agit là d'une famille "
qui n'est pas riche" (elle aura du mal à payer les frais de la longue convalescence de Tichou.) On s'étonne donc un peu en voyant, de l'autre côté de la place, l'emplacement de la boutique du père libraire, elle aussi très précisément localisée:
(Bon, l'aménagement et les travaux au plafond ne sont pas d'origine)
... Car même à l'époque (fin des années 50),
le Marais et notamment l'impressionnante Place des Vosges abritaient déjà des ministres, des acteurs, des écrivains célèbres et riches, etc., et on se dit que là, à vouloir faire trop pittoresque, St-Marcoux a peut-être mal choisi son cadre pour camper cette modeste famille nombreuse ?
En tous cas,
Jack (
Jacques de Berre),
le petit-fils du conservateur de la Maison de Victor Hugo, habite au dessus de celle-ci, qui était déjà un musée à l'époque:
De même que
Coconnas le rouge,
le fils du restaurateur voisin (
le restaurant chicos où
le réalisateur du film vient dîner régulièrement existe encore):
La seule découverte que j'aie faite, c'est l'impasse Guéménée ou habite
Mam'cy, autrefois accessible secrètement par l'école qui jouxte
le Musée, et aujourd'hui pas très facile d'accès (il faut faire
le tour par la rue des Tournelles et s'orienter approximativement), et d'où l'on peut voir l'arrière de la maison de Victor Hugo (au dessus du petit passage fleuri) :
Autant dire que cette fois-ci, j'ai eu vraiment du mal à m'investir émotionnellement dans ce livre et ce pélerinage... Amigos, aidez-moi à rebondir !