De l'abrutissement langagier dans les médias...

... au vu des derniers échanges ici sur le sujet du vocabulaire, je pense que ce nouveau sujet devrait s'avérer assez consensuel.

S'il y a bien une chose qui m'irrite prodigieusement, c'est la "génération spontanée" d'expressions et de tics de langage moutonniers, en général utilisés mal à propos. Ils arrivent de façon régulière et disparaissent souvent de façon tout aussi mystérieuse.

Ils sont évidemment le fait des journalistes, présentateurs, personnalités politiques, artistes, etc. Bref, de tout ce qui fait honte à ce qu'on hésite encore à appeler "culture".

Le dernier tic en date, qui a poussé aussi vite ces derniers jours que ce gros champignon rouge et blanc de "L'étoile mystérieuse" (... et espérons qu'il fera vite "plop" de la même façon !), c'est l'expression "droit dans ses bottes". Si vous en avez l'occasion, faites-en le décompte et vous constaterez qu'il ne se passe guère une journée sans qu'on l'entende au moins une demi-douzaine de fois.

L'objet de cette discussion (... entre tradition et modernité ! ) ? recenser ces manifestations de la stupidité collective (... pléonasme !), voire les commenter.

... et le Père Noël, est-ce qu'il est droit dans ses bottes, lui aussi ?!


[Edit]
... et, pour le plaisir, un blog intéressant que je viens de trouver :
http://alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr/tag/droit+dans+ses+bottes

Ce phénomène existe aussi en Allemagne. Chaque année, il y a le mot de l'année, le non-mot ('Unwort' qui désigne un mot de l'actualité très en décalage avec la réalité qu'il est censé recouvrir) de l'année, la phrase de l'année et le mot 'djeun' de l'année.

A chaque fois, je pense (surtout ces 5-10 dernières années pour les non-mots!!).

Le mot de l'année existe depuis 1977 en Allemagne
Le non-mot de l'année depuis 1991 et la phrase de l'année depuis 2001...

snarkhunter a écrit:

... au vu des derniers échanges ici sur le sujet du vocabulaire, je pense que ce nouveau sujet devrait s'avérer assez consensuel.

S'il y a bien une chose qui m'irrite prodigieusement, c'est la "génération spontanée" d'expressions et de tics de langage moutonniers, en général utilisés mal à propos. Ils arrivent de façon régulière et disparaissent souvent de façon tout aussi mystérieuse.

Ils sont évidemment le fait des journalistes, présentateurs, personnalités politiques, artistes, etc. Bref, de tout ce qui fait honte à ce qu'on hésite encore à appeler "culture".

Le dernier tic en date, qui a poussé aussi vite ces derniers jours que ce gros champignon rouge et blanc de "L'étoile mystérieuse" (... et espérons qu'il fera vite "plop" de la même façon !), c'est l'expression "droit dans ses bottes". Si vous en avez l'occasion, faites-en le décompte et vous constaterez qu'il ne se passe guère une journée sans qu'on l'entende au moins une demi-douzaine de fois.

L'objet de cette discussion (... entre tradition et modernité ! ) ? recenser ces manifestations de la stupidité collective (... pléonasme !), voire les commenter.

... et le Père Noël, est-ce qu'il est droit dans ses bottes, lui aussi ?!


[Edit]
... et, pour le plaisir, un blog intéressant que je viens de trouver :
http://alafortunedumot.blogs.lavoixdunord.fr/tag/droit+dans+ses+bottes

Cette expression, "droit dans ces bottes", m'exaspère au plus haut point !
Quand on est journaliste, on choisit ses mots pour s’exprimer !

Admin-Serge a écrit:

Citation :

Cette expression, "droit dans ces bottes", m'exaspère au plus haut point !

Un autre phénomène linguistique qui a le don de m'irriter, mais qui n'est pas récent, c'est l'adoption par les mondes du travail, de l'économie ou de la politique, d'un vocabulaire emprunté au sabir militaire.

Je me rappelle ainsi avoir passé un entretien d'embauche, en 1986, dans une petite société, dont le manager que j'avais alors rencontré, n'avait cessé de me présenter le poste concerné comme résultant de la nécessité de créer une petite unité opérationnelle prête à agir sur le terrain, etc.

... J'en avais presque hésité à me mettre au garde-à-vous avant de prendre congé !
Et il ne s'agissait pourtant là que de contrôle de gestion !

Je savais que cet entretien n'avait pas été très bon pour moi. Sauf que, en sortant de là, je m'en moquais en fait complètement. Le fait que je me trouvais alors à quelques mois de mon propre service militaire ne faisait que renforcer mon aversion pour tout ce qui tournait autour d'un contexte militaro-con.

Curieusement, à l'âge que j'ai aujourd'hui (près de 53), je constate avec une certaine surprise que je suis devenu plus "tolérant" envers tout ce qui touche à l'armée et à la militarisation. Je n'aurais certes aucune envie de faire encore partie de la première, mais j'en suis venu à considérer que, selon l'ordre (ou plutôt "le désordre") actuel du monde, c'est malheureusement un mal nécessaire.

Je n'ai donc rien de l'esprit "anar" qui animait pourtant certains des artistes que j'appréciais - et apprécie peut-être encore.

Admin-Serge a écrit:

Citation :

Quand on est journaliste, on choisit ses mots pour s’exprimer !

... On les choisit, oui. Mais visiblement très mal !

Citation :

Admin-Serge a écrit:

Citation :

Quand on est journaliste, on choisit ses mots pour s’exprimer !

... On les choisit, oui. Mais visiblement très mal !

... et les politiques ne font pas mieux !!!!!!!

snarkhunter a écrit:

Curieusement, à l'âge que j'ai aujourd'hui (près de 53), je constate avec une certaine surprise que je suis devenu plus "tolérant" envers tout ce qui touche à l'armée et à la militarisation. Je n'aurais certes aucune envie de faire encore partie de la première, mais j'en suis venu à considérer que, selon l'ordre (ou plutôt "le désordre") actuel du monde, c'est malheureusement un mal nécessaire.

Parcours intellectuel similaire ... sauf que j'ai (à l'époque) réussi à ne pas faire mon service (pour de réelles raisons médicales).

... Parmi les autre tics tout à fait horripilants apparus (je crois) ces dernières années, on trouve également la construction "permettre de pouvoir" et ses déclinaisons conjuguées, que j'entends encore assez régulièrement.

Et inutile de demander "où" : il s'agit bien sûr la plupart du temps des bulletins d'information. Qui sont droits dans leurs bottes lorsqu'ils vous l'assènent !

snarkhunter a écrit:

Citation :

Je me rappelle ainsi avoir passé un entretien d'embauche, en 1986, dans une petite société, dont le manager que j'avais alors rencontré, n'avait cessé de me présenter le poste concerné comme résultant de la nécessité de créer une petite unité opérationnelle prête à agir sur le terrain, etc.

... J'en avais presque hésité à me mettre au garde-à-vous avant de prendre congé !
Et il ne s'agissait pourtant là que de contrôle de gestion !

Je savais que cet entretien n'avait pas été très bon pour moi. Sauf que, en sortant de là, je m'en moquais en fait complètement. Le fait que je me trouvais alors à quelques mois de mon propre service militaire ne faisait que renforcer mon aversion pour tout ce qui tournait autour d'un contexte militaro-con.

Expérience similaire pour moi en 1985 (j'ai le même âge que toi) où à un entretien pour un poste de conducteur de travaux ,le Dirigeant me dis en faisant la moue devant mon C.V vous n'étiez que Brigadier pendant votre service ,auquel je lui répond que j'avais refusé de faire les E.O.R (proposé pendant les 3 jours après les tests ). donc je n'ai pas eu le poste .
c'est vrai qu'a notre époque il fallait mettre sa situation militaire dans le C.V alors que ça n'avais rien à voir professionnellement .