Coup d'œil au garde-manger blytonien

En ce début d'année, a paru dans le journal local un article sur Enid Blyton et sur le contenu de ses garde-manger. J'ai pensé que cela vous intéresserait peut-être de le lire, et donc, je l'ai traduit à votre intention. Bonne lecture !


Trônant sur un napperon à damiers rouges et blancs, la théière piquée d'un bouquet de soucis fait grand effet. Au-dehors, une palissade ayant résisté aux intempéries flanque le sable doux d’un océan scintillant. Des enfants chargés d’un panier en osier bourré de provisions se dirigent vers la plage en contrebas où ils vont pique-niquer. Et soudain, alors que je suis assise à la terrasse d’un café situé sur le front de mer gallois, j’évoque l’image de ce fantôme surgi de mon enfance – le fameux Ben le Pirate – et comment, le temps d’un été de vacances à la Enid Blyton, j’avais rejoint ce fieffé flibustier pour parcourir en bateau les côtes de la Cornouailles tout en savourant des sandwichs à la laitue et au jambon.

Suite à l’annonce de la nouvelle selon laquelle le studio du célèbre cinéaste Sam Mendes adapterait pour le grand écran la série de L’Arbre de Tous les Ailleurs, les projecteurs se sont tout naturellement braqués sur la romancière pour enfants britannique Enid Blyton. Cette dernière a beau séduire des générations d’enfants par ses histoires de fées et de lutins, par ses récits d’aventure ou de mystère et par ses romans scolaires, elle ne pouvait faire autrement que de céder le passage aux livres dont les auteurs dépeignaient à coups de plume déprimants la triste réalité de notre époque, depuis la guerre et l’abus sous toutes ses formes jusqu’à la montée en pouvoir des extra-terrestres sans oublier bien entendu la science-fiction dystopique. Les après-midi passées à faire des pique-niques sous le cerisier, les réveillons en bordure de piscine au cours desquels l’on devenait amies à vie, les châteaux que l’on visitait et la campagne que l’on battait en compagnie de ses cousins et d’un chien pour résoudre des mystères, tout ça ne fait plus recette chez l’enfant d’aujourd’hui. Un livre, il faut que ça comporte forcément un enseignement à tirer. Or, Enid Blyton, malgré toutes les histoires avec happy end qu’elle concoctait, n’avait rien de nouveau à offrir en termes d’apprentissage. Ses écrits sont désormais considérés comme étant politiquement incorrects, surtout ceux qui font allusion aux gens de couleurs, aux négrillons et aux gitans qu’elle faisait invariablement passer pour des malfrats. L’on qualifie ses récits de sexistes – les mamans se voyaient toujours confier des rôles de ménagères qui passaient le plus clair de leur temps à confectionner des gâteaux, Alexandra faisait figure de garçon manqué dans Réveillon à Malory School pour la simple raison qu’elle montait sur un cheval du nom de Tristan – et enfin de monoculturalistes : les repas comme les coutumes faisaient trop anglais, dépourvus de la moindre influence d’une Grande-Bretagne pourtant multiculturelle.

Malgré tout, on veut bien pardonner à Blyton pour avoir fait l’impasse sur ces éléments. Les ingrédients qui composaient ses histoires n’avaient d’autre but que de faire goûter aux jeunes lecteurs des mets succulents.

Lisez plutôt cet extrait tiré de Le mystère des sept coffres : « Tante Lucie leur donna le pique-nique : sandwiches au pâté de campagne, œufs durs, tomates et, bien entendu, les brioches qu’ils aimaient tant, sans oublier des caramels, deux tablettes de chocolat et de grosses pêches juteuses ».

Au travers de ses livres au contenu si savoureux, Blyton ouvrait la porte d’un garde-manger anglais bien pourvu à des millions d’enfants issus d’anciennes colonisations de la Couronne. Des images de fraises à la crème juteuses à souhait, de sardines en boîte, de flans tout tremblotants, de pâtés en croûte et d’œufs durs n’ont-elles pas peuplé nos rêves. Blyton, c’était en quelque sorte la bloggeuse culinaire de son époque, qui, par les seules descriptions de victuailles dont elle agrémentait ses livres, réussissait à évoquer les meilleures photos Instagram que l’on peut trouver en la matière sur le net. Dans Réveillon à Malory School, le lecteur peut se délecter de lire le passage que voici : « Il y avait des tartines de beurre, des pots de confitures et de miel, des tartes aux pommes, une grande jatte de fromage à la crème, des fraises mûries dans la serre du frère de Mme Lucy, du pain d’épices, une énorme brioche, des meringues, des biscuits au chocolat ».

Femme de lettres de son temps, celui de la guerre, Blyton possédait le talent inné de rendre la nourriture aussi inoffensive qu’une platée d’œufs durs à la croque au sel qui était considérée comme une véritable ambroisie en pleine période de disette alimentaire. Mais ce qui avant tout mettait l’accent sur ses odes aux plaisirs de la table, c’était la part belle qu’elle faisait aux produits de la ferme. En effet, il est rarement fait mention dans les livres blytoniens de céréales empaquetées ou de cabas prêts-à-cuisiner. Au menu de ses repas figuraient inévitablement du lait mousseux fraîchement tiré, des mottes de beurre de baratte de fabrication artisanale, des radis et des navets que l’on vient de sortir de terre. Et l’on annonçait toujours l’heure des repas en faisant tinter le gong.

Autant les jaquettes d’ouvrages de Blyton changeaient de look pour suivre le cours de l’évolution (passage des illustrations à la pastel et à l’aquarelle à celles, originales, des décennies plus récentes), autant le menu des repas de sa fabrication connaissaient des transformations. Il est de notoriété publique que les repas servis dans les pensionnats sont infects ; aussi les plantureux goûters que l’on faisait dans les salles des loisirs comportaient-ils saucissons et éclairs, de même que les Cinq Détectives (et leur chien) suçotaient-ils des berlingots ou mastiquaient-ils des bâtons de réglisse en pleine récolte d’indices. Sur la table des multiples garden-partys auxquels M. Papillon invitait les habitants de son village s’étalaient des macarons et du miel doré cependant que les enfants de L’Arbre de Tous les Ailleurs s’empiffraient de tartes aux myrtilles et de gourmandises fourrées à la gelée par dizaines.

Les plats fétiches d’Enid Blyton ne sont pourtant pas toujours appétissants : le beurre d’anchois pue comme trente-six diables, tandis que les rillettes ont souvent un goût de sciure en bouillie.    

Qu’importe ! Au moment où arrive ma commande de cake au gingembre collant, accompagné de scones beurrés et de thé, si évocateurs des épices insulaires et de la saveur des fêtes de fin d’année, jaillissent en moi de délicieuses réminiscences d’après-midi d’été qui invitaient à la paresse, d’un monde où il faisait bon vivre, bref, d’une vie où on se la coulait douce.

Quelques gourmandises typiquement blytoniennes

Les biscuits Pouf :

Ils font leur apparition pour la première fois dans L’Arbre de Tous les Ailleurs. Ces biscuits qui ont en leur centre des raisins secs et qui sont fourrés de sorbet sont un vrai délice. Mordez dedans, vous aurez illico la bouche toute emplie de bulles !

Les berlingots :

Sucer cette variété de bonbons durs signifiait que votre cerveau était en pleine ébullition. On les trouve dans tous les livres de la série « Cinq Détectives et leur Chien ». Le plus souvent parfumées à la menthe, ces sucreries sont rayées et colorées.

Les bâtons de réglisse :

Fabriquées à partir des racines de la plante du même nom, on vend ces confiseries molles et collantes dans tous les kiosques à bonbons des internats d’outre-Manche.

Le blanc-manger :

Il s’agit d’un dessert très sucré, que l’on sert à l’occasion de kermesses scolaires. On le prépare avec du lait ou de la crème et du sucre, et on l’épaissit en ajoutant de la gélatine. Enfin, on aromatise le tout avec des amandes.

Les « scones » :

À base de farine de blé, d’orge ou de flocons d’avoine, ces petits pains briochés sont habituellement servis avec du beurre et de la crème grumeleuse dans les livres. Ils constituent indubitablement l’entremets de prédilection sur tout menu signé Enid Blyton.

Par Deepa ALEXANDER
Source : The Hindu, numéro du 1er janvier 2016
Traduit par Sreekrishnan SRINIVASAN

Voici le scan de la coupure de presse originale :

Fort intéressant, merci d'avoir traduit l'article, Sree !

Un proverbe alsacien dit "la nourriture la meilleure, c'est la moins chère !", il s'applique bien aux repas blytoniens.

Ça me rappelle ce que j'avais fait à mes débuts sur le forum  

Longévité des livres d'Enid Blyton

Très intéressant cet article, merci pour la traduction !

Concernant les scones, un mot inconnu des enfants, ils sont absents des cd5 en VF et probablement de tous les Blyton VF.
Par contre, on les retrouve dans les livres adultes, comme les Agatha Christie en VF.

Bravo, texte intéressant, et le scan est parfait !

Super, merci Sree!

Merci beaucoup, Sree, d'avoir pris le temps de traduire et de nous faire partager cet article fort intéressant, bien écrit et... savoureux ! c'est vrai, lorsqu'on lit par exemple un Cd5, on est subjugué par l'importance et le rythme des "casse-croûte" (mot plus adapté aux six compagnons qu'à ces enfants plutôt gâtés) s'ils ont le moindre risque de manquer un goûter c'est la cata... et bien sûr dans les illustrations ils restent minces et sveltes...  bon d'accord, ils font du vélo et rampent dans les souterrains, mais quand même... ils devraient tous ressembler à Fatty !

Merci Sree de nous avoir fait partager toutes ces douceurs    
"Les flans tout tremblotants", c'était ce que ma grand-mère appelait "flans branlants" avec plein d'oeufs, du lait, du sucre et du caramel. Pas très digestes mais tellement bons.
Les berlingots sont une spécialité de Carpentras donc je ne sais pas si on peut employer ce mot ici mais pas grave du tout.
http://www.clavel-confiserie.com/nos-produits/les-berlingots/.
Mes liens se dédoublent souvent mais tu sauras sûrement t'en débrouiller

Merci à toutes et à tous pour vos gentils commentaires. J'en rougis de confusion.

@Sally : Je me suis régalé à lire ta page sur les repas et pique-niques dans les club des cinq. Rien qu'à voir ces extraits d'images de victuailles, d'aspect si alléchant, ça me donne une furieuse envie de me sustenter !

@Pat : Si le mot "scone" n'apparaît pas dans les club des cinq, c'est que ces histoires se situent en VF dans l'Hexagone. Du coup, ce sont les noms de spécialités régionales que l'on y trouve, comme le montre justement l'article de Sally. Par contre, en ce qui concerne la série des "Cinq Détectives", je me demande si elle ne mentionne pas quelque part ce fameux petit pain brioché. Va falloir revisiter nos classiques !

@Mouette : C'est bien connu : la gourmandise des jeunes héros et héroïnes de Blyton est légendaire ! Et l'on se demande effectivement comment ils font pour se maintenir en forme alors qu'ils font des déjeuners plus que "confortables" et des goûters pantagruéliques. Quant à Fatty, c'est un peu la Boulotte des Fantômette : la gourmandise est leur péché mignon à tous les deux.

@Tali : J'adore le terme de "flan branlant" dont je prends bonne note. Pour les berlingots, rien d'étonnant à ce que ce mot soit usité dans les histoires blytonniennes dont la plupart, comme je viens de le dire plus haut, se passent en France dans la version française. Ceci explique cela.

Bon, moi, je trouve que les C5 mangent bien, mais simple !
Il n'y a vraiment pas de quoi les rendre obèses !
Rien à voir avec un diner bourgeois du 19eme siècle...

Admin-Serge a écrit:

Bon, moi, je trouve que les C5 mangent bien, mais simple !
Il n'y a vraiment pas de quoi les rendre obèses !
Rien à voir avec un diner bourgeois du 19eme siècle...

...................................
Je suis de l'avis de Serge, des goûters simples, comme nous en mangions dans le temps.
Je me rappelle des bonnes tartines avec des fraises du jardin, écrasées et sucrées dessus........où des tartines recouvertes de saindoux et de gelée de coings que ma grand-mère faisait..

 Pitié! Stooooooop!!! (un ours à la diète...)

Attention, il y en a qui sont au régime sans miel après les fêtes.

Admin-Serge a écrit:

Bon, moi, je trouve que les C5 mangent bien, mais simple !
Il n'y a vraiment pas de quoi les rendre obèses ! 

D'autant qu'avec toutes les activités de plein air qu'ils font, il est tout à fait normal qu'ils soient affamés !

Monsieur X a écrit:

Admin-Serge a écrit:

Bon, moi, je trouve que les C5 mangent bien, mais simple !
Il n'y a vraiment pas de quoi les rendre obèses ! 

D'autant qu'avec toutes les activités de plein air qu'ils font, il est tout à fait normal qu'ils soient affamés !

Je suis entièrement d'accord avec vous. Leurs repas sont peut-être pantagruéliques, mais pas gras!

Serge, je te rejoins sur tout ce que tu dis des repas du club des cinq ! Tiens, ça me fait penser à ce passage lu dans Le club des cinq va camper : "Ils (les membres du Cd5) étaient en train de prendre le petit déjeuner, un petit déjeuner très consistant, ainsi que le leur avaient recommandé leurs parents, et qui comprenait non seulement du chocolat cuit, des tartines de beurre, mais aussi les bonnes choses que Mme André leur avait données la veille.[/i]"

Joy, à lire les descriptions alléchantes des goûters que te préparait ta grand-mère et que tu affectionnais, j'en ai l'eau à la bouche. Perso, je n'ai jamais mangé du saindoux dont j'ignore le goût. Par contre, on trouve dans le commerce local la célébrissime marque de confitures française : BONNE-MAMAN. Et je dois dire que même si leurs produits coûtent assez cher, le rapport qualité-prix est très satisfaisant. Une tranche de pain recouverte d'une couche de confiture de fraises BONNE-MAMAN, c'est divin ! Sinon, j'ai aussi un faible pour les pâtes à tartiner NUTELLA, même si c'est très vite bourratif. Je suis amateur aussi de crêpes fait-maison à la cassonade.

J'ai vérifié pour les 5 détectives en VF pdf : il n'y a pas de scone ou scones dans la traduction. Manifestement, Hachette n'a pas souhaité utiliser ce mot inconnu des enfants français

Oh là ! je ne pensais pas déclencher une telle levée de boucliers !  

 Et je ne pensais pas non plus révéler un scoop, tous les analystes du Cd5 ont souligné l'importance de la nourriture dans la série (et il suffit de tourner les pages pour s'en apercevoir). L'auteure elle-même y fait parfois allusion avec ce que je qualifierais de douce ironie gentille à l'égard de ses personnages : "Claude, gourmande comme toujours", Mick après avoir manqué un goûter : "Il faut qu'il se passe des choses extraordinaires pour que négligions à ce point notre estomac !". Maria est aussi parfois effarée par leur appétit !
 Je n'ai à aucun moment parlé de "gras" et en effet il n'y a pas de raison (même si leur "repas préféré dans la villa" est "le bifteck pommes-frites" comme pour beaucoup d'enfants, mais beaucoup d'enfants en mangent-ils souvent ?).
 J'ai encore moins parlé d'"obèses" quelle horreur ! même Fatty n'est aucunement qualifié ainsi, juste assez rondelet... et je faisais allusion à Fatty - l'extrême !- en manière de plaisanterie, ce qui n'était visiblement pas une bonne idée...

Du gras non, mais quand même beaucoup de sucré ! "de gros biscuits", "un gros gâteau", "un gros paquet de friandises", des macarons, "de beaux croissants dorés", une brioche avec du beurre et de la confiture (ce qui est traduit par "confiture" est-ce en fait de la"jelly" cette sorte de gélatine très sucrée ?) des framboises à la crème "qui passent toutes seules", des glaces juste avant le repas de midi... je m'arrête là, et cette constatation n'a rien de dépréciatif, ça me faisait plutôt rêver enfant, nos propres goûters étant bien plus sobres...

Il faut dire aussi que c'est la Bibliothèque Rose, donc un univers plus enfantin - et pour nous plus joyeusement régressif ! -  que les Six Compagnons ou Michel, dont les héros n'ont pourtant qu'un an ou deux de plus que Mick et François, mais qui n'ont pas le même rapport avec la nourriture - et pourtant les Compagnons font aussi pas mal de sport, du moins tant qu'ils ont leurs vélos !


Le Club des Cinq me fait d'ailleurs parfois penser - je précise que c'est un sentiment bien sûr tout personnel ! -  davantage à un univers de conte (ceux d'Enid Blyton sont d'ailleurs très réussis) du genre Hansel et Gretel ou le Petit Poucet quand ils arrivent dans la ferme de l'ogre... peut-être est-ce dû aussi aux illustrations de Jeanne Hives et de Simone Baudouin que j'aime beaucoup, mais ce que j'ai vu des illustrations anglaises donne une image d'enfants plus "mûrs", plus adolescents en fait !

A propos de "Berlingot" c'est aussi le nom d'un chien dans l'une de leurs aventures - La Boussole -  ce serait amusant de savoir quel était son nom en anglais !

Sree, je suis bien d'accord pour les crêpes... même si j'essaie de ne pas aller trop fort sur la cassonnade...

Allez, à la santé de tous les adultes et enfants gourmands et qui ont bien raison !

 

La nourriture du cd5 est un bon gimmick je trouve, surtout pour un lectorat enfantin. C'est simple mais il fallait y penser. C'est un peu comme le whisky des détectives privés, ça fait partie de l'atmosphère des romans blytoniens.

Et sinon Berlingot est un singe qui se nomme Mischief dans la VO. On pourrait traduire par Malice ou Malicieux.

Oui, un singe bien sûr , je devais trop penser à Dago et la "plume" a fourché... merci Pat, c'est donc cette fois la traduction qui l'a affublé de ce nom gourmand... alors que Malice convenait très bien ! mais bon, Berlingot c'est plutôt mignon et rigolo, et bien dans, comme tu le dis, l'atmosphère blytonienne !

Pat a écrit:

J'ai vérifié pour les 5 détectives en VF pdf : il n'y a pas de scone ou scones dans la traduction. Manifestement, Hachette n'a pas souhaité utiliser ce mot inconnu des enfants français

Bravo pour la confirmation ! Et merci d'avoir cherché à ma place. Tu m'as évité la peine de passer mes "Cinq Détectives" au peigne fin.

Pour ce genre de choses, la version numérique d'un livre représente un important gain de temps par rapport à la mouture papier, mais entre les deux, aucune hésitation, c'est la seconde que je préfère à la première.  

De mon côté, je puis vous dire que le mot en question - si évocateur pour qui maîtrise l'anglais ! - n'est pas non plus présent dans les clan des sept, ni d'ailleurs dans les histoires d'école d'Enid Blyton, ni même, au demeurant, dans la série "Belles Histoires".

mouette a écrit:

même si leur "repas préféré dans la villa" est "le bifteck pommes-frites" comme pour beaucoup d'enfants, 

... euh pour les anciens enfants (comme moi) ça reste toujours valable 

mouette a écrit:

Il faut dire aussi que c'est la Bibliothèque Rose, donc un univers plus enfantin - et pour nous plus joyeusement régressif ! -  que les Six Compagnons ou Michel, dont les héros n'ont pourtant qu'un an ou deux de plus que Mick et François, mais qui n'ont pas le même rapport avec la nourriture - et pourtant les Compagnons font aussi pas mal de sport, du moins tant qu'ils ont leurs vélos !

Tu as bien raison, Mouette, les Six Compagnons de même que Michel et cie sont moins portés sur leurs bouches que les enfants nés de la plume de Blyton.

En revanche, chez G.P., en Bibliothèque Rouge et Or, dans la collection Spirale où sont éditées les aventures de Jacques Rogy, René, le chauffeur et ami du grand reporter, est connu pour son bon coup de fourchette. Et les propensions à manger de ce jeune homme reviennent régulièrement au fil des différents tomes de cette série au long cours. Tiens, je t'ai trouvé cet extrait, qui est tiré de "JR se jette dans la gueule du loup " :

Dans la cuisine, Mlle Philomène commença à préparer le déjeuner. Pour M. Jacques, un café fort sans sucre et deux toasts. Elle estimait que ce n'était pas suffisant pour entretenir la forme d'un pareil gaillard. Quant à M. René !
Elle sourit en pensant d'avance à sa bonne face ronde de joyeux luron quand il pousserait la porte et dirait avec une mine d'enfant gâté : "Quoi qu'on mange, mademoiselle Philomène ?" Il s'arrangerait ensuite pour lui délier le cordon de son tablier, et elle ferait semblant de se fâcher.
Elle ouvrit la porte du réfrigérateur et demeura un instant hésitante. Jacques ne se souciait jamais de son intendance. Il faisait confiance à son camarade, sachant cette confiance bien placée. Aussi le garde-manger contenait-il de quoi soutenir un siège. Et René expliquait :
"Je dois avoir hérité des inquiétudes d'un ancêtre qui vivait à l'époque de la guerre de Cent Ans.
Mlle Philomène se décida pour des oeufs, du jambon, du saucisson et un confortable reste de pâté. Elle battait son omelette lorsque le gourmand entra dans la cuisine, les cheveux hirsutes et le visage encore bouffi de sommeil.
- Bonjour, providence des vieux garçons. Avez-vous rêvé à vos amoureux ?
- Bien sûr ! répliqua-t-elle gaiement, comme toutes les nuits ; et vous, monsieur René ?
- Moi, ça boum, mais c'est drôle : on dirait que j'ai faim !
- Pas possible !
- Oui. C'est extraordinaire.
Il promena son nez au-dessus de l'assiette.
(...)

Fin de l'extrait.

Monsieur X : tu as entièrement raison - c'est aussi ce que j'observe dans mon entourage, en particulier masculin... -  merci pour cette précision d'importance !

 Sree, tu as tout à fait raison également, je me souviens de ce joyeux René, d'ailleurs dessiné avec un visage plutôt joufflu et épanoui... il me semble d'ailleurs qu'il avait une expression fétiche du genre "quand l'appétit va , tout va" mais personnalisé "à sa sauce" ! et merci pour cet extrait bien représentatif... aïe ce n'est pas la bonne heure pour lire tout ça...