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 Coup d'œil au garde-manger blytonien

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fan_indien
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fan_indien

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MessageSujet: Coup d'œil au garde-manger blytonien   Coup d'œil au garde-manger blytonien - Page 3 EmptyDim 3 Jan 2016 - 22:55

Rappel du premier message :

En ce début d'année, a paru dans le journal local un article sur Enid Blyton et sur le contenu de ses garde-manger. J'ai pensé que cela vous intéresserait peut-être de le lire, et donc, je l'ai traduit à votre intention. Bonne lecture !

Coup d’œil au garde-manger blytonien

Trônant sur un napperon à damiers rouges et blancs, la théière piquée d'un bouquet de soucis fait grand effet. Au-dehors, une palissade ayant résisté aux intempéries flanque le sable doux d’un océan scintillant. Des enfants chargés d’un panier en osier bourré de provisions se dirigent vers la plage en contrebas où ils vont pique-niquer. Et soudain, alors que je suis assise à la terrasse d’un café situé sur le front de mer gallois, j’évoque l’image de ce fantôme surgi de mon enfance – le fameux Ben le Pirate – et comment, le temps d’un été de vacances à la Enid Blyton, j’avais rejoint ce fieffé flibustier pour parcourir en bateau les côtes de la Cornouailles tout en savourant des sandwichs à la laitue et au jambon.

Suite à l’annonce de la nouvelle selon laquelle le studio du célèbre cinéaste Sam Mendes adapterait pour le grand écran la série de L’Arbre de Tous les Ailleurs, les projecteurs se sont tout naturellement braqués sur la romancière pour enfants britannique Enid Blyton. Cette dernière a beau séduire des générations d’enfants par ses histoires de fées et de lutins, par ses récits d’aventure ou de mystère et par ses romans scolaires, elle ne pouvait faire autrement que de céder le passage aux livres dont les auteurs dépeignaient à coups de plume déprimants la triste réalité de notre époque, depuis la guerre et l’abus sous toutes ses formes jusqu’à la montée en pouvoir des extra-terrestres sans oublier bien entendu la science-fiction dystopique. Les après-midi passées à faire des pique-niques sous le cerisier, les réveillons en bordure de piscine au cours desquels l’on devenait amies à vie, les châteaux que l’on visitait et la campagne que l’on battait en compagnie de ses cousins et d’un chien pour résoudre des mystères, tout ça ne fait plus recette chez l’enfant d’aujourd’hui. Un livre, il faut que ça comporte forcément un enseignement à tirer. Or, Enid Blyton, malgré toutes les histoires avec happy end qu’elle concoctait, n’avait rien de nouveau à offrir en termes d’apprentissage. Ses écrits sont désormais considérés comme étant politiquement incorrects, surtout ceux qui font allusion aux gens de couleurs, aux négrillons et aux gitans qu’elle faisait invariablement passer pour des malfrats. L’on qualifie ses récits de sexistes – les mamans se voyaient toujours confier des rôles de ménagères qui passaient le plus clair de leur temps à confectionner des gâteaux, Alexandra faisait figure de garçon manqué dans Réveillon à Malory School pour la simple raison qu’elle montait sur un cheval du nom de Tristan – et enfin de monoculturalistes : les repas comme les coutumes faisaient trop anglais, dépourvus de la moindre influence d’une Grande-Bretagne pourtant multiculturelle.

Malgré tout, on veut bien pardonner à Blyton pour avoir fait l’impasse sur ces éléments. Les ingrédients qui composaient ses histoires n’avaient d’autre but que de faire goûter aux jeunes lecteurs des mets succulents.

Lisez plutôt cet extrait tiré de Le mystère des sept coffres : « Tante Lucie leur donna le pique-nique : sandwiches au pâté de campagne, œufs durs, tomates et, bien entendu, les brioches qu’ils aimaient tant, sans oublier des caramels, deux tablettes de chocolat et de grosses pêches juteuses ».

Au travers de ses livres au contenu si savoureux, Blyton ouvrait la porte d’un garde-manger anglais bien pourvu à des millions d’enfants issus d’anciennes colonisations de la Couronne. Des images de fraises à la crème juteuses à souhait, de sardines en boîte, de flans tout tremblotants, de pâtés en croûte et d’œufs durs n’ont-elles pas peuplé nos rêves. Blyton, c’était en quelque sorte la bloggeuse culinaire de son époque, qui, par les seules descriptions de victuailles dont elle agrémentait ses livres, réussissait à évoquer les meilleures photos Instagram que l’on peut trouver en la matière sur le net. Dans Réveillon à Malory School, le lecteur peut se délecter de lire le passage que voici : « Il y avait des tartines de beurre, des pots de confitures et de miel, des tartes aux pommes, une grande jatte de fromage à la crème, des fraises mûries dans la serre du frère de Mme Lucy, du pain d’épices, une énorme brioche, des meringues, des biscuits au chocolat ».

Femme de lettres de son temps, celui de la guerre, Blyton possédait le talent inné de rendre la nourriture aussi inoffensive qu’une platée d’œufs durs à la croque au sel qui était considérée comme une véritable ambroisie en pleine période de disette alimentaire. Mais ce qui avant tout mettait l’accent sur ses odes aux plaisirs de la table, c’était la part belle qu’elle faisait aux produits de la ferme. En effet, il est rarement fait mention dans les livres blytoniens de céréales empaquetées ou de cabas prêts-à-cuisiner. Au menu de ses repas figuraient inévitablement du lait mousseux fraîchement tiré, des mottes de beurre de baratte de fabrication artisanale, des radis et des navets que l’on vient de sortir de terre. Et l’on annonçait toujours l’heure des repas en faisant tinter le gong.

Autant les jaquettes d’ouvrages de Blyton changeaient de look pour suivre le cours de l’évolution (passage des illustrations à la pastel et à l’aquarelle à celles, originales, des décennies plus récentes), autant le menu des repas de sa fabrication connaissaient des transformations. Il est de notoriété publique que les repas servis dans les pensionnats sont infects ; aussi les plantureux goûters que l’on faisait dans les salles des loisirs comportaient-ils saucissons et éclairs, de même que les Cinq Détectives (et leur chien) suçotaient-ils des berlingots ou mastiquaient-ils des bâtons de réglisse en pleine récolte d’indices. Sur la table des multiples garden-partys auxquels M. Papillon invitait les habitants de son village s’étalaient des macarons et du miel doré cependant que les enfants de L’Arbre de Tous les Ailleurs s’empiffraient de tartes aux myrtilles et de gourmandises fourrées à la gelée par dizaines.

Les plats fétiches d’Enid Blyton ne sont pourtant pas toujours appétissants : le beurre d’anchois pue comme trente-six diables, tandis que les rillettes ont souvent un goût de sciure en bouillie.    

Qu’importe ! Au moment où arrive ma commande de cake au gingembre collant, accompagné de scones beurrés et de thé, si évocateurs des épices insulaires et de la saveur des fêtes de fin d’année, jaillissent en moi de délicieuses réminiscences d’après-midi d’été qui invitaient à la paresse, d’un monde où il faisait bon vivre, bref, d’une vie où on se la coulait douce.

Quelques gourmandises typiquement blytoniennes

Les biscuits Pouf :

Ils font leur apparition pour la première fois dans L’Arbre de Tous les Ailleurs. Ces biscuits qui ont en leur centre des raisins secs et qui sont fourrés de sorbet sont un vrai délice. Mordez dedans, vous aurez illico la bouche toute emplie de bulles !

Les berlingots :

Sucer cette variété de bonbons durs signifiait que votre cerveau était en pleine ébullition. On les trouve dans tous les livres de la série « Cinq Détectives et leur Chien ». Le plus souvent parfumées à la menthe, ces sucreries sont rayées et colorées.

Les bâtons de réglisse :

Fabriquées à partir des racines de la plante du même nom, on vend ces confiseries molles et collantes dans tous les kiosques à bonbons des internats d’outre-Manche.

Le blanc-manger :

Il s’agit d’un dessert très sucré, que l’on sert à l’occasion de kermesses scolaires. On le prépare avec du lait ou de la crème et du sucre, et on l’épaissit en ajoutant de la gélatine. Enfin, on aromatise le tout avec des amandes.

Les « scones » :

À base de farine de blé, d’orge ou de flocons d’avoine, ces petits pains briochés sont habituellement servis avec du beurre et de la crème grumeleuse dans les livres. Ils constituent indubitablement l’entremets de prédilection sur tout menu signé Enid Blyton.

Par Deepa ALEXANDER
Source : The Hindu, numéro du 1er janvier 2016
Traduit par Sreekrishnan SRINIVASAN


Dernière édition par fan_indien le Mar 17 Jan 2017 - 12:37, édité 9 fois
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Anne
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MessageSujet: Re: Coup d'œil au garde-manger blytonien   Coup d'œil au garde-manger blytonien - Page 3 EmptyDim 24 Jan 2016 - 18:51

Oh, je ne la connaissais pas! Merci Joy cheers

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"Lire est à l'esprit ce que la gymnastique est au corps." (Joseph Addison, 1672-1719)
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joyadamson
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MessageSujet: Re: Coup d'œil au garde-manger blytonien   Coup d'œil au garde-manger blytonien - Page 3 EmptyDim 24 Jan 2016 - 19:05

Anne a écrit:
Oh, je ne la connaissais pas! Merci Joy cheers

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http://serge-passions.fr/jeanne_hives_bazin.htm
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Pat
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MessageSujet: Re: Coup d'œil au garde-manger blytonien   Coup d'œil au garde-manger blytonien - Page 3 EmptyDim 24 Jan 2016 - 19:44

Petite rectification : ce sont les jumeaux du Cd5 se distingue en IB

"tous se retrouvèrent autour d'un somptueux goûter auquel
Maria avait ajouté force sandwiches et mets reconstituants.
"
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