Langelot de Lieutenant X

Rappel du premier message :

alias Vladimir Volkoff.
J'ai entamé la relecture du premier roman de la série. Je compte lire les autres également. Je ferai un petit résumé ici avec la couv du roman comme je le fais pour les livres de Philippe Ebly.
Ce sera l'occasion de discuter de cette excellente série si vous le voulez bien !

Maurice Chiassoux a écrit:

Bienvenue à toi Cozyraf  

Nouvelle lecture snifienne : Langelot et le sous marin jaune.
J'ai beaucoup aimé. J'ai l'édition originale, en plus  

L'intrigue est solide, une bonne histoire d'espionnage, des personnages bien typés, des Langelot girls à la hauteur, un excellent épisode.

De l'humour aussi, quand Langelot dit à tout le monde qu'il attend le sous marin jaune.

Un bon moment.

J'enchaîne avec Langelot mène la vie de château.

Oui, il est bien celui là. J'aime bien aussi le petit garçon d'hôtel et la valise piégée.
Bonne lecture de la Vie de château. Tu vas fréquenter du beau monde... enfin...  

J'ai lu une cinquantaine de pages, l'épisode s'annonce comme un bon cru, avec des personnages hauts en couleurs

Fini le bouquin, un des meilleurs de la série.
De bons personnages comme je l'ai dit, de bonnes têtes à claques, et aussi de l'humour, pas vraiment de gros coups de masse(à part le coup du duel), peut-être le chantage mais à la base c'est un livre pour enfants hein.
Sympa de croiser l'aspirant Gaspard et ses déguisements, le pôvre aura fait une apparition brève mais douloureuse 

J'aime bien aussi le côté "Général de Gaulle" de la série avec la critique du mode de vie américain, ça fait très sixties, c'est amusant à lire aujourd'hui.

Côté négatif, je n'ai pas trop aimé les girls, Ginger un peu fadasse et le comportement de Lionnette un peu excessif.

En résumé un épisode à recommander à ceux qui ne connaîtraient pas la série.

Maurice Chiassoux a écrit:

J'aime bien aussi le côté "Général de Gaulle" de la série avec la critique du mode de vie américain, ça fait très sixties, c'est amusant à lire aujourd'hui.

Pas sûr que Volkov ait été un grand fan du général de Gaulle après l'épisode de l'Algérie..

Cela dit, les Américains sont moqués plutôt gentiment. L'auteur a surtout la dent dure avec les nouveaux riches et les faux aristos, tous plus ou moins escrocs, qu'il oppose à la bonne vieille noblesse provinciale, désargentée (Lionnette, Ghislain) mais qui n'a pas perdu ses valeurs. Pas surprenant du reste quand on connait les origines de Volkov.

Maurice Chiassoux a écrit:

Côté négatif, je n'ai pas trop aimé les girls, Ginger un peu fadasse et le comportement de Lionnette un peu excessif.

Nunuche, Ginger, certes, mais fadasse, je m'insurge! Elle est "superbement épanouie" et Langelot, qui a un faible pour les filles qui font envie plutôt que pitié, est loin d'être insensible à son (ses) charme(s).

Cependant, tu as raison, ce n'est pas dans cet épisode que l'on trouvera les Langelot Girls les plus torrides.

Sur Volkoff et le Général : ce n'est pas ce que je voulais dire.
 Quand je dis que la série a un côté "Général de Gaulle" j'entends par là qu'elle est à mon sens très représentative de la France des sixties. On voit que le mode de vie anglo-saxon commence à arriver dans l'hexagone, mais qu'il n'a pas encore triomphé comme c'est le cas aujourd'hui.
Volkoff moque les américains gentiment, oui, mais dans le bouquin quand il parle des flocons d'avoine bouillie ou du coca cola je vois ma grand-mère et la tête qu'elle faisait quand je mangeais mes rice krispies

J'emploie toutefois le terme "Général de Gaulle" à dessein : dans plusieurs épisodes on voit bien le côté indépendance nationale - grandeur de la France, on retrouve souvent cela dans la série. Je vois mal un ouvrage pour enfants parler de cela aujourd'hui (mais ceci est un autre débat   )
Il y a aussi un côté "vieille France" que l'on retrouve souvent aussi. Je ne critique pas : je suis passionné par l'Histoire et en particulier par la période des Trente glorieuses et je constate que Langelot donne une bonne image de la France de l'époque.
Cette dimension m'avait bien entendu complètement échappé quand j'étais enfant mais maintenant cela apporte pour moi un autre intérêt à ces livres.

Plus sérieusement, que Langelot soit sensible au charme de Ginger c'est certain, comme tout le monde le serait face à une belle jeune femme, mais quelle cruche ! Elle minaudera probablement comme cela avec tous les jeunes un peu plus âgés qu'elle qu'elle rencontrera.

Un des meilleurs de la série pour moi. Les américains y sont gentiment moqués : pas très cultivés, un peu vulgaires mais pleins de courage. Teddy qui est insupportable au début, se rachète bien à la fin (pour les beaux yeux de Lionnette ?).
Et n'oublions pas l'érudition de Langelot : fauteuil rocaille, table du Second Tant-Pire, chapelle Saint-Cucufa, vase de la période Ping et de la période Pong et j'en passe.

14 Frimaire an CCXXII


Je me suis attaqué à une nouvelle fiche de Méchants, correspondant à Langelot Et Le Fils Du Roi, paru en janvier 1974.

Je voudrais dire quelques mots au sujet de ce livre qui, si je ne me trompe, est le premier Langelot que j'ai acheté "en temps réel", c'est à dire au moment de sa parution.

Mes souvenirs étant un peu vagues, j'ai tenu à le relire avant de rédiger la fiche "Méchants", et j'ai trouvé pas mal de choses qui m'avaient jusqu'alors échappé.  

Il serait vain d'essayer d'identifier la nationalité du souverain étranger en visite officielle en France. On pense bien sûr à l'Iran, monarchie "orientale" en proie à de sérieux troubles au début des années 70 ; le Maroc peut également venir à l'esprit. Mais il est probable que Volkov ait mis divers éléments dans un shaker avant d'agiter et de servir frais. Même chose en ce qui concerne la personnalité du Méchant.

Il reste quand même quelques détails assez révélateurs sur la philosophie politique de l'auteur. Ainsi, les officiels français, et même le chef du gouvernement, ne sont pas montrés à leur avantage : le Premier ministre (p. 104) se défausse aussitôt sur le commissaire Didier, et c'est le souverain étranger qui doit intervenir en faveur du policier. Rappelons qu'en janvier 1974, date de parution, le Premier ministre français était Pierre Messmer, grand résistant, héros de Bir Hakeim, dont on peut estimer comme on veut l'action politique, mais dont on ne peut pas légitimement penser qu'il était une lavette!

Le chef de l'opposition libérale au roi, Abderrahmane Azziz, est dépeint quant à lui comme un idéaliste pompeux et geignard, bon uniquement à faire des discours (ce à quoi sa fille l'encourage pour éviter de l'avoir dans les jambes). Azziz ne sera d'ailleurs pas le seul "pacifiste bêlant" rencontré par Langelot - voir par exemple Symphorien Boulle dans le volume suivant, Langelot Fait Le Singe. 

Krim, bien sûr, est montré comme un opportuniste (probablement soutenu par un pays que par souci de discrétion je ne désignerai ici que par ses initiales, URSS), brandissant la cause du peuple pour assouvir ses propres ambitions dictatoriales.

Et au-dessus du lot, il y a le Roi, sévère, mais juste, qui certes a suspendu les libertés civiles, mais n'attend que la capture de Krim pour les rétablir. Un roi dont le fils est fasciné par Versailles et Louis XIV, un souverain qui, à la différence de Louis XVI ou Nicolas II, ne se laissait pas marcher sur les pieds par quelques excités!

Rien d'étonnant dans tout cela pour qui connait un peu la vie de Volkov, mais il me semble que jamais ailleurs dans la série des Langelot il n'avait aussi clairement laissé transparaître ses opinions.

Et le bouquin dans tout cela, me direz-vous? Eh bien, j'avoue lui porter une certaine tendresse : il est bien rythmé, avec pas mal d'humour - les passages avec le commissaire Didier sont savoureux. Il y a en prime la belle Shéhérazade, la "Perfection Personnifiée", qui conduit très vite - et très mal - une Midget, ce qui donnera vraisemblablement des idées à Langelot.

Voici donc la fiche, qui sera ajoutée par Serge aux pages Langelot d'ici peu.

http://www.hostingpics.net/viewer.php?id=47958421badguyslangelotetlefilsduroi.jpg

Je la dédie tout particulièrement à Cozyraf, qui vient de rejoindre notre forum, et qui comme moi est jeune et fan de Langelot.

... Merci pour cette nouvelle fiche, qui correspond à un roman de la série que je n'ai jamais lu. Toutefois, lorsque je m'étais procuré mon exemplaire, à l'époque de mon arrivée sur ce forum, j'avais été assez surpris par la mise en couleurs de l'illustration de couverture, (avec un bordeaux majoritaire assez inhabituel).

Pour d'assez évidentes raison, je ne puis donc commenter le récit lui-même

Mais je suis tenté de dire : un (très) méchant baptisé "Krim", il fallait tout de même oser !

Une bien belle fiche, et un commentaire précis et argumenté, c'est un vrai travail d'orfèvre, cher DCM! 

   pour ces descriptions de Méchants qui font froid dans le dos.

Je viens de finir Langelot et la danseuse.
Episode de facture très classique : au Canada, Langelot aide une danseuse de ballet originaire d'un pays de l'Est à s'enfuir. Elle souhaite demander l'asile politique.
Course-poursuite dans Montreal, intrigue simple mais efficace, dans la tradition des bons livres ou films d'espionnage.

Après l'excellente galerie de portraits de l'opus précédent, Langelot mène la vie de château, on est dans un tout autre registre : des méchants bien méchants mais peu typés et peu subtils, le genre brute épaisse, des gentils bien braves (Laframboise), mais une girl très touchante et bien dépeinte.

Volkoff moque aussi gentiment l'accent et les noms canadiens.

Côté négatif, une fin un peu rapide et un bon coup de masse avec le coup du rouge à lèvres.

Au final un épisode pas forcément très marquant mais très plaisant à lire.

...et avec une très belle Langelot Girl!

que DCM a rangé avec raison dans la catégorie des "intimidantes".
L'ami Langelot n'aurait -il pas laissé passer sa chance avec cette belle jeune femme triste et romantique?

... à la mémoire de toutes nos "intimidantes", une chanson d'un grand timide:

https://www.youtube.com/watch?v=WJ9ahN4mPHw



(Sally, Cozyraf, sorry! ce soir ce topic est très masculin)

Complètement d'accord, Dorothée fait partie des intimidantes.
Une très belle girl, oui, mais je ne suis pas sûr que Langelot ait laissé passer sa chance parce que je ne le vois pas avoir eu la moindre chance, justement, de séduire la belle

(J'aime bien Les passantes  )

Caribou a écrit:

... à la mémoire de toutes nos "intimidantes", une chanson d'un grand timide:

Belle attention, Caribou, merci. Je signale que les paroles des Passantes sont d'Antoine Pol, un poète obscur dont Brassens avait déniché une brochure aux Puces dans les années 40. La chanson, quant à elle, est sortie en 1972, dans le 11ème album intitulé Fernande (autre hommage à une femme inaccessible, et pour cause, je veux parler de Lulu!)

Maurice Chiassoux a écrit:

Une très belle girl, oui, mais je ne suis pas sûr que Langelot ait laissé passer sa chance parce que je ne le vois pas avoir eu la moindre chance, justement, de séduire la belle.

D'accord avec Maurice ; il me semble que c'est plutôt Phil Laframboise qui aurait eu un ticket avec Dorothée...

Je dirais même plus, que la belle lui ait préféré cette endive de Phil Laframboise doit être une des plus grandes déceptions sentimentales de sa vie

Maurice Chiassoux a écrit:

Je dirais même plus, que la belle lui ait préféré cette endive de Phil Laframboise doit être une des plus grandes déceptions sentimentales de sa vie

Ça, c'est méchant (attention, je vais faire une fiche sur toi, bientôt!)

C'est vrai que dans cet épisode Phil est un peu-beaucoup dépassé par les évenements, ce qui n'était pas le cas dans Langelot Et Le Gratte-Ciel, titre dans lequel le presonnage apparaît pour la première fois.

Mais quand même, une endive...

(Qu'il soit bien entendu que je n'ai rien contre les endives en général, ou Jean-Marc Ayrault en particulier.)

... Une danseuse prénommée Dorothée : c'est donc sans doute une danseuse de corde !

snarkhunter a écrit:

... Une danseuse prénommée Dorothée : c'est donc sans doute une danseuse de corde !

Caribou a écrit:

Citation :

Ah... mais je sais que DCM a compris - ou comprendra - l'allusion de façon instantanée !
 
C'est une voisine d'un célèbre cambrioleur - et néanmoins gentleman...

snarkhunter a écrit:

Caribou a écrit:

Citation :

Ah... mais je sais que DCM a compris l'allusion de façon instantanée !

C'est une voisine d'un célèbre cambrioleur - et néanmoins gentleman...

OK, merci pour l'explication, je séchais;

Je reviens un instant sur la relation entre Langelot et Dorothée, et plus généralement sur son rapport aux femmes.
DCM, je parle sous ton contrôle, tu me corriges si je me trompe.

J'ai longtemps cru que la vie sentimentale de Langelot équivalait à celle de Tintin. En fait depuis que vous m'avez fait découvrir "Langelot gagne la dernière manche" et ses badinages libertins, je comprends qu'il se réservait chastement par fidélité envers le grand amour de sa vie, Corinne. Soit.

Mais vous êtes vous demandé pourquoi, après 32 missions pendant lesquelles notre héros a vaillamment résisté aux charmes féminins, et où, il faut bien le dire, la ligne éditoriale de Hachette a été plus que scrupuleusement respectée en terme d'érotisme et de badinage, on voit réapparaître brusquement Corinne et le sirop couler à flot?

Lubricité sénile de l'auteur?

J'ai mené l'enquête. La récente déclassification des archives du KGB m'a permis de comprendre le dramatique complot dont a été victime le père de Langelot.

Nous sommes en 1945. Comme j'ai déjà risqué ma vie à le démontrer dans d'autres sujets, nous savons que le KGB a introduit à l'Ouest des agents dormants dans le seul but de dénaturer la belle et saine production littéraire destinée à la jeunesse européenne.

Un de ces agents est une agente. C'est une belle jeune femme, élégante, distinguée. Elle s'entraine dans la base secrète de la place Djersinski  à peaufiner son personnage. Pour cela, elle étudie de près la documentation fournie par le KGB sur les jeunes femmes occidentales. Coup de chance, un espion soviétique a mis la main sur un exemplaire illustré de "La Belle au bois dormant", dont les dessins abondants et précis vont aider notre agente à se faire une idée du "way of life" féminin en Europe de l'Ouest.

Elle se fera parachuter par une sombre nuit d'hiver en Angleterre, et, usant de ses charmes, infiltrera sans peine le monde très masculin de l'édition anglaise, sous le pseudonyme de "Barbara Cartland".
Pendant plus de 50 ans, elle va déverser une littérature soigneusement étudiée pour amollir la jeunesse anglaise et la détourner de la Vérité et du Droit Chemin.

Barbara Cartland, un peu avant la chute du mur de Berlin:




Cet évènement tragique et la décomposition du bloc soviétique mettra fin à sa carrière, car son principal employeur ayant disparu, son train de vie se réduit.
Elle va donc chercher à faire des petits boulots.

Or il se trouve qu'un auteur d'origine russe cherche justement quelqu'un pour tenir sa maison et repasser sa garde robe. Notre Barbara a déjà une solide expérience dans ce domaine.




Il l'engage donc. Quelques mois plus tard, on le croisait dans les rues de Paris, tout guilleret, un œillet à la boutonnière, promenant le pékinois pour sa petite sortie biquotidienne. Et c'est à cette époque que sortit "Langelot gagne la dernière manche".





...C'était le dernier coup de maître, posthume, du grand Béria.

John Le Carré, sors de ce corps!!!!!!


Plus sérieusement, Caribou, tu devrais être prudent avant de révéler de tels secrets d'État.

Et puisque tu évoques le délicieux Lavrenti Beria, songe à comment il a fini!

Caribou a écrit:

Citation :

... Pas terrible, la copie du costume de Batman. Et en plus, elle a oublié le masque !

Lu Langelot suspect, la version parue dans Spirou (album 122 pour les amateurs)

Bon épisode, de facture classique : Langelot est suspecté de trahison et mène l'enquête pour se disculper.

Un bon moment marrant dans l'hôtel particulier avec les devinettes du professeur.

Niveau girls, Langelot dit à Choupette qu'elle est son "meilleur ami" (au masculin), pauvre Choupette ...
Par contre il tombe immédiatement sous le charme de Constanzia, comme l'aurait fait n'importe qui. Pas sûr que cette attirance soit réciproque.

Un peu de mauvais esprit, sans quoi l'ami DCM serait déçu je trouve que Langelot n'est pas plus suspect que ça et que ses supérieurs n'ont pas l'air de s'inquiéter plus que ça de l'affaire. Personne ne l'inquiète ou ne l'interroge.

Sur la parution dans Spirou : on se demande ce qui est passé par la tête de Thierry Martens quand il a accepté de programmer cet épisode dans le journal. Un épisode hebdomadaire, tu as largement le temps d'oublier ce qui s'est passé quand arrive l'épisode suivant. Il faut tout relire à chaque fois pour suivre l'histoire convenablement. Même en possèdant l'album et donc en lisant tous les épisodes d'une traite, j'ai étrangement trouvé cela un peu difficile à suivre.
Le format sur deux colonnes rend la lecture peu agréable, et les dessins de Malik ne rendent pas l'atmosphère qu'avait créée Maurice Paulin.
Le courrier des lecteurs ne montre pas un enthousiasme délirant de la part des lecteurs habituels du journal et l'expérience ne sera pas renouvelée.
Peut-être une tentative d'accord éditorial entre Dupuis et Hachette ?